DIVERS - Fan fiction
La Première Alliance
La Première Alliance
Chapitre premier
Le caporal Jason Carray enfonça la commande des gaz, et tira brusquement sur le manche. L’intercepteur longsword plongea vers la plaine laissant une longue traînée de carburant dans son sillage. Le caporal enclencha les réacteurs d’appoint de l’appareil, et celui-ci se stabilisa, rasant la cime des arbres. Le chasseur remonta ensuite en flèche, traversant les nuages.
Jason activa le pilote automatique pris en charge par l’IA de la tour de contrôle, et pendant que l’appareil amorçait un demi tour en direction de la piste d’atterrissage, il se tourna vers le sergent instructeur, installé à la place du copilote.
-Vous vous débrouillez pas mal Caporal, lui avoua le sergent. Mais cela ne veut pas dire que vous serez affecté à l’équipage de l’allégience.
Jason détourna les yeux ; exactement ce qu’il craignait d’entendre.
-Sergent, sauf votre respect, l’UNSC à besoin de tout les pilotes disponibles. Depuis la chute de Reach, l’effectif des pilotes n’a cessé de chuter. Il n’y a guère plus du tiers des longswords dans chaque vaisseau qui peut encore décoller!
Le visage buriné de l’instructeur se tourna vers lui à son tour.
-Jason, soupira-t-il. Vous n’avez jamais effectué de test hors atmosphère, la Navy à besoin de pilotes expérimentés, pas de chaire à canon !
Le Caporal inclina la tête. Il aurait du s’en douter, songea-t-il amèrement, tandis que le train d’atterrissage de l’appareil se déployait.
Les contours de la piste de l’aérodrome commencèrent à se dessiner à l’horizon, et le longsword amorça sa descente. Cela faisant cinq ans que Jason c’était engagé dans les marines, et depuis qu’il avait entamé sa formation de pilote, il avait tant espéré partir cette année avec l’allégience pour défendre les dernières colonies intérieures.
Le sergent Jaggers, reprit la parole, regardant le marine droit dans les yeux.
-Ne soyez pas déçut Caporal, vous êtes un bon soldat, et au rythme où progressent les covenants, vous aurez de toute façon l’occasion de prouver votre valeur ici même.
Les roues du longsword crissèrent en entrant en contact avec la surface de la piste, et les deux marines furent légèrement secoués, quand les propulseurs avant du chasseur s’allumèrent pour stopper l’appareil. Jason abaissa la rampe arrière, et suivit le sergent sur le tarmac de l’aérodrome. Jaggers fit un signe de la tête au Caporal, qui lui rendit son salut, et s’éloigna en direction des baraquements.
Regardant le longsword pivoter sur lui-même, et prendre la direction des hangars, Jason repensa aux sombres paroles de son sergent. Il balaya l‘horizon du regard, contemplant les collines escarpés, et les forêts de sa planète natale. Il ne laisserait pas les covenants détruire tout ça, se jura-t-il, avant de s’éloigner à son tour.
1
Les rayons du soleil perçaient faiblement à travers les stores, et se reflétaient sur le visage du Caporal, éclairant ses traits encore jeunes. Il n’avait pas encore le teint pale et caractéristique des pilotes de longue durée, victimes des interminables séjours dans l’espace, et des cryogénisation à répétition.
Un chuintement se fit entendre, et l’écran de l’holo-tv se mit en marche, illuminant la pièce de sa lumière. Le Caporal fut réveillé par le bruit de la chaîne « culture et loisir », où un groupe de musique infecte s’époumonait, devant une marée de fans hystériques, en phase d’envahir la scène. Jason se redressa en grognant. D’un mouvement rageur, il s’empara de la télécommande et voulu éteindre l’appareil, quand un flash spécial du CSNU coupa le programme.
Il était question d’une colonie reprise aux mains de l’ennemi, par de glorieux et courageux marines, dont le présentateur faisait l’éloge, forte images à l’appui sur fond de musique militaire. Jason éteignit l’écran. Les civils étaient bien les seuls à encore croire aux victoires fictives que le CSNU diffusait, soupira le pilote. Mais la population finirait bien par se rendre compte de l’état désastreux de la situation, et toute la propagande du monde ne suffira plus à empêcher la panique lorsque les covenants déborderont les colonies fondatrices les plus proches de la terre.
