DIVERS - Fan fiction
Raid sur Paris IV
Chapitre 1 : Nous sommes toujours en guerre
2349 heures, 19 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ SystĂšme Epsilon Eridani, Complexe Militaire du CSNU de Reach, base dâentraĂźnement n°27.
La nuit avait recouvert le camp. CâĂ©tait une base parmi tant dâautres dispersĂ©es Ă la surface de Reach, avec ses nombreuses casernes et les bĂątiments qui constituaient habituellement ce genre de camp. Il Ă©tait principalement utilisĂ© comme lieu dâentraĂźnement pour les soldats nouvellement formĂ©s ou Ă©tant dans les premiĂšres parties de leur formation. DirigĂ©e par le colonel Ferston, un homme mĂ©ticuleux et soucieux du rĂšglement, les rĂ©sultats de ses recrues Ă©taient nettement supĂ©rieur Ă la moyenne des autres terrains dâentraĂźnement. Mais dans le fond, rien ne le diffĂ©renciait vĂ©ritablement dâune autre installation militaire. Elle possĂ©dait un imposant mur dĂ©fensif blindĂ© Ă©quipĂ© de passerelles renforcĂ©es et de miradors avec tourelles automatiques et projecteurs, et parcouru en permanence par de nombreuses sentinelles. Il faudrait employer au moins un bataillon entier pour espĂ©rer prendre cette base.
PourtantâŠ
Le projecteur Ă©clairant la partie Nord de la base se mit brusquement Ă faiblir, et grĂ©silla Ă©nergiquement avant de sâĂ©teindre complĂštement. Le premiĂšre classe Wallace Jeys qui Ă©tait en poste sur ce mirador se dĂ©pĂȘcha dâinspecter le dispositif dâĂ©clairage, mais celui-ci ne semblait pas vouloir se rallumer. ImmĂ©diatement, Wallace empoigna sa radio :
- Poste de Commandement ! Ici premiĂšre classe Jeys. Mon projecteur sâest Ă©teint.
- Bien compris, Wallace ! On tâenvoie un technicien pour rĂ©gler ça.
LâingĂ©nieur ne fut pas long. Il y en avait toujours un rĂ©veillĂ© dans la base, car lâexpĂ©rience avait souvent montrĂ© que les problĂšmes techniques nâa aucun respect pour le sommeil des hommes. AprĂšs un court examen du projecteur, le spĂ©cialiste rendit son verdict :
- Câest juste lâampoule qui a grillĂ©, mon gars. Nâimporte quel matos finit par lĂącher Ă un moment, de toute façon. Heureusement, jâen ai amenĂ© une de rechange.
Il ne fallut pas longtemps pour changer le systĂšme dâĂ©clairage qui se remit aussitĂŽt Ă Ă©clairer la zone extĂ©rieure.
- Câest dĂ©jĂ la troisiĂšme ampoule de 55 que je change ce mois-ci, rĂąla lâingĂ©nieur. Faut croire quâelles ont une espĂ©rance de vie bien dĂ©terminĂ©e. Il va peut-ĂȘtre falloir quâon les change toutes pour Ă©viter dâavoir Ă le faire en pleine nuitâŠ
- En tout cas, merci dâĂȘtre intervenu aussi vite.
- De toute façon, on ne risque pas dâĂȘtre attaquĂ©s, ici.
Soudain, Jays aperçut une ombre sâapprocher du technicien. Il ouvrit la bouche pour lâavertir, mais un puissant coup sur sa nuque le fit tomber dans lâinconscience. Une fraction de seconde plus tard, le corps de lâingĂ©nieur le rejoignit sur le sol du mirador.
Assis confortablement derriĂšre son bureau, le colonel Ferston examinait les rapports concernant les rĂ©sultats dâentraĂźnement de ce mois-ci. Ils Ă©taient en baisse. Et ce nâĂ©tait pas nouveau. Cela faisait dĂ©jĂ plusieurs mois que la qualitĂ© des troupes faiblissait progressivement. CâĂ©tait comme sâils nâavaient plus la mĂȘme volontĂ©, et quâils se contentaient dâeffectuer leurs exercices sans essayer de donner leur maximum. Et le colonel ne savait pas quoi faire pour les motiver.
Le camp dâentraĂźnement 27 Ă©tait connu par la hiĂ©rarchie pour ĂȘtre le plus prestigieux de Reach, car les soldats quâil formait sâĂ©taient souvent distinguĂ©s pour leur grande efficacitĂ© et leur volontĂ© de fer. Ils avaient participĂ© Ă lâassaut de nombreuses base rebelles aux alentour du systĂšme Eridani, et avaient dĂ©jĂ affrontĂ© les covenants plusieurs fois sur dâautres planĂštes. Lâintervention du bataillon 27 sur un champ de bataille avait souvent apportĂ© la victoire au CSNU, quel que soit lâennemi, et le tableau de chasse de la section sâĂ©tait enrichit au fil des campagne. Mais ça, câĂ©tait avantâŠ
Aujourdâhui, les choses avaient bien changĂ©. Depuis que les covenants Ă©taient apparut et que les rebelles se tenaient tranquilles pour Ă©viter dâattirer lâattention, la stratĂ©gie du CSNU Ă©tait passĂ© de lâoffensive Ă la dĂ©fensive, et les affrontements se faisaient rares. Si rares, en fait, que le bataillon 27 nâavait plus quittĂ© Reach depuis plusieurs annĂ©es. De ce fait, lâardeur des hommes sâĂ©tait lentement Ă©teinte comme un feu quâon nâalimentait plus, et la renommĂ©e du bataillon Ă©tait devenu de lâhistoire ancienne. Ils ne se soucient plus de la renommĂ©e de leur section, se dit le colonel. Mais je ne peux pas vraiment leur en vouloir. Aujourdâhui, tout le monde essaye seulement de sauver ses fesses, et rester sur Reach est probablement la meilleure façon.
Soudain, une sĂ©rie dâexplosion retentit Ă travers la base qui fut Ă©branlĂ©e dans tous les sens. SâĂ©tait comme sâils subissaient le bombardement dâune escadrille entiĂšre. Le colonel Ferston ne perdit pas un instant et se prĂ©cipita vers le poste de commandement situĂ© juste Ă cĂŽtĂ© de son bureau. Comme tous les centres de commandement de Reach, celui-ci Ă©tait enfoui Ă une vingtaine de mĂštres dans le sol pour des situations comme celle-ci, et Ă©tait reliĂ© au systĂšme de vidĂ©o-surveillance de la base<pour Ă©valuer la situation.
Mais lorsquâil arriva au niveau des postes de surveillance, il sâaperçut quâaucun moniteur nâaffichait la moindre image. Des parasites avaient envahi les Ă©crans, laissant le centre de commandement complĂštement aveugle. Ferston sâempara alors du tĂ©lĂ©phone de la ligne interne, mais il nâobtint aucune tonalitĂ©. Mais quâest-ce qui se passe, bordel ?
Le seconde classe Edward Tuttle fut rĂ©veillĂ© en sursaut par le bruit des explosions et les puissantes secousses qui en rĂ©sultĂšrent. Sa premiĂšre pensĂ©e fut que les covenants attaquaient, et il se tourna immĂ©diatement vers son fusil quâil avait posĂ© de lâautre cĂŽtĂ© de sa cantine. Mais il nâeut pas le temps dâaller le chercher que le canon dâune arme se posa sur sa tempe.
- DĂ©solĂ© mon gars, fit une voix grave au-dessus de lui, mais tâes mort.
Edward ferma les yeux, attendant la mort inĂ©vitable. Mais plusieurs secondes sâĂ©coulĂšrent, et rien nâarriva. Tremblant de peur, il rouvrit les yeux et se tourna vers lâorigine de la voix. Sa stupeur fut immense lorsquâil sâaperçut que celui qui le tenait en joue Ă©tait en fait⊠un spartan.
- RĂšgle n°427, rĂ©cita le grand combattant en armure : Durant le repos du soldat, son arme de service ne doit pas se trouver hors de portĂ©e de son bras, afin quâil puisse sâĂ©quiper en un instant en cas dâattaque surprise de lâennemi.
Le spartan portait lâarmure lourde qui caractĂ©risait sa section, et la visiĂšre rĂ©flĂ©chissante de son casque empĂȘchait de voir son visage, lui donnant lâapparence dâun combattant cyborgue. Il y avait trois autres spartans dans cette caserne, qui tenaient en joue dâautres marines. Les soldats du CSNU savaient trĂšs bien de quoi Ă©taient capables leurs attaquant inattendus, et la peur les avait complĂštement immobilisĂ©. Mais dĂšs que le regard dâEdward se posa sur sa visiĂšre, le super-soldat devant lui abaissa son arme, avant de sâadresser Ă lâensemble des marines de la caserne :
- Rassemblez-vous tous au milieu de la base ! Immédiatement !
Les soldats de lâarmĂ©e rĂ©guliĂšre ne prirent pas le temps dâenfiler leurs vĂȘtements et sortirent dehors en caleçon. Heureusement, on Ă©tait dans la pĂ©riode estivale de cette rĂ©gion de Reach, et la tempĂ©rature Ă©tait relativement fraĂźche. Les marines se postĂšrent en rang dans la cour en remarquant que, bizarrement, tous les bĂątiments de la base Ă©taient intacts. Aucune marque dâexplosion nâĂ©tait visible, pas mĂȘme un impact de balle, contrairement Ă ce que lâapocalypse entendu Ă lâinstant avait laissĂ© supposer.
Il y avait lĂ une quarantaine de spartans qui entouraient les soldats. Peu de personnes avait vu autant de ces super-combattant, et la vision dâune telle puissance dâaction avait de quoi insuffler le plus grand courage Ă leurs alliĂ©s, et la plus terrible peur Ă leurs ennemis. Une fois que tout le monde fut rassemblĂ©, Ă lâexception du personnel du poste de commandement qui sâĂ©tait enfermĂ© dans leur abris souterrain, lâun des spartans sâavança. Dâune voix dĂ©nuĂ©e de toute expression, il annonça :
- Vous tous ! Vous avez fait preuve ce soir dâune pitoyable efficacitĂ© dĂ©fensive ! En tant que soldats du CSNU et dĂ©fenseurs de lâHumanitĂ©, vous devez rester constamment sur vos gardes. Si nous avions Ă©tĂ© des commandos Ă©lites infiltrĂ©s, vous seriez dĂ©jĂ morts. Cet exercice organisĂ© par la section 3 avait pour but de vous rappeler votre devoir. Faites en sorte quâon ne soit pas venus pour rien.
LĂ -dessus, quatre pĂ©licans surgirent des nuages et atterrirent au milieu de la base. Lentement et sans plus faire attention aux marines, les spartan montĂšrent dans les appareils qui partirent aussitĂŽt, toutes lumiĂšres Ă©teintes. Câest Ă ce moment lĂ que le personnel du poste de commandement, menĂ© par le colonel lui-mĂȘme, sortit des souterrains lâarme au poing et les sens en alerte. Mais leur Ă©lan de bravoure fut stoppĂ© net par la vision des soldats qui se tenaient en rang dans le simple habit de leurs caleçons.
Ferston sâĂ©tonna de voir sa base encore debout. Le bruit et les secousses perçut il y avait Ă peine quelques minutes Ă©taient donc fictifs. Il ne fallut pas longtemps Ă lâofficier pour remarquer dans un coin de la coure un petit objet. Un simulateur dâexplosion. Il Ă©met le bruit tout en dĂ©livrant dans le sol une sĂ©rie de puissantes ondes physiques. On sâest donc jouĂ© de nous.
- Alors, fit le colonel à ses hommes désormais au garde-à -vous. Qui est derriÚre tout ça ?
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Chapitre 2 : Mobilisation d'urgence
0117 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ SystÚme Epsilon Eridani, Complexe Militaire du CSNU de Reach, centre de développement de la section spartans-II.
Le spartan John-117 retira dĂ©licatement son casque. CâĂ©tait toujours un instant spĂ©cial lorsque le spartan enlevait son armure. Comme sâil se sĂ©parait dâune partie de lui-mĂȘme. Cela faisait dĂ©sormais vingt-trois ans quâil combattait les covenant Ă travers cet Ă©quipement de haute technologie avec ses compagnons. Les armures MJORLNIR Mark V des spartans Ă©taient tĂ©moins de leurs puissance, car ils Ă©taient les seuls Ă pouvoir les porter. En effet, leurs armatures et articulations contrĂŽlĂ©s par la pensĂ©e du porteur Ă©tait dâune telle force quâun corps normal serait broyĂ© par lâeffort. De nombreux testeurs du centre de Damascus y avait dâailleurs laissĂ© plusieurs de leurs membres.
