DIVERS - Fan fiction

Raid sur Paris IV

Chapitre 1 : Nous sommes toujours en guerre


2349 heures, 19 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ Systùme Epsilon Eridani, Complexe Militaire du CSNU de Reach, base d’entraünement n°27.


La nuit avait recouvert le camp. C’était une base parmi tant d’autres dispersĂ©es Ă  la surface de Reach, avec ses nombreuses casernes et les bĂątiments qui constituaient habituellement ce genre de camp. Il Ă©tait principalement utilisĂ© comme lieu d’entraĂźnement pour les soldats nouvellement formĂ©s ou Ă©tant dans les premiĂšres parties de leur formation. DirigĂ©e par le colonel Ferston, un homme mĂ©ticuleux et soucieux du rĂšglement, les rĂ©sultats de ses recrues Ă©taient nettement supĂ©rieur Ă  la moyenne des autres terrains d’entraĂźnement. Mais dans le fond, rien ne le diffĂ©renciait vĂ©ritablement d’une autre installation militaire. Elle possĂ©dait un imposant mur dĂ©fensif blindĂ© Ă©quipĂ© de passerelles renforcĂ©es et de miradors avec tourelles automatiques et projecteurs, et parcouru en permanence par de nombreuses sentinelles. Il faudrait employer au moins un bataillon entier pour espĂ©rer prendre cette base.

Pourtant


Le projecteur Ă©clairant la partie Nord de la base se mit brusquement Ă  faiblir, et grĂ©silla Ă©nergiquement avant de s’éteindre complĂštement. Le premiĂšre classe Wallace Jeys qui Ă©tait en poste sur ce mirador se dĂ©pĂȘcha d’inspecter le dispositif d’éclairage, mais celui-ci ne semblait pas vouloir se rallumer. ImmĂ©diatement, Wallace empoigna sa radio :

- Poste de Commandement ! Ici premiĂšre classe Jeys. Mon projecteur s’est Ă©teint.

- Bien compris, Wallace ! On t’envoie un technicien pour rĂ©gler ça.

L’ingĂ©nieur ne fut pas long. Il y en avait toujours un rĂ©veillĂ© dans la base, car l’expĂ©rience avait souvent montrĂ© que les problĂšmes techniques n’a aucun respect pour le sommeil des hommes. AprĂšs un court examen du projecteur, le spĂ©cialiste rendit son verdict :

- C’est juste l’ampoule qui a grillĂ©, mon gars. N’importe quel matos finit par lĂącher Ă  un moment, de toute façon. Heureusement, j’en ai amenĂ© une de rechange.

Il ne fallut pas longtemps pour changer le systĂšme d’éclairage qui se remit aussitĂŽt Ă  Ă©clairer la zone extĂ©rieure.

- C’est dĂ©jĂ  la troisiĂšme ampoule de 55 que je change ce mois-ci, rĂąla l’ingĂ©nieur. Faut croire qu’elles ont une espĂ©rance de vie bien dĂ©terminĂ©e. Il va peut-ĂȘtre falloir qu’on les change toutes pour Ă©viter d’avoir Ă  le faire en pleine nuit


- En tout cas, merci d’ĂȘtre intervenu aussi vite.

- De toute façon, on ne risque pas d’ĂȘtre attaquĂ©s, ici.

Soudain, Jays aperçut une ombre s’approcher du technicien. Il ouvrit la bouche pour l’avertir, mais un puissant coup sur sa nuque le fit tomber dans l’inconscience. Une fraction de seconde plus tard, le corps de l’ingĂ©nieur le rejoignit sur le sol du mirador.

Assis confortablement derriĂšre son bureau, le colonel Ferston examinait les rapports concernant les rĂ©sultats d’entraĂźnement de ce mois-ci. Ils Ă©taient en baisse. Et ce n’était pas nouveau. Cela faisait dĂ©jĂ  plusieurs mois que la qualitĂ© des troupes faiblissait progressivement. C’était comme s’ils n’avaient plus la mĂȘme volontĂ©, et qu’ils se contentaient d’effectuer leurs exercices sans essayer de donner leur maximum. Et le colonel ne savait pas quoi faire pour les motiver.

Le camp d’entraĂźnement 27 Ă©tait connu par la hiĂ©rarchie pour ĂȘtre le plus prestigieux de Reach, car les soldats qu’il formait s’étaient souvent distinguĂ©s pour leur grande efficacitĂ© et leur volontĂ© de fer. Ils avaient participĂ© Ă  l’assaut de nombreuses base rebelles aux alentour du systĂšme Eridani, et avaient dĂ©jĂ  affrontĂ© les covenants plusieurs fois sur d’autres planĂštes. L’intervention du bataillon 27 sur un champ de bataille avait souvent apportĂ© la victoire au CSNU, quel que soit l’ennemi, et le tableau de chasse de la section s’était enrichit au fil des campagne. Mais ça, c’était avant


Aujourd’hui, les choses avaient bien changĂ©. Depuis que les covenants Ă©taient apparut et que les rebelles se tenaient tranquilles pour Ă©viter d’attirer l’attention, la stratĂ©gie du CSNU Ă©tait passĂ© de l’offensive Ă  la dĂ©fensive, et les affrontements se faisaient rares. Si rares, en fait, que le bataillon 27 n’avait plus quittĂ© Reach depuis plusieurs annĂ©es. De ce fait, l’ardeur des hommes s’était lentement Ă©teinte comme un feu qu’on n’alimentait plus, et la renommĂ©e du bataillon Ă©tait devenu de l’histoire ancienne. Ils ne se soucient plus de la renommĂ©e de leur section, se dit le colonel. Mais je ne peux pas vraiment leur en vouloir. Aujourd’hui, tout le monde essaye seulement de sauver ses fesses, et rester sur Reach est probablement la meilleure façon.

Soudain, une sĂ©rie d’explosion retentit Ă  travers la base qui fut Ă©branlĂ©e dans tous les sens. S’était comme s’ils subissaient le bombardement d’une escadrille entiĂšre. Le colonel Ferston ne perdit pas un instant et se prĂ©cipita vers le poste de commandement situĂ© juste Ă  cĂŽtĂ© de son bureau. Comme tous les centres de commandement de Reach, celui-ci Ă©tait enfoui Ă  une vingtaine de mĂštres dans le sol pour des situations comme celle-ci, et Ă©tait reliĂ© au systĂšme de vidĂ©o-surveillance de la base<pour Ă©valuer la situation.

Mais lorsqu’il arriva au niveau des postes de surveillance, il s’aperçut qu’aucun moniteur n’affichait la moindre image. Des parasites avaient envahi les Ă©crans, laissant le centre de commandement complĂštement aveugle. Ferston s’empara alors du tĂ©lĂ©phone de la ligne interne, mais il n’obtint aucune tonalitĂ©. Mais qu’est-ce qui se passe, bordel ?

Le seconde classe Edward Tuttle fut rĂ©veillĂ© en sursaut par le bruit des explosions et les puissantes secousses qui en rĂ©sultĂšrent. Sa premiĂšre pensĂ©e fut que les covenants attaquaient, et il se tourna immĂ©diatement vers son fusil qu’il avait posĂ© de l’autre cĂŽtĂ© de sa cantine. Mais il n’eut pas le temps d’aller le chercher que le canon d’une arme se posa sur sa tempe.

- DĂ©solĂ© mon gars, fit une voix grave au-dessus de lui, mais t’es mort.

Edward ferma les yeux, attendant la mort inĂ©vitable. Mais plusieurs secondes s’écoulĂšrent, et rien n’arriva. Tremblant de peur, il rouvrit les yeux et se tourna vers l’origine de la voix. Sa stupeur fut immense lorsqu’il s’aperçut que celui qui le tenait en joue Ă©tait en fait
 un spartan.

- RĂšgle n°427, rĂ©cita le grand combattant en armure : Durant le repos du soldat, son arme de service ne doit pas se trouver hors de portĂ©e de son bras, afin qu’il puisse s’équiper en un instant en cas d’attaque surprise de l’ennemi.

Le spartan portait l’armure lourde qui caractĂ©risait sa section, et la visiĂšre rĂ©flĂ©chissante de son casque empĂȘchait de voir son visage, lui donnant l’apparence d’un combattant cyborgue. Il y avait trois autres spartans dans cette caserne, qui tenaient en joue d’autres marines. Les soldats du CSNU savaient trĂšs bien de quoi Ă©taient capables leurs attaquant inattendus, et la peur les avait complĂštement immobilisĂ©. Mais dĂšs que le regard d’Edward se posa sur sa visiĂšre, le super-soldat devant lui abaissa son arme, avant de s’adresser Ă  l’ensemble des marines de la caserne :

- Rassemblez-vous tous au milieu de la base ! Immédiatement !

Les soldats de l’armĂ©e rĂ©guliĂšre ne prirent pas le temps d’enfiler leurs vĂȘtements et sortirent dehors en caleçon. Heureusement, on Ă©tait dans la pĂ©riode estivale de cette rĂ©gion de Reach, et la tempĂ©rature Ă©tait relativement fraĂźche. Les marines se postĂšrent en rang dans la cour en remarquant que, bizarrement, tous les bĂątiments de la base Ă©taient intacts. Aucune marque d’explosion n’était visible, pas mĂȘme un impact de balle, contrairement Ă  ce que l’apocalypse entendu Ă  l’instant avait laissĂ© supposer.

Il y avait lĂ  une quarantaine de spartans qui entouraient les soldats. Peu de personnes avait vu autant de ces super-combattant, et la vision d’une telle puissance d’action avait de quoi insuffler le plus grand courage Ă  leurs alliĂ©s, et la plus terrible peur Ă  leurs ennemis. Une fois que tout le monde fut rassemblĂ©, Ă  l’exception du personnel du poste de commandement qui s’était enfermĂ© dans leur abris souterrain, l’un des spartans s’avança. D’une voix dĂ©nuĂ©e de toute expression, il annonça :

- Vous tous ! Vous avez fait preuve ce soir d’une pitoyable efficacitĂ© dĂ©fensive ! En tant que soldats du CSNU et dĂ©fenseurs de l’HumanitĂ©, vous devez rester constamment sur vos gardes. Si nous avions Ă©tĂ© des commandos Ă©lites infiltrĂ©s, vous seriez dĂ©jĂ  morts. Cet exercice organisĂ© par la section 3 avait pour but de vous rappeler votre devoir. Faites en sorte qu’on ne soit pas venus pour rien.

LĂ -dessus, quatre pĂ©licans surgirent des nuages et atterrirent au milieu de la base. Lentement et sans plus faire attention aux marines, les spartan montĂšrent dans les appareils qui partirent aussitĂŽt, toutes lumiĂšres Ă©teintes. C’est Ă  ce moment lĂ  que le personnel du poste de commandement, menĂ© par le colonel lui-mĂȘme, sortit des souterrains l’arme au poing et les sens en alerte. Mais leur Ă©lan de bravoure fut stoppĂ© net par la vision des soldats qui se tenaient en rang dans le simple habit de leurs caleçons.

Ferston s’étonna de voir sa base encore debout. Le bruit et les secousses perçut il y avait Ă  peine quelques minutes Ă©taient donc fictifs. Il ne fallut pas longtemps Ă  l’officier pour remarquer dans un coin de la coure un petit objet. Un simulateur d’explosion. Il Ă©met le bruit tout en dĂ©livrant dans le sol une sĂ©rie de puissantes ondes physiques. On s’est donc jouĂ© de nous.

- Alors, fit le colonel à ses hommes désormais au garde-à-vous. Qui est derriÚre tout ça ?


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Chapitre 2 : Mobilisation d'urgence


0117 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ SystÚme Epsilon Eridani, Complexe Militaire du CSNU de Reach, centre de développement de la section spartans-II.


Le spartan John-117 retira dĂ©licatement son casque. C’était toujours un instant spĂ©cial lorsque le spartan enlevait son armure. Comme s’il se sĂ©parait d’une partie de lui-mĂȘme. Cela faisait dĂ©sormais vingt-trois ans qu’il combattait les covenant Ă  travers cet Ă©quipement de haute technologie avec ses compagnons. Les armures MJORLNIR Mark V des spartans Ă©taient tĂ©moins de leurs puissance, car ils Ă©taient les seuls Ă  pouvoir les porter. En effet, leurs armatures et articulations contrĂŽlĂ©s par la pensĂ©e du porteur Ă©tait d’une telle force qu’un corps normal serait broyĂ© par l’effort. De nombreux testeurs du centre de Damascus y avait d’ailleurs laissĂ© plusieurs de leurs membres.