Il se tourna vers le cadran de sa montre posé sur la table en aggloméré, et s’étonna de voir les chiffres huit heures trente scintiller dans la peine ombre. Comment ? S’étonna t-il, il avait dormit si longtemps ?
Dehors, on pouvait entendre le braillement des sergents instructeur faisant trimer les Marines à l’entraînement depuis cinq heures du matin. Finalement ça avait du bon d’être pilote, songea Jason. Ils n’avaient pas les mêmes contraintes que les Marines, ou pire, que les TCAO. Et mis à part le taux particulièrement élevé de la mortalité en mission, tout était pour le mieux, pensa t-il ironiquement. Il écarta une mèche de cheveux bruns qui tombait son front, et s’extirpa de ses couvertures. Après avoir fait une rapide toilette, il enfila son uniforme, et sorti dans le couloir.
Le Caporal se dirigea vers le réfectoire, situé dans l’aile Ouest du complexe militaire. Il traversa une série de corridors vétustes et mal éclairés, avant de déboucher dans la cour nord. Théranis IV n'était pas la plus importante des colonies , loin de la, et maintenant que Reach était tombée malgré l'importance des fonds investis pour la fortification de la planète, la priorité avait été donné à la défense de la terre. En conséquence, les bâtiments du complexe dataient tous de plusieurs décennies, et la rouille commençait à gagner toutes les parties métalliques de la base, qui n'avait pas bénéficié des alliages dernier cri mis au point ces dernières années.
Arrivé au fond de la cour, Jason pénétra dans l’aile ouest. Il croisa quelques gradés qu’il salua, mais globalement les lieux étaient plutôt calmes. Sûrement à cause du départ prochain de l’allégience pensa t-il avec une pointe de regret. Le pilote passa les portes du réfectoire quasiment désert. Seul quelques pilotes étaient attablés dans le fond de la salle.
2
Parmi eux, Jason repéra Marc, un autre pilote qui s’était engagé en même temps que lui, et avec lequel il avait fraternisé. En s’approchant, il remarqua que toute l’attention des autres pilotes était portée sur Marc, qu’ils semblaient féliciter. Le caporal alla s’asseoir à coté de son ami, qui se tourna vers lui d’un air ravi.
-Jason, s’écria t-il. Je suis pris dans l’équipage ! Je pars avec l’Allégience !
Jason resta interdit un moment.
-Ha…, c’est merveilleux, marmonna-t-il.
Il détourna la tête, comment pouvait-il être prit alors qu’ils s’étaient engagés tout les deux au même moment ! Pire que ça, Jason avait toujours été meilleur que lui, ça n’avait aucun sens ! Marc, qui ne s’était aperçut de rien, continuait de rire avec les autres. Jason décida de le laisser savourer son heure de gloire, et s’éclipsa discrètement.
Il ne savait pas très bien où aller, mais il fallait qu’il prenne du recul, il voulait être seul un moment.
Il sortit sur le terrain d’entraînement, et se dirigea vers le parc de warthogs situé au fond. Les TCAO ayant terminés leur entraînement du matin, se dirigèrent vers le réfectoire pour reprendre des forces. Enfin plutôt pour avaler ces salopries de cube déshydratés et hyper-protéinés développés par la section recherche du CSNU, et qui étaient censés apporter à l’organisme tout ce dont il avait besoin. C’est pas humain de faire bouffer ça matin, midi, et soir a quelqu’un pensa le caporal.
Il passa à coté du groupe de soldats d’élites, et croisa le regard de Tally. Il lui rendit chaleureusement son sourire, asseyant de ne pas s’attarder sur ses dents blanches, ses cheveux blond coupés cours, lui arrivants justes aux oreilles. Tout jusqu´à son tatouage de comète dorée, emblème des troupes de choc aéroportées orbitales, lui semblait parfait.
Il se força à continuer, et le vissage de Tally disparu, noyé dans le rangs.
Il continua sa route en soupirant. La majorité des gens pensaient que la distance que tout les soldats entretenaient entre eux, était dut à la volonté de ne pas nouer de contact, plus par dureté qu’autre chose. Mais chaque soldat savait pertinemment que lier des liens avec quelqu’un, revenait à pouvoir le perdre à n’importe quel moment. Les marines s’évertuaient donc à garder une certaine distance entre eux, mais c’était plus difficile avec certaines personnes, songea Jason en pensant au regard de Tally.