Chaque partie de lâarmure de John avait son histoire propre, avec les instants oĂč elles sâĂ©taient distinguĂ©es. La plaque dâarmure de son avant-bras gauche, par exemple, lâavait sauvĂ© dâune chute dans un ravin en sâaccrochant Ă la paroi et stoppant sa chute, le temps quâil prenne prise sur la roche. CâĂ©tait durant la campagne de Yalus III, il y a quatre ans. Toutes les autres piĂšce de son armures avaient des histoires semblables, lui ayant sauvĂ© la vie une ou plusieurs fois tout au long de ses annĂ©es de guerre.
Lâarsenal privĂ© des spartans Ă©tait lâun des endroit les mieux protĂ©gĂ© de la base. Seuls les membres de la section 3, ainsi que quelques-uns des plus hauts responsables de lâONI, connaissaient lâemplacement de cette base entiĂšrement souterraine. Enfouis Ă deux kilomĂštres sous terre, un double sas blindĂ© permettait dây accĂ©der depuis la caserne des super-combattants. Eux seuls pouvaient ouvrire les portes dâun mĂštre dâĂ©paisseur grĂące Ă des tests gĂ©nĂ©tiques instantanĂ©s, un examen de la rĂ©tine et un code Ă vingt chiffres. Toutes ces mesures de sĂ©curitĂ©s avaient Ă©tĂ© mis en place depuis le jour oĂč des soldats non rĂ©pertoriĂ©s avaient tentĂ© de voler plusieurs armures. MĂȘme si le Dr Halsey Ă©tait certaine que le colonel Ackerson Ă©tait derriĂšre cette opĂ©ration, elle nâavait jamais put le prouver. Cependant, la meilleure protection pour ses armures Ă©tait les spartans eux-mĂȘmes.
Lorsque John eut finit de retirer son armure, il eut lâimpression de se retrouver totalement nu, alors quâil portait encore lâuniforme noir qui constituait la partie interne de lâarmure. Il avait de plus en plus de mal Ă sâen sĂ©parer, car les spartans participaient Ă tous les affrontements possibles contre les covenants depuis le dĂ©but de la guerre. Ils passaient souvent plusieurs mois sans pouvoir enlever leurs armures, risquant des assauts ennemis Ă chaque instant. Mais que ce soit durant ces longues campagnes ou lâinstant dâune courte mission comme celle quâils venaient dâeffectuer, dĂšs lâinstant oĂč ils revĂȘtaient leurs armures, les spartans ne faisaient plus quâun avec elles.
Cependant, cela faisait trois mois que les covenants ne sâĂ©taient pas montrĂ©s. Les spartans sâĂ©taient donc contentĂ© de sâentraĂźner et dâentraĂźner les marines de Reach en prĂ©vision dâun prochaine mission. Mais malgrĂ© leurs effort, une certaine lassitude sâĂ©tait emparĂ© dâeux, avant de se transformer en impatience terriblement dangereuse. Ils avaient Ă©tĂ© formĂ©s pour lâattaque, pas pour lâattente. Certains dâentre eux, dont John, pensaient mĂȘme quâils Ă©taient nĂ©s pour devenir des spartans, et pour vaincre les covenants.
Soudain, les hauts-parleurs de toute la base se mirent Ă transmettre la voix du Dr Halsey :
- A tous les spartans ! Rassemblement immédiat dans la salle de réunion tactique !
Il ne fallut que quelques instants pour que lâensemble des spartans retrouve le Dr Halsey dans la salle de rĂ©union. Elle Ă©tait vĂȘtu de sa blouse de scientifique, comme Ă son habitude, et avait attachĂ© ses cheveux ce qui Ă©tait le signe quâelle Ă©tait trĂšs sĂ©rieuse. Les spartans se mirent en rang avant de sâassoire dans les siĂšges, qui Ă©taient renforcĂ©s spĂ©cialement pour rĂ©sister aux poids de leurs armures dans lâĂ©ventualitĂ© oĂč ils auraient Ă les porter ici. Sans les faire plus attendre, Halsey leur expliqua la situation :
- Spartans ! LâONI vient de nous faire parvenir un message cryptĂ© de trĂšs haute importance. Je nâirai pas par quatre chemins : lâamiral Sir Terrence Hood, commandant suprĂȘme des forces du CSNU, a Ă©tĂ© capturĂ© par les covenants.
Ce nâĂ©tait pas dans la nature des spartans de laisser transparaĂźtre leurs Ă©motions, mais la plupart dâentre eux eurent du mal Ă contenir leur stupeur. DĂ©jĂ , le fait que ce soit lâONI, lâOffice of Naval Intelligence, qui leur transmette la situation, Ă©tait un signe de grand danger. Lâamiral Hood Ă©tait le dirigeant du Conseil de SĂ©curitĂ© de la Terre, et Ă©tait la personne la plus importante de la hiĂ©rarchie du CSNU. Il ne se dĂ©plaçait jamais sans une escorte consĂ©quente, et sa protection Ă©tait encore plus Ă©norme lorsquâil quittait la protection du bouclier de dĂ©fense orbital de la Terre. Sâil sâest fait capturĂ©, cela signifie que les covenants avaient attaquĂ© en force.
- Il Ă©tait en mission top secrĂšte sur Paris IV lorsque lâennemi est apparut, continua le Dr Halsey. Ils ont attaquĂ© avant que lâamiral puisse rejoindre sa flotte, et lâont capturĂ© au niveau du complexe minier quâil inspectait avec plusieurs agents de lâONI. Votre mission sera de le sauver.
John sentait que quelque chose sonnait faux dans ce briefing. Les covenants ne font jamais de prisonniers. MĂȘme sâils connaissaient lâimportance de lâamiral Hood, cela ne leur ressemblerait pas. Et de toute façon, quâest-ce qui nous prouve quâil est encore en vie ?
- Mâdame ? demanda John. Comment pouvons-nous ĂȘtre sĂ»rs que les covenants ne lâont pas plutĂŽt tuĂ© ?
- Lâamiral porte en lui des implants neuraux comportant un Ă©metteur longue portĂ©e. Ceux-ci fonctionnent grĂące Ă son Ă©nergie cĂ©rĂ©brale, ce qui veut dire quâil doit ĂȘtre en vie pour fonctionner. Les satellites de surveillance continuent de percevoir le signal jusquâĂ maintenant, soit plus de huit heures aprĂšs lâattaque.
- Avons-nous des précisions sur le lieu de la capture ? fit Fred.
- Il sâagit dâune exploitation miniĂšre de titane utilisĂ© pour fournir le blindage des plus gros appareils de la flotte. Paris IV possĂšde de nombreux chantiers pour vaisseaux spatiaux, et il y a donc beaucoup de ce type dâexploitation Ă sa surface. LâONI ne nous a cependant pas expliquĂ© pourquoi lâamiral sâest rendu sur ce monde. Vous le dĂ©couvrirait probablement lĂ -bas.
Le Dr Halsey sorti soudain de sa blouse une petite tĂ©lĂ©commande et alluma le projeteur de la salle, qui afficha sur lâĂ©cran frontale la carte dĂ©taillĂ©e dâune rĂ©gion de Paris IV.
- La mine en question se situe au niveau dâune curiositĂ© gĂ©ologique de la rĂ©gion : une montagne de plus de trois kilomĂštre dâaltitude, situĂ©e seule au beau milieu dâune rĂ©gion de plaines relativement basse. CâĂ©tait probablement pour cette raison quâelle constituait le plus important gisement de titane de ce monde.
«  Les covenants ont placĂ© un destroyer en position gĂ©ostationnaire au-dessus de cette montagne, et ont dĂ©ployĂ© une vĂ©ritable armĂ©e tout autour. Presque toutes leurs troupes terrestres se trouvent lĂ , entourant la montagne dans des positions fortifiĂ©e. Tous nos assauts ce sont soldĂ©s par des Ă©checs, jusque lĂ , et le Conseil de SĂ©curitĂ© pense que vous ĂȘtes le dernier espoir de lâamiral.
«  Malheureusement, lâONI nous informe que votre participation Ă ce sauvetage doit rester secret. A part les membres de la sections 3, ils seront les seuls Ă ĂȘtre au courrant de votre prĂ©sence sur Paris IV. Vous ne recevrez donc aucune aide extĂ©rieure durant la mission.
- Mais alors, fit John, comment allons-nous nous rendre sur Paris IV sans nous montrer au reste des troupes du CSNU ? Il nous faudra bien embarquer sur un vaisseau, non ?
- Jâai dĂ©jĂ un homme qui saura garder le secret de votre prĂ©sence sur son croiseur. Votre voyage ne sera pas un problĂšme. Avez-vous un plan, adjudant ?
John examina la carte un long moment. Il Ă©tait douĂ© pour Ă©laborer des stratĂ©gies en utilisant Ă la fois sa tactique et son instinct, ce qui constituait des plans redoutables et totalement imprĂ©visibles. Tous les spartans savaient quâils cherchait la meilleure solution afin de remplir leur mission tout en prĂ©servant leurs vies. Car la seule chose qui importait le plus Ă John, Ă part la victoire, Ă©tait la vie de ses camarades.
Soudain, lâadjudant leva des yeux remplis dâassurance.
- Oui. Jâai un plan. Et jâai aussi une requĂȘte.
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Chapitre 3 : Objectif en Vue ! Largage !
0641 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ frégate de combat du CSNU Midsummer Night, en orbite au-dessus de Paris IV.
Le capitaine Jacob Keyes observa la bataille spatiale qui durait dĂ©sormais depuis plus de quatorze heures Ă travers la baie vitrĂ©e de son vaisseau. La flotte qui escortait lâamiral Hood Ă©tait parmi les plus puissantes du CSNU, et comportait de nombreux destroyers et bĂątiments lourds. Les covenants, quant Ă eux, avait dĂ©ployĂ© beaucoup plus de vaisseaux quâĂ leur habitude : il y avait lĂ une cinquantaine de croiseur et une douzaine de destroyers. Cela faisait Ă peu prĂšs un rapport de 4 vaisseaux humains pour chaque vaisseau covenant.
Le Midsummer Night avait Ă©tĂ© ajoutĂ© en derniĂšre minute Ă la flotte de renfort envoyĂ©e depuis Reach, et le capitaine Keyes Ă©tait le seul Ă savoir pourquoi. De toute façon, il nây avait aucun besoin de mettre dâautres personnes dans la confidence, puisque les spartans Ă©taient dĂ©jĂ prĂȘts. Lâensemble du plan de bataille de la flotte avait Ă©tĂ© Ă©laborĂ© pour maximiser leurs espoirs de rĂ©ussite, grĂące Ă lâinfluence de lâONI sur lâamirautĂ©. En fait, la flotte de renfort avait Ă©tĂ© envoyĂ©e presque uniquement pour permettre aux spartans dâatteindre la surface de Paris IV.
- A quelle distance sommes-nous de notre point dâattaque ? demanda Keyes.
- Trois mille cinq cent vingt-huit kilomĂštres, rĂ©pondit le lieutenant Harrel. Nous lâatteindrons dans approximativement trente-six minutes.
Bien sĂ»r, si le Midsummer Night pouvait utiliser ses moteurs Ă pleine vitesse, ils pourraient sây rendre en Ă peine neuf minutes. Mais ce nâĂ©tait quâune simple frĂ©gate, et elle ne pouvait pas quitter la protection du reste de la flotte, tout comme le reste des vaisseaux de sa catĂ©gorie. Ils devaient rester Ă la mĂȘme vitesse que les plus gros bĂątiments de guerres disponibles, câest Ă dire les destroyers lourds, les portes-vaisseaux, et lâimposant vaisseau-amiral Lighting Sorrow, commandĂ© par lâamiral Stanforth. Depuis que Lord Hood avait Ă©tĂ© capturĂ©, câĂ©tait lui qui dirigeait les forces spatiales du CSNU.
