DIVERS - Fan fiction
Mémoires de soldats
Journal personnel du Caporal "Snaky" Jones
Anna, si tu parviens à lire ces mots un jour, et Dieu sait que les chances sont minces, je tiens à ce que tu saches que je t'aime et que c'est par amour pour toi que j'ai rejoint les Marines puis lorsque l'occasion s'est présentée les ODST. Depuis que ces créatures infernales sont sortis de la fange qu'elles n'auraient jamais du quitter je prie à chaque instant pour que l'on me sorte de ce cauchemar. Car c'est véritablement le seul terme que l'on puisse attribuer à cette situation. Depuis que le Warthog que pilotait Corly s'est retourné et que j'ai arpenté seul les kilomètres qui me séparait de la base de fortune que nous avions prise aux Covenants, j'ai pensé que la peur d'être capturé ou tué était tout ce qui m'empêchait de fermer les yeux les rares moments de calme que j'arrivais à arracher. Mais maintenant dés que je ferme les yeux tout ce que je vois, ce sont ces abominations sorties tout droit des enfers qui, s'attaquent aux vivants et font se lever les morts. Mais je dois rester concentré, si j'écris tout cela c'est pour essayer de me sortir ce que j'ai vécu du crâne. Et je vais essayer de tout annoté dans les détails avec ce qu'il me reste de temps. Voilà ce qu'il m'est arrivé.
Chapitre 1
D+58 Base de temps d'opération du Caporal Jones
Les Banshees décrivaient de large cercles autour de la position du Caporal Jones, tel des vautours attendant le signe qu'un animal s'était effondré et leur offrait enfin ses chairs. Aux premières lueurs du jour il était sorti de la grotte dans laquelle il s'était caché et avait voulu inspecter les environs mais il avait été surpris par les véhicules de reconnaissance. Il s'était alors caché sous le cadavre d'un Elite éventré par un tir de Scorpion puis il était resté allongé là à sentir le sang extraterrestre imprégner son treillis et les effluves des organes répandus au soleil lui attaquer le nez. Enfin quand les hurlements des appareils volants s'étaient éloignés et que seul le vol des mouches à cadavre se fit entendre il repoussa la carcasse et se releva. Cela faisait presque quatorze heures qu'il se terrait entre les deux collines que son groupe avait tenté de traverser et il était épuisé. Il attrapa son fusil de sniper et couru jusqu'à une position à couvert. Puis discrètement Snaky se faufila parmi les corps de ses frères et sœurs d'armes et reprit son travail morbide, pendant la majeure partie de la journée, il retourna chaque silhouette et préleva tout ce qui importait à commencer par les plaques d'identification. Certaines appartenaient à des pilotes, à des ingénieurs, à des marines mais la plupart à des ODST. Lorsqu'il voyait le cadavre d'un Covenant, il s'assurait que celui-ci reste à sa place. Tout sur ce fichu anneau semblait commencer et s'arrêter comme si un être supérieur se trouvait aux commandes d'interrupteurs. La pluie tombait et s'interrompait en un instant et même l'aube et le crépuscule ne mettait que cinq secondes à se laisser la place. Il fit noir subitement. Il avait amasser un joli butin quand un râle de douleur se fit entendre à quelques mètres de sa position, il épaula le fusil à pompe qu'il avait récupéré sur le corps d'un camarade TCAO et avança doucement, les gémissements venait d'un Warthog retourné d'où dépassait les jambes d'un pilote. Il s'accroupit et observa le corps du membre de la Navy, sa main se leva de quelques centimètres puis retomba.
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Il s'empara d'une longue tige de métal et la bloqua entre le Hog et le rocher contre lequel il était embouti. Il pesa de tout son poids et le véhicule léger commença à chanceler, au sommet de son effort il entendit un grognement de soulagement et alors qu'il se retournait pour contempler le visage de celui dont-il avait sauvé la vie, il pris conscience avec horreur que la personne qu'il venait de sauver n'était pas celle qu'il attendait. Un Elite dont une jambe avait été sectionnée durant l'accident se dressait face à lui en se tenant à moitié au rocher, du sang violet et noir coulait de son œil et de sa cuisse, le guerrier poussa un cri rauque et se jeta sur le TCAO. Jones était trop loin de son fusil lorsque le Covenant enroula ses doigts autour de son cou et commença à serrer. Le marines attrapa tant bien que mal son couteau de combat mais sa vue commençait à se brouiller. Après tous ses efforts il allait mourir ici et de cette façon... Il pensa au visage d'Anna, à ses yeux bleus et à ses cheveux blonds...
-Dé... solé... petite... sœur...
Une forme blanchâtre et jaune percuta le guerrier Elite suffisamment fort pour lui faire lâcher prise. Le nouveau venu se déplaçait à l'aide de tentacules qu'il entoura autour du cou du Covenant. L'un d'eux se dressa et une minuscule lame brilla à la faible lumière de la lune Basis. Lorsqu'il se plongea dans la gorge du guerrier, ce-dernier poussa un cri étranglé dans son propre sang, il secoua, pris de spasmes et finalement se figea. Jones se leva, abasourdi par la scène mais suffisamment lucide pour récupérer son fusil à pompe. Il mit en joue le corps de l'Elite et marcha lentement jusqu'à son paquetage. Il épaula son sac à dos et passa la sangle de son fusil de sniper autour de lui. Il mis le contact du Warthog en marche et fut satisfait lorsque le moteur se mit à ronfler, il jeta un sac de munitions à l'arrière et s'apprêtait à monter lorsque un mouvement attira son attention. Il se retourna lentement, gardant son arme braqué vers le corps. Le guerrier remuait, ses articulations et ses os craquant au rythme de ses tentatives pour mouvoir les différentes parties de son anatomie. Soudain la tête du guerrier pivota et le regard de ses yeux morts se figea dans ceux de Jones, ses mandibules s'écartèrent jusqu'à la rupture et des tentacules en sortirent. Tout le corps du guerrier se convulsa jusqu'à faire face au Caporal. Puis un des bras se leva et s'abattit dans la terre avant de refermer ses griffes, le corps tira et avança d'un mètre vers Jones. Puis se fut l'autre et un mètre de moins le séparait de cette abomination. La créature rugit, un rugissement comme Snaky n'en avait jamais entendu, comme si des milliers d'âmes agonisantes avait crié leur faim, comme le cri rauque d'un félin mourant. Le monstre se rapprochait et la tête de l'Elite fut projetée en arrière alors que de nouveaux tentacules faisaient leur apparition, déchirant les chairs au niveau du cou. S'en fut assez pour Jones, il épaula son fusil et actionna la pompe mobile, au moment où il pressa la détente, la balle chemisée se déchira en sortant du canon et les projectiles firent voler en éclat le buste du guerrier-monstre. Au même instant des dizaines de cris s'élevèrent des alentours, il n'en fallut pas plus à Jones pour sauter dans le Hog et appuyer sur les gaz au maximum.
C'est comme ça que je me suis retrouvé à cavaler dans la forêt et la montagne alors que ces monstres me traquaient. J'en suis venu à regretter les Covenants, au moins ils étaient... vivants.