Chaque partie de l’armure de John avait son histoire propre, avec les instants oĂč elles s’étaient distinguĂ©es. La plaque d’armure de son avant-bras gauche, par exemple, l’avait sauvĂ© d’une chute dans un ravin en s’accrochant Ă  la paroi et stoppant sa chute, le temps qu’il prenne prise sur la roche. C’était durant la campagne de Yalus III, il y a quatre ans. Toutes les autres piĂšce de son armures avaient des histoires semblables, lui ayant sauvĂ© la vie une ou plusieurs fois tout au long de ses annĂ©es de guerre.

L’arsenal privĂ© des spartans Ă©tait l’un des endroit les mieux protĂ©gĂ© de la base. Seuls les membres de la section 3, ainsi que quelques-uns des plus hauts responsables de l’ONI, connaissaient l’emplacement de cette base entiĂšrement souterraine. Enfouis Ă  deux kilomĂštres sous terre, un double sas blindĂ© permettait d’y accĂ©der depuis la caserne des super-combattants. Eux seuls pouvaient ouvrire les portes d’un mĂštre d’épaisseur grĂące Ă  des tests gĂ©nĂ©tiques instantanĂ©s, un examen de la rĂ©tine et un code Ă  vingt chiffres. Toutes ces mesures de sĂ©curitĂ©s avaient Ă©tĂ© mis en place depuis le jour oĂč des soldats non rĂ©pertoriĂ©s avaient tentĂ© de voler plusieurs armures. MĂȘme si le Dr Halsey Ă©tait certaine que le colonel Ackerson Ă©tait derriĂšre cette opĂ©ration, elle n’avait jamais put le prouver. Cependant, la meilleure protection pour ses armures Ă©tait les spartans eux-mĂȘmes.

Lorsque John eut finit de retirer son armure, il eut l’impression de se retrouver totalement nu, alors qu’il portait encore l’uniforme noir qui constituait la partie interne de l’armure. Il avait de plus en plus de mal Ă  s’en sĂ©parer, car les spartans participaient Ă  tous les affrontements possibles contre les covenants depuis le dĂ©but de la guerre. Ils passaient souvent plusieurs mois sans pouvoir enlever leurs armures, risquant des assauts ennemis Ă  chaque instant. Mais que ce soit durant ces longues campagnes ou l’instant d’une courte mission comme celle qu’ils venaient d’effectuer, dĂšs l’instant oĂč ils revĂȘtaient leurs armures, les spartans ne faisaient plus qu’un avec elles.

Cependant, cela faisait trois mois que les covenants ne s’étaient pas montrĂ©s. Les spartans s’étaient donc contentĂ© de s’entraĂźner et d’entraĂźner les marines de Reach en prĂ©vision d’un prochaine mission. Mais malgrĂ© leurs effort, une certaine lassitude s’était emparĂ© d’eux, avant de se transformer en impatience terriblement dangereuse. Ils avaient Ă©tĂ© formĂ©s pour l’attaque, pas pour l’attente. Certains d’entre eux, dont John, pensaient mĂȘme qu’ils Ă©taient nĂ©s pour devenir des spartans, et pour vaincre les covenants.

Soudain, les hauts-parleurs de toute la base se mirent Ă  transmettre la voix du Dr Halsey :

- A tous les spartans ! Rassemblement immédiat dans la salle de réunion tactique !

Il ne fallut que quelques instants pour que l’ensemble des spartans retrouve le Dr Halsey dans la salle de rĂ©union. Elle Ă©tait vĂȘtu de sa blouse de scientifique, comme Ă  son habitude, et avait attachĂ© ses cheveux ce qui Ă©tait le signe qu’elle Ă©tait trĂšs sĂ©rieuse. Les spartans se mirent en rang avant de s’assoire dans les siĂšges, qui Ă©taient renforcĂ©s spĂ©cialement pour rĂ©sister aux poids de leurs armures dans l’éventualitĂ© oĂč ils auraient Ă  les porter ici. Sans les faire plus attendre, Halsey leur expliqua la situation :

- Spartans ! L’ONI vient de nous faire parvenir un message cryptĂ© de trĂšs haute importance. Je n’irai pas par quatre chemins : l’amiral Sir Terrence Hood, commandant suprĂȘme des forces du CSNU, a Ă©tĂ© capturĂ© par les covenants.

Ce n’était pas dans la nature des spartans de laisser transparaĂźtre leurs Ă©motions, mais la plupart d’entre eux eurent du mal Ă  contenir leur stupeur. DĂ©jĂ , le fait que ce soit l’ONI, l’Office of Naval Intelligence, qui leur transmette la situation, Ă©tait un signe de grand danger. L’amiral Hood Ă©tait le dirigeant du Conseil de SĂ©curitĂ© de la Terre, et Ă©tait la personne la plus importante de la hiĂ©rarchie du CSNU. Il ne se dĂ©plaçait jamais sans une escorte consĂ©quente, et sa protection Ă©tait encore plus Ă©norme lorsqu’il quittait la protection du bouclier de dĂ©fense orbital de la Terre. S’il s’est fait capturĂ©, cela signifie que les covenants avaient attaquĂ© en force.

- Il Ă©tait en mission top secrĂšte sur Paris IV lorsque l’ennemi est apparut, continua le Dr Halsey. Ils ont attaquĂ© avant que l’amiral puisse rejoindre sa flotte, et l’ont capturĂ© au niveau du complexe minier qu’il inspectait avec plusieurs agents de l’ONI. Votre mission sera de le sauver.

John sentait que quelque chose sonnait faux dans ce briefing. Les covenants ne font jamais de prisonniers. MĂȘme s’ils connaissaient l’importance de l’amiral Hood, cela ne leur ressemblerait pas. Et de toute façon, qu’est-ce qui nous prouve qu’il est encore en vie ?

- M’dame ? demanda John. Comment pouvons-nous ĂȘtre sĂ»rs que les covenants ne l’ont pas plutĂŽt tuĂ© ?

- L’amiral porte en lui des implants neuraux comportant un Ă©metteur longue portĂ©e. Ceux-ci fonctionnent grĂące Ă  son Ă©nergie cĂ©rĂ©brale, ce qui veut dire qu’il doit ĂȘtre en vie pour fonctionner. Les satellites de surveillance continuent de percevoir le signal jusqu’à maintenant, soit plus de huit heures aprĂšs l’attaque.

- Avons-nous des précisions sur le lieu de la capture ? fit Fred.

- Il s’agit d’une exploitation miniĂšre de titane utilisĂ© pour fournir le blindage des plus gros appareils de la flotte. Paris IV possĂšde de nombreux chantiers pour vaisseaux spatiaux, et il y a donc beaucoup de ce type d’exploitation Ă  sa surface. L’ONI ne nous a cependant pas expliquĂ© pourquoi l’amiral s’est rendu sur ce monde. Vous le dĂ©couvrirait probablement lĂ -bas.

Le Dr Halsey sorti soudain de sa blouse une petite tĂ©lĂ©commande et alluma le projeteur de la salle, qui afficha sur l’écran frontale la carte dĂ©taillĂ©e d’une rĂ©gion de Paris IV.

- La mine en question se situe au niveau d’une curiositĂ© gĂ©ologique de la rĂ©gion : une montagne de plus de trois kilomĂštre d’altitude, situĂ©e seule au beau milieu d’une rĂ©gion de plaines relativement basse. C’était probablement pour cette raison qu’elle constituait le plus important gisement de titane de ce monde.

«  Les covenants ont placĂ© un destroyer en position gĂ©ostationnaire au-dessus de cette montagne, et ont dĂ©ployĂ© une vĂ©ritable armĂ©e tout autour. Presque toutes leurs troupes terrestres se trouvent lĂ , entourant la montagne dans des positions fortifiĂ©e. Tous nos assauts ce sont soldĂ©s par des Ă©checs, jusque lĂ , et le Conseil de SĂ©curitĂ© pense que vous ĂȘtes le dernier espoir de l’amiral.

«  Malheureusement, l’ONI nous informe que votre participation Ă  ce sauvetage doit rester secret. A part les membres de la sections 3, ils seront les seuls Ă  ĂȘtre au courrant de votre prĂ©sence sur Paris IV. Vous ne recevrez donc aucune aide extĂ©rieure durant la mission.

- Mais alors, fit John, comment allons-nous nous rendre sur Paris IV sans nous montrer au reste des troupes du CSNU ? Il nous faudra bien embarquer sur un vaisseau, non ?

- J’ai dĂ©jĂ  un homme qui saura garder le secret de votre prĂ©sence sur son croiseur. Votre voyage ne sera pas un problĂšme. Avez-vous un plan, adjudant ?

John examina la carte un long moment. Il Ă©tait douĂ© pour Ă©laborer des stratĂ©gies en utilisant Ă  la fois sa tactique et son instinct, ce qui constituait des plans redoutables et totalement imprĂ©visibles. Tous les spartans savaient qu’ils cherchait la meilleure solution afin de remplir leur mission tout en prĂ©servant leurs vies. Car la seule chose qui importait le plus Ă  John, Ă  part la victoire, Ă©tait la vie de ses camarades.

Soudain, l’adjudant leva des yeux remplis d’assurance.

- Oui. J’ai un plan. Et j’ai aussi une requĂȘte.


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Chapitre 3 : Objectif en Vue ! Largage !


0641 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ frégate de combat du CSNU Midsummer Night, en orbite au-dessus de Paris IV.


Le capitaine Jacob Keyes observa la bataille spatiale qui durait dĂ©sormais depuis plus de quatorze heures Ă  travers la baie vitrĂ©e de son vaisseau. La flotte qui escortait l’amiral Hood Ă©tait parmi les plus puissantes du CSNU, et comportait de nombreux destroyers et bĂątiments lourds. Les covenants, quant Ă  eux, avait dĂ©ployĂ© beaucoup plus de vaisseaux qu’à leur habitude : il y avait lĂ  une cinquantaine de croiseur et une douzaine de destroyers. Cela faisait Ă  peu prĂšs un rapport de 4 vaisseaux humains pour chaque vaisseau covenant.

Le Midsummer Night avait Ă©tĂ© ajoutĂ© en derniĂšre minute Ă  la flotte de renfort envoyĂ©e depuis Reach, et le capitaine Keyes Ă©tait le seul Ă  savoir pourquoi. De toute façon, il n’y avait aucun besoin de mettre d’autres personnes dans la confidence, puisque les spartans Ă©taient dĂ©jĂ  prĂȘts. L’ensemble du plan de bataille de la flotte avait Ă©tĂ© Ă©laborĂ© pour maximiser leurs espoirs de rĂ©ussite, grĂące Ă  l’influence de l’ONI sur l’amirautĂ©. En fait, la flotte de renfort avait Ă©tĂ© envoyĂ©e presque uniquement pour permettre aux spartans d’atteindre la surface de Paris IV.

- A quelle distance sommes-nous de notre point d’attaque ? demanda Keyes.

- Trois mille cinq cent vingt-huit kilomĂštres, rĂ©pondit le lieutenant Harrel. Nous l’atteindrons dans approximativement trente-six minutes.

Bien sĂ»r, si le Midsummer Night pouvait utiliser ses moteurs Ă  pleine vitesse, ils pourraient s’y rendre en Ă  peine neuf minutes. Mais ce n’était qu’une simple frĂ©gate, et elle ne pouvait pas quitter la protection du reste de la flotte, tout comme le reste des vaisseaux de sa catĂ©gorie. Ils devaient rester Ă  la mĂȘme vitesse que les plus gros bĂątiments de guerres disponibles, c’est Ă  dire les destroyers lourds, les portes-vaisseaux, et l’imposant vaisseau-amiral Lighting Sorrow, commandĂ© par l’amiral Stanforth. Depuis que Lord Hood avait Ă©tĂ© capturĂ©, c’était lui qui dirigeait les forces spatiales du CSNU.