Au dĂ©but, Keyes avait cru que lâamiral Stanforth ne souhaitait pas la rĂ©ussite de cette mission de sauvetage, afin de prendre dĂ©finitivement sa place. Mais ses soupçons sâĂ©taient totalement dissipĂ© lorsque lâamiral avait ordonnĂ© de sa propre initiative la mobilisation de dix croiseurs supplĂ©mentaires, et avait dĂ©cider de diriger lui-mĂȘme la mission. Mettre ainsi sa vie en jeu nâest jamais facile pour un commandant en chef. Les covenants ont capturĂ© Lord Hood, et dĂ©jĂ le nouveau gĂ©nĂ©ral est prĂȘt Ă mourir pour le sauver. Le CSNU possĂšde vraiment des gĂ©nĂ©raux de valeur. Pas comme cette enflure dâAckerson qui caresse lâamirautĂ© dans le sens du poil pour quâon donne des crĂ©dits Ă sa sectionâŠ
La flotte dâescorte de lâamiral Hood combattait les covenant depuis dĂ©jĂ quatorze heures, mais lâennemi semblait adopter une formation dĂ©fensive plutĂŽt que de chercher Ă anĂ©antir la menace humaine. Leurs vaisseaux restaient en position gĂ©ostationnaire au-dessus de la zone oĂč Ă©tait retenu Lord Hood, interdisait formellement le passage grĂące Ă une disposition en larges cercles concentriques, leurs plus petits vaisseaux placĂ©s dans les cercles intĂ©rieurs. Ca va ĂȘtre coton de passer ça. Mais dâun autre cĂŽtĂ©, nous nây sommes pas obligĂ©s.
- Capitaine ! annonça le lieutenant Harrel. Nous sommes Ă moins de dix minutes du point dâattaque.
- Parfait ! Que tous les pilotes se préparent à partir !
- A vos ordres !
Dans le hangars Ă navette de la frĂ©gate, tout comme sur les autres vaisseaux de la flotte de renfort, lâensemble des navigateurs prirent place dans leurs appareils, quâil sâagissent de simple chasseurs dâinterception ou de lourds bombardiers. Mais par rapport Ă des escadrilles classiques, il nây avait aucun appareil ne disposant pas de systĂšme permettant une entrĂ©e dans lâatmosphĂšre. En effet, ces dispositifs coĂ»tant relativement chers, ils Ă©taient Ă©quipĂ©s sur seulement le quart des vaisseaux fabriquĂ©s. Le plan de lâamirautĂ© nĂ©cessitait cependant que lâensemble des appareils lĂ©gers puissent attaquer autant dans lâespace quâĂ la surface de la planĂšte.
Lorsquâils furent suffisamment prĂšs de la planĂšte, les vaisseaux de renfort lĂąchĂšrent une Ă©norme vague de chasseurs et de bombardiers qui foncĂšrent immĂ©diatement vers la surface. Les innombrables appareils transpercĂšrent lâatmosphĂšre comme une pluie de flĂšches, contournant le blocus covenant de plusieurs centaines de kilomĂštres avant de se diriger vers la montagne oĂč Ă©tait retenu lâamiral Hood.
Les covenants avaient Ă©tabli une puissante base fortifiĂ©e tout autour, avec assez de troupes pour prendre dâassaut un continent entier. Elles Ă©taient truffĂ©es de tourelles de dĂ©fenses dirigĂ©es par des grognards, dâun mur de dĂ©fense haut de huit mĂštres, et dâĂ©normes champs de mines avaient Ă©tĂ© placĂ©s Ă lâextĂ©rieur. Attaquer un tel endroit aurait Ă©tĂ© de la folie, mais le bombarder Ă©tait tout autre chose.
DĂ©s lâinstant oĂč les bombardiers furent dĂ©tectĂ©s par les senseurs du destroyer covenant, celui-ci lĂącha un nombre incroyable de chasseurs SĂ©raphins qui partirent Ă leur rencontre. Une bataille aĂ©rienne dâune terrible ampleur sâengagea alors, les appareils du CSNU sâefforçant de sauvegarder les prĂ©cieux bombardiers. MĂȘme si les chasseurs covenants avaient la puissance et la rĂ©sistance pour eux, ils nâĂ©taient pas aussi agiles que leurs homologues humains qui avaient appris Ă utiliser cet avantage. Le combat Ă©tait Ă peu prĂšs Ă©quilibrer entre les deux forces.
Les bombardiers humains réussirent finalement à effectuer un passage au-dessus de la partie Sud de la base circulaire. En ouvrant leurs soutes, ils libérÚrent plusieurs milliers de bombes de divers types. Il y avait là des bombes à fragmentation classiques, des lance-mines à reconnaissance intelligente, des bombes incendiaires ou à gaz, et des bombes marteau-piqueur pour détruire les abris souterrains. Et au milieu de ces innombrables objets explosifs, il y avait quarante spartans qui fonçaient en chute libre vers leur objectif.
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Chapite 4 : La Mort venue du ciel
0657 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ frégate de combat du CSNU Midsummer Night, en orbite au-dessus de Paris IV.
John prit une forme aĂ©rodynamique afin dâavoir une meilleur pĂ©nĂ©tration dans lâair et pouvoir aller aussi vite que les bombes tout autour de lui, qui Ă©taient bien plus lourdes. Il avait dĂ©jĂ effectuĂ© de nombreux sauts en haute altitude, mais cette fois-ci, câĂ©tait bien diffĂ©rent. Lâobjectif nâĂ©tait pas dâatterrir Ă un endroit donnĂ©, mais dây atterrir sans se faire dĂ©tecter. La diffĂ©rence Ă©tait Ă©norme.
Le spartan essaya de ne pas penser Ă la puissance de destruction qui lâentourait. Un simple tir de plasma chanceux pouvait faire exploser une bombe peu protĂ©gĂ©e, et causer une rĂ©action en chaĂźne qui le rĂ©duirait Ă lâĂ©tat de poussiĂšre. Cette mission Ă©tait dâune trĂšs haute importance, ce qui signifiait que le danger acceptable pour lâaccomplir Ă©tait dâautant plus grand. Et les spartans avaient appris Ă cĂŽtoyer le danger.
Le risque dâĂȘtre pulvĂ©risĂ© durant le combat aĂ©rien alors quâils Ă©taient dissimulĂ©s dans les soutes des bombardiers Ă©tait minime, vu le nombre dâappareils de ce type envoyĂ© sur la zone. Il fallait maintenant toucher le sol en vie. Tout autour de lui, les autres spartans se prĂ©paraient. Ils avaient Ă©tĂ© larguĂ©s Ă un kilomĂštre Ă peine au-dessus de leur objectif, ce qui, dâaprĂšs leurs poids, leur faisait une chute libre dâenviron quarante secondes . Ils fallait quâils restent au milieu des bombes pendant encore un petit moment.
Tout au long de la chute, lâindicateur tĂȘte haute de lâadjudant lui transmettait la distance restant avant de toucher le sol. 800 mĂštres. Dire que je nâai encore jamais effectuĂ© ce genre de saut. Personne ne lâa jamais fait, dâailleurs. Mais le propre des spartans est de toujours essayer de se surpasser pour devenir plus forts.
600 mĂštres.
Une imposante bombe Ă fragmentation passa juste Ă cĂŽtĂ© de John et lâadjudant sây agrippa fermement grĂące aux accroches magnĂ©tiques Ă©quipĂ©s sur ses gants. Lentement, il se dĂ©plaça vers la partie arriĂšre de lâengin et attendit le moment opportun.
400 mĂštres.
La bombe Ă fragmentation sâouvrit Ă lâavant et libĂ©ra sa myriade de bombes mineures, ce qui eut pour effet dâallĂ©ger nettement lâobjet qui nâĂ©tait plus quâune coquille vide. Lâengin commença Ă ralentir, laissant les autres bombes dĂ©passer lâadjudant. Parfait. Maintenant, il faut juste un bon timingâŠ
300 mĂštres.
Je nâai pas intĂ©rĂȘt Ă me rater. Trop tard, et je serais prit dans lâapocalypse imminente en dessous. Trop tĂŽt, et je me ferais repĂ©rer par les senseurs du vaisseau covenant. Je ne dois pas me laisser envahir par la peur. Je dois attendre.
200 mĂštres.
Encore un peu.. encore un peuâŠ
100 mĂštres.
Maintenant ! se dit John en ouvrant son parachute. Sa chute fut considĂ©rablement freinĂ©e, mais sa vitesse Ă©tait encore assez importante Ă cause du poids de son armure. Sous ses pieds, lâensemble de lâarsenal des bombardiers avait atteint le sol, dĂ©chaĂźnant lâenfer sur les positions covenantes. Il nây avait pas un seul recoin que les flammes nâavait pas recouvert sur une zone de deux kilomĂštres carrĂ©s. CâĂ©tait une incroyable puissance de destruction qui avait Ă©tĂ© larguĂ©e lĂ , et la possibilitĂ© quâil y ait des survivants pour apercevoir les parachutistes spartans Ă©tait quasi inexistante. John regarda autour de lui et aperçut ses camarades qui se dissimulaient parmi les nombreuses coquilles vides des bombes Ă fragmentation.
Et soudain, ce fut comme si les flammes sâĂ©cartaient pour laisser atterrir les spartans. Ils touchĂšrent le sol avec violence mais encaissĂšrent le choc grĂące Ă la rĂ©sistance de leurs armures et de leurs ossature modifiĂ©e. DĂšs quâil furent sur le terrain, ils se mirent Ă chercher le signe dâĂ©ventuels survivants covenants. MĂȘme si un Ă©pais brouillard de gaz mortels couvrait la zone, les grognards covenants portaient aussi des masques respiratoires en permanence comme les spartans. Mais aucun de ces petits ĂȘtres ne fut aperçut en vie. Parfait. Ca Ă©vitera de laisser des trace de fusillade. MĂȘme avec des silencieux sur nos canons, un seul impact de balle pourrait trahir notre prĂ©sence. Les covenants ne vont pas tarder Ă se ramener ici en masse. Il faut bouger.
Lâadjudant espĂ©ra que leur couverture nâallait pas trop tarder. En effet, la 52Ăšme division de Paris IV se tenait prĂȘte Ă intervenir dĂšs le bombardement effectuĂ©, afin de faire croire aux covenants quâil sâagissait dâun assaut classique. Cela occupera lâennemi et Ă©vitera quâil ne cherche d'Ă©ventuels commandos humains infiltrĂ©s. Ils seront lĂ Ă peu prĂšs au mĂȘme moment que les covenants.
John leva les yeux vers le ciel, et sâaperçut que le destroyer covenant au-dessus de la montagne se dĂ©plaçait. Il se rapprochait de leur position. Il va faire dĂ©barquer des troupes par son ascenseur gravitationnel. DâaprĂšs sa vitesse de dĂ©placement, on a encore un peu moins de 180 secondes. DĂ©pĂȘchons-nous.
Sans dire un mot, les spartans se rassemblĂšrent, utilisant leurs dĂ©tecteurs de mouvement et leurs Ă©metteurs pour repĂ©rer leurs partenaires. John vĂ©rifia que personne ne manquait lorsquâil sâaperçut que Brad sâĂ©tait foulĂ© la cheville lors de lâatterrissage, Ă cause dâune mauvaise rĂ©ception. Dâune sĂ©rie de signes de mains, il ordonna Ă Li de lâaider Ă marcher, puis donna le signal du dĂ©part. Les spartans se dirigĂšrent alors vers la montagne, sous le couvert de lâĂ©paisse couche de gaz chimique.
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Chapitre 5 : Début des hostilités
0712 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ complexe minier n°263, colonie de Paris IV, systÚme Gamma Taurus.
Gravissant peu Ă peu le mont sombre et rocheux, les spartans se prĂ©paraient mentalement Ă affronter lâennemi. Dans ce genre de mission, il fallait sâattendre Ă tout afin de ne pas se faire surprendre, et aucune hypothĂšse ne devait ĂȘtre mise de cĂŽtĂ©. Les covenants pouvaient avoir postĂ© diffĂ©rents types de gardes devant lâentrĂ©e de la mine. Cela pouvait aller de lâarmĂ©e de grognards enragĂ©s Ă une compagnie entiĂšre dâĂ©lites en combinaisons furtive, en passant par un mĂ©lange hĂ©tĂ©rogĂšne de toutes leurs races, avec comme noyau dur... une demi-douzaine de tank apparitionsâŠ
Alors quâil continuait de faire lâinventaire des possibilitĂ©s dâennemis Ă rencontrer, lâadjudant se retourna un instant pour observer la bataille en contre-bas. La 52Ăšme possĂ©dait de nombreux chars qui avaient Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©es pour servir de couvert aux soldats, engageant les covenants dans une sorte de guerre de tranchĂ©es interminable. Parfait. Câest vraiment la diversion idĂ©ale.
