Veuillez patientez...


DIVERS - Fan fiction

Entre Spartiate et Erinyes

« -Les Spartans travaillent mieux que toute autre Ă©quipe que j’ai pu voir auparavant, si vous voulez mon avis, c’est quasiment proche du lien tĂ©lĂ©pathique. Ils improvisent, s’amĂ©liorent et s’adaptent
 Et ils ont l’air d’adorer ça. Plus le dĂ©fi est difficile Ă  relever, plus ils s’évertuent Ă  lutter
 Leur moral s’en ressentant Les capacitĂ©s de nos spartans dĂ©passent nos prĂ©visions »
Le sergent-chef Mendez au docteur Halsey aprùs un exercice d’entraünement.

Nocturne, 2 septembre 2552

Lucia pouvait sentir l’air frais sur son visage, la brise Ă©tait lĂ©gĂšre et le vent faisait flotter une odeur de cordite ; la lumiĂšre du soleil couchant Ă©clairait les particules de poussiĂšre et crĂ©ait une sorte de brouillard sur la plaine qui sĂ©parait l'Ă©quipe Spartan de son objectif. Lucia avait des cheveux longs et roux qu'elle avait repliĂ©s en chignon pour les faire passer sous son casque rogue. Son armure d'un bleu indigo sombre renfermait un corps svelte et fluet.
Elle jeta un Ɠil vers son chef d'escouade, Tecmor, pratiquement invisible dans son armure scout blanche et noire. Il Ă©tait appuyĂ© contre un arbre sans feuilles oĂč les branches, toutes brisĂ©es, pendaient autour du spartan. Il observait aux jumelles la plaine devant eux qui s'Ă©tendait sur un peu plus d'un kilomĂštre. Les deux spartans devaient rejoindre les derniers membres de l'Ă©quipe, Manlikk et Criid, ils avaient Ă©tĂ© sĂ©parĂ©s lors de l'atterrissage. Celui-ci avait Ă©tĂ© plutĂŽt dur, la nacelle de Criid avait rencontrĂ© un problĂšme et dĂ©riva vers celle de Manlikk. Les deux s’entrechoquĂšrent et leurs passagers s’écrasĂšrent Ă  plusieurs kilomĂštres du point de chute convenu. La procĂ©dure impliquait de continuer vers l’objectif en supposant que le reste de l’équipe sĂ©parĂ© du chef d’escouade n’était plus opĂ©rationnelle, nĂ©anmoins, les armes lourdes nĂ©cessaires Ă  l’accomplissement de la mission, un sniper et un laser spartan Ă©taient chacune stockĂ©s dans les nacelles des deux soldats sĂ©parĂ©s.

L’ONI avait reçu des renseignements selon lesquels un membre important de l’alliance covenant allait arriver dans les jours qui suivaient. Seulement une avant-garde Ă©tait prĂ©sente sur la planĂšte, les spartans avaient dĂ» ĂȘtre dĂ©ployĂ©s avant l’arrivĂ©e d’une flotte consĂ©quente. Le but Ă©tait de dĂ©busquer un groupe de gĂ©nĂ©raux Ă©lite, et de savoir ce qui intĂ©ressait tellement les extraterrestres Ă  cet endroit. Des patrouilles de Rapace allaient et venaient sur les axes principaux. Les Spartans avaient dĂ» couper Ă  travers les forĂȘts ravagĂ©es du globe. L’environnement Ă©tait dĂ©vastĂ©, les covenants avaient dĂ©truits cette planĂšte, les humains qui avaient tentĂ©s de fuir s’étaient retrouvĂ©s fossilisĂ©s et les villes avaient Ă©tĂ© pillĂ©es puis vitrifiĂ©es.

Tecmor fit un signe de la tĂȘte Ă  Lucia, la nuit allait tomber alors que la neige commençait Ă  tomber, un moment parfait pour traverser un kilomĂštre de plaine discrĂštement. Tels des spectres, les deux humains se mirent en marche, armes Ă  l’épaule, se dĂ©plaçant Ă  tour de rĂŽle derriĂšre les rochers ou dans les crevasses sur la plaine couverte de neige. Lucia fit signe Ă  son coĂ©quipier d’avancer puis sauta dans un cratĂšre Ă  cĂŽtĂ© de lui. Ils n’étaient plus qu’à deux cents mĂštres de la premiĂšre maison lorsque des bruits gutturaux aigus se firent entendre.