Chapitre 2
D+64 Base de temps d'opération du Caporal Jones
Le caporal "Snaky" Jones zigzaguait entre les arbres depuis presque une heure quand il ralentit enfin, il espérait avoir pris suffisamment de distance entre les monstres et lui. Il inspira et posa sa tête sur le volant. Ces dernières heures avaient été les pires de toute sa vie, en dix ans de carrière dont huit chez les Helljumper il avait vu des populations massacrées par les Covenants, des frères d'armes dévorés par des Jackals, des mondes vitrifiés... Mais ce qui lui arrivait maintenant surpassait tout cela. Il se mit à réfléchir à ce qui pouvait être arrivé à ses camarades. Il se retourna et fouilla ses sacs. Il avait récupéré -outre le fusil à pompe qu'il ne quittait plus- un MA5B et une dizaine de chargeurs, un M6D équipé d'un silencieux et de trois chargeurs, quatre grenades à fragmentation et deux à fumigène à couleurs variables, plusieurs rations prêtes à manger et trois bouteille d'eau. Il fouilla le reste de ses sacs et frappa du poing sur le siège, rien ne lui permettrait de contacter la base alpha. Il ouvrit son propre paquetage et fit l'inventaire de son équipement, une couverture de survie, une pelle pliable, des rations supplémentaires, une corde renforcée à l'acier, une gourde et une trousse de survie. Il allait remettre le contact quand il remarqua que les oiseaux avaient arrêté leurs cris. Il ne connaissait pas les différentes espèces qui peuplaient Halo, mais il savait une chose, n'importe où dans l'espace, lorsque des animaux s'arrêtaient de mener leur vie et commençaient à devenir silencieux c'est qu'ils n'allaient pas tarder à fuir. Mais fuir quoi ? Il se redressa et vit des silhouettes déambuler entre les végétations. Les formes se dandinaient et des membres qui n'auraient pas du exister se dressaient dans le clair de lune. Il voulut mettre le contact, mais il vit que d'autres formes se trouvaient tout autour de lui. Merde! ces enfoirés l'avaient encerclé. Il sauta hors du Warthog et resta le plus près possible du sol. Il repéra un arbre qui ressemblait vaguement à un sequoia et entreprit de l'escalader. Il arriva aux trois quarts de l'arbre quand les créatures atteignirent le véhicule léger. Les monstres reniflèrent et inspectèrent le Hog. Jones retint sa respiration. Puis le même cri que la créature avait poussé retentit dans la forêt mais cette fois ci multiplié par cent. Les monstres dressèrent tous ce que l'on aurait pu croire être leur tête et ils s'éloignèrent du véhicule. C'était comme si le Caporal assistait à une parade funèbre. Différentes sortes de ces choses déambulaient. Les petites comme celle qui avaient attaqué l'Elite, des grandes qui justement avaient dû être ces guerriers Covenants avant leur transformation, des grosses boursouflées, et certaines d'entre elles semblaient même traîner des corps trop déformés ou mutilés pour servir d'hôte aux petits enfoirés. Puis il remarqua une autre forme, celle-ci portait le treillis d'un Marines. Il eut un haut le cœur en voyant un frère d'arme transformé ainsi. Son paquetage traînait derrière lui, sa tête pendait mollement avec son casque accroché...
C'était ça! Son casque! Si il était toujours en état de marche il pourrait contacter quelqu'un et peut-être rejoindre les autres. Il dégaina son pistolet muni d'un silencieux et mis en joue le monstre. Il tentait de suivre le mouvement de la créature et d'anticiper les suivants mais il faisait trop noir et il était trop loin. De plus ne possédant ni son casque, ni un monocle tactique et encore moins une lunette de visée il ne pouvait affiner sa mire. Il rengaina et pris la corde dans son sac. Il fit rapidement un nœud coulant et laissa tomber la boucle. Heureusement le monstre était le dernier de la formation. Cependant il ne devait pas rater son coup car il n'aurait pas le temps de refaire un essai. Il balança la corde et la boucle passa autour du "cou" de sa cible à la première tentative. Il tira fermement et commença à se laisser glisser le long de l'arbre faisant contre poids pour remonter sa prise qui gigotait férocement. Lorsque celle-ci arriva à son niveau il prit conscience de toute l'horreur que représentait cette vision. La tête du soldat ne suivait même plus un axe précis avec le reste de sont corps mais ses yeux vitreux tentait toujours d'accrocher le regard de Jones avec une émotion qu'il ne parvenait pas à interpréter, de la colère ? De l'envie ? De la faim ? De la peur ? De la tristesse ? Sa peau était nécrosée et les muscles et la chaire étaient visibles par endroits. Il se stabilisa, luttant contre les mouvements violents de la créature qui souhaitait sûrement l'écorcher vif. Il dégaina son pistolet et visa le monstre, mais même à cette distance le problème était toujours présent si il ratait son tir ou si la créature bougeait au mauvais moment il pourrait détruire le casque. Il remarqua alors quelque chose qui grouillait dans le torse de l'ancien Marines, des tentacules dépassaient du treillis. Il inspira profondément et ouvrit le feu à plusieurs reprise dans le torse de sa cible. Des lambeaux de peau, de chair et de la matière visqueuse qui composait la chose qui avait du prendre possession du soldat volèrent en tout sens comme un feu d'artifice. Le corps s'arrêta net de bouger comme si on avait couper les fils d'une marionnette. Il laissa redescendre lentement le corps et descendit lui même en rappel de l'arbre. Il leva son pistolet et prêta attention à tout élément qui aurait pu trahir la présence d'un ennemi. Jones s'accroupit près du cadavre et prit un instant pour lui rendre hommage. Il décrocha son casque et eu la nausée quand il vit que des cheveux et du cuir chevelu collaient au fond du casque. Il sortit un chiffon de son treillis et entreprit de nettoyer le fond du casque puis il le posa à côté de lui. Un nom était marqué sur le casque : KRUGER.
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Il commença à fouiller les poches du soldat, il récupéra quelques chargeurs de M6D et de MA5B, deux barres énergétiques et du tabac à chiquer. Il disposa les mains de Krüger en croix sur sa poitrine et pris ses plaques d'identification qu'il rangea dans sa poche. Il s'éloigna du cadavre et monta dans le Warthog. Il démarra et s'arrêta juste à côté du soldat. Si une de ces choses avait déjà pris possession de son corps peut-être qu'une autre pourrait retenter sa chance. Il ne pouvait le permettre. Il se dit que c'est ce que Krüger aurait voulu, en tout cas c'est ce que lui aurait voulu. Il grimpa sur la zone arrière où se trouvait la mitrailleuse et pris un bidon d'essence accroché à l'arrière du Hog, il en versa une bonne quantité sur le corps et gratta une allumette sur la carrosserie du véhicule. Le corps s'embrasa alors qu'il redémarrait et s'éloignait de cet endroit.
J'ai vu une quantité d'horreurs impressionnante durant ma carrière, des humains tailladés par les épées énergétiques des guerriers Élites, des Jackals dévorant les cadavres de nos troupes, des brûlures aux plasma et même des membres amputés par les tirs de ces armes... Mais ce que j'ai vu cette nuit-là, rien dans l'univers n'aurait pu m'y préparer. J'ai fini par grimper au sommet d'un autre arbre quelques kilomètres plus loin parce que j'avais trop la trouille de dormir dans le Warthog. Je me suis saucissonné au tronc pour ne pas tomber si je venais à trouver le sommeil. Et sincèrement je ne pensais pas réussir à le trouver,je devais être épuisé. Mais quand je me suis réveillé j'aurais préféré ne pas dormir. Je n'ai jamais fait des cauchemars aussi terribles, et le pire c'est que quand je me suis éveillé je croyais toujours m'y trouver...
Chapitre 3
D+70 Base de temps d'opération du Caporal Jones
Le Caporal "Snaky" Jones se trouvait chez lui, sur Terre, et bien que cet état de fait lui paru étrange, il s'en réjouit. Il se trouvait face au petit cottage de sa sœur près de New Lancaster. Il avait son uniforme de cérémonie, propre et repassé. Tout sentait bon, une délicate odeur de poisson émanait de la maison au bout du sentier. Il passa le petit portail et avança sur l'allée. Jones entra dans la maison et vit sa sœur aux fourneaux, elle lui fit signe de s'asseoir sans se détourner de sa cuisine. Il posa sa casquette sur la table et observa les photos sur la cheminée. Sa sœur souriait sur une ancienne photographie aux côtés de son neveu et de sa nièce. Sur une autre photo elle était aux bras d'un beau jeune homme, elle dans sa robe de mariée et lui dans son uniforme de cérémonie de TCAO. Il s'agissait de Brian Mac Connolly son meilleur ami depuis toujours. Ils avaient intégré l'armée en même temps et s'étaient porté volontaires ensemble pour rejoindre les Helljumpers. Brian était mort deux ans plus tard lors d'un largage de VEBH durant la bataille de Miridem, en 2544. Jones s'était alors effondré littéralement, il se sentait responsable à en crever. Il avait toujours été un exemple pour Brian et en intégrant l'armée il avait toujours pensé que son beau frère l'avait imité. Puis lorsqu'il avait rejoint les TCAO Brian s'était empressé de faire de même. Depuis à chacune de ses permissions Snaky rendait visite à sa sœur, son neveu et sa nièce. Il leur envoyait également l'intégralité de sa solde. Il estimait que, ayant privé sa sœur d'une vie de famille, lui-même devrait en être privé également. Il entendit les pas de deux enfants qui dévalaient les marches de l'escalier, suivi de cris de joie:
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Deux enfants de six et huit ans apparurent dans la pièce, le garçon, l'ainé sauta dans les bras de Jones. Ils avaient tout deux des cheveux blond vénitien et les yeux d'un bleu arctique.