Soudain, une pierre percuta le casque de John. Celui-ci leva les yeux pour voir Kelly, quâil avait envoyĂ© en Ă©claireur. Elle se tenait Ă cinq cent mĂštres en amont et faisait sautiller une autre pierre dans sa main. Elle a rĂ©ussit Ă me toucher Ă cette distance ? Bravo. Ca rappelle de vieux souvenirsâŠ
John demanda par signes interposĂ©s ce que voulait Kelly. Elle lui rĂ©pondit que lâentrĂ©e de la mine Ă©tait en vue. Un grand bĂątiment avec une plate-forme Ă navette se trouvait Ă cĂŽtĂ©. Le nombre et le type dâennemi Ă©tait inconnu. Sans plus attendre dâautres explications, John ordonna silencieusement aux autres spartans dâaccĂ©lĂ©rer le mouvement.
Il ne leur fallut que quelques minutes pour atteindre le plateau oĂč se trouvait lâentrĂ©e ainsi que les bĂątiments en question. Il nây avait apparemment aucune prĂ©sence ennemi aux alentours de lâentrĂ©e, mais les lumiĂšres bleutĂ©es qui sâĂ©chappait des fenĂȘtres du bĂątiment, il devait y avoir de nombreuses troupes Ă lâintĂ©rieur.
CâĂ©tait une sorte de structure administrative, sâĂ©tendant sur une centaine de mĂštres et haut de quatre Ă©tages, dont les murs de bĂ©tons Ă©taient classique des Ă©difices construits aprĂšs la premiĂšre rencontre avec les covenants. En effet, depuis le dĂ©but de la guerre, on ne prenait plus la peine de soigner le travail dâarchitecture, une structure un peu mieux bĂąti nâĂ©tant pas mieux protĂ©gĂ© des bombes Ă plasma covenantes. Et merde ! Si ça se trouve, ils ont un poste de communication installĂ© sur le toit. Et si on fait sauter le bĂątiment, tous les covenants en contre-bas verront lâexplosion. On a pas le choix : il va falloir nettoyer la zone Ă lâancienne. Mais avant, mieux vaut vĂ©rifier quelque choseâŠ
John activa la vision thermique de sa visiĂšre, et balaya la zone du regard. Par chance, il nây avait aucune unitĂ©s camouflĂ©e. Lâennemi devait ĂȘtre trop certain de sa dĂ©fense en contre-bas et de sa couverture aĂ©rienne. Dâune sĂ©rie de gestes, lâadjudant expliqua son plan et partit en tĂȘte vers le bĂątiment. Sous le couvert des ombres, il encerclĂšrent lâĂ©difice, usant de leurs armes Ă silencieux pour Ă©liminer les deux seuls grognards postĂ©s devant la porte dâentrĂ©e. Tan posa contre le bĂątiment le brouilleur radio quâil portait en permanence, puis John donna le signal de lâattaque.
Chaque fenĂȘtre et chaque porte du rez-de-chaussĂ©e fut enfoncĂ©e par un ou plusieurs spartan selon la menace quâils avaient repĂ©rĂ© grĂące Ă leurs fibres optiques. Les nombreux covenants Ă lâintĂ©rieur furent totalement pris Ă dĂ©pourvu, la plupart nâayant pas le temps de comprendre ce qui leur arrivait quâil Ă©taient dĂ©jĂ Ă©tendus Ă terre, une balle dans le crĂąne. John mena la charge depuis la porte principale, qui menait au hall dâentrĂ©e oĂč se trouvaient plusieurs Ă©lites et de nombreux grognards. Les spartans ignorĂšrent totalement les petits ĂȘtres paniquĂ©s et concentrĂšrent leurs tirs sur les chefs extraterrestres. La moitiĂ© dâentre eux mourut avant de pouvoir se mettre Ă couvert, les autres sâabritant derriĂšre les bureaux de la rĂ©ception. Mais une sĂ©rie de grenades eurent rapidement raison dâeux.
Dâautres explosifs furent lancĂ©s depuis lâextĂ©rieur Ă travers les fenĂȘtres des Ă©tages supĂ©rieurs, rĂ©pandant la panique parmi le reste des troupes ennemies. Le massacre fut Ă©norme. John Ă©tait toujours en premiĂšre ligne, nettoyant les couloirs et les bureaux avec une efficacitĂ© terrifiante, accompagnĂ© de ses meilleurs spartans. Fred et Kelly apportaient un puissant tir de couverture tandis que Linda restait en arriĂšre pour Ă©liminer les covenants les plus dangereux avec son puissant fusil sniper. John broya lui-mĂȘme le crĂąne de plusieurs extraterrestres de ses seuls mains, jetant leurs cadavres sur les morts en sursis, ce qui avait pour effet de dĂ©multiplier la peur de ces derniers.
Les spartans avaient appris Ă attaquer le moral des ennemis aussi efficacement que leurs corps, principalement contre les grognards qui pouvait rapidement fuir sans le soutient de leurs chefs. Nombre dâentre eux furent abattu par les quelques Ă©lites restant pour les forcer Ă retourner au combat, mais cela ne changea rien au rĂ©sultat de la bataille. Lorsque le dernier covenant tomba Ă terre au milieu des cadavres de ses semblables, aucun spartan nâavait la moindre blessure.
- Beau boulot les gars, fit John en relevant sa visiĂšre pour parler. On va pouvoir entrer dans la mine.
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Chapitre 6 : Exploration
0725 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ complexe minier n°263, colonie de Paris IV, systÚme Gamma Taurus.
Pour une simple mine, le CSNU semblait avoir dĂ©ployĂ© dâimportants moyens : les galeries Ă©taient trois fois plus renforcĂ©es que pour un tunnel normal, et un imposant systĂšme dâĂ©clairage avait Ă©tĂ© installĂ©. Sans doute en prĂ©vision de la visite de lâamiral, ce qui voulait dire que câĂ©tait prĂ©vu de longue date. Il y aussi les cadavres de nombreux troupes de choc et de plusieurs MP faisant parti de la garde personnelle de Lord Hood. Bizarrement, il y avait peu dâimpacts de balles, et presque aucune trace de tirs plasmatique. Les corps des humains semblaient avoir Ă©tĂ© lacĂ©rĂ©s. SĂ»rement lâĆuvre de commandos Ă©lites. Ils les ont dĂ©coupĂ© Ă lâĂ©pĂ©e plasma sans quâils puissent faire quoi que ce soit. Pas de chanceâŠ
John ordonna Ă deux spartans de rester en mode de vision thermique pour dĂ©tecter dâĂ©ventuels ennemis camouflĂ©s, puis ils continuĂšrent dâavancer. Le signal de lâamiral Hood Ă©tait dĂ©sormais visible sur leurs radars, leur donnant le cap Ă suivre dans les mines dont ils avaient obtenu les plans de la part de lâONI. Lâorganisation des galeries nâĂ©tait en rien diffĂ©rente de celle dâune autre exploitation miniĂšre, ce qui ne justifiait pas vraiment la prĂ©sence du gĂ©nĂ©ral en chef du CSNU.
John superposa les donnĂ©es de la carte gĂ©ologique avec la position relative du signal des implants neuraux de lâamiral par rapport Ă la celle de son Ă©quipe. Il en obtint une estimation de la galerie dans laquelle il Ă©tait retenu. CâĂ©tait un tunnel dâextraction en forme de spirale qui avait Ă©tĂ© abandonnĂ© car il ne fournissait plus assez de titane par rapport au reste de la mine, et il se trouvait Ă peine Ă cinq cent mĂštres des spartans. Lâadjudant transmit ces donnĂ©es Ă ses camarades via leur rĂ©seau cryptĂ©.
La galerie abandonnĂ©e nâĂ©tait plus Ă©quipĂ©e de systĂšme dâĂ©clairage depuis longtemps. Pourtant les covenants avaient pris la peine dây poser de nombreuses petites lampes Ă fluorescence qui illuminaient le tunnel dâune douce lumiĂšre bleutĂ©e. Les combattants spartans sây engouffrĂšrent tels des ombres, utilisant les irrĂ©gularitĂ©s des parois pour se cacher dâĂ©ventuels regards ennemis. Ils progressĂšrent ainsi sur plusieurs centaines de mĂštres avant dâentendre quelque chose provenant du fond de la galerie. On dirait⊠des voix.
John ordonna Ă ses camarades de rester en arriĂšre et avança prudemment vers les trĂ©fonds de cette partie de la mine. Alors quâil descendait de plus en plus, les voix se prĂ©cisaient. Elles Ă©taient rauques, graves et arrogantes, et lâadjudant reconnut aussitĂŽt le ton des Ă©lites covenants. Deux Ă©lites. Mais il sont peut-ĂȘtre plusâŠ
- Les troupes de défense de la zone Sud continuent de demander des renforts. Ces humains semblent déterminés à se mettre sur notre chemin.
- La flotte en orbite rencontre Ă©galement de grandes difficultĂ©s. Se pourrait-il quâils soient au courrant ?
- Câest bien possible.
John utilisa sa fibre optique pour espionner lâennemi. Ils Ă©taient regroupĂ©s au niveau de la fin de la galerie. Le spartan compta en tout dix grognards et cinq Ă©lites qui entouraient lâamiral Hood. Il Ă©tait toujours en vie, assis sur le sol, les mains et les pieds liĂ©s par ce qui semblait ĂȘtre des menottes magnĂ©tiques. Ce genre de gardiens nâauraient pas fait hĂ©siter John s'ils avaient Ă©tĂ© des Ă©lites normaux. Câest la premiĂšre fois que je vois ce genre de soldat.
Ils avaient tous leurs armures de couleur rouge, comme les lieutenants Ă©lites, mais possĂ©daient en plus sur leurs armures des sortes dâarmatures dorĂ©es. Cela ressemblait plus Ă des ornements quâĂ des renforcements dâarmures destinĂ©s Ă mieux les protĂ©ger. Ce sont sans doute des insignes servant Ă les diffĂ©rencier des lieutenants habituels. Cela veut donc dire quâil occupe une toute autre fonction dans lâarmĂ©e covenante. Une fonction bien plus importante. Mieux vaut prendre nos prĂ©cautions face Ă ces types. Dâautant que sâils se sentent menacĂ©s, ils pourraient utiliser lâamiral comme bouclier. Restons prudentsâŠ
John fit signe Ă ses coĂ©quipiers de le rejoindre. Par une sĂ©rie de geste, il leur rĂ©suma la situation et expliqua son plan. Les casque de ses compagnons sâinclinĂšrent en signe dâapprobation. Sans hĂ©siter, Fred saisit deux grenades Ă©tourdissantes et balança la premiĂšre en contrebas, puis attendit encore trois secondes avant dâenvoyer la seconde. Un violent flash illumina la galerie lâespace dâun instant, et les cris de nombreux grognards parvint aux oreilles des humains. AussitĂŽt, Linda sâavança et Ă©paula son fusil pour abattre les Ă©lites, tandis que John, Fred et Kelly sâoccupaient des grognards.
Normalement, un fusil de sniper S2AM ne peut contenir que quatre balles de 14,5 mm dans son chargeur, afin de conserver lâĂ©quilibre de lâarme lors du tir. Ces munitions Ă©taient en effet trĂšs lourdes. Mais Linda sâĂ©tait fabriquĂ© un fusil spĂ©cialement pour elle, dont les chargeurs Ă©taient en fait lâassociation de deux chargeurs rĂ©glementaires. Le surpoids Ă lâarriĂšre de lâarme Ă©tait compensĂ© par lâajout dâun silencieux et dâun viseur infrarouge, tous deux faits de titane. Un marine normal ne pourrait pas porter une telle charge, mais Linda nâavait pas ce genre de problĂšme. Elle sâĂ©tait fabriquĂ© ce fusil Ă cause de sa terrible prĂ©cision qui lâamenait souvent Ă vider son chargeur en Ă peine deux secondes, et donc Ă passer plus de temps Ă recharger quâĂ tirer. MĂȘme si elle Ă©tait certaine de tuer Ă chaque balle, quatre munitions Ă©taient totalement insuffisantes pour la fonction quâelle occupait, et qui Ă©tait de donner la mort Ă des escouades entiĂšre sans quâelle aient le temps de voir dâoĂč vienne lâattaque.
Câest ainsi que les gardiens de lâamiral furent Ă©liminĂ©s en moins de cinq secondes. Leur sang Ă©claboussa le commandant du CSNU, qui tirait dĂ©sormais un regard impressionnĂ©. Il avait entendu de nombreuses rumeurs sur les spartans et avait lu de nombreux rapport Ă leur sujet. Il sâĂ©tait mĂȘme entretenu plusieurs fois avec la directrice de la section 3, le Dr Halsey, mais câĂ©tait la premiĂšre fois quâil voyait ces fantastiques soldats. Et pour une premiĂšre rencontre, câĂ©tait plutĂŽt explosif.