« - Kig-yar, deux, avec des boucliers Ă©nergĂ©tiques, on laisse passer. » Chuchota Tecmor Ă  une frĂ©quence tellement faible que seuls les sens amĂ©liorĂ©s d’un spartan pouvaient discerner ses paroles.
La patrouille s’arrĂȘta Ă  deux mĂštres d’eux, ils portaient une armure violette lĂ©gĂšre qui leur laissait plus de libertĂ© de mouvement au niveau des bras, les flocons de neige fondaient lorsqu’ils s’approchaient du bouclier Ă  Ă©nergie du mercenaire, laissant un lĂ©ger parfum de brĂ»lĂ© dans l’atmosphĂšre. Les deux soldats portaient un casque, probablement pour se protĂ©ger du froid, la tempĂ©rature de leur planĂšte natale Ă©tant lĂ©gĂšrement plus chaude que celle de la terre, la vingtaine de degrĂ©s nĂ©gatifs auxquels ils faisaient face fut surement une Ă©preuve lorsqu’ils avaient atterris. MalgrĂ© le heaume, la crĂȘte ridicule au sommet de leur tĂȘte Ă©tait trĂšs distinguable. 

Les deux rapaces transportaient des pistolets Ă  plasma, capable de neutraliser les boucliers des armures spartans Ă  une vitesse impressionnante et de faire fondre l’armure Ă  courte portĂ©e.
Lucia regarda son chef d’escouade, il avait sorti sa lame de combat dans un silence glacial, il s’était figĂ© en position de combat et demeurait Ă  prĂ©sent parfaitement immobile, son bouclier Ă©tait coupĂ© pour Ă©viter que son bourdonnement le fasse repĂ©rer. Lucia dĂ©gaina son couteau Ă©galement et se prĂ©para Ă  un affrontement au corps Ă  corps. 

Une transmission se fit entendre dans l’oreillette d’un des Kig-yar et avança vers le cratĂšre ou Ă©tait terrĂ©e Lucia. DĂšs que la transmission fut finie, le rapace avec l’oreillette eut sa tĂȘte transpercĂ©e par une lame de dix-huit centimĂštres, dĂ©truisant son transmetteur et son systĂšme nerveux central tandis qu’une ombre fit trĂ©bucher son partenaire en lui brisant une jambe et tira une balle de M6C silencieux dans la tĂȘte. 
« - menace neutralisée, ramasse leur équipement, on cache les corps, on a  une minutes et on se remet en route, Manlikk doit nous attendre. ».
Tecmor ramassa son couteau et commença Ă  dĂ©placer les corps pour les ensevelir sous la neige qui continuait de tomber. Lucia se leva fit un geste  à son partenaire pour le fĂ©liciter de son action. Elle pouvait deviner que derriĂšre son casque Ă  visiĂšre noire, son chef d’escouade lui rendait son sourire. Elle ramassa un bouclier Ă  Ă©nergie et une grenade Ă  plasma puis commença Ă  ensevelir le corps du deuxiĂšme rapace.
Les deux spartans se dirigĂšrent vers la pĂ©riphĂ©rie de ce qui avait Ă©tĂ© autrefois une ville de plus de six millions d’habitant,  disparus dans un nuage de fumĂ©e en une microseconde, le temps nĂ©cessaire pour qu’un titan de mĂ©tal de plus de trois kilomĂštre de long dĂ©chaĂźne sa pluie de plasma incandescent au-dessus d’un des plus gros foyers de population de la planĂšte.

Lucia avançait derriĂšre son chef d’escouade, armes baissĂ©es sur les coins de la rue, jetant un Ɠil dans chaque bĂątiment qu’elle dĂ©passait. ArrivĂ©s Ă  une intersection, elle observa Tecmor. Il avait retirĂ© son casque, dĂ©voilant son visage pour la premiĂšre fois depuis qu’ils avaient atterri. Ses traits Ă©taient fins et ses yeux, d’un bleu similaire aux mers de Harvest. Ses cheveux Ă©taient blonds, coupĂ©s court, et quelques peu en pĂ©tard. MalgrĂ© le sourire qu’il lançait Ă  sa coĂ©quipiĂšre, il avait l’air triste et inquiet, pour Manlikk et pour Criid, mais aussi pour les autres spartans “disparus au combat“ lors d’affrontements contre les Covenants.
MalgrĂ© la calme dont il faisait preuve au combat, c’était un personnage charismatique et capable de prendre les bonnes dĂ©cisions pour arracher la victoire Ă  l’ennemi. MĂȘme si il ne le rĂ©vĂ©lait pas, la communautĂ© spartan lui tenait Ă  cƓur, la perte d’un seul de ses amis le faisait souffrir terriblement, et c’était cette souffrance qui le poussait Ă  ne pas s’attacher Ă  de nouveaux membres, et de se montrer sans pitiĂ© sur le terrain mais malgrĂ© cette impassibilitĂ© qu’il faisait paraĂźtre, Lucia savait qu'elle pouvait compter sur lui en toute situation et lui faisait une confiance absolue.