-Tu nous as ramené des cadeaux, demanda Tom en affichant un large sourire.
-Oh oui et des choses qui viennent de l'espace, surenchérit Luann avec un air de fausse timidité.
-Ah ça, c'est probable mais il faut deviner dans quel main, dit Jones avec un sourire.
Il tendit ses bras en avant, poing fermés. Tom désigna la gauche. Son oncle ouvrit la main, mais elle était vide, le petit garçon fit la mou. Luann joignit ses mains devant sa bouche et en tendit une vers celle qui restait. Jones renouvela son geste, toujours vide.
Les deux bambins restèrent perplexes, mais le soldat sortit deux paquets de sous la table. Il tendit le premier vers sa nièce, c'était un petit paquet rose avec un joli nœud rouge. Et le second vers son neveu, là il s'agissait un emballage vert olive avec un nœud jaune citron. Tom arracha le papier et s'exclama d'un "Wahou" authentique alors que sa sœur déballait le présent avec un soin extrême. Le garçon brandit la statuette articulé d'un soldat dans une armure de la même couleur que le papier cadeau.
-C'est le Major ! Trop cool, merci tonton.
Anna apparut avec un air excédée, elle avait toujours détesté ce qui avait trait à la guerre. Jones haussa les épaules en souriant.
-Et toi, qu'est ce que tu as eu Luann ? demanda sa mère avec un sourire. Oh, ce que c'est joli.
La petite fille dressait un module holographique, avec en son centre un fragment de météorite qui reflétait les lumières et projetaient des formes scintillantes dans les airs. Les deux enfants embrassèrent leur oncle bien fort et se mirent à table. Après que les prières aient été dites, chacun se mit à manger. Jones ne se souvenait pas d'avoir été aussi heureux depuis très longtemps, et rien n'aurait pu mettre un terme à son bonheur, pas même les animaux qui hurlaient à la lune, ni la pluie qui s'était mise à tomber soudainement dans la maison ainsi que dans son assiette. Il sentit une vague de chaleur, probablement dut aux flammes qui commençaient à lécher les murs.
-Mange correctement, dit Anna à son fils. Mais non pas comme ça, utilise tes mains, pas tes couverts.
Jones ne comprenait pas quels reproches sa sœur avait à faire sur la façon de manger de son neveu. De plus manger du poisson avec les mains était quelque chose de particulièrement salissant. Mais il se rendit compte que le poisson n'était plus là, remplacé par une viande noirâtre et sanguinolente, qui semblait entourée d'un tissu bariolé ressemblant vaguement à du treillis. Il se leva subitement prenant soudain conscience de l'horreur de la scène. Dans son geste il fit tomber sa chaise.
-Voyons grand frère, qu'est-ce qui t'arrive tu effraies les enfants, dit Anna en affichant un rictus macabre, sa peau était marbrée, et une plaie béante était visible au niveau de sa joue gauche.
Le caporal jeta un coup d'œil à son neveu et sa nièce qui ne semblaient nullement effrayés et qui continuaient à déchiqueter leurs morceaux de viandes comme des coyotes affamés. Ils semblaient fatigués, avaient les yeux cernés et le teint livide. Et leur peau à la commissure de leurs lèvres semblait desséchée, laissant leurs dents et leurs gencives à vif.
-Caporal!
L'appel le fit sursauter, il se tourna vers l'origine de la voix et reconnu la personne aux cheveux bruns qui n'était pas assise à table quelques instants auparavant.
-Commandant Silva? parvint à dire Jones maladroitement.
-Asseyez-vous caporal, c'est un ordre.
-Vous ne devriez pas être là... Et regardez-vous. REGARDEZ-VOUS TOUS!
Il avait l'impression de se retrouver face aux personnes qu'il aimait et admirait mais que l'on aurait enterrées et sortit de terre deux semaines plus tard. Il recula sous le choc, jusqu'à percuter quelque chose. Il se retourna violemment et fit face à une femme, grande et belle, enfin qui avait dut être belle avant d'être transformée comme les autres. Ses yeux étaient exorbités, ses lèvres et ses joues déchiquetées, laissant paraître les muscles et les molaires.
-Bah alors Jonesy, tu ne me reconnais pas ? dit la femme en affichant ce qui aurait put être un sourire magnifique, si les muscles de sa mâchoire n'avaient pas craqué dans un bruit de sussions écœurant.
-Trish ? bégaya-t-il.
-Ah, quand même, dit-elle en s'approchant de lui, l'étouffant presque de son odeur musquée de viande froide. Je ne te plaît plus, demanda-t-elle en plaçant sa main sur son épaule. Tu te rappels quand on l'a fait dans le carré des officiers avec le commandant juste à côté? On s'était bien amusé. Surtout que tu t'étais promis de ne plus connaitre le bonheur depuis que tu as fait tuer ton beau-frère. Tu ne culpabilises pas, à mort ?
Elle lui sourit et sa mâchoire fini de se décrocher dans un bruit qui failli le faire vomir. Il se tourna vers Anna.
-Je suis désolé sœurette, parvint-il à dire.
-Tu peux l'être. Ses mots lui firent l'effet d'un coup de poignard dans le cœur. Pourquoi tu n'es pas mort à sa place. Il serait toujours là, pour s'occuper d'eux, dit-elle en désignant ses enfants qui se disputaient maintenant un morceau de viande sur lequel se trouvait toujours la montre d'un Marines.
-Je sais tout ça Anna, tu crois que je voulais ça? Tu crois que je voulais sa mort ? Que je n'ai pas songé maintes fois à mettre un terme à ma vie en espérant que lui revienne ?
Sa sœur se leva, s'approchant de lui et le saisit par le col.
-Tu ne comprends donc rien ? Justement, je veux que tu vives, je veux que tu assumes chaque jour ta culpabilité, tu n'as pas le droit d'échapper à tout ça juste en pressant la détente de ton arme. Vis et assumes, et quand sera venu le moment, tu en rendras compte devant Dieu.
Elle s'était mise à le secouer. Sa bouche s'ouvrit et des tentacules en sortirent. Jones se mit à hurler mais les monstres l'entourèrent et le submergèrent. Il eu un sentiment de chute et les créatures disparurent, laissant à la place une vue sur une vaste forêt.
Un cauchemar, un horrible cauchemar. Mais là où en général le réveil était bienvenue, ici Jones avait l'impression de ne pas être sorti de son mauvais rêve. Il pendait mollement au tronc de l'arbre, retenu uniquement pas la corde. Il avait du glisser de la branche en s'agitant dans son sommeil. Une chose tomba brusquement sur le bois devant lui, elles possédaient de grosses griffes qui lui permettaient de rester accrochée. L'animal ressemblait vaguement à un Lémurien, enfin, y aurait ressemblé si ses poils ne tombaient pas par poignées au rythme de sa respiration, de la bave dégoulinait de sa gueule d'où sortait des crocs jaunâtres long comme des couteaux de combat. Tout ce qui aurait pu permettre à cette bête de tuer semblait exacerber, au-delà des limites qui auraient semblées normales, des flagelles jaunes aux embouts rougeâtres dépassaient du dos du mammifère. La créature poussa un cri aigu et bondit sur Jones qui eut juste le temps d'attraper son arme accroché au harnais. Il tira trois balles de son M6D à bout portant, des lambeaux de chairs volèrent en tout sens mais la bête résista aux impacts, il brandit son avant bras gauche devant lui pour bloquer la gorge de son assaillant qui tentait de lui dévorer la tête. Le monstre planta les griffes de son membre droit dans l'arbre alors que les gauches griffaient l'air tentant de taillader l'humain. Ses pattes arrières balayaient dans le vide pour s'accrocher à quelque chose quand elles agrippèrent le plastron en céramique de Jones. La gueule de la bête se rapprochait de plus en plus alors que le caporal perdait en force. Il sentait l'odeur nauséabonde provenant du fond de sa gorge, et pouvait même voir des restes de chairs et de viscères entre ses crocs. Une vague de chaleur l'inonda et une lumière verte l'éblouit. Le corps carbonisé de ce qu'avait été l'animal tomba au sol en contrebas dans un bruit sourd. Jones n'avait plus d'énergie mais il parvint néanmoins à regarder dans la direction d'où était venu le tir. Mais si il ne restait plus une once de force dans ses muscles il réussit tout de même à pointer son arme vers la silhouette massive qui portait une armure noire.