- Content de vous voir, fit Hood. LâONI ne pouvait pas mâenvoyer meilleurs sauveurs.
Mais John ne comptait pas se laisser distraire par les compliments du commandant :
- Les remerciements viendront plus tard, amiral. Nous ne sommes pas encore tirĂ©s dâaffaire. Dâautant que la situation semble plus sĂ©rieuse quâelle nây parait.
- De quoi parlez-vous, mon garçon ?
- Je crois que vous le savez trĂšs bien.
Les autres spartans eurent un bref sursaut dâĂ©tonnement.
- John ! sâexclama Kelly. Ce nâest pas comme ça quâon sâadresse Ă un amiral !
- Ne lui en voulez pas, ma chĂšre, sâexcusa Hood. Il a raison de sây prendre ainsi.
Lâamiral avait un air un peu dĂ©solĂ©, comme sâil sentait quâil avait trahit les spartans quelque part.
- A ce que je vois, lâONI ne vous a pas expliquĂ© pourquoi je suis ici ?
- Nos seuls informations était votre localisation, expliqua John. Nous ignorons tout le reste.
- Alors je vais devoir vous délivrer des renseignements top secrets.
LâOffice of Navy Information Ă©tait connue pour conserver les renseignements les plus explosifs sans aucun risque de fuite, et cela mĂȘme pendant des annĂ©es entiĂšres. Ils Ă©taient en parti responsables du voile de mystĂšre qui enveloppait les spartans, et ceux-ci avaient de nombreuses fois reçut leurs missions des mains dâagents de lâONI. Cependant, cette fois-ci, câest quelque chose de gros. TrĂšs Gros.
- Il y a huit jours, lâONI a reçut un rapport de cette mine faisant Ă©tat dâune dĂ©couverte de grande importance, qui nĂ©cessitait lâenvoie de spĂ©cialistes sur place. MĂȘme si, ces derniĂšres annĂ©es, nous avons reçut de nombreux rapports de ce type, celui-ci nâĂ©tait pas du tout anodin, et jâai immĂ©diatement dĂ©cidĂ© de venir en personne superviser lâexamen de cette dĂ©couverte. Car ce que les mineurs ont dĂ©terrĂ© ici semble ĂȘtre⊠une structure extraterrestre, et qui nâa rien Ă voir avec les covenants.
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Chapitre 7 : Bouleversante découverte
1631 heures, 19 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ complexe minier n°263, colonie de Paris IV, systÚme Gamma Taurus.
Cela faisait quatre heures que les ingĂ©nieurs travaillaient Ă dĂ©gager lâobjet inconnu sous le regard attentif de Lord Terrence Hood. Au dĂ©but, on aurait put croire quâil ne sâagissait que dâune plaque de mĂ©tal, mais lâemploi intensif de charges explosives nâavait toujours pas rĂ©ussi Ă Ă©tablir les limites de la dĂ©couverte. Les spĂ©cialistes de lâONI commençaient Ă croire quâils nâen verrait jamais le bout, et que la montagne sâeffondrerait sur eux avant. De plus, pensa lâamiral, nous nâavons mĂȘme pas rĂ©ussit Ă lâĂ©rafler. Câest un mĂ©tal qui ne correspond Ă rien de connu dont la rĂ©sistance est supĂ©rieure Ă lâadamantium le plus pur. Et pourtant une civilisation a rĂ©ussi Ă modeler ce matĂ©riauxâŠ
De nombreux symboles Ă©tranges Ă©taient gravĂ©s Ă la surface de lâobjet. MalgrĂ© le fait que lâĂ©quipe de spĂ©cialistes dĂ©pĂȘchĂ©s par lâONI comporte plusieurs linguistes et archĂ©ologues, leur description Ă©tait encore impossible. Ces Ă©crits ne ressemblaient en rien Ă la calligraphie covenante qui avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© intensĂ©ment Ă©tudiĂ©e. Mais mĂȘme si on ne pouvait pas les comprendre, ces symboles prouvait que ce qui Ă©tait enterrĂ© ici Ă©tait quelque chose dâimportant.
Jusque lĂ , les ouvriers avaient mis Ă nu une sorte de gigantesque mur sur deux cent mĂštres de long et six mĂštres de haut, sans pour autant en atteindre les limites. Une immense cavitĂ© avait ainsi Ă©tĂ© creusĂ© dans cette partie infĂ©rieure de la montagne. LâĂ©norme densitĂ© de la roche soutenait dâelle-mĂȘme le poids au-dessus dâeux, mais les ingĂ©nieurs savaient quâils ne pourraient pas Ă©tendre infiniment cette exploitation sous peine de faire sâĂ©crouler les milliers de tonnes de roches qui les surplombaient. Il faudra peut-ĂȘtre abattre toute la montagne pour dĂ©terrer cet objetâŠ
Une autre explosion fut dĂ©clenchĂ©e. Cette fois-ci, les ingĂ©nieurs voulaient essayer de creuser plus en profondeur au lieu de dĂ©gager sur les cĂŽtĂ©s de lâobjet. Un lourd nuage de poussiĂšre sâĂ©leva dans lâimmense grotte. Lorsquâil sâeffaça progressivement, les humains purent voir une large fente dĂ©limitant un rectangle partiel de trois mĂštres sur un mĂštre cinquante. Une porte ! Enfin quelque chose !
ImmĂ©diatement, Lord Hood et les membres de lâONI sâapprochĂšrent de cette nouvelle dĂ©couverte. Une sorte de panneau dâouverture Ă©tait incrustĂ© au milieu de la porte, et lâamiral ordonna aux ouvriers de lâouvrir. A lâintĂ©rieur se trouvait un bouton pressoir quâun ingĂ©nieur actionna. Et dans un bruit sourd, lâĂ©norme porte sâouvrit vers lâintĂ©rieur de lâobjet, et pour la premiĂšre fois depuis certainement trĂšs longtemps, quelquâun pĂ©nĂ©tra dans ce lieu mystĂ©rieux.
LâentrĂ©e donnait sur une salle totalement dĂ©mesurĂ©e sâĂ©tendant sur plusieurs dizaines de mĂštres dans toutes les directions, et dont les murs Ă©taient tous faits du mĂȘme mĂ©tal inconnu. Mais elle ne contenait absolument rien. Ceux qui ont bĂątit cet endroit auraient donc tout emportĂ© avec eux en partant dâici ?
Bizarrement, la structure possĂ©dait un systĂšme dâĂ©clairage doux qui fonctionnait encore malgrĂ© le temps qui avait dĂ» sâĂ©couler. Câest alors que Terrence remarqua une autre porte du mĂȘme gabarit que la premiĂšre dans le fond de la salle. LâĂ©quipe avança avec prĂ©caution, craignant des piĂšges ou des systĂšmes de sĂ©curitĂ©s encore fonctionnels, pour finalement examiner lâaccĂšs.
- Et si câĂ©tait sensĂ© dĂ©boucher sur lâextĂ©rieur ? demanda un archĂ©ologue.
- Je doute quâil nây ait que cette seule piĂšce, fit Hood. Elle nâest pas assez grande par rapport Ă ce que nous avons dĂ©blayĂ© dehors. Il doit y avoir autre chose. Technicien ! Ouvrez-moi ça !
Il y avait le mĂȘme panneau dâouverture que sur lâautre porte, et elle fut tout aussi coopĂ©rative que sa consĆur. Elle sâouvrit sur une piĂšce dĂ©passant de loin la taille de la premiĂšre, ornĂ©e de deux rangĂ©es dâĂ©normes piliers aux nombreuses dĂ©corations. Ils menaient vers une sorte dâautel constituĂ© dâune plate-forme volant Ă un mĂštre au-dessus du sol, et au milieu de laquelle quelque chose brillait dâune intense lumiĂšre blanche.
Les humains sâavancĂšrent, attirĂ©s par la lumiĂšre comme des papillons curieux, jusquâĂ atteindre lâautel. Lâobjet en question Ă©tait un cristal de la taille dâun pouce, aux innombrables facettes si petites quâon aurait put croire sa surface totalement ronde. Il flottait au-dessus de la plate-forme et semblait se maintenir dans les airs par sa seule lumiĂšre Ă©blouissante. Comment une chose aussi minuscule peut-elle Ă©mettre une telle puissance ? Cela doit faire plusieurs millĂ©naires que ce cristal est iciâŠ
- A votre avis, demanda lâamiral sans dĂ©tourner son regard de lâobjet, quâest-ce que câest ?
- Aucune idĂ©e, rĂ©pondit le gĂ©ologue. En tout cas, ce nâest pas la nature qui a créé ce cristal, ni mĂȘme la matiĂšre qui le constitue.
- Je ne pense pas que nos seuls yeux soient des instruments suffisants pour évaluer cette chose.
LâarchĂ©ologue avait vu juste : ici, dans ce lieu si Ă©trange et incomprĂ©hensible, sans appareils de mesures Ă©voluĂ©s, ils ne pourraient jamais savoir Ă quoi ils avaient affaire vraiment. De plus, lâenvironnement surrĂ©aliste influençait grandement leurs pensĂ©es et troublait leurs esprits, les empĂȘchant de raisonner clairement. Lord Hood prit alors sa radio pour ordonner lâapport du matĂ©riel nĂ©cessaire⊠lorsquâune escouade de soldats surgit en courrant dans la salle. Leurs pas prĂ©cipitĂ©s rĂ©sonnĂšrent au milieu des Ă©normes piliers tandis que les cliquetis de leurs armes quâils serraient fermement ne laissaient rien prĂ©sager de bon.
- Monsieur ! Les covenants sont lĂ !
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Chapitre 8 : Changement de mission
0737 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ complexe minier n°263, colonie de Paris IV, systÚme Gamma Taurus.
- AprĂšs ça, expliqua Lord Hood aux spartans, nous avons subit un assaut dâune puissance colossale. Nos troupes ont Ă©tĂ© balayĂ©es en un instant par une horde dâĂ©lites covenants en camouflage optique.
- Et pourquoi vous ont-ils capturé ? demanda John. Normalement, les covenants ne font pas de prisonniers.
- En effet. Seulement je possĂšde quelque chose quâils veulent.
Lâamiral Hood dĂ©boutonna alors le haut de son uniforme et mit sa poitrine Ă nue. De nombreuses cicatrices parcouraient son corps dĂ©jĂ bien usĂ© par lâĂąge. La plus grande partait de la base du cou tout le long de la cage thoracique, traversait presque la totalitĂ© de son tronc. Câest vrai. Il a Ă©tĂ© longtemps un soldat exemplaire dans ses jeunes annĂ©es. Les huiles du CSNU le respectent principalement pour cela car contrairement Ă lui, ils nâont pas vraiment connu le feu de lâaction. De ce fait, lâamiral Ă©tait le membre du conseil de sĂ©curitĂ© qui se souciait le plus des vies des soldats impliquĂ©s dans les conflits, et qui Ă©tait ainsi le plus charismatique.
Sauf que cette cicatrice nâen Ă©tait pas une. Terrence Hood saisit lâextrĂ©mitĂ© de la trace, et lâouvrit dĂ©licatement en ouvrant par les cĂŽtĂ©s. Un container en plastique renforcĂ© Ă©tait reliĂ© Ă la plaie, formant une sorte de rĂ©servoir cachĂ© entre les organes corporelles. A lâintĂ©rieur se trouvait un cristal de la taille dâune grenade, qui brillait dâun mystĂ©rieux Ă©clat blanchĂątre.
- Câest un emplacement utilisĂ© pour transporter les documents secrets sous forme de micro-disques, expliqua le vieil homme. Jâai rĂ©ussit Ă y cacher le cristal avant que les covenants ne nous capturent. «  Lorsquâils sont arrivĂ©s dans le temple, ils se sont immĂ©diatement aperçut que nous lâavions prit, et mâont emmenĂ© comme prisonnier. Ensuite, ils mâont interrogĂ© pendant des heures jusquâĂ ce que vous arriviez.
- Je pense que le mieux serait que vous nous remettiez ce cristal, fit John en tendant la main ouverte vers lâamiral.
Le vieil homme hĂ©sita un instant, fixant des yeux la visiĂšre de lâadjudant pour tenter dây percevoir son regard. Mais tout ce quâil put voir fut son propre reflet. Il est mĂ©fiant, et câest normal. Il a risquĂ© sa vie pour cette chose. Mais quelle quâelle soit, Nous devons la mettre en sĂ©curitĂ© pour Ă©viter que les covenants ne mettent la main dessus.