Au dĂ©but, Keyes avait cru que l’amiral Stanforth ne souhaitait pas la rĂ©ussite de cette mission de sauvetage, afin de prendre dĂ©finitivement sa place. Mais ses soupçons s’étaient totalement dissipĂ© lorsque l’amiral avait ordonnĂ© de sa propre initiative la mobilisation de dix croiseurs supplĂ©mentaires, et avait dĂ©cider de diriger lui-mĂȘme la mission. Mettre ainsi sa vie en jeu n’est jamais facile pour un commandant en chef. Les covenants ont capturĂ© Lord Hood, et dĂ©jĂ  le nouveau gĂ©nĂ©ral est prĂȘt Ă  mourir pour le sauver. Le CSNU possĂšde vraiment des gĂ©nĂ©raux de valeur. Pas comme cette enflure d’Ackerson qui caresse l’amirautĂ© dans le sens du poil pour qu’on donne des crĂ©dits Ă  sa section


La flotte d’escorte de l’amiral Hood combattait les covenant depuis dĂ©jĂ  quatorze heures, mais l’ennemi semblait adopter une formation dĂ©fensive plutĂŽt que de chercher Ă  anĂ©antir la menace humaine. Leurs vaisseaux restaient en position gĂ©ostationnaire au-dessus de la zone oĂč Ă©tait retenu Lord Hood, interdisait formellement le passage grĂące Ă  une disposition en larges cercles concentriques, leurs plus petits vaisseaux placĂ©s dans les cercles intĂ©rieurs. Ca va ĂȘtre coton de passer ça. Mais d’un autre cĂŽtĂ©, nous n’y sommes pas obligĂ©s.

- Capitaine ! annonça le lieutenant Harrel. Nous sommes à moins de dix minutes du point d’attaque.

- Parfait ! Que tous les pilotes se préparent à partir !

- A vos ordres !

Dans le hangars Ă  navette de la frĂ©gate, tout comme sur les autres vaisseaux de la flotte de renfort, l’ensemble des navigateurs prirent place dans leurs appareils, qu’il s’agissent de simple chasseurs d’interception ou de lourds bombardiers. Mais par rapport Ă  des escadrilles classiques, il n’y avait aucun appareil ne disposant pas de systĂšme permettant une entrĂ©e dans l’atmosphĂšre. En effet, ces dispositifs coĂ»tant relativement chers, ils Ă©taient Ă©quipĂ©s sur seulement le quart des vaisseaux fabriquĂ©s. Le plan de l’amirautĂ© nĂ©cessitait cependant que l’ensemble des appareils lĂ©gers puissent attaquer autant dans l’espace qu’à la surface de la planĂšte.

Lorsqu’ils furent suffisamment prĂšs de la planĂšte, les vaisseaux de renfort lĂąchĂšrent une Ă©norme vague de chasseurs et de bombardiers qui foncĂšrent immĂ©diatement vers la surface. Les innombrables appareils transpercĂšrent l’atmosphĂšre comme une pluie de flĂšches, contournant le blocus covenant de plusieurs centaines de kilomĂštres avant de se diriger vers la montagne oĂč Ă©tait retenu l’amiral Hood.

Les covenants avaient Ă©tabli une puissante base fortifiĂ©e tout autour, avec assez de troupes pour prendre d’assaut un continent entier. Elles Ă©taient truffĂ©es de tourelles de dĂ©fenses dirigĂ©es par des grognards, d’un mur de dĂ©fense haut de huit mĂštres, et d’énormes champs de mines avaient Ă©tĂ© placĂ©s Ă  l’extĂ©rieur. Attaquer un tel endroit aurait Ă©tĂ© de la folie, mais le bombarder Ă©tait tout autre chose.

DĂ©s l’instant oĂč les bombardiers furent dĂ©tectĂ©s par les senseurs du destroyer covenant, celui-ci lĂącha un nombre incroyable de chasseurs SĂ©raphins qui partirent Ă  leur rencontre. Une bataille aĂ©rienne d’une terrible ampleur s’engagea alors, les appareils du CSNU s’efforçant de sauvegarder les prĂ©cieux bombardiers. MĂȘme si les chasseurs covenants avaient la puissance et la rĂ©sistance pour eux, ils n’étaient pas aussi agiles que leurs homologues humains qui avaient appris Ă  utiliser cet avantage. Le combat Ă©tait Ă  peu prĂšs Ă©quilibrer entre les deux forces.

Les bombardiers humains réussirent finalement à effectuer un passage au-dessus de la partie Sud de la base circulaire. En ouvrant leurs soutes, ils libérÚrent plusieurs milliers de bombes de divers types. Il y avait là des bombes à fragmentation classiques, des lance-mines à reconnaissance intelligente, des bombes incendiaires ou à gaz, et des bombes marteau-piqueur pour détruire les abris souterrains. Et au milieu de ces innombrables objets explosifs, il y avait quarante spartans qui fonçaient en chute libre vers leur objectif.


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Chapite 4 : La Mort venue du ciel


0657 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ frégate de combat du CSNU Midsummer Night, en orbite au-dessus de Paris IV.


John prit une forme aĂ©rodynamique afin d’avoir une meilleur pĂ©nĂ©tration dans l’air et pouvoir aller aussi vite que les bombes tout autour de lui, qui Ă©taient bien plus lourdes. Il avait dĂ©jĂ  effectuĂ© de nombreux sauts en haute altitude, mais cette fois-ci, c’était bien diffĂ©rent. L’objectif n’était pas d’atterrir Ă  un endroit donnĂ©, mais d’y atterrir sans se faire dĂ©tecter. La diffĂ©rence Ă©tait Ă©norme.

Le spartan essaya de ne pas penser Ă  la puissance de destruction qui l’entourait. Un simple tir de plasma chanceux pouvait faire exploser une bombe peu protĂ©gĂ©e, et causer une rĂ©action en chaĂźne qui le rĂ©duirait Ă  l’état de poussiĂšre. Cette mission Ă©tait d’une trĂšs haute importance, ce qui signifiait que le danger acceptable pour l’accomplir Ă©tait d’autant plus grand. Et les spartans avaient appris Ă  cĂŽtoyer le danger.

Le risque d’ĂȘtre pulvĂ©risĂ© durant le combat aĂ©rien alors qu’ils Ă©taient dissimulĂ©s dans les soutes des bombardiers Ă©tait minime, vu le nombre d’appareils de ce type envoyĂ© sur la zone. Il fallait maintenant toucher le sol en vie. Tout autour de lui, les autres spartans se prĂ©paraient. Ils avaient Ă©tĂ© larguĂ©s Ă  un kilomĂštre Ă  peine au-dessus de leur objectif, ce qui, d’aprĂšs leurs poids, leur faisait une chute libre d’environ quarante secondes . Ils fallait qu’ils restent au milieu des bombes pendant encore un petit moment.

Tout au long de la chute, l’indicateur tĂȘte haute de l’adjudant lui transmettait la distance restant avant de toucher le sol. 800 mĂštres. Dire que je n’ai encore jamais effectuĂ© ce genre de saut. Personne ne l’a jamais fait, d’ailleurs. Mais le propre des spartans est de toujours essayer de se surpasser pour devenir plus forts.

600 mĂštres.

Une imposante bombe Ă  fragmentation passa juste Ă  cĂŽtĂ© de John et l’adjudant s’y agrippa fermement grĂące aux accroches magnĂ©tiques Ă©quipĂ©s sur ses gants. Lentement, il se dĂ©plaça vers la partie arriĂšre de l’engin et attendit le moment opportun.

400 mĂštres.

La bombe Ă  fragmentation s’ouvrit Ă  l’avant et libĂ©ra sa myriade de bombes mineures, ce qui eut pour effet d’allĂ©ger nettement l’objet qui n’était plus qu’une coquille vide. L’engin commença Ă  ralentir, laissant les autres bombes dĂ©passer l’adjudant. Parfait. Maintenant, il faut juste un bon timing


300 mĂštres.

Je n’ai pas intĂ©rĂȘt Ă  me rater. Trop tard, et je serais prit dans l’apocalypse imminente en dessous. Trop tĂŽt, et je me ferais repĂ©rer par les senseurs du vaisseau covenant. Je ne dois pas me laisser envahir par la peur. Je dois attendre.

200 mĂštres.

Encore un peu.. encore un peu


100 mĂštres.

Maintenant ! se dit John en ouvrant son parachute. Sa chute fut considĂ©rablement freinĂ©e, mais sa vitesse Ă©tait encore assez importante Ă  cause du poids de son armure. Sous ses pieds, l’ensemble de l’arsenal des bombardiers avait atteint le sol, dĂ©chaĂźnant l’enfer sur les positions covenantes. Il n’y avait pas un seul recoin que les flammes n’avait pas recouvert sur une zone de deux kilomĂštres carrĂ©s. C’était une incroyable puissance de destruction qui avait Ă©tĂ© larguĂ©e lĂ , et la possibilitĂ© qu’il y ait des survivants pour apercevoir les parachutistes spartans Ă©tait quasi inexistante. John regarda autour de lui et aperçut ses camarades qui se dissimulaient parmi les nombreuses coquilles vides des bombes Ă  fragmentation.

Et soudain, ce fut comme si les flammes s’écartaient pour laisser atterrir les spartans. Ils touchĂšrent le sol avec violence mais encaissĂšrent le choc grĂące Ă  la rĂ©sistance de leurs armures et de leurs ossature modifiĂ©e. DĂšs qu’il furent sur le terrain, ils se mirent Ă  chercher le signe d’éventuels survivants covenants. MĂȘme si un Ă©pais brouillard de gaz mortels couvrait la zone, les grognards covenants portaient aussi des masques respiratoires en permanence comme les spartans. Mais aucun de ces petits ĂȘtres ne fut aperçut en vie. Parfait. Ca Ă©vitera de laisser des trace de fusillade. MĂȘme avec des silencieux sur nos canons, un seul impact de balle pourrait trahir notre prĂ©sence. Les covenants ne vont pas tarder Ă  se ramener ici en masse. Il faut bouger.

L’adjudant espĂ©ra que leur couverture n’allait pas trop tarder. En effet, la 52Ăšme division de Paris IV se tenait prĂȘte Ă  intervenir dĂšs le bombardement effectuĂ©, afin de faire croire aux covenants qu’il s’agissait d’un assaut classique. Cela occupera l’ennemi et Ă©vitera qu’il ne cherche d'Ă©ventuels commandos humains infiltrĂ©s. Ils seront lĂ  Ă  peu prĂšs au mĂȘme moment que les covenants.

John leva les yeux vers le ciel, et s’aperçut que le destroyer covenant au-dessus de la montagne se dĂ©plaçait. Il se rapprochait de leur position. Il va faire dĂ©barquer des troupes par son ascenseur gravitationnel. D’aprĂšs sa vitesse de dĂ©placement, on a encore un peu moins de 180 secondes. DĂ©pĂȘchons-nous.

Sans dire un mot, les spartans se rassemblĂšrent, utilisant leurs dĂ©tecteurs de mouvement et leurs Ă©metteurs pour repĂ©rer leurs partenaires. John vĂ©rifia que personne ne manquait lorsqu’il s’aperçut que Brad s’était foulĂ© la cheville lors de l’atterrissage, Ă  cause d’une mauvaise rĂ©ception. D’une sĂ©rie de signes de mains, il ordonna Ă  Li de l’aider Ă  marcher, puis donna le signal du dĂ©part. Les spartans se dirigĂšrent alors vers la montagne, sous le couvert de l’épaisse couche de gaz chimique.


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Chapitre 5 : Début des hostilités


0712 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ complexe minier n°263, colonie de Paris IV, systÚme Gamma Taurus.


Gravissant peu Ă  peu le mont sombre et rocheux, les spartans se prĂ©paraient mentalement Ă  affronter l’ennemi. Dans ce genre de mission, il fallait s’attendre Ă  tout afin de ne pas se faire surprendre, et aucune hypothĂšse ne devait ĂȘtre mise de cĂŽtĂ©. Les covenants pouvaient avoir postĂ© diffĂ©rents types de gardes devant l’entrĂ©e de la mine. Cela pouvait aller de l’armĂ©e de grognards enragĂ©s Ă  une compagnie entiĂšre d’élites en combinaisons furtive, en passant par un mĂ©lange hĂ©tĂ©rogĂšne de toutes leurs races, avec comme noyau dur... une demi-douzaine de tank apparitions


Alors qu’il continuait de faire l’inventaire des possibilitĂ©s d’ennemis Ă  rencontrer, l’adjudant se retourna un instant pour observer la bataille en contre-bas. La 52Ăšme possĂ©dait de nombreux chars qui avaient Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©es pour servir de couvert aux soldats, engageant les covenants dans une sorte de guerre de tranchĂ©es interminable. Parfait. C’est vraiment la diversion idĂ©ale.