Un Covenant, il avait fallu que je sois sauvé par un putain de Covenant. Mais pourquoi il m'avait sauvé? Nos races se faisaient la guerre depuis plus de trente ans. Il suffisait d'une espèce de zombie mutant extraterrestre pour que l'on se retrouve tous alliés ? Pendant cinq longues minutes on s'est fixé en se braquant comme deux voyous qui ne voulaient pas perdre au jeu du regard. Puis comme d'un commun accord on a baissé nos armes.
Chapitre 4
D+71 Base de temps d'opération du Caporal Jones
Jones regardait le Sangheili droit dans les yeux, il savait qu'il ne gagnerait pas ce duel si le Covenant disposait toujours de son bouclier. Et même si celui-ci était désactivé, il devrait obligatoirement le toucher à la tête, alors que le Covenant n'avait qu'à libérer le tir chargé du pistolet à plasma pour le carboniser. En outre l'Elite était libre d'esquiver dans la direction qu'il voulait alors que Jones était ficelé comme un jambon. Ils baissèrent leurs armes à l'unisson et le Marines dégaina son couteau de combat, il ne souhaitait pas couper le câble car il était doublé d'un tissage d'acier, mais juste se faire une prise dans le bois pour s'extraire de la corde. Il réussit tant bien que mal et descendit de l'arbre. Le Sangheili ne le lâchait pas des yeux et impossible de savoir à quoi il pensait, il semblait l'analyser, mais comme quoi ? Un ennemi, une proie, un chaton ou un enfant coincé dans un arbre dont il n'aurait su redescendre ?
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L'Elite émit un genre de grognement, mais ne bougea pas.
-Tu comprends ce que je dis au moins, ducon ?
-Idluohs evah teluoy eyd, nimrev.
-Ok donc tu comprends rien, ça va pas nous aider. Je m'appel Jones, dit-il en se tapant la poitrine. Jones. Jones!
-Jos, parvint-à articuler le Covenant.
-Pas Jos, Jones.
-Jos.
-Oh, laisse tomber, et toi comment tu t'appelle ? Toi, dit-il en désignant le guerrier. Toi, nom être quoi ?
-Ymeman si Zaka 'Sraomai.
Jones pencha la tête sur le côté, perplexe. L'Elite dressa la sienne.
-Zaka, dit le Sangheili d'une voix grave.
-Bah voilà, là c'est mieux, Zaka. Écoute, je ne sais pas si tu me comprends mais on est tous les deux dans la même galère là, on est séparés de nos camarades et entourés d'une bande de monstres répu...
Il allait terminer sa phrase lorsque Zaka dégaina son épée énergétique et frappa d'estoc dans sa direction, il roula en avant pour éviter le coup. Il se releva en braquant son arme sur l'Elite mais il stoppa son geste quand il vit que son épée avait empalé un Sangheili infecté. Le monstre gigotait et gargouillait, tentant toujours de tuer Zaka. Ce-dernier fit apparaître une lame énergétique de son gantelet et le plongea dans le poitrail de l'ancien Sangheili. Il éloigna ensuite ses deux armes écartelant son adversaire. Jones abaissa son arme, leurs races avaient beau être ennemies et se faire la guerre depuis des années, l'expression sur leurs visages lorsqu'ils devaient abattre un frère d'arme était la même. Zaka fixait son camarade, les épaules voûtés et la tête légèrement penchée. Jones l'entendait murmurer, était-ce l'équivalent des prières humaines ?
-Evael siht' 'delrow. Ew'lliw teem niaga nehw' eht emitfo eht taerg' inruoj 'lliw ebemoc. Eybdoog rehtorb'.
L'Elite dressa son arme devant lui et l'abattit en un arc de cercle qui déchiqueta le cadavre.
Jones sentit le mélange des effluves des chairs en décomposition et de celles carbonisées. Il ravala un haut le cœur et s'approcha de Zaka, il ne sut si c'est qu'il l'avait surpris ou si l'Elite avait décidé de finir le travail, mais il se retrouva soulevé à cinquante centimètres du sol, étranglé par la main gauche du Sangheili qui levait sa main droite, prêt à frapper de son épée.
-Eh bah vas y, , tu crois que j'ai encore quelque chose à perdre ? parvint-à dire Jones d'une voix brisée. Je suis paumé ici entouré de monstres mort-vivants et la seule compagnie que j'ai, c'est toi et ta tronche de poulpe à qui j'en dois une pour m'avoir sauvé la peau. Vas-y, si tu veux. VAS-Y!
Zaka le regarda droit dans les yeux et écarta les doigts, Jones tomba au sol, haletant et toussant. L'Elite se détourna et commença à marcher dans la forêt.
-Hey, hey attend moi. Le caporal se leva, pris son paquetage rapidement et sauta dans le Warthog, il mit les gaz, démarra et dérapa devant Zaka. Allez, monte, dit-il en tapotant le siège passager. Le Sangheili le regardait, perplexe, il leva la tête un instant.
-Yhw oduoy pelhem ?
-Écoute, je ne comprend rien à ce que tu dis, ni à ce qui se passe sur cet anneau, mais ce que je sais c'est qu'on est tous les deux isolés de notre groupe et que tant qu'on est seuls, on doit s'entre aider. On aura toujours le temps de recommencer à s'étriper quand on aura géré cette menace. Tu en dis quoi ?
Jones ne savait pas si il l'avait compris, mais Zaka soupira et monta dans le véhicule. Il remua, mal à l'aise dans le siège qui n'était pas adapté à sa carrure. Jones accéléra et fila entre les arbres.
-Tu fais parti des forces spéciales, demanda-t-il. Je dis ça, à cause de la couleur de ton armure. Tu vois on est en noir tout les deux, dit-il en désignant successivement son équipement et celui de l'Elite. Noir, tu comprends ? Moi aussi, d'une certaine façon, je suis des forces spéciales. Oh et puis je ne sais même pas pourquoi je te parle, tu comprends que dalle à ce que je raconte.
Un silence gêné s'abattit. Jones sortit une barre chocolatée d'une de ses poches ventrales, il déchira le papier avec ses dents et croqua dans la confiserie. Zaka lui jetait des regards par moment puis reportait son attention sur le paysage.
-Tu veux goûter, demanda Jones en tendant la barre de chocolat à son passager. Zaka regarda la sucrerie et en détacha un morceau qu'il jeta dans sa "bouche".
-'Gnitsugsid, dit-il en crachant hors du véhicule. Il sortit à son tour un tube violet d'une des sacoches de son armure et tira sur une extrémité qui devint un genre de paille. Il aspira à la paille et remua ses mandibules comme si il dégustait le contenu. Il tendit le tube à Jones qui s'empressa de le prendre et d'en aspirer une grosse dose. Il grimaça d'abord, puis tenta de garder la bouche fermée avant de cracher sur le bas côté. Zaka émit un genre de "hum" amusé. Jones s'arrêta brusquement et Zaka eut tout juste le temps de se plaquer au tableau de bord. Le Helljumper se leva et alla fouiller dans un de ses sacs.
-Yhw odew pos' niaga, demanda l'Elite avec un air exaspéré.
-Attend, répondit Jones d'une voix étouffée alors qu'il fouillait dans ses affaires. Tada, s'exclama t-il en brandissant le casque de Krüger. Avec ça je vais peut être pouvoir contacter mes camarades. Il enfila le casque avec une grimace de dégoût. Au commandement de la Base Alpha, ici le Caporal Jones, quelqu'un me reçoit? À vous. Des parasites emplirent les écouteurs du casque. Commandant Silva, Wellsley ? Quelqu'un m'entend ? Un grésillement se fit entendre.