Tecmor respira une bouffĂ©e d’air frais dans la nuit et un signe de satisfaction se dessina sur son visage. « - le toit de cet immeuble Ă  une brĂšche, la nacelle d’un de nos spartan s’est Ă©crasĂ© ici » dit-il.
Le chef d’escouade remit son casque et se mit en route vers l’endroit qu’il avait dĂ©signĂ© Ă  sa coĂ©quipiĂšre. L’immeuble avait Ă©tonnamment bien rĂ©sistĂ© aux tirs de plasma, nĂ©anmoins l’atterrissage violent d’une nacelle de l’UNSC avait transpercĂ© plusieurs Ă©tages du bĂątiment ; on pouvait distinguer le module d’atterrissage Ă  travers les fenĂȘtres dĂ©truites de l’ancien building. 

Lucia et Tecmor pĂ©nĂ©trĂšrent dans ce qui semblait ĂȘtre un ancien hĂŽtel ou tout du moins un bĂątiment luxueux. Le hall Ă©tait spacieux et de grandes colonnes parcouraient l’entrĂ©e. La lumiĂšre de la lune se reflĂ©tait sur le sol parsemĂ© de dalle de marbre qui n’avait pas fondu lors de la bataille. Les deux spartans prirent des escaliers Ă  moitiĂ© en ruines et allĂšrent jusqu’au septiĂšme Ă©tage, celui du crash.
La nacelle avait percĂ© le plafond de plusieurs Ă©tages avant que les freins du module s’encastrent dans un pan de mur. La capsule flottait en l’air et la porte, situĂ©e Ă  deux mĂštre de ses gong avait Ă©tĂ© forcĂ©e. De cet Ă©tage, une vue panoramique sur tout le boulevard s’offrait aux soldats, les ruines cachaient la lumiĂšre de la lune mais celle-ci se reflĂ©tait sur les morceaux de verres laissĂ©s par les bombardements. Des lueurs violettes dansaient dans des ruelles Ă  proximitĂ© et a plusieurs centaines de mĂštres au bout de l’avenue.
Lucia se retourna vers la capsule et vit que son chef d’escouade fouillait la nacelle en vain Ă  la recherche des armes nĂ©cessaire au bon dĂ©roulement de la mission.

Un point jaune apparut avec un indicateur d’altitude puis s’éteignit presque aussitĂŽt sur le capteur de mouvement des deux spartans, Lucia leva son arme et lança un regard vers Tecmor, le leader Ă©tait dĂ©jĂ  parti en avant vers l’étage supĂ©rieur. Les deux soldats arrivĂšrent sur place et virent Criid, allongĂ© avec son fusil de sniper, dans son armure recon noir et pourpre, au milieu de dĂ©combres vitrifiĂ©s.  « Vous en avez mis du temps » s’exclama-t-elle aprĂšs s’ĂȘtre retournĂ©e vers ses deux compagnons. 

Elle retira son casque et sourit Ă  ses amis. Criid Ă©tait plus grande que la moyenne des spartans de sexe fĂ©minin, elle devait approcher des deux mĂštres quinze alors que Lucia atteignait tout juste la vingtaine de dĂ©cimĂštres. Ses cheveux Ă©taient blonds, mi- long, et ses yeux d’un gris clair qui lui donnait un air doux. Elle avait toujours Ă©tĂ© d’un caractĂšre bienveillant et gĂ©nĂ©reux et faisait constamment preuve d’une gentillesse extrĂȘme. Son but en combat Ă©tait d’aider ses alliĂ©s en difficultĂ© avant d’obtenir la victoire, chose que Tecmor dĂ©sapprouvait mais respectait.
Elle et Lucia s’étaient toujours trĂšs bien entendues, cette premiĂšre avait Ă©tĂ© sa partenaire pendant longtemps aux centres d’entrainement, une Ă©paule sur qui se reposer. Elle lui avait Ă©tĂ© d’une grande aide morale. 

