DIVERS - Fan fiction
Irony
Ainsi, c’est donc la fin.
Cela ne devait pas se terminer de la sorte. Cela n’aurait même jamais dû commencer. Une mission suicide. Incompréhensible. Un dernier coup d’échec. Ridicule.
Qu’espéraient-ils en nous envoyant là-bas ? Nous ne sommes pas des spartans. Comment aurions-nous pu réussir là où eux-mêmes ont échoué ?
Ramener le spartan vivant ; voilà où ça nous a mené. A mes pieds, la terre, calcinée et mouchetée de traits écarlates, me lance un irrésistible appel. Je tombe à genoux.
Un flot de sang coule sur deux mètres, jusqu’au corps inerte d’un de mes compagnons d’arme. Nous étions seize. Je suis seul à présent. Adossé contre un rocher, le spartan est lui aussi sans vie. Et dire que nous les croyions invincibles. En valait-il vraiment la peine ?
Il pleut.
Mon corps ne m’obéit plus. Je ne suis plus capable de rien, si ce n’est me remémorer des souvenirs futiles : une fontaine, près d’un arbre en fleurs. Moi jouant avec mon père. Le jour de mes examens. Ma première voiture.
Et puis soudain : elle.
Cette fille, rencontrée au détour d’un parc une nuit pluvieuse. Trempée. Frigorifiée. Abandonnée. Je lui donne mon manteau et l’emmène au seuil de ma porte. Ses yeux.
Ses cheveux.
Son baiser.
Il pleut.
Je sens une goutte ruisseler le long de ma joue, atteindre la commissure de mes lèvres. Bientôt rejointe par une autre, puis une autre.
J’enlève mon casque.
Je n’ai jamais pleuré de ma vie.
Une douleur vive dans mon bras gauche. Je le serre de toute mes forces. Je ferme les yeux et je me recroqueville, mon front à présent immaculé du sang s’écoulant lentement de mes genoux.
Je pleure.
Puis elle revient. Le jour où je me suis engagé. Elle pleure. Je m’en vais.
Abandonnée.
Lorsque j’y pense, elle était vraiment ce que j’avais de plus cher au monde. Je n’ai jamais su le lui dire. A quoi bon maintenant, elle m’a oublié. Elle n’est même plus parmi nous.
Ironie.
Si faible. Si ridicule. Vais-je vraiment mourir les larmes au yeux ?
Pitoyable.
Une silhouette tout sauf humaine s’approche, pour s’assurer que nous sommes tous bien morts. Grande. Très grande. Elle tient une épée énergétique dans la main droite et regarde de tous les cotés, attentive au moindre mouvement suspect. Elle m’a vu. Il me reste une balle dans mon chargeur. La question est : "pour qui sera cette balle ?"
Je me redresse, tant bien que mal. Bon, d’abord sur les genoux. Il s’approche. Un pied à terre, pousse ! Pas besoin. Il m’a pris par la gorge et m’a soulevé devant lui comme un vulgaire jouet en plastique. Son haleine est insupportable. Il fait claquer ses mâchoires et pousse un cri, puis il enfonce sa lame dans mon estomac.
Douleur. Douleur Intense. Je hurle. Il ricane.
Dans un dernier effort, je lui enfonce le canon dans la bouche.
Son sourire. Elle est si belle.
"Je rentre à la maison."
Un coup de feu.
Un dernier soupir.
Je la rejoins. Tout ne s’est pas si mal déroulé finalement.
Posté le : 01/05/2012
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