Il monta dans un warthog, et mit le contact. Le moteur grogna, et il dirigea le véhicule vers le point de control, qui permettait de sortir du complexe. Les gardes en faction le laissèrent passer en le reconnaissant, et le saluèrent d’un signe de tête.
Tomber amoureux d’une TCAO, c’était la pire chose qui pouvait t’arriver, lui avait dit Marc un jour en rigolant. Tu vas en baver mon pauvre vieux !
Il passa le reste de la journée à lancer le Hog à pleine vitesse, sur les routes escarpées des monts Emerald.
Quand il revint, sa décision était prise.
3
Jason regagna rapidement ses quartiers. Dehors la nuit était tombée, mais les deux lunes de Théranis IV diffusaient une lumière permanente, qui réduisait la nuit à une simple pénombre. Le caporal referma la porte de sa chambre, et sortit son unité portable. Il y avait bien réfléchit, et il ne reculerai pas maintenant, il allait demander sa mutation. N’importe quel service, n’importe où, ça n’avait pas d’importance, il avait le sentiment d’étouffer. Il rédigea sa demande, et s’apprêta à la faire parvenir au bureau du lieutenant Dower, quand l’image d’Alaya apparu soudainement, et empli la totalité de son écran.
-Une demande de mutation ? fit l’IA d’une voix faussement étonnée. Quelque chose ne va pas Caporal ?
-Tu n’as rien de mieux à faire que de traîner dans mon système informatique ? Grogna Jason
-Et bien, quel accueil ! Raya-t-elle. Moi aussi je suis heureuse de te voir !
-Ho je t’en pris Alaya, répondit-il. Je ne suis pas d’humeur !
-Evidemment, lui fit malicieusement remarquer l’IA. Sinon je ne serai pas là.
Jason soupira. Alaya avait la fâcheuse habitude de fouiner dans les ordinateurs privés de tout le complexe, il l’avait rencontré comme ça un soir, et ils avaient ainsi pris l’habitude de discuter de temps en temps.
D’un certain coté, les IA étaient beaucoup plus simples que les humains, vous pouvez leur dire ce que vous voulez sans avoir à vous soucier que ça vous retombe un jour dessus. Alaya écoutait toujours tout jusqu’au bout, elle n’affichait pas qu’un simple intérêt de façade, et semblait réellement prendre plaisir à leurs conversations.
Quoi qu’il en soit, c’était vraiment la dernière personne que Jason souhaitait voir à ce moment précis. Alaya paru d’ailleurs s’en rendre compte.
-Bon ok, je vois que je ne suis pas la bien venu ici, je m’en vais, mais réfléchit bien avant de faire une bêtise !
La silhouette juvénile de l’IA disparu totalement de son écran. Jason reporta son attention sur la lettre, quand des coups retentirent à la porte.
-Caporal ? Le sergent Jagger vous demande dans son bureau.
J’aurais dus m’en douter… Marmonna Jason. Petite peste !
-De rien ! Minauda Alaya dans les hauts parleurs de l’unité portable.
-J’arrive ! Cria le caporal à l’intention de l’enseigne qui attendait derrière la porte.
-Tu ne paix rien pour attendre, lança t-il à l’IA, avant de suivre l’enseigne jusqu’au bureau du sergent.
Lorsque Jason fut invité à pénétrer dans la pièce, le sergent Jagger était confortablement installé dans son fauteuil, les jambes allongées sur la table, et un vieux morceau de cigare au coin des lèvres.
Je rêve, pensa le caporal. Pire qu’un cliché ce type !
Jagger se tourna vers Jason, et lui proposa un siége.
-Si ça ne vous dérange pas sergent, répondit le Marine je préférerais rester debout.
4
Le sergent soupira, il regarda Jason droit dans les yeux.
-Caporal, commença t-il. Je crois que vous vous méprenez totalement sur ma décision. Il n’y a absolument rien de personnel la dedans, vous
avez toujours été doué, et je ne vous l’ai jamais caché. Je pense juste que vous n’êtes pas prêt pour faire face à une situation de combat réel. Dans ce genre de combat, le talent est important, mais il ne remplacera jamais l’expérience !