NĂ©anmoins le visage de Criid ne rayonnait pas cette fois ci, malgrĂ© les retrouvailles, elle fit signe Ă  Tecmor de regarder dans la lunette du fusil et se reposa sur un pilier Ă  cĂŽtĂ© de la fenĂȘtre oĂč Ă©tait posĂ© son Ă©quipement. Tecmor s’installa derriĂšre l’arme de prĂ©cision et observa la scĂšne qui se dĂ©roulait Ă  deux cents mĂštres d’eux sur le boulevard oĂč des Ă©clats violet, significative de l’armĂ©e extraterrestre rayonnaient sur la rue.

Manlikk se tenait Ă  genoux, l’air abattu, plusieurs parties de son armure EVA blanche et jaune Ă©taient disloquĂ©es voir fondues. Il essaya de ramasser son pistolet lorsque l’élite qui se tenaient derriĂšre lui frappa la gorge d’un coup de pied et enfonça sa lame Ă  Ă©nergie dans sa main, transperçant l’armure et la chair qu’elle protĂ©geait. Pas un cri ne sortait des hauts parleurs de l’armure spartan.
L’élite Ă©touffa un rire, et le frappa Ă  nouveau avant de lui dĂ©chirer le mollet grĂące Ă  son Ă©pĂ©e. Le Sangheili Ă©tait un ranger, il portait une armure cobalt lĂ©gĂšre qui permettait des dĂ©placements plus fluides et plus rapides lorsqu’elle Ă©tait couplĂ©e Ă  un jetpack. Son casque avait une large visiĂšre qui lui offrait un champ de vision plus important. Il portait une carabine dans son dos et venait de ranger sa lame Ă  Ă©nergie.
Ses deux Ă©quipiers arrivĂšrent vers lui et une escadre de trois vĂ©hicules spectre ainsi qu’une apparition sortirent d’un coin de rue.

Un Ă©lite en armure noire mate descendit d’un vĂ©hicule et s’adressa a ses subordonnĂ©s, qui s’écartĂšrent aussitĂŽt. Ils avaient appelĂ©s un officier des forces spĂ©ciales, un membre important dans la hiĂ©rarchie Shangheili, cela signifiait que la cible principale des spartans allait bientĂŽt arriver.  L’officier activa son Ă©pĂ©e Ă  Ă©nergie et s’approcha du soldat blessĂ©. 

Tecmor retira le chargeur du fusil de prĂ©cision et enleva la balle dans la chambre de l’arme avant de la donner Ă  Criid, dĂ©pitĂ©e qui observa la scĂšne par la lunette, impuissante. Les Covenants Ă©taient trop nombreux. Risquer de se faire repĂ©rer pouvait tous les tuer et empĂȘcher l’accomplissement de leur mission. Lucia prit les jumelles de son leader et vit l’officier Shangheili enfoncer son Ă©pĂ©e a Ă©nergie dans le casque de Manlikk assez profondĂ©ment pour fissurer sa visiĂšre et dĂ©chirer une partie de son visage, mais pas assez pour le tuer.

La souffrance Ă©prouvĂ©e devait ĂȘtre insoutenable et les injections de stimulants et d’antidouleurs de l’armure n’étaient certainement pas suffisantes. Au moment oĂč le chef des forces spĂ©ciales s’éloignait du spartan en paradant devant ses troupes, une lueur bleue apparut et une vague de plasma engloutit Manlikk et deux Ă©lites Ă  cĂŽtĂ© de lui. Il avait surement volĂ© la grenade au moment oĂč l’officier l’avait attaquĂ©.

