DIVERS - Fan fiction
Le Secret
Janvier 2525, nous sommes à la veille de la plus grande guerre que l'humanité ait jamais connue.
Un vaisseau vient de récupérer un colis de haute importance pour l'ONI sur une planète rebelle, mais il se trouve que tout ne se passe pas comme prévu. Alors, tandis qu'une étrange équipe d'intervention est envoyée pour analyser les lieux, des personnages connus de l'univers d'Halo, d'autres inventés, vont être emportés dans un mystère ancestral ...
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Prologue :
XX.XX.XXXX XX:XX
Une pâle lueur offusquait dans le ciel, un scintillement froid et solitaire bordée de nuages grisâtres, signal d'une pluie imminente. Elle était lointaine cette étoile, et pourtant si délicate, si frêle. On aurait voulu la caresser et lui dire qu'elle n'était pas seule, que demain serait une aube de soleils et de galaxies, que demain serait le jour; un jour d'un ordinaire réconfortant. Mais rien ne lui aurait jamais permis de l'atteindre, cette étoile … il fixait depuis des jours sa nouvelle camarade stellaire - comme une amie d'enfance qu'il aurait toujours eu - et elle confinait de voleter au-dessus de sa tête tel un ange gardien comblant le désir et consolant le chagrin d'un unique zeste de lumière. Comme il était doux de penser, parfois, que notre esprit ne fut jamais solitaire dans son enveloppe charnelle, qu'une omniprésence presque angélique est présente pour vous conforter au creux de votre réflexion. Il était d'autant plus dur dans la rêverie d'un soir, de se rendre compte que rien du fantasme ne se produirait jamais.
Il regardait encore cette étoile. Il se gorgerait d'espoir jusqu'à ce qu'il jugerait suffisante cette beuverie cosmique. Il regardait encore, une armure grise couverte de tâches pourpres couvrant son corps, ses os, sa chair.
Chapitre 1
13.01.2525 16:17
Silencieuse depuis tout le début du trajet, de ses yeux jaillirent une envie de communiquer nouvelle; il fallait bien tuer ce silence qui régnait et rendait intensément morne tout le voyage.
"Qui, en ce monde, en cet univers, n'a pas de secret caporal ? demanda-t-elle, sans nulle raison apparente. - Vous m'demandez ça comme une philosophe. Mais v'n'êtes rien de cela alors stoppez vos questions stupides ! Ledit caporal Baroll laissa ainsi échapper un court instant, son mépris prononcé et connu pour ces « répugnants ordinateurs » comme il les qualifiait. - Caporal, ayez l'amabilité de me répondre, je veux entamer une conversation sérieuse ! Elle se jouait de lui, sachant ses pensées une forteresse pour un soldat de son type. - Aimable, c'est un terme pour les humains. Une conversation, c'est un terme pour les humains. V'z'êtes rien de tout ça", répondit-il avec une amertume croissante mêlée à un brin d'une stupide frénésie.
L'I.A. n'eut pas le temps de rétorquer une autre réplique judicieusement élaborer par sa pensée artificielle, le pilote venait de lâcher les commandes au pilotage automatique pour se reposer tranquillement dans le sas de transport. Il marcha sans même oser un regard, à l'humain comme à la « machine », s'allongea ouvertement sur le fauteuil face à Baroll, s'étira sans la moindre pudeur, et glissa sa casquette sur ses yeux pour y déposer une ombre confortable. L'I.A. chuchota alors :
"Si vous saviez, caporal, ce que vous blasphémez par le fait même de votre présence … - C'n'est qu'un pôv pilote de première ligne, j'blasphême rien du tout ! - Je ne parle pas du pilote." soupira-t-elle, sans savoir combien de temps il lui restait avec cet incapable, hautain envers tout depuis sa montée en grade récente qu'il ne méritait pas.
Elle décida alors d'observer l'intérieur du véhicule, que les réacteurs propulsaient à une folle allure pour pouvoir sortir de la forte attraction qu'exerçait la planète, et de même rejoindre la frégate qui survolait de bien loin la planète. Mais cette occupation, qu'elle s'était accoutumée à faire depuis que certains êtres lui avaient expliqué qu'il fallait toujours connaître son environnement, lui parut bien inutile : quoi donc observer si ce n'était des sièges en acier, des câbles et des fils incrustés dans les murs comme des fresques modernes de dégout; un caporal tout à fait borné; et enfin un pilote endormi. Il ressortit ainsi après ce bref état des lieux un résultat étonnant, une sensation de claustrophobie soudaine, une envie particulière de quitter immédiatement cet espace cloisonné. Sans en avoir peur - ce qui était de toute manière matériellement impossible - elle sentait qu'en son fort interne, quelque chose ne supportait pas ce terrible fait incontestable et que rien n'aurait pu changer, qu'elle était enfermée dans quelques mètres carrés.