Jason repensa à marc.
-Le sergent Danks lui…
-Je ne suis pas le sergent Danks !! Le coupa violemment Jagger. Libre au sergent Danks d’envoyer ses recrues à la mort, mais n’attend pas que je fasse de même avec les miennes ! Rugit-il.
Jason, réfléchit un moment. Il ne s’était pas attendu à cette réaction là. Bien que dur, le sergent Jagger était connu pour ce préoccuper du sort de ses recrues, mais de là à retarder leur promotion pour éviter qu’elles se fassent tuer…
-Sergent, commença t-il. Je sais que ce sera dur, mais je pense pouvoir y arriver. Le CSNU à absolument besoin de pilotes, c’est mon devoir d’y allez !
L’expression du sergent se modifia.
-Tu ne sais pas du tout ce qui t’attend, dit il d’une voix sourde. Tes paroles m’en on donné la certitude.
Tu me fais penser à une autre recrue que j’ais eu, il y a de ça quelques années. Un vrai as, aussi doué que toi. Lui aussi pensait pouvoir y arriver, et il avait raison. Il y arriva impeccablement, et il eu bientôt un palmarès de 30 chasseurs ennemis descendu en 12 mois, du jamais vu !
Mais il mourut néanmoins, lors d’une mission dans le système de Sigma Octanus IV. Il avait été affecté à l’équipage de pilotes de l’Iroquois, pour remplacer le leader de l’escadron abattu récemment.
Le regard de Jagger se fit plus dur.
-Mais ce n’est pas les covenants qui eurent raison de lui, reprit t-il. C’est son propre capitaine !! Durant la bataille, il envoya tous les pilotes à la mort ! Oui ! L’escadrille entière !!!!
-La bataille de Sigma Octanus ? Intervint Jason, vous parlez du célèbre Capitaine Keyes ?
-Le célèbre Capitaine Keyes, reprit le sergent hargneusement. Lui-même !
Bien sur que tu t’en sortiras parfaitement, affirma-t-il. Mais cela ne t’empêchera pas de mourir, tout comme ces pilotes talentueux, dont la vie est chaque jours sacrifiée dans les manœuvres suicides de leurs capitaines ! Et on les nomes des héros… Termina t-il en crachant sur le mots.
L’esprit du caporal était en ébullition, si quelqu’un d’autre avait entendu cette conversation, le sergent risquait de passer en cour martiale pour de tels propos ! Jamais il n’aurait cru entendre ça de la part du sergent Jagger, mais Jason sentait qu’il y avait plus qu’une part de vérité dans ses paroles, et cela le troublait.
Quand il répondit, sa voix était néanmoins ferme.
-Sergent, dit-il après avoir bien peser le poids de ses paroles. Je vous remercie d’avoir été franc avec moi, mais si ma mort peut être utile pour faire, ne serait ce qu’avancer d’un pouce cette guerre en notre faveur, et bien je la donnerai volontiers.
Adieu sergent.
Le caporal quitta la pièce précipitamment, sans même avoir reçut le congé de son supérieur. Il regagna sa chambre plongé dans ses pensées.
Quand il pénétra dans la pièce, l’unité portable était toujours posée à sa place, et tout était normal, à par le fait qu’Alaya l’attendait déjà.
-Alors comment ça c’est passé ? Demanda t-elle.
-Arrête de faire l’innocente, répondit Jason. Je sais très bien que tu as tout vu, tu contrôle toutes les cameras de surveillance.
L’IA gloussa, c’était un de ses passe-temps favori de rappeler à tout le monde qu’elle contrôlait quasiment tout.
Elle s’apprêta à répondre, quand soudainement, son regard se fit lointain quelques secondes.
-Excuse moi, dit-elle. On me demande ailleurs.
Elle disparut en une fraction de seconde, et tout redevint normal, comme si elle n’avait jamais été là.
Quelques minutes plus tard, l’alarme du complexe se mit à retentir dans les hauts parleurs.
Chapitre 2
Jason sursauta. L’alarme principale du complexe venait subitement de se mettre en route. Il se leva, et regarda le cadran holographique de montre, 10h05. Il avait du s’assoupir, se dit il en enfilant rapidement son uniforme. Il ne s’était pas écoulé que quelques minutes, depuis qu’Alaya était partie, mais prés d’un quart d’heure !