Les Ă©lites hurlaient des ordres au moment oĂč les trois membres restants de l’escouade se dĂ©tournaient de la scĂšne qui venait de se produire. Conscient que la mission primait avant tout, Tecmor, comme insensible Ă  la scĂšne qui venait de se dĂ©rouler, dĂ©clama ses ordres avant de s’éloigner par l’embrasure de la porte.
« Repos pendant trois minutes, rejoignez moi au rez-de-chaussĂ©e Ă  ce moment-lĂ , emportez l’équipement de sniper et la balise dans la nacelle.  Il faut arriver au site d’atterrissage des gĂ©nĂ©raux Ă©lites avant le lever du jour».
Criid et Lucia baissĂšrent  la tĂȘte puis Criid s’éloigna Ă  son tour en faisant un signe de tĂȘte Ă  son amie. Laissant Lucia seule, dans les tĂ©nĂšbres de la nuit, hantĂ©e par la mort d’un frĂšre d’arme de plus. Tecmor allait sans doute rejeter la faute sur lui, seul dans la pĂ©nombre tandis que Criid allait sans aucun doute essayer de se rappeler ses anciens Ă©quipiers, qu’elle a perdus de vue. Lucia, quant Ă  elle, sourit en pensant Ă  la devise que ses contemporains se sont vu attribuer : “un spartan ne meurt pas, il disparaĂźt au combat“. Mais Lucia pensait plus prĂ©cisĂ©ment  à ses annĂ©es d’entrainement avec le docteur Halsey et l’Adjudant-Chef Mendez avec tous les enfants du programme Spartan-II  et en particulier des souvenirs de Manlikk Ă  cette Ă©poque.

CHAPITRE 2:


« C’est intenable, j’ai cru que j’allais crever Ă  chaque fois qu’il y en avait un a moins de deux mĂštres, ils mettent en piĂšce n’importe quel marine surentraĂźnĂ©. Ils n’obĂ©issent qu’à vous, j’ai vu plusieurs copains crever par leur faute, on ne peut mĂȘme pas les corriger. C’est un complĂštement dingue ! Je vous en supplie, faites-moi sortir d’ici ! »
Un marine intégré à la formation des spartans demandant une mutation au Sergent-Chef Mendez.

2525 – terrain d’entraünement militaire de Reach

La journĂ©e d’entraĂźnement Ă©tait terminĂ©e, Lucia retournait vers les dortoirs en compagnie des autres enfants du projet Spartan II. Tous Ă©taient extĂ©nuĂ©s, la sĂ©ance qui venait d’avoir lieu Ă©tait sur le combat au corps Ă  corps. De plus, tous Ă©taient victimes de leurs membres endoloris, provoquĂ©s par les opĂ©rations chirurgicales visant Ă  faire d’eux des humains augmentĂ©s. Ces procĂ©dures d’amĂ©liorations biologiques avaient mis leur corps Ă  rude Ă©preuve.

Lucia s’était retrouvĂ©e face Ă  une fille prĂ©nommĂ©e Criid, elle n’avait pas retenue ses coups mais avait aidĂ©e Lucia Ă  se perfectionner, ses propres ripostes manquant de rapiditĂ©. Les deux filles avaient Ă©tĂ© ensemble depuis le premier jour d’entrainement. Avec un garçon du nom de Tecmor, ils devaient atteindre une cloche sur le terrain de jeu sans laisser un Ă©quipier en retrait. Ils n’avaient pas Ă©tĂ© le premier groupe Ă  l’atteindre, loin de lĂ , ils avaient Ă©tĂ© septiĂšmes. C’était John-117 qui l’avait atteint en premier. Il n’a cependant pas eu la victoire car il Ă©tait seul Ă  l’objectif et avait laissĂ© son Ă©quipe derriĂšre.
Les spartans passĂšrent devant un groupe de Marines, au repos, cigarette en main et fusil nĂ©gligemment posĂ©e sur une caisse de munition. Ils rigolaient en regardant le groupe d’enfant qui marchait devant eux. Lucia faisait partie de la queue de peloton, elle avait les cheveux courts, et portait sa combinaison d’entrainement aprĂšs les exercices. Ses articulations et ses muscles lui tirait la peau mais elle ne laissa pas percevoir sa douleur. Son exosquelette Mjolnir Mark. III avait Ă©tĂ© posĂ© Ă  l’arsenal, comme toute arme mortelle, aprĂšs les exercices d’entrainement au combat. Tecmor Ă©tait Ă  cĂŽtĂ© d’elle et Criid quelques mĂštres devant.

« Ce sont les monstres du Dr.Halsey » s’exclama un des marines en Ă©cartant un des enfants du groupe. « Un de mes amis Ă©tait instructeur pour vous, il a Ă©tĂ© tuĂ© hier, bande d’enfoirĂ©s ! On va le venger
 Tu fais tout de suite moins le malin, seul et sans ton armure hein ? ».