-Ici le Commandant Silva...
-Commandant, vous me recevez ?
... À tous les membres de l'UNSC, on y est les gars et les filles. N'ayant plus de nouvelles de Cortana ni du Master Chief, c'est notre cher Wellsley qui sera notre chauffeur à bord du Truth and Reconciliation. Que tout le monde se tienne prêt au départ, dites adieu à notre base de fortune si vous le souhaitez, car dans une heure nous serons en route vers le putain de vaisseau Covenant qui nous ramènera chez nous. Je ne sais pas vous, mais j'ai hâte de poser mes pieds sur un monde humain, de disposer d'une perm' et de boire une bonne bière. N'est ce pas Helljumpers ?
-Ahou, ahou, ahou, répondirent en chœur les ODST qui disposaient d'un système com.
-Commandant, COMMANDANT! Répondez, ici le Caporal Jones. Répondez je vous en prie. Seul des parasites lui firent écho. Ok, il faut que l'on soit là bas avant une heure.
Il mit pied au plancher et de la terre et des cailloux furent projetés de sous les pneus. Il slalomait entre les arbres, ne décélérant que lorsque cela était vraiment nécessaire. Zaka se tenait au cadre du Hog' ne comprenant pas ce qui se passait, ni que l'humain à ses côtés le menait tout droit vers des membres de l'UNSC sur le départ, qui haïssaient les Elites et qui s'apprêtaient à prendre un vaisseau Covenant de force pour retourner sur leur planète.
Après plus de trois quarts d'heure, Jones s'exclama:
-La butte, je vois la butte, on va y arriver, ça va le faire. Ils ne vont pas partir sans nous putain de merde. Il enclencha la com' de son casque d'un clignement de l'œil. Base alpha, ici le Caporal Jones, j'arrive par l'Ouest avec un prisonnier. Ne tirez pas, je répète, ne tirez pas. Nous somme à bord d'un Warthog. Si vous me recevez, répondez, à vous. Base alpha, est-ce que vous me recevez ? À vous. Eh merde!
Il dérapa entre deux arbres qui ressemblaient vaguement à des sapins et aborda une montée, il vira sur la gauche et rejoignit un sentier, celui qui menait à la base. Il effectua des virages serrés et entendit le bruit caractéristique des moteurs d'un Pélican. Il tourna une dernière fois sur la droite et passa entre deux Shades abandonnés. Le Pélican était encore dans les airs mais commençait lentement à accélérer.
-Attendez, cria Jones, ooh, on est là! Et merde. Il sauta à l'arrière et actionna la mitrailleuse, il pressa la détente mais au lieu du tacatacataca habituel signifiant que les balles quittaient le triple-tube, il entendit juste le clac qui était synonyme de l'absence de munitions. Il bondit du Hog et sauta dans le siège du Shade, pressant les commandes. Des traits blanc-bleus fusèrent vers la silhouette du Pélican qui se trouvait déjà trop loin.
-Et merde ! Merde, merde, merde ! S'époumona-t-il en descendant de la tourelle fixe. Putain de merde, à trente seconde près, trente putain de secondes et je me retrouve coincé sur ce caillou ! Il retira le casque de Krüger et le jeta contre le Warthog. Bon réfléchis, réfléchis vite. Je dois trouver un moyen de les rattraper. Zaka ! Zaka ?
Il chercha l'Elite des yeux, mais il n'était plus dans le véhicule, il ramassa le casque, l'enfila, rejoignit le plateau de la base et vit Zaka entrer dans un bâtiment, il le suivit au pas de course.
-Zaka, attend.
L'Elite s'était arrêté près d'une grande grille de métal.
-Revo ereh, namuh.
Jones s'approchait de lui quand il se rappela au dessus de quelle grille se trouvait Zaka, il accéléra.
-Zaka, bouge!
Le Sangheili se tourna vers lui, ne comprenant pas sa mise en garde, mais Jones avait parcouru le chemin restant et il percuta le guerrier de plein fouet. Au même moment un tentacule au bout duquel se trouvait un morceau d'os brisé en forme de hameçon traversa la grille et fendit l'air là où se trouvait Zaka et Jones une fraction de seconde plutôt. Ils tombèrent en roulé-boulé quand une multitude de cri retentit dans le conduit.
-Pas cette fois, enfoirés.
Il dégoupilla une grenade et la lança dans le conduit. Une explosion suivie d'un souffle de chaleur, de sable et de chairs diverses traversa les trous de la grille comme un brumisateur. Une nouvelle série de cris rageurs se fit entendre. Des mains, des griffes et des tentacules sortaient des ténèbres et le métal de la grille commençait à grincer.
-Ew 'sum evael, won!
Ils se levèrent et passèrent au dessus du conduit, les monstres en dessous tentèrent de les attraper mais sans succès. Ils étaient au bout du couloir quand ils entendirent le grincement caractéristique d'une barre de métal se brisant. Ils se figèrent. Zaka regarda Jones.
-Wog! Ievah otpos' meht. Yeht 'sum ton lios eht ylloh 'gnir. Nioj 'kcab ruoy 'dneirf, dit-il en désignant le véhicule humain.
-Tu sais que là je ne sais pas si tu veux que je me barre en te lâchant ici ou si je dois venir te chercher ? dit Jones en se mettant à courir vers le Warthog.
Zaka se tourna vers le couloir, il dégaina son épée énergétique et enclencha deux grenades à plasma qu'il lança droit en face de lui. Deux boules de feu blanc-bleu embrasèrent les murs et les créatures qui sortaient du conduit. Il se mit en marche face à la horde de mort-vivants et leva son épée devant lui. Il attrapa son pistolet à plasma de la main gauche et accéléra le pas en direction de ses assaillants, il se mit en transe de combat, une technique que son maître d'armes lui avait apprise alors qu'il était très jeune. Cette technique plaçait le guerrier dans une condition de combat où chaque mouvement, chaque geste, avait pour but de neutraliser un assaillant temporairement ou définitivement. C'était une technique particulièrement efficace contre une grande quantité d'ennemis, mais elle était extrêmement éprouvante pour le corps et l'esprit. Il avait atteint sa vitesse de pointe quand il trancha en deux un humain-infecté d'un coup droit. Ennemi éliminé, pensa-t-il. Heureusement le couloir n'était pas très large et les monstres ne pouvaient venir que par deux. Il lâcha un tir chargé dans l'organisme combattant suivant -un Elite- qui le carbonisa au dessus de la taille puis pivota d'un tour complet sur la droite, esquivant ainsi la frappe d'un humain massif, avant de le taillader dans le dos d'un revers, éliminé, il fit un tour dans l'autre sens, évitant un tir de fusil à pompe et frappa de bas en haut, coupant le marines en deux, éliminé, ainsi que son arme. Il croisa ses bras, se pencha en avant pour ne pas recevoir les attaques des deux organismes qui lui arrivaient dessus, et frappa en écartant ses mains, coupant totalement le Sangheili de droite au niveau de la taille et entamant l'humain à gauche au même niveau, éliminé et neutralisé, le buste de l'ennemi sur sa gauche finit de se détacher du reste du corps dans un bruit obscène. Il envoya son pied dans le thorax du suivant, neutralisé, puis frappa d'un revers un ancien frère, éliminé. Il plongea son épée dans la "tête" de la créature qui était la plus à sa droite et lâcha son pistolet, il déclencha la lame de son gantelet et frappa d'estoc dans le visage de celui à qui il avait asséné le coup de botte. Il planta ses pieds fermement dans le sol et stoppa la vague un instant. Juste assez longtemps pour trouver une manière d'éliminer plusieurs ennemis simultanément. Il remarqua une grenade sur le soldat humain. Il les connaissait suffisamment bien pour avoir survécu à bon nombre de leurs explosions par le passé. Il tira sur l'anneau métallique et compta jusqu'à trois. Puis du fond de sa gorge émergea un cri rauque, guttural et il repoussa la masse ennemi d'un mètre. Il sauta en arrière, basculant son corps de quatre-vingt dix degrés et il poussa fort sur ses jambes, prenant appuie sur les deux monstres face à lui. Il recula d'un coup et fit une roulade arrière quand il rencontra le sol, plongeant ses armes dans le métal pour freiner sa glissade. Pendant ce temps la grenade humaine avait explosé et déclenché tous les explosifs qui se trouvaient aux alentours. Une boule de feu orange engloba le groupe, puis deux, puis trois, et des explosions blanches et bleues suivirent, toutes les grenades que possédaient les anciens Covenants ou humains se déclenchaient. Il pivota et couru dans l'autre direction, il n'avait pas anticipé une si grosse réaction en chaîne, et il allait maintenant peut-être en subir les conséquences. Il sentait le souffle de chaleur dans son dos. Il plongea hors du couloir et roula dans le sable, il pivota et se redressa laissant la pointe de son épée plongée dans les grains de sables, créant de petites billes de verre bouillonnantes. De la fumée émanait de son armure brûlée par endroit et du sang dégoulinait de multiples entailles causées par les monstres. Sa respiration était saccadée, puis rythmée et rapide et enfin revint à un rythme normal. Il fixait le bout du couloir, de la fumée longeait le plafond pour sortir par toutes les ouvertures possibles. De la chair, de la peau et des os tapissaient les murs, et un amas de cadavres décomposés et carbonisés trônait au centre du couloir. Un cri retentit, puis plusieurs, ils semblaient résonner du fin fond du conduit. Zaka inspira, bloqua sa respiration et expira longuement. Il se remit en marche.