Le Caporal termina de boucler sa chemise, attrapa le sac contenant sa combinaison spatiale et tout son équipement, et se précipita dans le couloir.
C’était la pagaille totale, des soldats courraient dans tout les sens ne sachant pas trop où aller. La voix du commandant Antarés se fit entendre dans les hauts parleurs, couvrant le tumulte.
-A tout le personnel du CSNU, rassemblement dans le hall, ceci n’est pas un exercice, Je répète, ceci n’est pas un exercice !
Jason se fraya un chemin jusqu’au grand hall, un groupe de TCAO déboucha d’une intersection, et se mêla au autres Marines se dirigent vers le point de rendez vous.
A son arrivé, le hall était rempli de soldats. Les capitaines des différentes unités tentaient de rassembler leurs hommes au milieu du chaos.
Le commandant Antarés monta sur une table pour dominer le tumulte.
-Soldat, tonna t-il. Votre attention s’il vous plait !
Tous les Marines présents se turent immédiatement, et la salle fut bientôt entièrement silencieuse.
Bien, reprit le commandant. Nous avons reçut un signal inquiétant émanant d’une des sondes de surveillances du sous-espace, en poste dans le système.
Des murmures se firent entendre dans la salle. Le commandant attendit quelques secondes que le calme revienne avant de poursuivre.
-Nous avons d’abord pensé à une anomalie du système, où à un corps naturel, mais Alaya m’affirme qu’elle a déjà vu un tel signal…
Antarés marqua une pose.
-Juste avant l’apparition des flottes covenante…
Un silence pesant tomba sur l’assemblée. Les soldats échangèrent des coups d’oeil anxieux.
-Nous avons envoyé des appels à l’aide, mais jusque là aucune réponse ne nous est encore parvenu, annonça sombrement le commandant.
Nous allons devoir tenir cette planète, et le temps nous est compté. Pilotes à vos vaisseaux, Alaya vous briefera en route sur la marche à suivre. Marines, préparez vous à embarquer dans le hangar alpha dans 2 minutes !
Soldat ! Si les covenants veulent détruire cette planète, et bien nous nous arrangerons pour les emporter avec nous en enfer !!!!!!!
Tous les marines présents se mirent à hurler leur rage d’un ennemi que la plupart n’avaient même jamais vu de leur vie, mais qui symbolisait pour eux le mal absolu.
Jason rejoignit la compagnie Charlie 14, qui s’était rassemblée au fond du hall. Il connaissait presque tous les visages des hommes et des femmes qui la composait. Il avait passé une bonne partie de sa vie à les côtoyer en permanence, et il savait maintenant, que bon nombre d’entre eux ne seraient plus de ce monde dans quelques heures.
Jason croisa le regard de Marc. Il ne lut aucune peur dans ses yeux, juste cette profonde résignation qu’ont tous les soldats sentant approcher l’heure de leur mort, que rien ne peut éviter.
Jason se demanda si son ami pouvait lire cette même acceptation de la mort sur ses traits.
-Et bien nous y voilà… déclara Marc.
-Oui… répondit Jason.
Il n’avait trouvé de mieux à répondre que ce simple mot, mais peut être n’y avait t-il tout simplement rien à dire en ces circonstances…
-Bien tout le monde est au complet, intervint le lieutenant Dower. Vous avez entendu le Commandant ? Si il y a bien un instant dans votre vie où vous êtes censés faire preuve d’héroïsme, et bien c’est le moment ou jamais ! Le sort de toute une planète repose sur nous maintenant, faite en sorte en sorte de ne pas décevoir l’espoir que des milliers de gens on placer en nous. En avant !
Toute l’unité se dirigea vers les hangars des longswords. Jason repensa aux paroles patriotiques qu’il avait servit à son sergent 20 minutes plus tôt. Serait-t-il capable de se sacrifier pour la victoire comme il l’avait laissé entendre ? Il stoppa cour à cette pensée, l’heure n’était plus à ce genre de questions qui de toute façon ne le mènerait nul pars.
L’atmosphère des hangars était saturée de l’odeur du carburant. Et la fumée s’échappant des réacteurs en chauffe des appareils rendait l’air irrespirable.