Soudain, une pierre percuta le casque de John. Celui-ci leva les yeux pour voir Kelly, qu’il avait envoyĂ© en Ă©claireur. Elle se tenait Ă  cinq cent mĂštres en amont et faisait sautiller une autre pierre dans sa main. Elle a rĂ©ussit Ă  me toucher Ă  cette distance ? Bravo. Ca rappelle de vieux souvenirs


John demanda par signes interposĂ©s ce que voulait Kelly. Elle lui rĂ©pondit que l’entrĂ©e de la mine Ă©tait en vue. Un grand bĂątiment avec une plate-forme Ă  navette se trouvait Ă  cĂŽtĂ©. Le nombre et le type d’ennemi Ă©tait inconnu. Sans plus attendre d’autres explications, John ordonna silencieusement aux autres spartans d’accĂ©lĂ©rer le mouvement.

Il ne leur fallut que quelques minutes pour atteindre le plateau oĂč se trouvait l’entrĂ©e ainsi que les bĂątiments en question. Il n’y avait apparemment aucune prĂ©sence ennemi aux alentours de l’entrĂ©e, mais les lumiĂšres bleutĂ©es qui s’échappait des fenĂȘtres du bĂątiment, il devait y avoir de nombreuses troupes Ă  l’intĂ©rieur.

C’était une sorte de structure administrative, s’étendant sur une centaine de mĂštres et haut de quatre Ă©tages, dont les murs de bĂ©tons Ă©taient classique des Ă©difices construits aprĂšs la premiĂšre rencontre avec les covenants. En effet, depuis le dĂ©but de la guerre, on ne prenait plus la peine de soigner le travail d’architecture, une structure un peu mieux bĂąti n’étant pas mieux protĂ©gĂ© des bombes Ă  plasma covenantes. Et merde ! Si ça se trouve, ils ont un poste de communication installĂ© sur le toit. Et si on fait sauter le bĂątiment, tous les covenants en contre-bas verront l’explosion. On a pas le choix : il va falloir nettoyer la zone Ă  l’ancienne. Mais avant, mieux vaut vĂ©rifier quelque chose


John activa la vision thermique de sa visiĂšre, et balaya la zone du regard. Par chance, il n’y avait aucune unitĂ©s camouflĂ©e. L’ennemi devait ĂȘtre trop certain de sa dĂ©fense en contre-bas et de sa couverture aĂ©rienne. D’une sĂ©rie de gestes, l’adjudant expliqua son plan et partit en tĂȘte vers le bĂątiment. Sous le couvert des ombres, il encerclĂšrent l’édifice, usant de leurs armes Ă  silencieux pour Ă©liminer les deux seuls grognards postĂ©s devant la porte d’entrĂ©e. Tan posa contre le bĂątiment le brouilleur radio qu’il portait en permanence, puis John donna le signal de l’attaque.

Chaque fenĂȘtre et chaque porte du rez-de-chaussĂ©e fut enfoncĂ©e par un ou plusieurs spartan selon la menace qu’ils avaient repĂ©rĂ© grĂące Ă  leurs fibres optiques. Les nombreux covenants Ă  l’intĂ©rieur furent totalement pris Ă  dĂ©pourvu, la plupart n’ayant pas le temps de comprendre ce qui leur arrivait qu’il Ă©taient dĂ©jĂ  Ă©tendus Ă  terre, une balle dans le crĂąne. John mena la charge depuis la porte principale, qui menait au hall d’entrĂ©e oĂč se trouvaient plusieurs Ă©lites et de nombreux grognards. Les spartans ignorĂšrent totalement les petits ĂȘtres paniquĂ©s et concentrĂšrent leurs tirs sur les chefs extraterrestres. La moitiĂ© d’entre eux mourut avant de pouvoir se mettre Ă  couvert, les autres s’abritant derriĂšre les bureaux de la rĂ©ception. Mais une sĂ©rie de grenades eurent rapidement raison d’eux.

D’autres explosifs furent lancĂ©s depuis l’extĂ©rieur Ă  travers les fenĂȘtres des Ă©tages supĂ©rieurs, rĂ©pandant la panique parmi le reste des troupes ennemies. Le massacre fut Ă©norme. John Ă©tait toujours en premiĂšre ligne, nettoyant les couloirs et les bureaux avec une efficacitĂ© terrifiante, accompagnĂ© de ses meilleurs spartans. Fred et Kelly apportaient un puissant tir de couverture tandis que Linda restait en arriĂšre pour Ă©liminer les covenants les plus dangereux avec son puissant fusil sniper. John broya lui-mĂȘme le crĂąne de plusieurs extraterrestres de ses seuls mains, jetant leurs cadavres sur les morts en sursis, ce qui avait pour effet de dĂ©multiplier la peur de ces derniers.

Les spartans avaient appris Ă  attaquer le moral des ennemis aussi efficacement que leurs corps, principalement contre les grognards qui pouvait rapidement fuir sans le soutient de leurs chefs. Nombre d’entre eux furent abattu par les quelques Ă©lites restant pour les forcer Ă  retourner au combat, mais cela ne changea rien au rĂ©sultat de la bataille. Lorsque le dernier covenant tomba Ă  terre au milieu des cadavres de ses semblables, aucun spartan n’avait la moindre blessure.

- Beau boulot les gars, fit John en relevant sa visiĂšre pour parler. On va pouvoir entrer dans la mine.


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Chapitre 6 : Exploration


0725 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ complexe minier n°263, colonie de Paris IV, systÚme Gamma Taurus.

Pour une simple mine, le CSNU semblait avoir dĂ©ployĂ© d’importants moyens : les galeries Ă©taient trois fois plus renforcĂ©es que pour un tunnel normal, et un imposant systĂšme d’éclairage avait Ă©tĂ© installĂ©. Sans doute en prĂ©vision de la visite de l’amiral, ce qui voulait dire que c’était prĂ©vu de longue date. Il y aussi les cadavres de nombreux troupes de choc et de plusieurs MP faisant parti de la garde personnelle de Lord Hood. Bizarrement, il y avait peu d’impacts de balles, et presque aucune trace de tirs plasmatique. Les corps des humains semblaient avoir Ă©tĂ© lacĂ©rĂ©s. SĂ»rement l’Ɠuvre de commandos Ă©lites. Ils les ont dĂ©coupĂ© Ă  l’épĂ©e plasma sans qu’ils puissent faire quoi que ce soit. Pas de chance


John ordonna Ă  deux spartans de rester en mode de vision thermique pour dĂ©tecter d’éventuels ennemis camouflĂ©s, puis ils continuĂšrent d’avancer. Le signal de l’amiral Hood Ă©tait dĂ©sormais visible sur leurs radars, leur donnant le cap Ă  suivre dans les mines dont ils avaient obtenu les plans de la part de l’ONI. L’organisation des galeries n’était en rien diffĂ©rente de celle d’une autre exploitation miniĂšre, ce qui ne justifiait pas vraiment la prĂ©sence du gĂ©nĂ©ral en chef du CSNU.

John superposa les donnĂ©es de la carte gĂ©ologique avec la position relative du signal des implants neuraux de l’amiral par rapport Ă  la celle de son Ă©quipe. Il en obtint une estimation de la galerie dans laquelle il Ă©tait retenu. C’était un tunnel d’extraction en forme de spirale qui avait Ă©tĂ© abandonnĂ© car il ne fournissait plus assez de titane par rapport au reste de la mine, et il se trouvait Ă  peine Ă  cinq cent mĂštres des spartans. L’adjudant transmit ces donnĂ©es Ă  ses camarades via leur rĂ©seau cryptĂ©.

La galerie abandonnĂ©e n’était plus Ă©quipĂ©e de systĂšme d’éclairage depuis longtemps. Pourtant les covenants avaient pris la peine d’y poser de nombreuses petites lampes Ă  fluorescence qui illuminaient le tunnel d’une douce lumiĂšre bleutĂ©e. Les combattants spartans s’y engouffrĂšrent tels des ombres, utilisant les irrĂ©gularitĂ©s des parois pour se cacher d’éventuels regards ennemis. Ils progressĂšrent ainsi sur plusieurs centaines de mĂštres avant d’entendre quelque chose provenant du fond de la galerie. On dirait
 des voix.

John ordonna Ă  ses camarades de rester en arriĂšre et avança prudemment vers les trĂ©fonds de cette partie de la mine. Alors qu’il descendait de plus en plus, les voix se prĂ©cisaient. Elles Ă©taient rauques, graves et arrogantes, et l’adjudant reconnut aussitĂŽt le ton des Ă©lites covenants. Deux Ă©lites. Mais il sont peut-ĂȘtre plus


- Les troupes de défense de la zone Sud continuent de demander des renforts. Ces humains semblent déterminés à se mettre sur notre chemin.

- La flotte en orbite rencontre Ă©galement de grandes difficultĂ©s. Se pourrait-il qu’ils soient au courrant ?

- C’est bien possible.

John utilisa sa fibre optique pour espionner l’ennemi. Ils Ă©taient regroupĂ©s au niveau de la fin de la galerie. Le spartan compta en tout dix grognards et cinq Ă©lites qui entouraient l’amiral Hood. Il Ă©tait toujours en vie, assis sur le sol, les mains et les pieds liĂ©s par ce qui semblait ĂȘtre des menottes magnĂ©tiques. Ce genre de gardiens n’auraient pas fait hĂ©siter John s'ils avaient Ă©tĂ© des Ă©lites normaux. C’est la premiĂšre fois que je vois ce genre de soldat.

Ils avaient tous leurs armures de couleur rouge, comme les lieutenants Ă©lites, mais possĂ©daient en plus sur leurs armures des sortes d’armatures dorĂ©es. Cela ressemblait plus Ă  des ornements qu’à des renforcements d’armures destinĂ©s Ă  mieux les protĂ©ger. Ce sont sans doute des insignes servant Ă  les diffĂ©rencier des lieutenants habituels. Cela veut donc dire qu’il occupe une toute autre fonction dans l’armĂ©e covenante. Une fonction bien plus importante. Mieux vaut prendre nos prĂ©cautions face Ă  ces types. D’autant que s’ils se sentent menacĂ©s, ils pourraient utiliser l’amiral comme bouclier. Restons prudents


John fit signe Ă  ses coĂ©quipiers de le rejoindre. Par une sĂ©rie de geste, il leur rĂ©suma la situation et expliqua son plan. Les casque de ses compagnons s’inclinĂšrent en signe d’approbation. Sans hĂ©siter, Fred saisit deux grenades Ă©tourdissantes et balança la premiĂšre en contrebas, puis attendit encore trois secondes avant d’envoyer la seconde. Un violent flash illumina la galerie l’espace d’un instant, et les cris de nombreux grognards parvint aux oreilles des humains. AussitĂŽt, Linda s’avança et Ă©paula son fusil pour abattre les Ă©lites, tandis que John, Fred et Kelly s’occupaient des grognards.

Normalement, un fusil de sniper S2AM ne peut contenir que quatre balles de 14,5 mm dans son chargeur, afin de conserver l’équilibre de l’arme lors du tir. Ces munitions Ă©taient en effet trĂšs lourdes. Mais Linda s’était fabriquĂ© un fusil spĂ©cialement pour elle, dont les chargeurs Ă©taient en fait l’association de deux chargeurs rĂ©glementaires. Le surpoids Ă  l’arriĂšre de l’arme Ă©tait compensĂ© par l’ajout d’un silencieux et d’un viseur infrarouge, tous deux faits de titane. Un marine normal ne pourrait pas porter une telle charge, mais Linda n’avait pas ce genre de problĂšme. Elle s’était fabriquĂ© ce fusil Ă  cause de sa terrible prĂ©cision qui l’amenait souvent Ă  vider son chargeur en Ă  peine deux secondes, et donc Ă  passer plus de temps Ă  recharger qu’à tirer. MĂȘme si elle Ă©tait certaine de tuer Ă  chaque balle, quatre munitions Ă©taient totalement insuffisantes pour la fonction qu’elle occupait, et qui Ă©tait de donner la mort Ă  des escouades entiĂšre sans qu’elle aient le temps de voir d’oĂč vienne l’attaque.

C’est ainsi que les gardiens de l’amiral furent Ă©liminĂ©s en moins de cinq secondes. Leur sang Ă©claboussa le commandant du CSNU, qui tirait dĂ©sormais un regard impressionnĂ©. Il avait entendu de nombreuses rumeurs sur les spartans et avait lu de nombreux rapport Ă  leur sujet. Il s’était mĂȘme entretenu plusieurs fois avec la directrice de la section 3, le Dr Halsey, mais c’était la premiĂšre fois qu’il voyait ces fantastiques soldats. Et pour une premiĂšre rencontre, c’était plutĂŽt explosif.