- Amiral, insista-t-il. Je comprend votre mĂ©fiance, mais il est clair que les covenants sont venu pour ce cristal. Il sera plus en sĂ©curitĂ© Ă lâintĂ©rieur de mon armure. Faites-nous confiance.
Confiance. CâĂ©tait le mot que Terrence avait besoin dâentendre. Car lorsquâon est gĂ©nĂ©ral en chef du CSNU, on a beau ĂȘtre tout puissant, rien ne remplace la confiance quâon peut avoir en ses hommes. Et les spartans Ă©tait les soldats les plus courageux comme les plus volontaire de toute lâhumanitĂ©. En fait, ils Ă©taient tout simplement les meilleurs. Ne pas faire confiance en ces hommes et ses femmes, qui consacraient non pas leur vies mais leur existence toute entiĂšre, aurait Ă©tĂ© pure bĂȘtise.
Lord Hood confia donc le cristal Ă John, qui le rangea dans un compartiment de son armure. ImmĂ©diatement, lâadjudant distribua les ordres :
- Tout le monde ! Escortez lâamiral au dehors et attendez de nouvelles instructions dans le bĂątiment Ă lâextĂ©rieur. Fred, Kelly et Linda, vous venez avec moi. On va aller explorer cette structure extraterrestre. Si jamais on rencontrait un accro, quâune Ă©quipe de dix se prĂ©pare Ă intervenir en urgence.
- Bien compris ! Répondirent les spartans.
La quasi totalitĂ© des combattants dâĂ©lite repartirent vers la sortie de la mine, protĂ©geant le prĂ©cieux gradĂ© de la Navy, tandis que John et ses trois plus fidĂšles compagnons se dirigĂšrent vers la zone oĂč avait Ă©tĂ© faite la dĂ©couverte. Lâadjudant aurait prĂ©fĂ©rĂ© garder toute son Ă©quipe avec lui pour cette opĂ©ration, mais il avait ses raisons pour ne pas le faire. Notre mission est de sauver lâamiral, pas de faire de la recherche archĂ©ologique. Mais si les covenants sont venu prĂ©cisĂ©ment pour ce cristal, nous devons rĂ©colter plus dâinformations sur cet endroit. Car si lâennemi vitrifie cette planĂšte, nous nâauront peut-ĂȘtre pas assez de donnĂ©es pour analyser en profondeur le rĂŽle de ce cristal.
Emmener avec moi toute lâĂ©quipe signifiait emmener Ă©galement lâamiral, ce qui lâaurait mit en pĂ©ril et compromis la mission. Il nous faut le protĂ©ger dans un lieu sĂ»r avec le maximum dâentre nous. Fred, Kelly et Linda sont les meilleurs dâentre eux. Ils sont mĂȘme bien meilleurs que moi dans leurs domaines respectifs. Je sais que je peux compter sur eux.
Bizarrement, la petite Ă©quipe ne rencontra aucun ennemi dans les galeries. Ce fut seulement lorsquâil arrivĂšrent devant la gigantesque structure extraterrestre que les choses sĂ©rieuses se prĂ©sentĂšrent : les covenants avaient continuĂ© les travaux dâexcavation entreprit par lâONI, et avec des moyens beaucoup plus Ă©voluĂ©. DâĂ©normes machines montĂ©es sur aĂ©roglisseurs dĂ©coupaient la roche au laser comme sâil sâagissait de terre meuble, tandis que dâautres faisaient sâĂ©vaporer les dĂ©bris au plasma pour Ă©viter lâencombrement du chantier. Une cheminĂ© dâaĂ©ration avait Ă©tĂ© creusĂ©s jusquâĂ la surface depuis le plafond de la grotte, et on y pouvait voir la lumiĂšre du jour illuminer lâĂ©difice. La cavitĂ© avait dĂ©sormais la taille suffisante pour accueillir une petite ville, mais son espace Ă©tait dĂ©jĂ grandement occupĂ© par la dĂ©couverte mystĂ©rieuses, dont les dimensions dĂ©passaient tout ce que Lord Hood avait put imaginer.
Lâobjet avait une forme composite : sa base Ă©tait un rectangle de deux kilomĂštres carrĂ©s, qui avait au-dessus de lui et en son centre une pyramide Ă base carrĂ© dâenviron huit cent mĂštres de cĂŽtĂ©. De petites irrĂ©gularitĂ© artistiques Ă©taient visibles ça et lĂ , parfois des demi-arches pointant vers lâextĂ©rieur, parfois des fentes aux contours Ă©tranges faisant le tour de la structure. Le tout ressemblait Ă un temple ou un bĂątiment historique dâimportance. Est-ce parce que les covenants connaissent lâorigine de cet Ă©difice quâils ont mit tant de prĂ©cautions pour quâon ne sâen approche pas ? Quel lien y a-t-il entre les covenants et tout ceci ? Et pourquoi sont-ils venus seulement maintenant ? Il y a bien trop de coĂŻncidences pour quâon ignore cela. Nous devons en savoir plus.
Mais la structure Ă©tait bien gardĂ©e : des milliers de grognards aux armures noires comme le jais Ă©taient dispersĂ©s tout autour de la zone. Les plus vifs patrouillaient par groupes de dix en formation serrĂ©e avec des instruments de dĂ©tection avancĂ©e, tandis que les autres, câest Ă dire la grande majoritĂ© des petits ĂȘtres, sâadonnaient Ă leur activitĂ© prĂ©fĂ©rĂ©e : la sieste. A cause de la poussiĂšre nocive dĂ©gagĂ©e par lâĂ©vaporation des roches extraites, il nây avait pas de rapaces ou de chasseurs dans les parages, ces races-lĂ Ă©tant incapables de porter des masques respiratoires. Par contre, on pouvait voir autour de la porte dâentrĂ©e du complexe, une imposante garde dâĂ©lite aux armures identiques Ă ceux qui gardaient lâamiral Hood il y a encore quelques minutes. Mais qui sont ces gars-lĂ ? Ca fait des annĂ©es quâon se bat contre les covenants et jamais nous nâavons rencontrĂ© ce type dâĂ©lites. Est-ce une nouvelle caste qui vient tout juste dâĂȘtre formĂ©e, oĂč ne participe-t-elle jamais aux batailles ?
Inquiet de la tournure que prenait les choses, John rĂ©flĂ©chit Ă un moyen dâentrĂ©e dans la place.
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Chapitre 9 : La caste dirigeante
0748 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ complexe minier n°263, colonie de Paris IV, systÚme Gamma Taurus.
Un bruit de cailloux dĂ©valant une pente attira lâattention dâune patrouille de grognards. Les extraterrestres chĂ©tifs sâapprochĂšrent de la source du bruit, motivĂ©s non pas par leur curiositĂ© naturelle mais plutĂŽt par la peur dâĂȘtre accusĂ©s de mauvaise garde par les Ă©lites. Ils sâĂ©loignĂšrent donc de leurs camarades endormis, se dirigeant vers la pĂ©riphĂ©rie de la grotte. Il y avait de nombreux reliefs dans cette zone lĂ , lâexcavation totale nâayant pas Ă©tĂ© nĂ©cessaire. De ce fait, le terrain Ă©tait accidentĂ© et il ne fut pas difficile pour les spartan dâĂ©liminer la petite patrouille hors de vue du reste des gardes, usant de leurs silencieux pour tirer sans retenu.
Il fallut rĂ©pĂ©ter lâopĂ©ration plusieurs fois pour Ă©liminer toute les patrouilles de ce cĂŽtĂ© de la structure, mais le rĂ©sultat Ă©tait lĂ . Maintenant, il ne reste plus quâĂ Ă©viter de rĂ©veiller les feignants⊠et Ă Ă©liminer discrĂštement les Ă©lites.
Pour cette partie du plan, il dĂ©cida dâutiliser leur avantage du tir Ă longue portĂ©e. Par signes interposĂ©s, il ordonna Ă Linda de se charger des Ă©lites. Ils Ă©taient au nombre de huit, ce qui signifiait que la spartan ne devait pas rater un seul tir. Mais John savait trĂšs bien quâil Ă©tait impossible quâelle manque la moindre cible. Huit tirs aux bruits Ă©touffĂ©s furent lĂąchĂ©s en lâespace de quatre secondes, et tous les Ă©lites sâeffondrĂšrent sur le sol devant lâentrĂ©e de lâĂ©trange structure.
Les spartans entreprirent alors dâavancer jusquâĂ la porte en faisant le moins de bruit possible. Ils Ă©taient entraĂźnĂ©s pour Ă©voluer dans lâombre avec discrĂ©tion, et ce genre dâopĂ©ration Ă©tait courrant pour eux. De plus, les grognards avaient une mauvaise prĂ©disposition Ă la surditĂ© lorsquâils dormaient, ce qui facilita la chose. Une fois arrivĂ© devant la porte maintenue fermĂ©e, John examina lâouvrage afin dây trouver un espace pour passer sa sonde optique. Il rĂ©ussit Ă la glisser sous lâĂ©norme bloc de ce mĂ©tal inconnu, et observa lâintĂ©rieur.
La salle Ă©tait exactement comme lâavait dĂ©crit Lord Hood : immensĂ©ment grande et totalement vide. Elle Ă©tait Ă©galement vide de toute prĂ©sence, comme si ce vide Ă©tait une caractĂ©ristique de sa conception. Câest bizarre. Pourquoi les covenants nâont-ils pas poster des gardes Ă lâintĂ©rieur ? Il nây a mĂȘme pas de systĂšme de vidĂ©o-surveillanceâŠ
John ouvrit la porte et son groupe pĂ©nĂ©tra dans lâĂ©difice extraterrestre. Le sol mĂ©tallique avait une forte capacitĂ© de rĂ©sonance sonore, et ils firent bien attention de marcher en silence jusquâĂ la porte menant au temple. Lâadjudant utilisa de nouveau sa sonde optique par le dessous de lâaccĂšs mais ne dĂ©tecta toujours aucune prĂ©sence ennemi. Avec nervositĂ©, ils entrĂšrent dans la mystĂ©rieuse salle, dont Lord Hood nâavait presque rien oubliĂ© dans sa description, et avancĂšrent vers lâautel. Câest sans doute lĂ que nous pourrons recueillir le plus de renseignement concernant ce cristal.
Mais Ă sa grande stupĂ©faction, la plate-forme Ă©tait dĂ©nuĂ©e de toute inscription. Il nây avait absolument aucun symbole aux alentour du rĂ©ceptacle du cristal. Dans le doute, John ordonna Ă ses compagnons de photographier les inscriptions sur les piliers de la salle grĂące aux camĂ©ras de leurs armures. Ca pourrait intĂ©resser les huiles du SRN.
Câest alors que John remarqua une porte dans le mur derriĂšre lâautel. Il ne lâavait pas remarquĂ© Ă cause de la taille de celle-ci : elle faisait cinq mĂštres de haut et dix mĂštres de larges. Ces dimensions relevaient plus dâune porte de hangar Ă navettes plutĂŽt quâĂ un simple accĂšs, ce qui avait laisser penser John quâil sâagissait dâune dĂ©coration. Mais en sâapprochant un peu plus, il dĂ©couvrit un panneau dâouverture semblable Ă ceux des autres portes. Par contre, il nây avait aucun espace pour faire passer une sonde optique. Merde ! Une porte hermĂ©tique. Quâest-ce quâon fait ? Si jamais il y a des covenants de lâautre cĂŽtĂ© et quâon se fait repĂ©rer, on aura sur le dos non seulement les ennemis Ă lâintĂ©rieur, mais aussi les milliers de grognards Ă lâextĂ©rieurâŠ
John savait que ce nâĂ©tait pas une dĂ©cision Ă prendre Ă la lĂ©gĂšre car il jouait sa vie ainsi que celle de ses meilleurs amis. Mais vu que les deux piĂšces prĂ©cĂ©dentes Ă©taient inoccupĂ©es, peut-ĂȘtre pourrait-il pousser la chance un peu plus loin. La chance Ă©tait sa spĂ©cialitĂ©. De toute façon, les statistiques et moi, ça a toujours fait deuxâŠ
Lâadjudant prit une profonde respiration, puis ouvrit la porte qui coulissa sur le cĂŽtĂ© dans un lĂ©ger bruit de frottement mĂ©tallique. Le cĆur de John faillit sâarrĂȘter de battre lorsque lâĂ©norme plaque mĂ©tallique rĂ©vĂ©la un groupe de quatre Ă©lites juste devant eux. PoussĂ© par lâinstinct et le devoir, les quatre spartans se ruĂšrent sur eux lorsquâils se rendirent compte que les covenants Ă©taient agenouillĂ©s face Ă eux, la tĂȘte inclinĂ©e vers le sol et les yeux fermĂ©s. Ils ne bronchĂšrent mĂȘme pas lorsque les humains leur tranchĂšrent la gorge avec la rapiditĂ© de lâĂ©clair. Pourquoi Ă©taient-ils ainsi prosternĂ©s ? Ils portent tous ces mĂȘmes armures rouges aux ornements Ă©tranges.