Jason se retourna face à Marc, et les deux amis se serrèrent la main.
-On s’en sortira Jason, ne t’inquiète pas.
Des paroles creuses, bien entendu, mais ça faisait peut être du bien d’y croire malgré tout.
Les deux hommes se séparèrent, chacun regagnant son appareil.
Jason entendit les lourdes portes du hangar coulisser dans un crissement assourdissant, dégageant la piste de décollage. Des transporteurs pélican, en provenance de la ville voisine se posèrent à proximité, leurs projecteurs balayant le Tarmac. Ils seraient chargés de transporter les contingents de marines vers les points stratégiques à défendre, définis par le haut commandement.
Un groupe de TCAO, traversant le hangar en direction des transports de troupes, attira son attention. Le soldat qui fermait la marche s’arrêta brusquement à la hauteur du Caporal, et enleva son casque à visière opaque.
Tally…
Leurs regards se croisèrent longuement, en disant bien plus que de simples paroles. Il prit sa main dans la sienne. Une main recouverte d’un lourd gant de cuir antichoc noir. Elle était entièrement vêtue de sa combinaison de combat, complétée par des plaques de protection en alliage céramique. Jason n’aurait put la trouvait plus belle qu’en cet instant.
-Fait attention à toi, murmura t-il, se rendant compte de la futilité de ses paroles
Elle hocha doucement la tête.
Leurs doigts commencèrent à se séparer lentement. Toujours trop rapidement au goût de Jason.
Il la regarda se diriger vers le pélican, épaulant son fusil d’assaut BR55. Peut être la dernière image qu’il verrait d’elle. Rien n’était plus déchirant que ce sentiment d’impuissance à la regarder partir ainsi, inexorablement vers une mort probable.
Une main se posant sur son épaule le fit se retourner.
-Tu ne peux rien y faire, y penser ne servira qu’à te torturer d’avantage.
Le sergent Jagger.
-Ne t’en fais pas pour elle, c’est une TCAO. En plus avec moi je te garanti qu’il lui arrivera rien.
Ces paroles lui firent plus de bien qu’il n’aurait su le dire. C’était surtout de les entendre prononcées si fermement, de la part de cet homme, qui en ayant tant de fois frôlé la mort, s’en était toujours tiré. Ca donnait l’impression qu’il ne pouvait en être autrement.
-Merci sergent…
-Bonne chance Jason…
Le Caporal Jason Carray enclencha le système électrique du cockpit. Le pourcentage de chauffe des moteurs était à son maximum. Il se sangla solidement dans le siége de pilotage avant de pousser légèrement la commande manuelle des gaz. Les pneus du longsword crissèrent, et l’imposant chasseur quitta le hangar alpha, à la suite des trente trois autres appareils de l’escadrille.
L’intercepteur gagna rapidement le centre de la piste, éclairée par les projeteurs incrustés dans le sol. D’une brusque poussée de ses réacteurs, il traversa les 800 mètres du tarmac, et s'éleva souplement dans les airs.
Une si belle nuit, pensa Jason devant les couleurs ambrées diffusées par Hénis, la plus petite des lunes du système. Une nuit qu’il aurait somme toute trouvée banale, si ce n’est que c’était peut être la dernière qui lui serait donné de voir.
C’est étrange, s’être préparer toute sa vie, s’être résigner tant de fois à accepter son destin de soldat, ne changeait en rien le sentiment de peur animale qui lui embrouillait l’esprit. Il ne voulait pas mourir. Il le savait maintenant, il en avait la certitude, et cette idée martelait ses pensées en permanence, menaçant de le submerger.
Il réprima le tremblement convulsif de ses mains, resserrant sa prise sur les commandes de l’appareil, quand un grésillement précéda l’apparition d’Alaya sur le projecteur holographique, juste à coté du siége de pilotage.
-Bien, commença t-elle. Votre attention pilotes. Nous ne connaissons pas encore l’envergure des forces que vous aurez à affronter. Les frégates Hellcross et Olympus ont répondu à notre signal, mais nous ignorons à quelle distance de notre position elles sortiront du sous-espace.
Dés l’apparition des premiers contacts ennemis, expliqua t-elle. Toutes les escadrilles se scinderont en deux groupes. Le premier se chargera exclusivement de la défense de nos bâtiments. Tandis que le second aura pour tache d’harceler les croiseurs ennemis, en attaquant en priorité les emplacements des tourelles à plasma.