-Rof Sangheilios! hurla-t-il à l'adresse des organismes. Puis il entendit un bruit strident venant de derrière. Il se retourna et vit l'humain arriver au volant de son véhicule trainant derrière lui un Shade. Il dérapa, faisant glisser la tourelle fixe face à la horde. Il montra le Shade à Zaka et cria :
-Allez monte!
Le Sangheili grimpa dans le siège, fit pivoter le canon et pressa les commandes. Des traits d'énergie zébrèrent l'air et fauchèrent les premières créatures. Entre temps, Jones avait sauté à la tourelle qu'il avait rechargée pendant que Zaka occupait les monstres. Il appuya sur la détente et des balles sifflèrent avant de déchiqueter ce que le canon à plasma ne brûlait pas. Ils criblèrent le couloir de projectiles pendant une longue minute, puis lorsque plus un cri, ni un mouvement ne se fit percevoir ils interrompirent leur tir de barrage. Jones sauta du Hog et leva son fusil pour inspecter le couloir, Zaka le rejoint. Le Helljumper afficha un large sourire, une coutume pour le moins étrangère à l'Elite. Il désigna le Covenant et leva un doigt, puis lui même avant de lever deux doigts.
-Tu m'as sauvé les miches une fois, et j'ai sauvé les tiennes deux fois.
Zaka pencha la tête sur le côté et poussa Jones sur la droite et attrapa le bras droit de l'organisme combattant humain avec sa main gauche avant de le couper en deux d'un coup ascendant. Le cadavre tomba au sol dans un bruit sourd. Jones se releva, Zaka se désigna et leva deux de ses quatre doigts.
-Ouais, ouais, ok, ça fait deux part.. Il leva son bras et désigna l'épaule de l'Elite. Zaka, tu es blessé. Le Sangheili regarda son épaule droite et grogna de dégoût.
Il activa son épée et utilisa la pointe de la lame pour cautériser la plaie béante. Une odeur de chair brûlée se répandit dans l'air. Jones grimaça.
-Nous devons partir, et vite, nous aurons peut-être une chance de retrouver nos forces respectives.
Il détacha le Shade du Warthog et grimpa au siège du pilote avant de démarrer et d'accélérer. Zaka avait déjà pris place à bord et bougeait son épaule gauche comme si il ressentait une gêne quelconque.
-Il faut rattraper ce Pélican, ou on sera bloqués sur cet anneau.
Une voix grésilla de quelque part sous son siège :
-À tous...grzz...membres de l'UNSC...grzz...le Caporal Locklear...grzz...bloqués dans une ravine...grzz...au sud du...grzz...du Pillar of Autumn...grzz...secours immédiats. Je répète...grzz...requérons secours...grzz..
-Locklear ? C'est bien toi ? Ici Jones, tu me reçois ? Putain de casque de merde. Il a parlé du Pillar of Autumn, sûrement le site du crash, on fonce.
Zaka gémit, il tenait fermement son épaule et semblait transpirer, des gouttes de sueurs perlaient sur sa peau écailleuse.
-Tiens le choc, tu seras bientôt parmi les tiens, je sais que vos forces ont pris d'assaut le Pillar. Tu pourras trouver un gentil médecin Covenant qui te rafistolera.
Jones accélérait et freinait pour éviter la végétation et les rochers. Soudain l'herbe verte laissa la place à un sable couleur de rouille. Très loin se détachait la silhouette massive du croiseur de classe Halcyon, autant une baleine majestueuse dans les eaux profondes était condamnée lorsqu'elle s'échouait sur un rivage, autant le Pillar s'était condamné au moment même où il avait pénétré l'atmosphère de l'anneau. Jones passa à la vitesse maximum maintenant que plus aucun obstacle ne pouvait le ralentir. Alors qu'il approchait de l'épave, il aperçut un point au loin dans le ciel, il avançait à une vitesse extrême mais de la fumée laissait une traînée noire dans son sillage. Puis il entendit la plainte caractéristique d'un Banshee. Le véhicule arrivait trop vite, de plus il perdait de l'altitude, il percuta la coque du Pillar of Autumn.
-J'ai comme l'impression que ton camarade a eu un accident, Zaka.
L'Elite, qui possédait une bien meilleure vue, avait néanmoins pu voir la forme verte s'extraire du Banshee et bondir dans un trou du vaisseau humain juste avant l'impact, il murmura :
-Eht nomed...
Il ne put terminer sa phrase car ils virent une cohorte de monstres se dandiner en direction du vaisseau et Jones pila aussi sec. Il se dressa dans son siège pour les observer. Certaines des créatures avaient du les apercevoir car elles se mirent à marcher, ramper ou même courir dans leur direction. Un grésillement se fit entendre et la voix de Locklear sortit du casque que Jones avait emprunté à Krüger. Il l'enfila et sembla chercher sa direction un instant avant d'écraser l'accélérateur et de virer à gauche, en direction de la série de canyons connectés aux alentours du Pillar. Il arriva en haut d'une crête rocheuse et dérapa, en bas il pouvait entendre les bruits d'armes automatiques. Il repéra une pente raide qui descendait dans le cratère et il en prit la direction. Il dut ralentir son allure car le sentier était trop étroit et que la moindre fausse manœuvre les aurait précipités vers une mort certaine. Zaka était maintenant plaqué contre le cadre droit du Warthog et respirait difficilement. Ils arrivèrent dans une succession de formations rocheuse, mais le bruit des tirs était plus fort, bien que moins nourri. Ils virent les formes d'organismes combattants se précipiter vers deux silhouettes qui tiraient sur les infectés. Il accéléra dans leur direction et en écrasa une bonne partie, les deux silhouettes étaient celles d'un Helljumper à la peau bronzé et aux yeux bleus et celles d'un officier de l'ONI aux cheveux roux plaqués en arrière par la sueur, l'ATH de Jones afficha Caporal Locklear et Lieutenant Haverson.
-Locklear, dépêchez-vous grimpez!
-Snaky ? dit Locklear incrédule.
-Grouille on a pas le temps!
Les deux hommes grimpèrent dans le véhicule, qui accéléra vivement, avant de remarquer qui occupait la place du passager.
-Whoa, putain de... cria Locklear en dressant son arme avant que Jones ne lève sa main pour l'arrêter.
-Ça va, ça va, il est avec moi, c'est un peu long à expliquer mais il est réglo, on s'en doit une mutuellement!
L'officier de l'ONI était resté là à regarder la scène sans rien dire, mais il finit néanmoins par prendre la parole :
-Caporal, vous savez que vous aller devoir répondre d'accusation de fraternisation avec l'ennemi ?
-Et si on disait plutôt que j'ai fait un prisonnier monsieur ?
-Ça n'est pas aussi sim...
Il ne put terminer sa phrase car au moment où Jones s'avançait sur la pente il percuta un organisme énorme et boursouflé qui explosa sur le coup, libérant une dizaine de petits salopards qui virevoltaient déjà en tout sens. Le Warthog fut soufflé en contrebas et les occupants projetés à terre. L'officier eu la jambe coincé sous le parechoc du véhicule.