- Content de vous voir, fit Hood. L’ONI ne pouvait pas m’envoyer meilleurs sauveurs.

Mais John ne comptait pas se laisser distraire par les compliments du commandant :

- Les remerciements viendront plus tard, amiral. Nous ne sommes pas encore tirĂ©s d’affaire. D’autant que la situation semble plus sĂ©rieuse qu’elle n’y parait.

- De quoi parlez-vous, mon garçon ?

- Je crois que vous le savez trĂšs bien.

Les autres spartans eurent un bref sursaut d’étonnement.

- John ! s’exclama Kelly. Ce n’est pas comme ça qu’on s’adresse à un amiral !

- Ne lui en voulez pas, ma chùre, s’excusa Hood. Il a raison de s’y prendre ainsi.

L’amiral avait un air un peu dĂ©solĂ©, comme s’il sentait qu’il avait trahit les spartans quelque part.

- A ce que je vois, l’ONI ne vous a pas expliquĂ© pourquoi je suis ici ?

- Nos seuls informations était votre localisation, expliqua John. Nous ignorons tout le reste.

- Alors je vais devoir vous délivrer des renseignements top secrets.

L’Office of Navy Information Ă©tait connue pour conserver les renseignements les plus explosifs sans aucun risque de fuite, et cela mĂȘme pendant des annĂ©es entiĂšres. Ils Ă©taient en parti responsables du voile de mystĂšre qui enveloppait les spartans, et ceux-ci avaient de nombreuses fois reçut leurs missions des mains d’agents de l’ONI. Cependant, cette fois-ci, c’est quelque chose de gros. TrĂšs Gros.

- Il y a huit jours, l’ONI a reçut un rapport de cette mine faisant Ă©tat d’une dĂ©couverte de grande importance, qui nĂ©cessitait l’envoie de spĂ©cialistes sur place. MĂȘme si, ces derniĂšres annĂ©es, nous avons reçut de nombreux rapports de ce type, celui-ci n’était pas du tout anodin, et j’ai immĂ©diatement dĂ©cidĂ© de venir en personne superviser l’examen de cette dĂ©couverte. Car ce que les mineurs ont dĂ©terrĂ© ici semble ĂȘtre
 une structure extraterrestre, et qui n’a rien Ă  voir avec les covenants.


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Chapitre 7 : Bouleversante découverte


1631 heures, 19 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ complexe minier n°263, colonie de Paris IV, systÚme Gamma Taurus.

Cela faisait quatre heures que les ingĂ©nieurs travaillaient Ă  dĂ©gager l’objet inconnu sous le regard attentif de Lord Terrence Hood. Au dĂ©but, on aurait put croire qu’il ne s’agissait que d’une plaque de mĂ©tal, mais l’emploi intensif de charges explosives n’avait toujours pas rĂ©ussi Ă  Ă©tablir les limites de la dĂ©couverte. Les spĂ©cialistes de l’ONI commençaient Ă  croire qu’ils n’en verrait jamais le bout, et que la montagne s’effondrerait sur eux avant. De plus, pensa l’amiral, nous n’avons mĂȘme pas rĂ©ussit Ă  l’érafler. C’est un mĂ©tal qui ne correspond Ă  rien de connu dont la rĂ©sistance est supĂ©rieure Ă  l’adamantium le plus pur. Et pourtant une civilisation a rĂ©ussi Ă  modeler ce matĂ©riaux


De nombreux symboles Ă©tranges Ă©taient gravĂ©s Ă  la surface de l’objet. MalgrĂ© le fait que l’équipe de spĂ©cialistes dĂ©pĂȘchĂ©s par l’ONI comporte plusieurs linguistes et archĂ©ologues, leur description Ă©tait encore impossible. Ces Ă©crits ne ressemblaient en rien Ă  la calligraphie covenante qui avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© intensĂ©ment Ă©tudiĂ©e. Mais mĂȘme si on ne pouvait pas les comprendre, ces symboles prouvait que ce qui Ă©tait enterrĂ© ici Ă©tait quelque chose d’important.

Jusque lĂ , les ouvriers avaient mis Ă  nu une sorte de gigantesque mur sur deux cent mĂštres de long et six mĂštres de haut, sans pour autant en atteindre les limites. Une immense cavitĂ© avait ainsi Ă©tĂ© creusĂ© dans cette partie infĂ©rieure de la montagne. L’énorme densitĂ© de la roche soutenait d’elle-mĂȘme le poids au-dessus d’eux, mais les ingĂ©nieurs savaient qu’ils ne pourraient pas Ă©tendre infiniment cette exploitation sous peine de faire s’écrouler les milliers de tonnes de roches qui les surplombaient. Il faudra peut-ĂȘtre abattre toute la montagne pour dĂ©terrer cet objet


Une autre explosion fut dĂ©clenchĂ©e. Cette fois-ci, les ingĂ©nieurs voulaient essayer de creuser plus en profondeur au lieu de dĂ©gager sur les cĂŽtĂ©s de l’objet. Un lourd nuage de poussiĂšre s’éleva dans l’immense grotte. Lorsqu’il s’effaça progressivement, les humains purent voir une large fente dĂ©limitant un rectangle partiel de trois mĂštres sur un mĂštre cinquante. Une porte ! Enfin quelque chose !

ImmĂ©diatement, Lord Hood et les membres de l’ONI s’approchĂšrent de cette nouvelle dĂ©couverte. Une sorte de panneau d’ouverture Ă©tait incrustĂ© au milieu de la porte, et l’amiral ordonna aux ouvriers de l’ouvrir. A l’intĂ©rieur se trouvait un bouton pressoir qu’un ingĂ©nieur actionna. Et dans un bruit sourd, l’énorme porte s’ouvrit vers l’intĂ©rieur de l’objet, et pour la premiĂšre fois depuis certainement trĂšs longtemps, quelqu’un pĂ©nĂ©tra dans ce lieu mystĂ©rieux.

L’entrĂ©e donnait sur une salle totalement dĂ©mesurĂ©e s’étendant sur plusieurs dizaines de mĂštres dans toutes les directions, et dont les murs Ă©taient tous faits du mĂȘme mĂ©tal inconnu. Mais elle ne contenait absolument rien. Ceux qui ont bĂątit cet endroit auraient donc tout emportĂ© avec eux en partant d’ici ?

Bizarrement, la structure possĂ©dait un systĂšme d’éclairage doux qui fonctionnait encore malgrĂ© le temps qui avait dĂ» s’écouler. C’est alors que Terrence remarqua une autre porte du mĂȘme gabarit que la premiĂšre dans le fond de la salle. L’équipe avança avec prĂ©caution, craignant des piĂšges ou des systĂšmes de sĂ©curitĂ©s encore fonctionnels, pour finalement examiner l’accĂšs.

- Et si c’était sensĂ© dĂ©boucher sur l’extĂ©rieur ? demanda un archĂ©ologue.

- Je doute qu’il n’y ait que cette seule piĂšce, fit Hood. Elle n’est pas assez grande par rapport Ă  ce que nous avons dĂ©blayĂ© dehors. Il doit y avoir autre chose. Technicien ! Ouvrez-moi ça !

Il y avait le mĂȘme panneau d’ouverture que sur l’autre porte, et elle fut tout aussi coopĂ©rative que sa consƓur. Elle s’ouvrit sur une piĂšce dĂ©passant de loin la taille de la premiĂšre, ornĂ©e de deux rangĂ©es d’énormes piliers aux nombreuses dĂ©corations. Ils menaient vers une sorte d’autel constituĂ© d’une plate-forme volant Ă  un mĂštre au-dessus du sol, et au milieu de laquelle quelque chose brillait d’une intense lumiĂšre blanche.

Les humains s’avancĂšrent, attirĂ©s par la lumiĂšre comme des papillons curieux, jusqu’à atteindre l’autel. L’objet en question Ă©tait un cristal de la taille d’un pouce, aux innombrables facettes si petites qu’on aurait put croire sa surface totalement ronde. Il flottait au-dessus de la plate-forme et semblait se maintenir dans les airs par sa seule lumiĂšre Ă©blouissante. Comment une chose aussi minuscule peut-elle Ă©mettre une telle puissance ? Cela doit faire plusieurs millĂ©naires que ce cristal est ici


- A votre avis, demanda l’amiral sans dĂ©tourner son regard de l’objet, qu’est-ce que c’est ?

- Aucune idĂ©e, rĂ©pondit le gĂ©ologue. En tout cas, ce n’est pas la nature qui a créé ce cristal, ni mĂȘme la matiĂšre qui le constitue.

- Je ne pense pas que nos seuls yeux soient des instruments suffisants pour évaluer cette chose.

L’archĂ©ologue avait vu juste : ici, dans ce lieu si Ă©trange et incomprĂ©hensible, sans appareils de mesures Ă©voluĂ©s, ils ne pourraient jamais savoir Ă  quoi ils avaient affaire vraiment. De plus, l’environnement surrĂ©aliste influençait grandement leurs pensĂ©es et troublait leurs esprits, les empĂȘchant de raisonner clairement. Lord Hood prit alors sa radio pour ordonner l’apport du matĂ©riel nĂ©cessaire
 lorsqu’une escouade de soldats surgit en courrant dans la salle. Leurs pas prĂ©cipitĂ©s rĂ©sonnĂšrent au milieu des Ă©normes piliers tandis que les cliquetis de leurs armes qu’ils serraient fermement ne laissaient rien prĂ©sager de bon.

- Monsieur ! Les covenants sont lĂ  !


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Chapitre 8 : Changement de mission


0737 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ complexe minier n°263, colonie de Paris IV, systÚme Gamma Taurus.


- AprĂšs ça, expliqua Lord Hood aux spartans, nous avons subit un assaut d’une puissance colossale. Nos troupes ont Ă©tĂ© balayĂ©es en un instant par une horde d’élites covenants en camouflage optique.

- Et pourquoi vous ont-ils capturé ? demanda John. Normalement, les covenants ne font pas de prisonniers.

- En effet. Seulement je possùde quelque chose qu’ils veulent.

L’amiral Hood dĂ©boutonna alors le haut de son uniforme et mit sa poitrine Ă  nue. De nombreuses cicatrices parcouraient son corps dĂ©jĂ  bien usĂ© par l’ñge. La plus grande partait de la base du cou tout le long de la cage thoracique, traversait presque la totalitĂ© de son tronc. C’est vrai. Il a Ă©tĂ© longtemps un soldat exemplaire dans ses jeunes annĂ©es. Les huiles du CSNU le respectent principalement pour cela car contrairement Ă  lui, ils n’ont pas vraiment connu le feu de l’action. De ce fait, l’amiral Ă©tait le membre du conseil de sĂ©curitĂ© qui se souciait le plus des vies des soldats impliquĂ©s dans les conflits, et qui Ă©tait ainsi le plus charismatique.

Sauf que cette cicatrice n’en Ă©tait pas une. Terrence Hood saisit l’extrĂ©mitĂ© de la trace, et l’ouvrit dĂ©licatement en ouvrant par les cĂŽtĂ©s. Un container en plastique renforcĂ© Ă©tait reliĂ© Ă  la plaie, formant une sorte de rĂ©servoir cachĂ© entre les organes corporelles. A l’intĂ©rieur se trouvait un cristal de la taille d’une grenade, qui brillait d’un mystĂ©rieux Ă©clat blanchĂątre.

- C’est un emplacement utilisĂ© pour transporter les documents secrets sous forme de micro-disques, expliqua le vieil homme. J’ai rĂ©ussit Ă  y cacher le cristal avant que les covenants ne nous capturent. «  Lorsqu’ils sont arrivĂ©s dans le temple, ils se sont immĂ©diatement aperçut que nous l’avions prit, et m’ont emmenĂ© comme prisonnier. Ensuite, ils m’ont interrogĂ© pendant des heures jusqu’à ce que vous arriviez.

- Je pense que le mieux serait que vous nous remettiez ce cristal, fit John en tendant la main ouverte vers l’amiral.

Le vieil homme hĂ©sita un instant, fixant des yeux la visiĂšre de l’adjudant pour tenter d’y percevoir son regard. Mais tout ce qu’il put voir fut son propre reflet. Il est mĂ©fiant, et c’est normal. Il a risquĂ© sa vie pour cette chose. Mais quelle qu’elle soit, Nous devons la mettre en sĂ©curitĂ© pour Ă©viter que les covenants ne mettent la main dessus.