Aucune question ?
Un silence lourd lui fit office de réponse.
-Bien, alors bonne chance à tous, dit elle d’un air sincère.
L’escadrille émergea de la couche nuageuse entourant la planète, et pénétra dans le vide spatial. A travers la vitre renforcée du cockpit, le Caporal vit l’énorme station d’amarrage sortir de l’ombre de la lune toute proche, Les rayons du soleil se reflétant sur sa surface métallique.
De nombreuses épaves et autres débris spatiaux entouraient la station, la protégeant de tout bombardement au plasma. De vieux destroyers à moitié éventrés, côtoyaient des frégates encore intactes d’apparence. On pouvait même apercevoir le squelette démembré par le temps d’un antique croiseur de type colonie.
Le système Théranis avait était choisi il y a 50 ans comme cimetière pour tous les vaisseaux obsolètes de la flotte, et il n’avait cessé de s’étendre depuis.
D’autres escadrilles de longswords patrouillaient sur le site de rassemblement. Il y en avait tant, que l’ordinateur de bord n’arrivait même pas à tous les dénombrer. Toutes les forces spatiales de la planète se trouvaient rassemblées en ce même endroit. Mais aussi nombreux soit t-ils, que pourrons faire ces centaines de minuscules chasseurs dans une bataille perdue d’avance ? Jason se demanda si les défenseurs de Reach avaient éprouvés les mêmes angoisses, le jour qui fut celui de leur mort.
Sommes nous tous condamnés…
Des centaines de lumières s’allumèrent sur le flan inférieur de la station, révélant l’immense bâtiment de guerre qui y était amarré. Le faible miroitement bleuté à son extrémité, gagna en puissance, et les réacteurs de l’Allégience se mirent en marche, faisant trembler toute la superstructure du croiseur.
Il ne restait plus qu’une poignée de vaisseaux de cette taille, parmi la flotte du CSNU, et ils avaient tous étés rapatriés pour la défense des colonies intérieures. L’allégience était immobilisé dans le système depuis 10 mois à cause des lourds dégâts qu’il avait subi au combat. C’était un des rares vaisseaux humains pouvant rivaliser en puissance brute avec les imposant croiseurs covenants.
Jason fut quelque peu rassuré en pensant aux 3 super CAM et aux 600 tubes lance missiles Archer, qui armaient ce mastodonte de métal.
L’allégience décrocha les attaches magnétiques qui le retenaient à la station, et commença lentement à s’arracher à son étreinte.
Le Caporal fut brusquement tiré de sa contemplation, quand les détecteurs du longsword s’affolèrent. Il vérifia les données qui défilaient sur son écran.
-Mon dieu… Murmura t-il.
Quelque chose s’apprêtait à pénétrer dans l’espace normal.
Le visage déterminé du commandant Antarés remplaça le flot de donnée sur son écran.
-Tout le monde à son poste !!!! Hurla t-il dans la liaison COM
Un essaim de longsword se mit immédiatement en formation autour de l’allégience. Jason vira de bord pour rejoindre son escadrille. Son appareil passa sous le flan du croiseur, frôlant les condensateurs des CAM, qui commençaient à peine à se charger.
-Nous ne sommes pas prés ! Jura le pilote, en stabilisant son chasseur au milieu des autres.
Il fixa le vide spatial, cherchant le moindre signe qui pourrait précéder la sortie du sous espace de la flotte covenante. Il n’essayait même pas de calmer les battements de son cœur, qui martelait sa poitrine à un rythme effréné.
Peut être que dans quelques heures, voir quelques minutes, il serait déjà mort ? Il joua un moment avec l’idée de fuir. De fuir maintenant, sans ce retourner. Le visage de Tally s’imposa dans son esprit. Non ! Il devait rester, ne serait ce que pour elle ! Si leur défense lâchait, toute la planète serait à la merci de ces monstres !
Une lueur d’un bleu glacial apparu soudain à moins de 100 kilomètres de leur position. Jason ne pouvait détourner les yeux du cercle qui grandissait et gagnait en puissance. Dans quelques secondes, sa première et sûrement sa dernière bataille débuteraient.