Ils doivent certainement faire parti dâune caste ayant un rĂŽle uniquement dĂ©fensif. Des gardes dâhonneur, en quelque sorte. Ils devaient attendre quelquâun dâimportant ici, et ce nâest pas nous. On ferait mieux de se dĂ©barrasser des cadavre avant que celui quâils attendaient nâarrive.
- John ! fit soudain Kelly. Je crois que tu devrais regarder devant toi.
Lâadjudant oublia un instant les corps des Ă©lites et releva son regard⊠pour se retrouver complĂštement estomaquĂ©.
Les spartans se trouvaient dans un espace clos sâĂ©tendant sur un peu plus dâun kilomĂštre carrĂ©. Le plafond les surplombait Ă trois cent mĂštres au-dessus de leurs tĂȘtes, et un gouffre sans fond se trouvait sous la plate-forme qui les soutenait. Mais les dimensions de cet endroit nâĂ©tait pas ce qui impressionnait les spartans : au milieu se trouvait un objet immense Ă la forme Ă©trange.
La base de son design Ă©tait lâarmature dâune pyramide : quatre pieds inclinĂ©s partants vers les quatre coins dâun carrĂ© imaginaire, et une pointes sâĂ©levant Ă la verticale, le tout se rĂ©unissant en un point central. Les cinq longues extrĂ©mitĂ©s Ă©taient assez Ă©paisses et leurs contours irrĂ©guliers semblaient plus avoir un but dĂ©coratif quâautre chose. Nom de Dieu ! Mais quâest-ce que câest ? Une arme ? Un temple ?Quelle race pourrait avoir construit une chose pareille ?
Câest alors que John entendit une voix extrĂȘmement grave derriĂšre lui :
- Plus un geste, humains !
Merde ! JâĂ©tais tellement impressionnĂ© que je nâai pas fait attention Ă mon dĂ©tecteur de mouvement ! A moins que ce soit des Ă©lites furtifs⊠ou qui se seraient lentement glissĂ© derriĂšre nous. Dans tous les cas, nous sommes cuits.
- Retournez-vous lentement, ordonna lâennemi.
Les quatre spartans obtempĂ©rĂšrent pour sâapercevoir quâune horde de commandos Ă©lites se trouvaient derriĂšre eux. Ils avaient dĂ©sactivĂ© leur systĂšme de camouflage et pointaient leurs armes vers les humains sans pourtant ĂȘtre prĂȘts Ă tirer. Ils ne semblent pas avoir lâintention de nous tuer. Pourquoi ?
Lentement, les spartans posĂšrent leurs armes Ă terre et les Ă©loignĂšrent du pied. Soudain, les commandos extraterrestres sâĂ©cartĂšrent pour laisser passer dâautres Ă©lites, aux armures rouges avec ces Ă©tranges ornements, qui escortaient une crĂ©atures que John nâavait encore jamais vu.
Ses mains possĂ©daient un pouce et deux autres doigts deux fois plus longs aux ongles courts. Sa peau nue Ă©tait dâun brun clair tendant lĂ©gĂšrement vers le rose pĂąle des peaux humaines, mais la majoritĂ© de son corps Ă©tait recouvert dâune toge rouge vives avec des symboles dorĂ©s et des bords violets. Sa tĂȘte, montĂ©e sur un long cou courbĂ© vers le haut, avait quelques ressemblances avec celle dâun humain, mais son encĂ©phale sâĂ©tendait vers lâarriĂšre en une forme ovale. Elle ne possĂ©dait pas de cheveux ni aucun poil, et sa fine bouche Ă©tait dĂ©nuĂ©e de lĂšvres. DâĂ©normes sourcilles surplombaient deux yeux globuleux au regard vif et intĂ©ressĂ© par la vue des spartans.
Le reste de son corps Ă©tait recouvert dâune toge rouge vive avec des ornements dorĂ©s et des bordures violettes, et la crĂ©ature portait sur sa tĂȘte une couronne Ă©trange et dâĂ©normes ornements constituĂ©s de deux plaques symĂ©triques dorĂ©es aux formes artistiques Ă la base de son cou. La crĂ©ature flottait Ă un mĂštre au-dessus du sol grĂące Ă un large siĂšge rond aux accoudoirs comportant de nombreuses touches et boutons de contrĂŽle. A cĂŽtĂ© de ce covenant inconnu se dressait un Ă©lite nettement plus grand que la plupart de ses congĂ©nĂšre, et portant une armure dorĂ©e couverte de symboles argentĂ©s et de peintures de guerre rouge sang. La seule arme quâil portait Ă©tait une Ă©pĂ©e plasma accrochĂ©e Ă sa ceinture, et son imposante musculature laissait imaginer sa puissance au corps Ă corps.
- Ainsi, fit la créature sur le siÚge antigrav, voici ces humains si spéciaux dont on parle tant ?
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Chapitre 10 : Pris au piĂšge
0802 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ installation extraterrestre inconnue, complexe minier n°263, colonie de Paris IV, systÚme Gamma Taurus.
- Ce sont eux, grand prophĂšte, fit lâĂ©lite Ă cĂŽtĂ© de la crĂ©ature. Jâai eut moi-mĂȘme le privilĂšge dâen voir un de mes propres yeux.
- Ils ne sont pas si impressionnants que ça, finalement. Ce ne sont que de grands humains en armures.
Les nombreux Ă©lites encerclant le groupe rirent soudain de leurs voix rauques devant la vision de ces ennemis moins dangereux quâon le disait. Les spartans ne rĂ©pondirent pas Ă la moquerie, sachant que sâĂ©tait destinĂ© Ă les provoquer. Tant quâils nous pensent aussi faibles que cela, nous avons toujours la possibilitĂ© de les surprendre. Mais je doute quâils nous laisse une opportunitĂ© de nous Ă©chapper comme çaâŠ
- Que faites-vous ici, humains ? demanda le prophĂšte.
- On est juste venu foutre le bordel, mon gars.
Le ton employĂ© par John semblait ne pas plaire aux Ă©lites, qui grognaient en serrant les dents. Le grand guerrier aux peintures de guerre porta la main Ă son Ă©pĂ©e mais le prophĂšte lui fit signe de cesser. Ce nouveau covenant semble ĂȘtre trĂšs important Ă leurs yeux. Le simple fait de lui manquer de politesse leur donne envie de nous exĂ©cuter. De plus, ce titre de « grand prophĂšte » doit avoir une raison, et je nâai pas vraiment envie de la connaĂźtre maintenant.
- Ces ĂȘtres sont comme leurs congĂ©nĂšres, fit calmement le prophĂšte. Ils ne connaissent pas la noblesse des mots.
- Mais ils ne doivent pas ĂȘtre sous-estimĂ©s, votre honneur. De plus, beaucoup de nos rapports font Ă©tat dâun nombre bien plus important de ces combattants spĂ©ciaux. Nous devrions faire quadriller la zone sans tarder.
- Ce ne sera pas nĂ©cessaire, commandant. Ce sont les quatre seuls reprĂ©sentants de leur ignoble caste, et nous les tenons. Inutile de nous dĂ©tourner de notre sainte mission. Ordonnez plutĂŽt aux ingĂ©nieurs Huragok de commencer lâexamen de lâartĂ©fact.
- Bien compris, votre sainteté.
- Et reprenez la Clé Lumineuse à cet humain, fit le prophÚte en montrant John du doigt.
La « clĂ© lumineuse» ? Ce cristal serait donc une clĂ© ? Pour quoi ? Et dâailleurs, comment sait-il que je lâai sur moi ? Cette crĂ©ature Ă©trange aurait donc vraiment des dons ?
Le commandant Ă©lite sâapprocha alors de John et le dĂ©fia des yeux. MalgrĂ© la visiĂšre rĂ©flĂ©chissante de son casque qui lui confĂ©rait un semblant de protection contre le regard du covenant, le spartan se sentait totalement insignifiant. Tout en lui respire la puissance et lâintelligence guerriĂšre. Câest sĂ»rement lâun des plus grands commandants covenants. Je ne fais clairement pas le poids face Ă lui.
- Humain, fit le commandant dâun ton extrĂȘmement calme en tendant une main ouverte vers John. Je ne te le demanderai quâune fois : donnes-moi la ClĂ©.
Lâadjudant nâavait aucune Ă©chappatoire. Des dizaines de possibilitĂ©s dâactions traversĂšrent son esprit, mais toutes finissaient par la vision tragique de sa mort et de celles de ses compagnons. La situation Ă©tait loin dâĂȘtre Ă leur avantage, et la seule chose quâil pouvait faire Ă©tait dâobtempĂ©rer. Dâun geste lent afin de ne pas brusquer les nombreux Ă©lites autour de lui, il prit le cristal et le donna au commandant covenant qui lui dit alors :
- Sage décision. Tu viens de gagner une mort rapide pour tes amis et toi.
- Et vous un nouveau titre, commandant Fulsamee, fit le prophĂšte. DĂ©sormais, vous ĂȘtes le Gardien de la ClĂ© Lumineuse.
- Je saurai ĂȘtre digne de cet honneur, saint prophĂšte de la VĂ©ritĂ©.
Dâune simple pensĂ©e, John accĂ©da Ă la base de donnĂ©e de lâordinateur de son armure. Il y nota les noms des deux covenants, ainsi que leurs grades et leurs titres, illustrĂ© chacun dâune image issue des enregistrements de sa camĂ©ra intĂ©grĂ©e. Cela pourrait nous ĂȘtre utile plus tard⊠si on arrive Ă survivre.
- Nous allons donc pouvoir activer lâartĂ©fact, fit VĂ©ritĂ©. Sangheilis ! Quâun groupe de combat exĂ©cute ces pitoyables humains Ă lâextĂ©rieur du sanctuaire. Je ne veux pas souiller ce lieu saint de leur sang impure.
Le prophĂšte passa alors Ă cĂŽtĂ© des spartans pour se diriger vers lâĂ©norme objet inconnu, accompagnĂ© par les Ă©lites en armure rouge ainsi que par le comandant. Mais aprĂšs avoir survolĂ© quelques mĂštres sur son siĂšge flottant, il sâarrĂȘta. Puis, sans se retourner, il sâadressa Ă lâensemble des Ă©lites :
- Une derniĂšre chose : une fois que ces aberrations de la nature auront quittĂ© ce monde, que leurs corps soient dĂ©truits ainsi que leurs armures, et que personne ne parle plus jamais dâeux. Leur existence passĂ©e doit tomber dans lâoubli pour le bien du Grand Voyage. Maintenant allons-y, escortes !
Donc ces Ă©lites Ă©tranges font partie dâune caste de garde rapprochĂ©e. Apparemment, ils ne protĂšgent que ces « prophĂštes ». Câest pour cela quâon ne les avait jamais rencontrĂ© auparavantâŠ
Mais il restait quand mĂȘme dix commandos Ă©lites pour conduire les spartans au dehors. Lâun dâeux poussa John du canon de son fusil plasma et ordonna :
- Avance, humain ! Et sois heureux dâavoir reçut la clĂ©mence de lâAlliance.
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Chapitre 11 : Dans les derniers moments...
0811 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ installation extraterrestre inconnue, complexe minier n°263, colonie de Paris IV, systÚme Gamma Taurus.
Jamais John ne sâĂ©tait senti aussi impuissant. MĂȘme si les trois plus puissants spartans Ă©taient avec lui, leurs gardiens Ă©taient plus de deux fois leur nombre et bien armĂ©s. La seule bonne nouvelle Ă©tait quâil sâagissait de commandos, dont les armures ne disposaient pas de boucliers Ă©nergĂ©tiques Ă cause du dispositif de camouflage, ce qui les rendaient aussi vulnĂ©rables que les spartans. Il nous faut une diversion. Si on arrive Ă attirer leur attention ailleurs, nous pourrions les prendre par surprise au corps Ă corps oĂč nous aurions nos chances. Et tout particuliĂšrement grĂące Ă KellyâŠ
Mais aucune opportunitĂ© ne se prĂ©senta jusquâĂ ce que les humains et leur escorte nâarrivent Ă lâextĂ©rieur du complexe extraterrestre. Et Ă partir de lĂ , la situation Ă©tait encore pire : des renforts avaient Ă©tĂ© acheminĂ©s jusquâici, plusieurs centaines de combattants Ă©lites et rapaces sâĂ©tant ajoutĂ© aux milliers de grognards entourant la structure. Des tourelles avaient Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©es et des tranchĂ©es creusĂ©es dans le sol, comme si les covenants comptant sâinstaller lĂ . Si on avait la moindre chance avant, maintenant câest fichu.