-Lieutenant, s'écria Locklear, on va vous sortir de là.
Il passa son arme en bandoulière et agrippa le Warthog, soulevant de toute ses forces. Pendant ce temps Jones et le Lieutenant tirait sur les monstres qui gagnaient du terrain. Mais personne, pas même Haverson ne remarqua l'organisme parasitaire qui rampait lentement sur le Warthog et qui bondit sur le Lieutenant, il eut tout juste le temps de se protéger de ses mains alors que la créature brandissait un tentacule munit d'une minuscule lame. Un éclair blanc-bleu déchira l'organisme et l'Elite apparut dans le champ de vision d'Haverson. Le Sangheili avait tailladé le petit enfoiré avec son épée et il entreprenait maintenant de sortir l'humain de là. Il attrapa fermement le véhicule et le retourna aisément devant le regard perplexe de Locklear.
-Merci, dit Haverson à l'adresse de Zaka qui leva la tête.
-Vous voyez ? Je vous avais dit qu'il était cool, dit Jones avec un sourire en continuant d'abattre ce qui approchait. Les quatre alliés improbables se mirent en marche, leur seul véhicule maintenant hors d'usage. Ils tiraient tout en montant la pente mais les monstres arrivaient des deux côtés.
-On est encerclés, dit Haverson, il faut avancer ou nous sommes foutus.
-Je vais les retenir, cria Jones, barrez-vous.
Zaka apparut dans son champ de vision et lui posa une de ses grosses mains à quatre doigts sur l'épaule.
-I'lliw pos' meht'. Ouy evael, won, dit-il en joignant le geste à la parole. Il dégaina son fusil à plasma et son épée qui s'éveillèrent tout deux à la vie dans une lueur blanche et bleue ainsi que dans un grésillement typique. Il dressa une nouvelle fois son épée devant son visage, mais il semblait exténué, et avait les yeux creusé, même pour un Elite il avait mauvaise mine. Il se mit toutefois en marche, implacable, le fusil et l'épée à ses côtés.
-Au revoir Zaka, murmura Jones.
-Allez Snaky, on doit filer, cria Locklear.
Ils grimpèrent le sentier en abattant tout ce qui se trouvait face à eux, Jones tendait l'oreille, il pouvait entendre les cris guerrier de Zaka, ainsi que les tirs de son fusil et le bruit de son épée qui tailladait l'air et les chaires, bien, tant qu'il pouvait percevoir ces sons, Zaka allait bien. Un organisme combattant sauta au dessus de leur tête alors qu'ils arrivaient presque à l'extérieur du canyon, il frappa Haverson et l'envoya glisser jusqu'au bord du sentier, il se jeta sur Locklear, mais Jones s'interposa :
-Locky, fais gaffe.
Le monstre changea de cible et percuta Jones, plongeant ses dents dans la base de son cou. Locklear tira à plusieurs reprises sur la créature, en hurlant des insultes, qui finit par rendre l'âme. Jones poussa le cadavre et se releva.
-Fais voir ça, dit Locklear, c'est sale, c'est vraiment sale, il faut traiter ça et vite.
-On a pas le temps, le Pillar n'est pas tout proche, et je vais vous ralentir. Vous aurez peut-être une chance de monter à bord d'un vaisseau et de quitter cet enfer, mais pas avec moi. Je vais rester ici.
Locklear secoua la tête en serrant les poings, puis il acquiesça.
-Ce fut un honneur de me battre à tes côtés.
-L'honneur est pour moi. Monsieur, il salua vivement Haverson.
-Bonne descente, Helljumper.
-Les pieds devant Monsieur.
Il redescendit le sentier tirant sur les salopards qui les poursuivaient. Arrivé en bas, il entendit les cris de Zaka, des cris de rage à l'encontre des monstres, peut-être des insultes ou des provocations. Il bondit directement du sentier jusqu'au niveau en contrebas et atterrit sur un organisme combattant qu'il écrasa au sol, il poussa lui aussi un cri de rage en tirant dans le visage du monstre. Il se releva et chercha le Sangheili.
-Zaka, Zaka!
Il l'aperçut enfin, il vint se mettre à ses côtés, tirant et jurant face à la horde mort-vivante.
-Dipus' rutaerc'. Dipus' tub evarb'.
-Tu sais que je n'ai toujours pas appris le Sangheili hein, et que tout ce que tu dis, je n'y comprends rien.
Ils reculèrent, tirant inlassablement sur les monstres, profitant d'une accalmie occasionnelle pour se diriger vers le sentier. Mais arrivés vers celui-ci, ils constatèrent que des dizaines d'organismes divers l'occupaient. Ils se dirigèrent donc vers le canyon suivant, une grotte était visible au bout du cratère. Ils y entrèrent, suivis par les monstres. Jones dégoupilla une grenade.
-Allez venez, bande de fils de pute. Vous nous voulez ? Venez nous chercher.
Il lança la grenade qui, en explosant, fit s'écrouler l'entrée de la caverne.
Chapitre 5
D+ 74 Base de temps d'opération du Caporal Locklear
Locklear et Haverson couraient en direction du Pillar comme si l'enfer était après eux, et ça n'était pas peu dire. Ils tiraient sur les organismes qui approchaient trop et tentaient de localiser une entrée de maintenance pour pénétrer dans le vaisseau. Leur système com' grésilla un instant et la voix d'une femme retentit :
-Ici l'adjudant-pilote Polasky, à tout le personnel de l'UNSC, quelqu'un me reçoit ?
-Adjudant-pilote? Ici le Lieutenant Haverson, répondez.
-Lieutenant, je suis aux environs du sud du site du crash de l'Autumn, ou êtes vous ?
-On vous voit Polasky, à deux cents mètres plus au sud.
-Je vous ai en visu', j'amorce ma descente, Polsaky terminé.
Locklear et Haverson tentaient désormais de concevoir un cercle défensif à eux deux, tirant sur les monstres qui se rapprochaient inexorablement. Les réacteurs du Pélican grondèrent quand Polasky poussa dessus au maximum pour freiner sa descente. La rampe était déjà baissée et ils n'eurent qu'à sauter dans la soute. Haverson pris position au poste de copilote, alors que Locklear s'assit sur le bord de la rampe, continuant à tirer sur les créatures qui bondissaient pour rattraper le festin qui fuyait.
-Caporal, rentrez je referme la rampe.
-Attendez, je vois deux silhouettes plus au nord.
Polasky vira de bord et entama son approche.
-Mais qu'est ce que ? se demanda Haverson. C'est la journée de la fraternité ou quoi ? Devant lui la silhouette d'un marines à la peau brune étreignait celle d'un Elite en armure dorée.
-Lieutenant ? questionna Polasky.
-Ce n'est rien Adjudant-pilote.
-Pas si sûr monsieur, dit Locklear. J'ai des dizaines de moches qui encerclent nos deux copains. Et j'ai comme l'impression que le Pillar nous réserve une surprise.
Une boule de feu apparue sur la coque dorsale du croiseur alors que des explosions en chaîne retentissaient à l'intérieur.
Le Pélican percuta un groupe de monstre et en brûla d'autre avec ses réacteurs. Le marines sauta sur la rampe alors que l'Elite était submergé par des organismes parasitaires.
-Désolé pour toi mon pote, je commençais à t'apprécier, dit le marines. Il se tourna vers Locklear alors que la rampe se refermait, affichant un sourire de dents blanches qui se démarquait sur sa peau sombre.
-Merci les gars, une seconde de plus et je finissais en pâté pour monstre de l'espace.
-Accrochez vous, hurla Polasky pour couvrir le bruit des réacteurs. L'Autumn va exploser.
-Madame, dit Johnson à l'adresse de Polasky en levant sa casquette et en se tenant à une sangle.
Le Pélican bondit en avant alors que les réacteurs du Pillar explosaient, provoquant un souffle de chaleur qui se comptait en millions de degrés Celsius. Le vaisseau de largage était tout juste sorti de l'atmosphère quand l'explosion brisa la cohérence de l'anneau et qu'il se déchira en plusieurs morceaux dont un gigantesque vint percuter une autre partie.