"Ici le Capitaine de l'UNSC Spectrum of Liberty, appelle au Pélican 232, vous me recevez ?"
L'appel venait d'émettre de la radio du poste de commande, et sortit tout ce joli monde, incluant l'I.A., de leur rêverie. Baroll ne donna aucun signe ni de surprise, ni d'inquiétude, alors que le Capitaine en personne venait d'émettre un appel direct, et se contenta de tourner ses yeux sombres et sournois, vers le pilote qui semblait plonger dans un sommeil profond, bercé par quelques joies projetant des sourires à travers sa casquette. Ce n'est qu'après quelques secondes qu'il la lui ôta du crâne pour lui refiler une vilaine claque de réveil, qui rendrait sa joue gauche rougie pour plusieurs heures. En sursaut, le jeune homme ne comprit pas de suite que l'on venait de le frapper sans retenue aucune, et balança des coups de poing à tout va dans le vide, comme un tic d'immersion bien étrange. Baroll réagit :
"Pilote, v'z'êtes là pour rêver ou pour … son ton sévère ne changea rien au fait que l'I.A. lui coupa vivement la parole. - Taisez-vous ! Pilote, un appel privé du Capitaine. Il ne m'y donne pas accès."
Il accouru au poste, prit la radio d'une rapidité toute contraire à sa manière mollasse s'être rabattru sur le siège tout à l'heure. Il s'en suivit une discussion, ou plutôt un monologue du locuteur que le récepteur atténuait de quelques « Oui monsieur », ou « Je vais m'y presser monsieur », des réponses pré-établies pour montrer une obéissance immédiate. À un moment de la conversation - seulement quelques dizaines de secondes après son commencement - apparut un air de surprise dans les traits du pilote, de l'anxiété, puis comme de l'angoisse, comme-ci on venait de lui parler d'une menace de mort imminente. Il finit alors par un « Très bien », en terminant la conversation, reposant la radio, et fixant le sol l'esprit perdu. Il réfléchissait, ou plus exactement structurait en lots d'actions ce qu'il allait dès maintenant faire. Et lorsque, tout en gardant immobile la même position, ses prunelles se dirigèrent vers l'hologramme de l'I.A. puis vers son clavier de désactivation, elle comprit de suite qu'elle était le problème. Il se dirigea en deux sauts - oui car on ne pouvait parler de pas à la vitesse et l'amplitude auxquelles il s'était fait - sur l'engin.
"Mais, qu'est ce que vous faites ? Balbutia-t-elle, pourtant bien consciente qu'il allait la désactiver. - Je protège ma vie et celle du caporal ici présent, il vient de me dire que vous étiez un immense danger ! Il cria ces derniers mots, sortant le caporal de sa torpeur. - Attendez soldat, pas s'vite. Il lui prit la main et la serra si fort que ses veines atteignirent la même taille que ses doigts. - Vous interférez avec un ordre immédiat du Capitaine, enlevez votre main."
Il l'aurait fait volontiers, mais un flash bleu surgit de ses pupilles, éclatant la noirceur qui d'habitude la formait. La lueur emplit toute l'orbite de ses yeux d'un turquoise intense quasiment fluorescent. A cela se mêlait une tension qui s'accentuait au niveau de sa main, sous-tirant au pilote maintes cris de douleur.
"Arrêtez ça, arrêtez !" hurla-t-il.
Baroll, du moins la chose qui le possédait, n'arrêta pas. L'I.A. était immobile, tandis que les plaintes stridentes augmentaient toujours, et qu'on entendit un craquement, d'une résonance affreuse, de ces tortures auditives où l'imaginaire sait faire voir l'horreur en un bruit. Le pilote tomba, le poignet broyé : l'autre humain lui attrapa alors le cou en se mettant à genoux sur son ventre, et tout en le fixant de ses yeux totalement luminescents désormais, il s'aida de ses deux mains pour lui briser la nuque d'un coup sec. Ce fut rapide, dans la seule douleur de l'aveuglement, et un temps infime passa ensuite avant que Baroll ne tombe lui aussi par terre raide mort, sans plus aucun halo pour entourer ni ses yeux de lumière, ni son corps d'une quelconque vie. Puis, tandis que l'image de l'I.A. disparaissait de son socle, le pélican sembla se désintégrer de l'intérieur, dans la même aura bleutée ...
Posté le : 24/12/2012
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