Lorsque les innombrables soldats extraterrestres les aperçurent, ils se rapprochĂšrent des spartans, anticipant le spectacle de leur mort. Les grognards Ă©taient surexcitĂ©s tandis que les rapaces bavaient en imaginant le goĂ»t que pouvait avoir ces ĂȘtre Ă©tranges en armure. La plupart des covenants postĂ©s sur les positions dĂ©fensives voulurent participer Ă lâĂ©vĂšnement, mais plusieurs Ă©lites rĂ©ussir Ă les maintenir en place, quitte Ă Ă©trangler quelques grognards pour cela.
John sentait la Mort sâapprocher de lui alors que les commandos Ă©lites lâobligeait Ă sâagenouiller, ainsi que ses amis. Il se tourna vers Linda qui se trouvait Ă sa droite, et releva sa visiĂšre. La spartan fit de mĂȘme, et lâadjudant put apercevoir une larme couler sur la joue de la jeune femme. Linda pleure ? Elle qui, de tous les spartans, affichait le moins dâĂ©motion ?
Lentement, la main de Linda se rapprocha de celle de John, et celui-ci la prit dĂ©licatement. Effectuer un tel geste avec autant de lĂ©gĂšretĂ© Ă©tait une chose extrĂȘmement difficile pour un spartan, Ă cause de leur force surhumaine quâils avaient souvent du mal Ă maĂźtriser. Et il y avait tant de douceur dans la main de Linda. Jamais je ne lâaurais cru capable de ressentir des sentiments aussi Ă©tranges. Est-ce que ce seraitâŠ
- John, fit Linda si bas que seul lâadjudant put lâentendre. Je⊠je veux que tu saches queâŠ
Soudain, une sĂ©rie dâexplosion retentit et un Ă©norme nuage de poussiĂšre sâĂ©leva le long des lignes de dĂ©fense covenantes. Les corps de dizaines dâextraterrestres furent projetĂ©s dans les airs, certains en plusieurs morceaux plus ou moins identifiables, semant la panique parmi les survivants. Et lorsque les dĂ©bris finirent de tomber, ce fut pour laisser passer un bataillon de marines menĂ©s par les autres spartans. Lâamiral Hood dirigeait lui-mĂȘme lâassaut au milieu des soldats dâĂ©lites du CSNU, un fusil mitrailleur Ă la main. John reconnu immĂ©diatement le bataillon auquel appartenaient les marines. Câest le 27Ăšme de Reach ! La section 3 a donc acceptĂ© ma requĂȘte, et les a dĂ©pĂȘchĂ© sur la planĂšte pour lâassaut.
Les attaquants percĂšrent les dĂ©fenses affaiblies des covenants, se rapprochant Ă toute vitesse de lâartĂ©fact extraterrestre. La foule qui sâĂ©tait rapprochĂ©e pour profiter de lâexĂ©cution publique furent pris de panique. Les Ă©lites et rapaces, ainsi que les grognards les plus courageux, allĂšrent Ă la rencontre des humains sans pourtant faire preuve dâorganisation ou de stratĂ©gie. Rapidement, il ne resta plus que les dix commandos Ă©lites autour de John et de ses trois coĂ©quipiers. Profitant de la stupĂ©faction causĂ©e par lâassaut, les spartans se jetĂšrent sur leurs gardiens.
Kelly fut la plus rapide et saisit une nuque ennemie dans chaque main et les brisa en un instant. Fred, quant Ă lui, assomma lâĂ©lite le plus proche avant de projeter son corps sur un autre. John effectua une attaque circulaire avec sa jambe gauche, ce qui mis Ă terre deux adversaires dont il Ă©crasa les crĂąnes de ses poings dans un cri de rage. Enfin, Linda dĂ©crocha la mĂąchoire de lâĂ©lite qui sâapprĂȘtait Ă la tuer, tout en sâemparant de son fusil plasma pour dĂ©livrer une rafale extrĂȘmement prĂ©cise, dont chaque tir transperça le cou dâun ennemi. En seulement quelques instants, les dix commandos Ă©lites avaient Ă©tĂ© Ă©liminĂ©s.
Une fois libres, les quatre spartans sâemparĂšrent des armes ennemies pour rejoindre leurs camarades par la force. Ils avaient lâavantage dâattaquer lâennemi par derriĂšre, et de nombreux covenants moururent sous leurs tirs sans pouvoir se protĂ©ger. MĂȘme avec une arme Ă forte cadence comme un fusil plasmatique, Linda conservait une prĂ©cision mortelle qui faisait presque autant de morts que le reste de lâĂ©quipe. Il ne fallut pas longtemps pour que le petit groupe se trouve suffisamment proche des premiers covenants pour que Kelly et Fred fassent preuve de leurs talents de duellistes. Les premiers coups de crosse furent pour les Ă©lites qui sâĂ©taient postĂ©s en retrait, afin dâempĂȘcher les grognards de fuir.
MalgrĂ© la rĂ©sistance naturelle des grand extraterrestre, ils nâavaient pas les rĂ©flexes suffisants pour Ă©viter les attaques de Kelly. La spartan se dĂ©plaçait avec la vitesse de lâĂ©clair, la rendant aussi insaisissable que le vent, tuant ses ennemis rien quâavec ses mains et ses pieds, trouvant leurs points faibles en un instant. Et du cĂŽtĂ© de Fred, mĂȘme sâil Ă©tait loin de possĂ©der la force phĂ©nomĂ©nale de Sam, il possĂ©dait dâĂ©normes talents de combat lui donnant lâavantage. Pendant ce temps, John et Linda couvraient leurs coĂ©quipiers avec une grande efficacitĂ©, fauchant les dizaines de grognards et de rapaces qui affluaient vers le corps Ă corps.
Le nombre dâennemi diminuait rapidement du fait de la double attaque de lâarmĂ©e humaine et des quatre lĂ©gendes du CSNU. Les cadavres recouvrirent peu Ă peu le champ de bataille souterrain, et les armes se turent progressivement. Il nây eut plus que quelques fuyards Ă Ă©liminer au moyens de larges battues. Les spartans purent enfin se rĂ©unir.
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Chapitre 12 : Le départ de la Clé
0834 heures, 20 Octobre 2548 (Calendrier militaire)/ complexe minier n°263, colonie de Paris IV, systÚme Gamma Taurus.
- Avant toute chose, fit John a ses spartans, qui a organisé cette attaque ?
- Câest moi.
Lâamiral Hood sâavança vers John et lui mit une main sur lâĂ©paule.
- On dirait que nous sommes arrivĂ©s Ă temps, fiston. Ca mâaurait vraiment fait mal de perdre de tels hĂ©ros sans rien faire. Les dĂ©fenses covenantes autour de la montagne ont fini par cĂ©dĂ©, alors je me suis dit quâun petit coup de main vous serait utile.
- Merci, amiral. Mais vous feriez bien dâordonner au bataillon 27 dâinvestir le bĂątiment. Il y a lĂ -dedans de nombreux covenants, et mĂȘme si nous nâavons pas encore compris leur objectif, nous devons impĂ©rativement les arrĂȘter.
Mais avant que lâofficier puisse prendre en compte la requĂȘte de John, un bruit assourdissant se fit entendre. Tous les regards convergĂšrent vers lâĂ©norme structure inconnue dont la pyramide qui constituait le sommet commençait Ă sâouvrir lentement. Une fois ses faces entiĂšrement dĂ©pliĂ©s, lâĂ©trange structure que John et ses amis avaient aperçu sâĂ©leva dans les airs. Quâest-ce que câest ? Un vaisseaux ? Pourquoi est-ce quâon entreposerait un vaisseaux dâune telle taille dans un endroit pareil ? Il est Ă plusieurs kilomĂštres de roches entre lui et la surface. Il ne peut pas nous Ă©chapper.
Soudain, un rayon bleu aveuglant surgit de lâextrĂ©mitĂ© supĂ©rieure de lâĂ©trange vaisseau, et vaporisa tout se qui se trouvait au-dessus de lui. La roche fut sublimĂ©e instantanĂ©ment par le trait qui perça un trou circulaire de plusieurs centaines de mĂštres de diamĂštres, et lâĂ©norme appareil extraterrestre quitta la caverne par cette sortie inattendue. Oh non ! Ils vont nous Ă©chapper !
- A tous les vaisseaux du CSNU ! fit lâamiral Hood dans sa radio. Un appareil de type inconnu quitte la surface depuis notre position. Interceptez-le Ă tout prix !
John avait du mal Ă lâaccepter, mais câĂ©tait sans doute Ă activer ce vaisseau que servait le cristal que les covenants appelaient la « ClĂ© Lumineuse ». Et il nous lâon prise aussi facilement⊠câest de ma faute.
- Amiral⊠câest Ă cause de moi si les covenants ont mis la main sur ce vaisseau. Ils ont rĂ©cupĂ©rĂ© le cristal, qui servait apparemment Ă utiliser lâappareil.
- Ne vous excusez pas, mon garçon. De toute façon, je doute que nous ayons trouvĂ© par nous-mĂȘme le rĂŽle de ce cristal, et câest peut-ĂȘtre mieux de le dĂ©couvrir par les covenants. Et puis, je doute quâils arrivent Ă passer le blocus spatial.
A ce stade lĂ , les soldats ne pouvaient plus rien faire quâattendre le rĂ©sultat du combat spatial. Depuis le temps que les hostilitĂ©s sont engagĂ©es, je pense que la flotte du CSNU a dĂ»t considĂ©rablement rĂ©duire les forces covenantes. Cet Ă©trange vaisseau ne disposera donc pas de beaucoup dâaide pour Ă©chapper Ă nos croiseurs. Lâissue est certaine, dĂ©sormais.
- Amiral ! fit un opérateur de FLEETCOM dans la radio. Nous avons le vaisseau inconnu en vue. Il vient tout juste de quitter la stratosphÚre. Engageons les hostilités.
- Essayez de le neutraliser sans le détruire, afin que nous puissions tenter un abordage. Mais faites attention.
- Bien comprit command⊠quoi ? ⊠mais quâest-ce que âŠ
Le ton de lâopĂ©rateur Ă©tait devenu totalement affolĂ©, comme si un ennemi avait brusquement surgit dans son dos.
- Monsieur ! Le vaisseau⊠a effectué un saut. Il nous a échappé.
Impossible ! Normalement, lâattraction gravitationnelle dâune planĂšte empĂȘche toute entrĂ©e dans le sous-espace, sa pesanteur dĂ©formant le schĂ©ma des filaments quantiques dans lesquels ils fallait effectuer les calculs de trajectoire. Si un vaisseau sautait dans le sous-espace dans de telles conditions, il y avait de trĂšs fortes chances que ses calculs soient erronĂ©s, et autant de chance dâĂȘtre dĂ©structurĂ© lors de son saut. Sâil avait la chance de survivre Ă la manĆuvre, son point de sorti pouvait ĂȘtre dĂ©placĂ© de plusieurs parsecs, laissant ainsi lâappareil complĂštement perdu sans point de repĂšre. Effectuer un saut dans le sous-espace aussi prĂ©s dâune planĂšte Ă©quivalait Ă un suicide.
Il nây avait plus rien Ă faire. Sans dire un mot, John se dirigea vers la sortie de la grotte, aussitĂŽt imitĂ© par ses camarades, alors que le 27Ăšme bataillon de Reach inspectait la structure.
- Adjudant ! lâarrĂȘta Hood. Que faites-vous ?
- Notre mission était de vous récupérer, amiral. Cela a été fait. Maintenant que plus rien ne nous retient ici, nous allons partir.
Les yeux du Lord étincelÚrent, et un léger sourire illumina son visage.
- A votre guise, spartan. De toute façon, je pense que votre prĂ©sence nâest plus nĂ©cessaire.
- Nous nous reverrons au débriefings sur Reach, je suppose ?
- Bien entendu.
C'est ainsi que les spartans quittĂšrent Paris IV.
Posté le : 11/12/2008
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