Polasky joua du manche pour éviter des débris qui auraient pu écraser le vaisseau comme une mouche puis elle ralentit, et souffla.
-Excellent travail Adjudant-pilote, dit Haverson.
-Merci monsieur.
-Maintenant il nous faut trouver un moyen de quitter ce système, nous n'avons pas de réacteur Shaw-Fujikawa ni de capsules cryogéniques. Quelqu'un a une idée?
-Monsieur, le commandant Silva avait réussi à prendre d'assaut le Truth juste avant que le Pillar n'explose. Nous pourrions les retrouver et...
-Alors t'es pas au courant, demanda Johnson.
-Au courant de quoi, répondit Locklear en colère.
-Le vaisseau a explosé pour une raison inconnue. Tout le monde à bord est perdu. Silva, Mc Kay, tous morts.
-Conneries, cracha Locklear en plaquant Johnson contre la cloison.
-Tu ne me crois pas ? Demande au Lieutenant.
-Il a raison, répondit Haverson.
-Je peux comprendre ta peine marines, mais si tu ne me lâches pas dans les trois secondes, je te pète le bras.
Locklear secouait la tête regardant dans le vague et lâcha Johnson avant d'aller s'asseoir.
-Monsieur, pics d'énergie à la périphérie du système, les coupa Polasky.
-Allons bon qu'est-ce qui nous attend encore ?
-Des vaisseaux Covenants. J'en compte sept, des croiseurs et ... un vaisseau amiral.
-Posez nous sur ce rocher et coupez tous les systèmes, je veux un minimum de puissance.
-Bien monsieur.
Le Pélican se posa sur le rocher d'un demi kilomètres de long et l'intérieur du vaisseau fut plongé dans le noir.
-Lieutenant, qu'est ce que c'est?
-Cela ressemble à un Longsword, mais il a l'air de dériver. Suivez sa trace.
-Avec la rotation du rocher, il va sortir de nos champs de vision monsieur.
Le rocher tourna et le Longsword disparu avant de réapparaître quelques instants plus tard, sa rampe arrière était grande ouverte et une silhouette en armure verte y était rattachée.
-Mais qu'est-ce qu'il fout, demanda Johnson.
-Il essaie de récupérer quelque chose, dit Polasky. Mais quoi ?
-On dirait un tube cryogénique, commenta Locklear qui s'était approché pour voir.
-Merde, les croiseurs se rapprochent du Longsword, ils ont du le repérer, dit Polasky.
-Envoyez une salve de missiles adjudant-pilote.
-Bien monsieur.
Trois missiles zébrèrent l'espace avant de percuter le croiseur le plus proche.
-Ils nous prennent pour cible monsieur.
-Alors tirons nous de là, on a donné du temps à celui qui occupe ce chasseur mais on ne peut guère faire plus. Dirigez-vous par là adjudant-pilote, les débris nous couvriront.
-Ils ouvrent le feu.
Le Pélican s'enfonça plus profondément dans le champ de débris. Mais cette stratégie restait temporaire, les vaisseaux Covenants finiraient par les débusquer.
-Monsieur, je détecte une liaison COM.
-Mettez la sur haut-parleur.
-Ici le Master Chief Spartan-Un-Un-Sept. Code d'authentification Tango Alpha Trois Quatre Zéro. Vous me recevez?
-On vous reçoit, lui dit-elle. Ici l'Adjudant-pilote Polasky.
-Un Spartan, déclara Locklear.
-La chance nous sourit peut-être enfin, dit Haverson.
-Ça fait sacrément du bien de vous entendre Master Chief, dit Polasky.
Épilogue
Les ténèbres, ce fut la dernière chose que Jones se rappela après que la grenade ait explosé, et aussi la première chose qu'il vit en se réveillant. Il chercha dans sa poche et alluma un vieux briquet. Il vit la silhouette de Zaka, à moitié allongé face à lui, il respirait mal. Jones fouilla dans son paquetage et en sorti un bâton luminescent. Il le brisa et le jeta au sol. Une lumière verdâtre illumina la grotte. C'était bien ce que Jones craignait, pas une seule sortie. Il alluma d'autres bâtons et les lança dans différentes directions.
-Je crois bien que nous sommes pris au piège Zaka.
À la mention de son nom l'Elite ouvrit les yeux, ils étaient anormalement exorbités, même chez un membre de son espèce. La blessure à son épaule s'était infectée et un genre de gangrène s'était formé. Du pus jaunâtre en coulait.
-Dommage que pour nos derniers instants nous ne puissions nous faire la conversation, dit Jones avec un rictus.
-Dommage, en effet, articula Zaka.
Jones resta bouche-bée. Puis un grand sourire se dessina sur son visage avant de se transformer en éclat de rire.
-Espèce d'enfoiré, alors depuis tout ce temps tu parlais ma langue, demanda Jones.
-Nous, les forces spéciales, sommes entraînés à parler le langage humain, simple raison... stratégique.
-Donc tu comprenais tout ce que je disais ?
Zaka acquiesça.
-Même quand j'ai dit que je ramenais un prisonnier, tu n'as pas bronché.
-J'ai voulu faire... confiance. Jos, je vais me transformer, le parasite qui m'a blessé m'a infecté. Et quand ce sera fait, je t'attaquerai.
-Que pouvons nous faire ?
-Rien, c'est irréversible, c'est déjà un miracle que j'ai tenu si longtemps. J'ai une faveur à te demander.
Jones le fixait sachant pertinemment ce qu'il allait lui demander, et étrangement, il le redoutait.
-Je ne souhaite pas devenir une de ces choses, je souhaite entamer le Grand Voyage dignement. Mets un terme à mon existence, s'il te plait.
Jones détourna le regard, puis il dégaina son M6D et visa Zaka entre les yeux.
-Dans d'autres circonstances, nous aurions pu être amis, dit Jones avec difficulté.
-Dans d'autres circonstances, dit Zaka, merci Jos.
Il pressa la détente. Le pistolet avait toujours sont silencieux, mais le tir résonna comme un coup de tonnerre dans la grotte et dans le cœur de Jones. Il avait tué des dizaines d'Elites, mais pour la première fois, il ressentit quelque chose, de la peine ? Il ne savait plus vraiment ce qu'était la peine, depuis la mort de Brian, il ne ressentait que rage et haine. Il avait de la peine non seulement pour la mort de Zaka, mais aussi parce qu'une idée lui vint à l'esprit, un espoir. On lui avait toujours laissé entrevoir deux solutions, la victoire ou la défaite, ici la défaite était synonyme de l'extinction de la race humaine. Mais il se mit à espérer qu'un jour une entente puisse être conclue entre les deux races. Cette idée paraissait folle, mais l'était-elle plus que deux peuples se massacrant jusqu'à l'élimination de l'un ou de l'autre ? Il resta là un moment avant de sortir un calepin noir de son paquetage, il fit glisser le crayon qui se trouvait dedans et mouilla la mine avec sa langue.
Il écrivit pendant ce qui lui parut être une éternité avant que ses idées ne deviennent embrouillées. Il retira sa veste et constata que sa peau était marbrée de jaune et de rouge. Il avait chaud et froid en même temps et il sentait son sang battre dans sa tête. Lui non plus ne voulait pas devenir une de ses choses. Il prit son pistolet, plaça le canon sur sa tempe et ferma les yeux. Le sol se mit à trembler, peu importe, il ne sortirait jamais d'ici de toute façon. La pierre devint brûlante et un flash de lumière l'éblouit. Il n'eût jamais à appuyer sur la détente.
Voilà comment je me suis retrouvé coincé ici, face à un ennemi pour qui j'ai éprouvé du respect et de l'estime et qui m'a fait me rendre compte qu'une autre option s'offrait à nous. Peut-être qu'un jour... Qui sait ? La morsure me fait atrocement souffrir, je sens l'infection se répandre, comme si une soif insatiable me dévorait. J'ai des idées sombres contre lesquelles j'ai du mal à lutter. Je suis désolé, Anna, mais si je ne pensais déjà pas pouvoir te retrouver au paradis avec tour ce que j'ai fait, mon dernier geste m'en fermera les portes pour de bon. Je t'aime et j'aime Tom et Luann.
Posté le : 19/07/2014
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