- Amiral, insista-t-il. Je comprend votre mĂ©fiance, mais il est clair que les covenants sont venu pour ce cristal. Il sera plus en sĂ©curitĂ© Ă  l’intĂ©rieur de mon armure. Faites-nous confiance.

Confiance. C’était le mot que Terrence avait besoin d’entendre. Car lorsqu’on est gĂ©nĂ©ral en chef du CSNU, on a beau ĂȘtre tout puissant, rien ne remplace la confiance qu’on peut avoir en ses hommes. Et les spartans Ă©tait les soldats les plus courageux comme les plus volontaire de toute l’humanitĂ©. En fait, ils Ă©taient tout simplement les meilleurs. Ne pas faire confiance en ces hommes et ses femmes, qui consacraient non pas leur vies mais leur existence toute entiĂšre, aurait Ă©tĂ© pure bĂȘtise.

Lord Hood confia donc le cristal Ă  John, qui le rangea dans un compartiment de son armure. ImmĂ©diatement, l’adjudant distribua les ordres :

- Tout le monde ! Escortez l’amiral au dehors et attendez de nouvelles instructions dans le bĂątiment Ă  l’extĂ©rieur. Fred, Kelly et Linda, vous venez avec moi. On va aller explorer cette structure extraterrestre. Si jamais on rencontrait un accro, qu’une Ă©quipe de dix se prĂ©pare Ă  intervenir en urgence.

- Bien compris ! Répondirent les spartans.

La quasi totalitĂ© des combattants d’élite repartirent vers la sortie de la mine, protĂ©geant le prĂ©cieux gradĂ© de la Navy, tandis que John et ses trois plus fidĂšles compagnons se dirigĂšrent vers la zone oĂč avait Ă©tĂ© faite la dĂ©couverte. L’adjudant aurait prĂ©fĂ©rĂ© garder toute son Ă©quipe avec lui pour cette opĂ©ration, mais il avait ses raisons pour ne pas le faire. Notre mission est de sauver l’amiral, pas de faire de la recherche archĂ©ologique. Mais si les covenants sont venu prĂ©cisĂ©ment pour ce cristal, nous devons rĂ©colter plus d’informations sur cet endroit. Car si l’ennemi vitrifie cette planĂšte, nous n’auront peut-ĂȘtre pas assez de donnĂ©es pour analyser en profondeur le rĂŽle de ce cristal.

Emmener avec moi toute l’équipe signifiait emmener Ă©galement l’amiral, ce qui l’aurait mit en pĂ©ril et compromis la mission. Il nous faut le protĂ©ger dans un lieu sĂ»r avec le maximum d’entre nous. Fred, Kelly et Linda sont les meilleurs d’entre eux. Ils sont mĂȘme bien meilleurs que moi dans leurs domaines respectifs. Je sais que je peux compter sur eux.

Bizarrement, la petite Ă©quipe ne rencontra aucun ennemi dans les galeries. Ce fut seulement lorsqu’il arrivĂšrent devant la gigantesque structure extraterrestre que les choses sĂ©rieuses se prĂ©sentĂšrent : les covenants avaient continuĂ© les travaux d’excavation entreprit par l’ONI, et avec des moyens beaucoup plus Ă©voluĂ©. D’énormes machines montĂ©es sur aĂ©roglisseurs dĂ©coupaient la roche au laser comme s’il s’agissait de terre meuble, tandis que d’autres faisaient s’évaporer les dĂ©bris au plasma pour Ă©viter l’encombrement du chantier. Une cheminĂ© d’aĂ©ration avait Ă©tĂ© creusĂ©s jusqu’à la surface depuis le plafond de la grotte, et on y pouvait voir la lumiĂšre du jour illuminer l’édifice. La cavitĂ© avait dĂ©sormais la taille suffisante pour accueillir une petite ville, mais son espace Ă©tait dĂ©jĂ  grandement occupĂ© par la dĂ©couverte mystĂ©rieuses, dont les dimensions dĂ©passaient tout ce que Lord Hood avait put imaginer.

L’objet avait une forme composite : sa base Ă©tait un rectangle de deux kilomĂštres carrĂ©s, qui avait au-dessus de lui et en son centre une pyramide Ă  base carrĂ© d’environ huit cent mĂštres de cĂŽtĂ©. De petites irrĂ©gularitĂ© artistiques Ă©taient visibles ça et lĂ , parfois des demi-arches pointant vers l’extĂ©rieur, parfois des fentes aux contours Ă©tranges faisant le tour de la structure. Le tout ressemblait Ă  un temple ou un bĂątiment historique d’importance. Est-ce parce que les covenants connaissent l’origine de cet Ă©difice qu’ils ont mit tant de prĂ©cautions pour qu’on ne s’en approche pas ? Quel lien y a-t-il entre les covenants et tout ceci ? Et pourquoi sont-ils venus seulement maintenant ? Il y a bien trop de coĂŻncidences pour qu’on ignore cela. Nous devons en savoir plus.

Mais la structure Ă©tait bien gardĂ©e : des milliers de grognards aux armures noires comme le jais Ă©taient dispersĂ©s tout autour de la zone. Les plus vifs patrouillaient par groupes de dix en formation serrĂ©e avec des instruments de dĂ©tection avancĂ©e, tandis que les autres, c’est Ă  dire la grande majoritĂ© des petits ĂȘtres, s’adonnaient Ă  leur activitĂ© prĂ©fĂ©rĂ©e : la sieste. A cause de la poussiĂšre nocive dĂ©gagĂ©e par l’évaporation des roches extraites, il n’y avait pas de rapaces ou de chasseurs dans les parages, ces races-lĂ  Ă©tant incapables de porter des masques respiratoires. Par contre, on pouvait voir autour de la porte d’entrĂ©e du complexe, une imposante garde d’élite aux armures identiques Ă  ceux qui gardaient l’amiral Hood il y a encore quelques minutes. Mais qui sont ces gars-lĂ  ? Ca fait des annĂ©es qu’on se bat contre les covenants et jamais nous n’avons rencontrĂ© ce type d’élites. Est-ce une nouvelle caste qui vient tout juste d’ĂȘtre formĂ©e, oĂč ne participe-t-elle jamais aux batailles ?

Inquiet de la tournure que prenait les choses, John rĂ©flĂ©chit Ă  un moyen d’entrĂ©e dans la place.


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Chapitre 9 : La caste dirigeante


0748 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ complexe minier n°263, colonie de Paris IV, systÚme Gamma Taurus.


Un bruit de cailloux dĂ©valant une pente attira l’attention d’une patrouille de grognards. Les extraterrestres chĂ©tifs s’approchĂšrent de la source du bruit, motivĂ©s non pas par leur curiositĂ© naturelle mais plutĂŽt par la peur d’ĂȘtre accusĂ©s de mauvaise garde par les Ă©lites. Ils s’éloignĂšrent donc de leurs camarades endormis, se dirigeant vers la pĂ©riphĂ©rie de la grotte. Il y avait de nombreux reliefs dans cette zone lĂ , l’excavation totale n’ayant pas Ă©tĂ© nĂ©cessaire. De ce fait, le terrain Ă©tait accidentĂ© et il ne fut pas difficile pour les spartan d’éliminer la petite patrouille hors de vue du reste des gardes, usant de leurs silencieux pour tirer sans retenu.

Il fallut rĂ©pĂ©ter l’opĂ©ration plusieurs fois pour Ă©liminer toute les patrouilles de ce cĂŽtĂ© de la structure, mais le rĂ©sultat Ă©tait lĂ . Maintenant, il ne reste plus qu’à Ă©viter de rĂ©veiller les feignants
 et Ă  Ă©liminer discrĂštement les Ă©lites.

Pour cette partie du plan, il dĂ©cida d’utiliser leur avantage du tir Ă  longue portĂ©e. Par signes interposĂ©s, il ordonna Ă  Linda de se charger des Ă©lites. Ils Ă©taient au nombre de huit, ce qui signifiait que la spartan ne devait pas rater un seul tir. Mais John savait trĂšs bien qu’il Ă©tait impossible qu’elle manque la moindre cible. Huit tirs aux bruits Ă©touffĂ©s furent lĂąchĂ©s en l’espace de quatre secondes, et tous les Ă©lites s’effondrĂšrent sur le sol devant l’entrĂ©e de l’étrange structure.

Les spartans entreprirent alors d’avancer jusqu’à la porte en faisant le moins de bruit possible. Ils Ă©taient entraĂźnĂ©s pour Ă©voluer dans l’ombre avec discrĂ©tion, et ce genre d’opĂ©ration Ă©tait courrant pour eux. De plus, les grognards avaient une mauvaise prĂ©disposition Ă  la surditĂ© lorsqu’ils dormaient, ce qui facilita la chose. Une fois arrivĂ© devant la porte maintenue fermĂ©e, John examina l’ouvrage afin d’y trouver un espace pour passer sa sonde optique. Il rĂ©ussit Ă  la glisser sous l’énorme bloc de ce mĂ©tal inconnu, et observa l’intĂ©rieur.

La salle Ă©tait exactement comme l’avait dĂ©crit Lord Hood : immensĂ©ment grande et totalement vide. Elle Ă©tait Ă©galement vide de toute prĂ©sence, comme si ce vide Ă©tait une caractĂ©ristique de sa conception. C’est bizarre. Pourquoi les covenants n’ont-ils pas poster des gardes Ă  l’intĂ©rieur ? Il n’y a mĂȘme pas de systĂšme de vidĂ©o-surveillance


John ouvrit la porte et son groupe pĂ©nĂ©tra dans l’édifice extraterrestre. Le sol mĂ©tallique avait une forte capacitĂ© de rĂ©sonance sonore, et ils firent bien attention de marcher en silence jusqu’à la porte menant au temple. L’adjudant utilisa de nouveau sa sonde optique par le dessous de l’accĂšs mais ne dĂ©tecta toujours aucune prĂ©sence ennemi. Avec nervositĂ©, ils entrĂšrent dans la mystĂ©rieuse salle, dont Lord Hood n’avait presque rien oubliĂ© dans sa description, et avancĂšrent vers l’autel. C’est sans doute lĂ  que nous pourrons recueillir le plus de renseignement concernant ce cristal.

Mais Ă  sa grande stupĂ©faction, la plate-forme Ă©tait dĂ©nuĂ©e de toute inscription. Il n’y avait absolument aucun symbole aux alentour du rĂ©ceptacle du cristal. Dans le doute, John ordonna Ă  ses compagnons de photographier les inscriptions sur les piliers de la salle grĂące aux camĂ©ras de leurs armures. Ca pourrait intĂ©resser les huiles du SRN.

C’est alors que John remarqua une porte dans le mur derriĂšre l’autel. Il ne l’avait pas remarquĂ© Ă  cause de la taille de celle-ci : elle faisait cinq mĂštres de haut et dix mĂštres de larges. Ces dimensions relevaient plus d’une porte de hangar Ă  navettes plutĂŽt qu’à un simple accĂšs, ce qui avait laisser penser John qu’il s’agissait d’une dĂ©coration. Mais en s’approchant un peu plus, il dĂ©couvrit un panneau d’ouverture semblable Ă  ceux des autres portes. Par contre, il n’y avait aucun espace pour faire passer une sonde optique. Merde ! Une porte hermĂ©tique. Qu’est-ce qu’on fait ? Si jamais il y a des covenants de l’autre cĂŽtĂ© et qu’on se fait repĂ©rer, on aura sur le dos non seulement les ennemis Ă  l’intĂ©rieur, mais aussi les milliers de grognards Ă  l’extĂ©rieur


John savait que ce n’était pas une dĂ©cision Ă  prendre Ă  la lĂ©gĂšre car il jouait sa vie ainsi que celle de ses meilleurs amis. Mais vu que les deux piĂšces prĂ©cĂ©dentes Ă©taient inoccupĂ©es, peut-ĂȘtre pourrait-il pousser la chance un peu plus loin. La chance Ă©tait sa spĂ©cialitĂ©. De toute façon, les statistiques et moi, ça a toujours fait deux


L’adjudant prit une profonde respiration, puis ouvrit la porte qui coulissa sur le cĂŽtĂ© dans un lĂ©ger bruit de frottement mĂ©tallique. Le cƓur de John faillit s’arrĂȘter de battre lorsque l’énorme plaque mĂ©tallique rĂ©vĂ©la un groupe de quatre Ă©lites juste devant eux. PoussĂ© par l’instinct et le devoir, les quatre spartans se ruĂšrent sur eux lorsqu’ils se rendirent compte que les covenants Ă©taient agenouillĂ©s face Ă  eux, la tĂȘte inclinĂ©e vers le sol et les yeux fermĂ©s. Ils ne bronchĂšrent mĂȘme pas lorsque les humains leur tranchĂšrent la gorge avec la rapiditĂ© de l’éclair. Pourquoi Ă©taient-ils ainsi prosternĂ©s ? Ils portent tous ces mĂȘmes armures rouges aux ornements Ă©tranges.