Les contours du halo bleuté se firent plus distincts, et un point d’une lumière intense apparut en son centre.
Le cercle sembla soudainement exploser, et la frégate du CSNU Olympus se matérialisa dans l’espace.
Jason poussa un soupir de soulagement. Il relâcha sa respiration, qu’il ne se souvenait même pas avoir retenu. Jamais il n’avait été si soulagé de sa vie !
-Fausse alerte ! Soupira le commandant à travers la liaison COM.
Jason releva la tête. Un autre cercle de lumière venait soudainement d’apparaître derrière l’Olympus. Bientôt suivi d’un autre, et d’un autre encore.
Trois croiseurs covenants apparurent dans un ensemble parfait, à à peine 50 kilomètres de la frégate. Un silence de mort tomba durant quelques secondes. Chacun contemplant ce qu’il avait espéré ne jamais avoir à affronter.
La voix du commandant ramena brusquement le caporal à la réalité.
-Tous à vos postes de combats ! À l’attaque !!!!!!!
Les moteur de l’allégience grondèrent, et le bâtiment de guerre accéléra se portant au secours de la frégate, qui faisait volte face pour affronter un ennemi qu’elle n’avait aucune chance de vaincre.
Des volées de longswords dépassèrent le croiseur à pleine vitesse en direction des forces ennemies, qui s’étaient misent en position de tir. Leurs tourelles à plasma miroitant d’une lueur sinistre.
Les chasseurs arrivèrent à la hauteur de la frégate, quand les tourelles des croiseurs ennemis se déchargèrent brusquement. L’Olympus allait être pulvérisé avant de pouvoir réagir !
La voix du Lieutenant Dower grésilla à travers la liaison COM.
-Red one à red 15, avec moi ! En avant tout le monde !
Jason lança son chasseur à la suite des centaines d’appareils qui se portaient à la rencontre des forces covenante.
Il vit que les lances de plasma avaient presque traversées la distance qui les séparait de l’Olympus. Elles s’apprêtèrent à percuter la frégate, quand l’Allégience s’interposa brusquement dans leur ligne de mire, encaissant tout les tirs de plein fouet. Ses 3 mètres de blindage en titane A, fondirent sous la chaleur du plasma surchauffé, mais l’immense croiseur tint bon. Il se replaça face à l’ennemi, et s’apprêta à riposter.
Jason se détourna de l’affrontement, il ne devait pas se laisser déconcentrer, rester fixer sur son objectif seul. Un miroitement attira son regard droit devant, juste au niveau des bâtiments ennemis. Il enclencha le zoom de son écran de contrôle : Des chasseur séraphins ! Des centaines de chasseurs séraphins !
-Il veulent nous empêcher d’atteindre leurs croiseurs, résonna la voix du lieutenant Dower. Préparez vous à passer au travers ! Ne tirez qu’a mon ordre !
Les contacts ennemis se rapprochaient rapidement, trop rapidement ! Des milliers d’éclairs bleu/violet fusèrent soudainement dans leur direction, traversant en quelques secondes les 10 kilomètres qui séparaient de leurs cibles.
Des dizaines de longsword touchés par la vague de plasma, explosèrent sous l’effet de la dépressurisation, leurs débris se dispersant dans l’espace. Jason luttant pour garder son calme, passa en revu les armes de son chasseur, il mit en chauffe les deux mitrailleuses latérales, et retira les sécurités des missiles ASGM-10.
L’appareil trembla quand un autre longsword explosa, à quelques mètres seulement du sien. Le pilote s’empressa de brancher son masque à oxygène, et verrouilla des cibles au hasard, droit devant lui.
-Chasseur écartez vous !!!!! Leur hurla le commandant Antarés à travers la liaison COM.
Toute la formation se divisa immédiatement en deux, et 3 sphères de métal surchauffées filèrent à pleine vitesse vers les croiseurs covenants, passant à travers les rangs des chasseurs séraphins. Des dizaines d’entres eux se désintégrèrent instantanément, tandis que les projectiles des CAM terminaient leur course sur le vaisseau hostile le plus proche. Ses boucliers étincelèrent, puis vacillèrent sous la puissance du choc, laissant le croiseur sans protection.
-C’est le moment, leur cria le commandant. En avant pilotes !
Posté le : 16/06/2007
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