Ils doivent certainement faire parti d’une caste ayant un rĂŽle uniquement dĂ©fensif. Des gardes d’honneur, en quelque sorte. Ils devaient attendre quelqu’un d’important ici, et ce n’est pas nous. On ferait mieux de se dĂ©barrasser des cadavre avant que celui qu’ils attendaient n’arrive.

- John ! fit soudain Kelly. Je crois que tu devrais regarder devant toi.

L’adjudant oublia un instant les corps des Ă©lites et releva son regard
 pour se retrouver complĂštement estomaquĂ©.

Les spartans se trouvaient dans un espace clos s’étendant sur un peu plus d’un kilomĂštre carrĂ©. Le plafond les surplombait Ă  trois cent mĂštres au-dessus de leurs tĂȘtes, et un gouffre sans fond se trouvait sous la plate-forme qui les soutenait. Mais les dimensions de cet endroit n’était pas ce qui impressionnait les spartans : au milieu se trouvait un objet immense Ă  la forme Ă©trange.

La base de son design Ă©tait l’armature d’une pyramide : quatre pieds inclinĂ©s partants vers les quatre coins d’un carrĂ© imaginaire, et une pointes s’élevant Ă  la verticale, le tout se rĂ©unissant en un point central. Les cinq longues extrĂ©mitĂ©s Ă©taient assez Ă©paisses et leurs contours irrĂ©guliers semblaient plus avoir un but dĂ©coratif qu’autre chose. Nom de Dieu ! Mais qu’est-ce que c’est ? Une arme ? Un temple ?Quelle race pourrait avoir construit une chose pareille ?

C’est alors que John entendit une voix extrĂȘmement grave derriĂšre lui :

- Plus un geste, humains !

Merde ! J’étais tellement impressionnĂ© que je n’ai pas fait attention Ă  mon dĂ©tecteur de mouvement ! A moins que ce soit des Ă©lites furtifs
 ou qui se seraient lentement glissĂ© derriĂšre nous. Dans tous les cas, nous sommes cuits.

- Retournez-vous lentement, ordonna l’ennemi.

Les quatre spartans obtempĂ©rĂšrent pour s’apercevoir qu’une horde de commandos Ă©lites se trouvaient derriĂšre eux. Ils avaient dĂ©sactivĂ© leur systĂšme de camouflage et pointaient leurs armes vers les humains sans pourtant ĂȘtre prĂȘts Ă  tirer. Ils ne semblent pas avoir l’intention de nous tuer. Pourquoi ?

Lentement, les spartans posĂšrent leurs armes Ă  terre et les Ă©loignĂšrent du pied. Soudain, les commandos extraterrestres s’écartĂšrent pour laisser passer d’autres Ă©lites, aux armures rouges avec ces Ă©tranges ornements, qui escortaient une crĂ©atures que John n’avait encore jamais vu.

Ses mains possĂ©daient un pouce et deux autres doigts deux fois plus longs aux ongles courts. Sa peau nue Ă©tait d’un brun clair tendant lĂ©gĂšrement vers le rose pĂąle des peaux humaines, mais la majoritĂ© de son corps Ă©tait recouvert d’une toge rouge vives avec des symboles dorĂ©s et des bords violets. Sa tĂȘte, montĂ©e sur un long cou courbĂ© vers le haut, avait quelques ressemblances avec celle d’un humain, mais son encĂ©phale s’étendait vers l’arriĂšre en une forme ovale. Elle ne possĂ©dait pas de cheveux ni aucun poil, et sa fine bouche Ă©tait dĂ©nuĂ©e de lĂšvres. D’énormes sourcilles surplombaient deux yeux globuleux au regard vif et intĂ©ressĂ© par la vue des spartans.

Le reste de son corps Ă©tait recouvert d’une toge rouge vive avec des ornements dorĂ©s et des bordures violettes, et la crĂ©ature portait sur sa tĂȘte une couronne Ă©trange et d’énormes ornements constituĂ©s de deux plaques symĂ©triques dorĂ©es aux formes artistiques Ă  la base de son cou. La crĂ©ature flottait Ă  un mĂštre au-dessus du sol grĂące Ă  un large siĂšge rond aux accoudoirs comportant de nombreuses touches et boutons de contrĂŽle. A cĂŽtĂ© de ce covenant inconnu se dressait un Ă©lite nettement plus grand que la plupart de ses congĂ©nĂšre, et portant une armure dorĂ©e couverte de symboles argentĂ©s et de peintures de guerre rouge sang. La seule arme qu’il portait Ă©tait une Ă©pĂ©e plasma accrochĂ©e Ă  sa ceinture, et son imposante musculature laissait imaginer sa puissance au corps Ă  corps.

- Ainsi, fit la créature sur le siÚge antigrav, voici ces humains si spéciaux dont on parle tant ?


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Chapitre 10 : Pris au piĂšge


0802 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ installation extraterrestre inconnue, complexe minier n°263, colonie de Paris IV, systÚme Gamma Taurus.


- Ce sont eux, grand prophĂšte, fit l’élite Ă  cĂŽtĂ© de la crĂ©ature. J’ai eut moi-mĂȘme le privilĂšge d’en voir un de mes propres yeux.

- Ils ne sont pas si impressionnants que ça, finalement. Ce ne sont que de grands humains en armures.

Les nombreux Ă©lites encerclant le groupe rirent soudain de leurs voix rauques devant la vision de ces ennemis moins dangereux qu’on le disait. Les spartans ne rĂ©pondirent pas Ă  la moquerie, sachant que s’était destinĂ© Ă  les provoquer. Tant qu’ils nous pensent aussi faibles que cela, nous avons toujours la possibilitĂ© de les surprendre. Mais je doute qu’ils nous laisse une opportunitĂ© de nous Ă©chapper comme ça


- Que faites-vous ici, humains ? demanda le prophĂšte.

- On est juste venu foutre le bordel, mon gars.

Le ton employĂ© par John semblait ne pas plaire aux Ă©lites, qui grognaient en serrant les dents. Le grand guerrier aux peintures de guerre porta la main Ă  son Ă©pĂ©e mais le prophĂšte lui fit signe de cesser. Ce nouveau covenant semble ĂȘtre trĂšs important Ă  leurs yeux. Le simple fait de lui manquer de politesse leur donne envie de nous exĂ©cuter. De plus, ce titre de « grand prophĂšte » doit avoir une raison, et je n’ai pas vraiment envie de la connaĂźtre maintenant.

- Ces ĂȘtres sont comme leurs congĂ©nĂšres, fit calmement le prophĂšte. Ils ne connaissent pas la noblesse des mots.

- Mais ils ne doivent pas ĂȘtre sous-estimĂ©s, votre honneur. De plus, beaucoup de nos rapports font Ă©tat d’un nombre bien plus important de ces combattants spĂ©ciaux. Nous devrions faire quadriller la zone sans tarder.

- Ce ne sera pas nĂ©cessaire, commandant. Ce sont les quatre seuls reprĂ©sentants de leur ignoble caste, et nous les tenons. Inutile de nous dĂ©tourner de notre sainte mission. Ordonnez plutĂŽt aux ingĂ©nieurs Huragok de commencer l’examen de l’artĂ©fact.

- Bien compris, votre sainteté.

- Et reprenez la Clé Lumineuse à cet humain, fit le prophÚte en montrant John du doigt.

La « clĂ© lumineuse» ? Ce cristal serait donc une clĂ© ? Pour quoi ? Et d’ailleurs, comment sait-il que je l’ai sur moi ? Cette crĂ©ature Ă©trange aurait donc vraiment des dons ?

Le commandant Ă©lite s’approcha alors de John et le dĂ©fia des yeux. MalgrĂ© la visiĂšre rĂ©flĂ©chissante de son casque qui lui confĂ©rait un semblant de protection contre le regard du covenant, le spartan se sentait totalement insignifiant. Tout en lui respire la puissance et l’intelligence guerriĂšre. C’est sĂ»rement l’un des plus grands commandants covenants. Je ne fais clairement pas le poids face Ă  lui.


- Humain, fit le commandant d’un ton extrĂȘmement calme en tendant une main ouverte vers John. Je ne te le demanderai qu’une fois : donnes-moi la ClĂ©.

L’adjudant n’avait aucune Ă©chappatoire. Des dizaines de possibilitĂ©s d’actions traversĂšrent son esprit, mais toutes finissaient par la vision tragique de sa mort et de celles de ses compagnons. La situation Ă©tait loin d’ĂȘtre Ă  leur avantage, et la seule chose qu’il pouvait faire Ă©tait d’obtempĂ©rer. D’un geste lent afin de ne pas brusquer les nombreux Ă©lites autour de lui, il prit le cristal et le donna au commandant covenant qui lui dit alors :

- Sage décision. Tu viens de gagner une mort rapide pour tes amis et toi.

- Et vous un nouveau titre, commandant Fulsamee, fit le prophĂšte. DĂ©sormais, vous ĂȘtes le Gardien de la ClĂ© Lumineuse.

- Je saurai ĂȘtre digne de cet honneur, saint prophĂšte de la VĂ©ritĂ©.

D’une simple pensĂ©e, John accĂ©da Ă  la base de donnĂ©e de l’ordinateur de son armure. Il y nota les noms des deux covenants, ainsi que leurs grades et leurs titres, illustrĂ© chacun d’une image issue des enregistrements de sa camĂ©ra intĂ©grĂ©e. Cela pourrait nous ĂȘtre utile plus tard
 si on arrive Ă  survivre.

- Nous allons donc pouvoir activer l’artĂ©fact, fit VĂ©ritĂ©. Sangheilis ! Qu’un groupe de combat exĂ©cute ces pitoyables humains Ă  l’extĂ©rieur du sanctuaire. Je ne veux pas souiller ce lieu saint de leur sang impure.

Le prophĂšte passa alors Ă  cĂŽtĂ© des spartans pour se diriger vers l’énorme objet inconnu, accompagnĂ© par les Ă©lites en armure rouge ainsi que par le comandant. Mais aprĂšs avoir survolĂ© quelques mĂštres sur son siĂšge flottant, il s’arrĂȘta. Puis, sans se retourner, il s’adressa Ă  l’ensemble des Ă©lites :

- Une derniĂšre chose : une fois que ces aberrations de la nature auront quittĂ© ce monde, que leurs corps soient dĂ©truits ainsi que leurs armures, et que personne ne parle plus jamais d’eux. Leur existence passĂ©e doit tomber dans l’oubli pour le bien du Grand Voyage. Maintenant allons-y, escortes !

Donc ces Ă©lites Ă©tranges font partie d’une caste de garde rapprochĂ©e. Apparemment, ils ne protĂšgent que ces « prophĂštes ». C’est pour cela qu’on ne les avait jamais rencontrĂ© auparavant


Mais il restait quand mĂȘme dix commandos Ă©lites pour conduire les spartans au dehors. L’un d’eux poussa John du canon de son fusil plasma et ordonna :

- Avance, humain ! Et sois heureux d’avoir reçut la clĂ©mence de l’Alliance.


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Chapitre 11 : Dans les derniers moments...


0811 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ installation extraterrestre inconnue, complexe minier n°263, colonie de Paris IV, systÚme Gamma Taurus.


Jamais John ne s’était senti aussi impuissant. MĂȘme si les trois plus puissants spartans Ă©taient avec lui, leurs gardiens Ă©taient plus de deux fois leur nombre et bien armĂ©s. La seule bonne nouvelle Ă©tait qu’il s’agissait de commandos, dont les armures ne disposaient pas de boucliers Ă©nergĂ©tiques Ă  cause du dispositif de camouflage, ce qui les rendaient aussi vulnĂ©rables que les spartans. Il nous faut une diversion. Si on arrive Ă  attirer leur attention ailleurs, nous pourrions les prendre par surprise au corps Ă  corps oĂč nous aurions nos chances. Et tout particuliĂšrement grĂące Ă  Kelly


Mais aucune opportunitĂ© ne se prĂ©senta jusqu’à ce que les humains et leur escorte n’arrivent Ă  l’extĂ©rieur du complexe extraterrestre. Et Ă  partir de lĂ , la situation Ă©tait encore pire : des renforts avaient Ă©tĂ© acheminĂ©s jusqu’ici, plusieurs centaines de combattants Ă©lites et rapaces s’étant ajoutĂ© aux milliers de grognards entourant la structure. Des tourelles avaient Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©es et des tranchĂ©es creusĂ©es dans le sol, comme si les covenants comptant s’installer lĂ . Si on avait la moindre chance avant, maintenant c’est fichu.

Lorsque les innombrables soldats extraterrestres les aperçurent, ils se rapprochĂšrent des spartans, anticipant le spectacle de leur mort. Les grognards Ă©taient surexcitĂ©s tandis que les rapaces bavaient en imaginant le goĂ»t que pouvait avoir ces ĂȘtre Ă©tranges en armure. La plupart des covenants postĂ©s sur les positions dĂ©fensives voulurent participer Ă  l’évĂšnement, mais plusieurs Ă©lites rĂ©ussir Ă  les maintenir en place, quitte Ă  Ă©trangler quelques grognards pour cela.

John sentait la Mort s’approcher de lui alors que les commandos Ă©lites l’obligeait Ă  s’agenouiller, ainsi que ses amis. Il se tourna vers Linda qui se trouvait Ă  sa droite, et releva sa visiĂšre. La spartan fit de mĂȘme, et l’adjudant put apercevoir une larme couler sur la joue de la jeune femme. Linda pleure ? Elle qui, de tous les spartans, affichait le moins d’émotion ?

Lentement, la main de Linda se rapprocha de celle de John, et celui-ci la prit dĂ©licatement. Effectuer un tel geste avec autant de lĂ©gĂšretĂ© Ă©tait une chose extrĂȘmement difficile pour un spartan, Ă  cause de leur force surhumaine qu’ils avaient souvent du mal Ă  maĂźtriser. Et il y avait tant de douceur dans la main de Linda. Jamais je ne l’aurais cru capable de ressentir des sentiments aussi Ă©tranges. Est-ce que ce serait


- John, fit Linda si bas que seul l’adjudant put l’entendre. Je
 je veux que tu saches que


Soudain, une sĂ©rie d’explosion retentit et un Ă©norme nuage de poussiĂšre s’éleva le long des lignes de dĂ©fense covenantes. Les corps de dizaines d’extraterrestres furent projetĂ©s dans les airs, certains en plusieurs morceaux plus ou moins identifiables, semant la panique parmi les survivants. Et lorsque les dĂ©bris finirent de tomber, ce fut pour laisser passer un bataillon de marines menĂ©s par les autres spartans. L’amiral Hood dirigeait lui-mĂȘme l’assaut au milieu des soldats d’élites du CSNU, un fusil mitrailleur Ă  la main. John reconnu immĂ©diatement le bataillon auquel appartenaient les marines. C’est le 27Ăšme de Reach ! La section 3 a donc acceptĂ© ma requĂȘte, et les a dĂ©pĂȘchĂ© sur la planĂšte pour l’assaut.

Les attaquants percĂšrent les dĂ©fenses affaiblies des covenants, se rapprochant Ă  toute vitesse de l’artĂ©fact extraterrestre. La foule qui s’était rapprochĂ©e pour profiter de l’exĂ©cution publique furent pris de panique. Les Ă©lites et rapaces, ainsi que les grognards les plus courageux, allĂšrent Ă  la rencontre des humains sans pourtant faire preuve d’organisation ou de stratĂ©gie. Rapidement, il ne resta plus que les dix commandos Ă©lites autour de John et de ses trois coĂ©quipiers. Profitant de la stupĂ©faction causĂ©e par l’assaut, les spartans se jetĂšrent sur leurs gardiens.

Kelly fut la plus rapide et saisit une nuque ennemie dans chaque main et les brisa en un instant. Fred, quant Ă  lui, assomma l’élite le plus proche avant de projeter son corps sur un autre. John effectua une attaque circulaire avec sa jambe gauche, ce qui mis Ă  terre deux adversaires dont il Ă©crasa les crĂąnes de ses poings dans un cri de rage. Enfin, Linda dĂ©crocha la mĂąchoire de l’élite qui s’apprĂȘtait Ă  la tuer, tout en s’emparant de son fusil plasma pour dĂ©livrer une rafale extrĂȘmement prĂ©cise, dont chaque tir transperça le cou d’un ennemi. En seulement quelques instants, les dix commandos Ă©lites avaient Ă©tĂ© Ă©liminĂ©s.

Une fois libres, les quatre spartans s’emparĂšrent des armes ennemies pour rejoindre leurs camarades par la force. Ils avaient l’avantage d’attaquer l’ennemi par derriĂšre, et de nombreux covenants moururent sous leurs tirs sans pouvoir se protĂ©ger. MĂȘme avec une arme Ă  forte cadence comme un fusil plasmatique, Linda conservait une prĂ©cision mortelle qui faisait presque autant de morts que le reste de l’équipe. Il ne fallut pas longtemps pour que le petit groupe se trouve suffisamment proche des premiers covenants pour que Kelly et Fred fassent preuve de leurs talents de duellistes. Les premiers coups de crosse furent pour les Ă©lites qui s’étaient postĂ©s en retrait, afin d’empĂȘcher les grognards de fuir.

MalgrĂ© la rĂ©sistance naturelle des grand extraterrestre, ils n’avaient pas les rĂ©flexes suffisants pour Ă©viter les attaques de Kelly. La spartan se dĂ©plaçait avec la vitesse de l’éclair, la rendant aussi insaisissable que le vent, tuant ses ennemis rien qu’avec ses mains et ses pieds, trouvant leurs points faibles en un instant. Et du cĂŽtĂ© de Fred, mĂȘme s’il Ă©tait loin de possĂ©der la force phĂ©nomĂ©nale de Sam, il possĂ©dait d’énormes talents de combat lui donnant l’avantage. Pendant ce temps, John et Linda couvraient leurs coĂ©quipiers avec une grande efficacitĂ©, fauchant les dizaines de grognards et de rapaces qui affluaient vers le corps Ă  corps.

Le nombre d’ennemi diminuait rapidement du fait de la double attaque de l’armĂ©e humaine et des quatre lĂ©gendes du CSNU. Les cadavres recouvrirent peu Ă  peu le champ de bataille souterrain, et les armes se turent progressivement. Il n’y eut plus que quelques fuyards Ă  Ă©liminer au moyens de larges battues. Les spartans purent enfin se rĂ©unir.


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Chapitre 12 : Le départ de la Clé


0834 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ complexe minier n°263, colonie de Paris IV, systÚme Gamma Taurus.

- Avant toute chose, fit John a ses spartans, qui a organisé cette attaque ?

- C’est moi.

L’amiral Hood s’avança vers John et lui mit une main sur l’épaule.


- On dirait que nous sommes arrivĂ©s Ă  temps, fiston. Ca m’aurait vraiment fait mal de perdre de tels hĂ©ros sans rien faire. Les dĂ©fenses covenantes autour de la montagne ont fini par cĂ©dĂ©, alors je me suis dit qu’un petit coup de main vous serait utile.

- Merci, amiral. Mais vous feriez bien d’ordonner au bataillon 27 d’investir le bĂątiment. Il y a lĂ -dedans de nombreux covenants, et mĂȘme si nous n’avons pas encore compris leur objectif, nous devons impĂ©rativement les arrĂȘter.

Mais avant que l’officier puisse prendre en compte la requĂȘte de John, un bruit assourdissant se fit entendre. Tous les regards convergĂšrent vers l’énorme structure inconnue dont la pyramide qui constituait le sommet commençait Ă  s’ouvrir lentement. Une fois ses faces entiĂšrement dĂ©pliĂ©s, l’étrange structure que John et ses amis avaient aperçu s’éleva dans les airs. Qu’est-ce que c’est ? Un vaisseaux ? Pourquoi est-ce qu’on entreposerait un vaisseaux d’une telle taille dans un endroit pareil ? Il est Ă  plusieurs kilomĂštres de roches entre lui et la surface. Il ne peut pas nous Ă©chapper.

Soudain, un rayon bleu aveuglant surgit de l’extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure de l’étrange vaisseau, et vaporisa tout se qui se trouvait au-dessus de lui. La roche fut sublimĂ©e instantanĂ©ment par le trait qui perça un trou circulaire de plusieurs centaines de mĂštres de diamĂštres, et l’énorme appareil extraterrestre quitta la caverne par cette sortie inattendue. Oh non ! Ils vont nous Ă©chapper !

- A tous les vaisseaux du CSNU ! fit l’amiral Hood dans sa radio. Un appareil de type inconnu quitte la surface depuis notre position. Interceptez-le à tout prix !

John avait du mal Ă  l’accepter, mais c’était sans doute Ă  activer ce vaisseau que servait le cristal que les covenants appelaient la « ClĂ© Lumineuse ». Et il nous l’on prise aussi facilement
 c’est de ma faute.

- Amiral
 c’est Ă  cause de moi si les covenants ont mis la main sur ce vaisseau. Ils ont rĂ©cupĂ©rĂ© le cristal, qui servait apparemment Ă  utiliser l’appareil.

- Ne vous excusez pas, mon garçon. De toute façon, je doute que nous ayons trouvĂ© par nous-mĂȘme le rĂŽle de ce cristal, et c’est peut-ĂȘtre mieux de le dĂ©couvrir par les covenants. Et puis, je doute qu’ils arrivent Ă  passer le blocus spatial.

A ce stade lĂ , les soldats ne pouvaient plus rien faire qu’attendre le rĂ©sultat du combat spatial. Depuis le temps que les hostilitĂ©s sont engagĂ©es, je pense que la flotte du CSNU a dĂ»t considĂ©rablement rĂ©duire les forces covenantes. Cet Ă©trange vaisseau ne disposera donc pas de beaucoup d’aide pour Ă©chapper Ă  nos croiseurs. L’issue est certaine, dĂ©sormais.

- Amiral ! fit un opérateur de FLEETCOM dans la radio. Nous avons le vaisseau inconnu en vue. Il vient tout juste de quitter la stratosphÚre. Engageons les hostilités.

- Essayez de le neutraliser sans le détruire, afin que nous puissions tenter un abordage. Mais faites attention.

- Bien comprit command
 quoi ? 
 mais qu’est-ce que 


Le ton de l’opĂ©rateur Ă©tait devenu totalement affolĂ©, comme si un ennemi avait brusquement surgit dans son dos.

- Monsieur ! Le vaisseau
 a effectué un saut. Il nous a échappé.

Impossible ! Normalement, l’attraction gravitationnelle d’une planĂšte empĂȘche toute entrĂ©e dans le sous-espace, sa pesanteur dĂ©formant le schĂ©ma des filaments quantiques dans lesquels ils fallait effectuer les calculs de trajectoire. Si un vaisseau sautait dans le sous-espace dans de telles conditions, il y avait de trĂšs fortes chances que ses calculs soient erronĂ©s, et autant de chance d’ĂȘtre dĂ©structurĂ© lors de son saut. S’il avait la chance de survivre Ă  la manƓuvre, son point de sorti pouvait ĂȘtre dĂ©placĂ© de plusieurs parsecs, laissant ainsi l’appareil complĂštement perdu sans point de repĂšre. Effectuer un saut dans le sous-espace aussi prĂ©s d’une planĂšte Ă©quivalait Ă  un suicide.

Il n’y avait plus rien Ă  faire. Sans dire un mot, John se dirigea vers la sortie de la grotte, aussitĂŽt imitĂ© par ses camarades, alors que le 27Ăšme bataillon de Reach inspectait la structure.

- Adjudant ! l’arrĂȘta Hood. Que faites-vous ?

- Notre mission était de vous récupérer, amiral. Cela a été fait. Maintenant que plus rien ne nous retient ici, nous allons partir.

Les yeux du Lord étincelÚrent, et un léger sourire illumina son visage.

- A votre guise, spartan. De toute façon, je pense que votre prĂ©sence n’est plus nĂ©cessaire.

- Nous nous reverrons au débriefings sur Reach, je suppose ?

- Bien entendu.

C'est ainsi que les spartans quittĂšrent Paris IV.

Posté le : 11/12/2008


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