Lucia et Tecmor s’étaient arrĂȘtĂ©s, les deux jetĂšrent un Ɠil vers le groupe d’enfant qui continuait sa route et distinguĂšrent Criid qui ne les avait pas vus se faire apprĂ©hender.
Les trois soldats avaient entourĂ©s l’enfant, il s’appelait Manlikk, Lucia connaissait son nom mais ne s’était jamais confrontĂ© Ă  lui lors d’exercices. Son Ă©quipe avait succombĂ©e aux procĂ©dures d’augmentations qui avaient eu lieu quelques jours avant. Il Ă©tait de couleur noire, ses yeux montraient un air sĂ©vĂšre. Il n’était pas trĂšs musclĂ©, pour un spartan tout du moins mais ses Ă©paules carrĂ©es lui donnaient malgrĂ© tout un air d’athlĂšte.

Avant que les deux spectateurs puissent intervenir, le marine essaya de frapper l’enfant mit Ă  l’écart mais ce dernier esquiva le coup, saisit le bras du soldat et l’envoya valser contre le mur en direction de ses alliĂ©s. Il avait ainsi une vue sur tous ses opposants. Lucia et Tecmor commencĂšrent Ă  avancer pour le rejoindre et l’aider mais un bras se dressa devant eux et l’adjudant-chef Mendez les empĂȘcha d’aller plus loin.

« -Sale petite merde, il m’a pĂ©tĂ© le nez, tenez le ! VocifĂ©ra le marine, toi et tes copains on va te massacrer   !
- Nous sommes dans le mĂȘme camp, arrĂȘtez ça, il est inutile de se battre » rĂ©pondit Manlikk d’un ton trĂšs calme, les bras tenus par les 2 camarades du militaire au nez cassĂ©.
Pour toute rĂ©ponse, ce dernier frappa le garçon Ă  l’estomac et s’apprĂȘta  à lui enfoncer les doigts dans les yeux. Manlikk leva sa jambe avec force et lui brisa les parties gĂ©nitales, le faisant reculer de quelques mĂštres. 

Il Ă©tait surprenant que malgrĂ© la douleur qu’il devait endurer, le marine tienne encore debout et ait assez de souffle pour respirer et profĂ©rer toute sorte de jurons. Il dĂ©gaina soudain son pistolet et visa l’enfant.
Manlikk tira sur le bras d’un de ses tortionnaire pour l’attirer vers lui et son crane explosa lorsqu’il passa dans la trajectoire de la balle, tirĂ©e un dixiĂšme de seconde auparavant. Manlikk fit sortir le genou de la jambe du deuxiĂšme soldat qui le tenait et se rua sur le tireur pour le dĂ©sarmer. Deux tirs survinrent mais le jeune spartan avait anticipĂ© la trajectoire des projectiles avant mĂȘme que la dĂ©tente fut pressĂ©e.

Il brisa le poignet du soldat, s’empara du pistolet puis logea une balle dans la joue de ce dernier, aprĂšs l’avoir mis au sol. Manlikk se releva, retira le chargeur et Ă©jecta la balle dans la chambre de l’arme puis la jeta sur le sol. Il se dirigea vers ses quartiers tandis que les marines continuaient de crier sous la douleur.
« - On t’aura sale fils de pute, la prochaine fois tu t’en sortiras pas aussi facilement » beugla l’un des blessĂ© entre deux cris de douleur.
L’adjudant-chef Mendez fit un signe de tĂȘte Ă  deux ODST qui observaient la scĂšne Ă  quelques mĂštres de lĂ  afin de s’occuper des deux blessĂ©s et du cadavre. L’adjudant jeta un Ɠil vers Manlikk, qui ne s’était mĂȘme pas retournĂ© suite aux provocations de sa victime, et lui demanda : 
« - Recrue, Pourquoi ne pas les avoir neutralisés ou tué tout de suite ? »
- Chef, parce qu’ils sont dans notre camp chef, ils continueront Ă  servir l’UNSC tout en sachant qu’il ne faut pas chercher des noises Ă  un spartan. »
Mendez fit ce qui ressemblait le plus à sourire et fit signe aux enfants de retourner à leur dortoir. 
« Bien jouĂ©, tu leur as mis une sacrĂ©e raclĂ©e, s’esclaffa Tecmor en tapant le dos de son camarade
- on a voulu t’aider, mais l’adjudant-chef Mendez nous en a empĂȘchĂ©s
 Quelle bande de lĂąche ! » EnchaĂźna Lucia en grimaçant.
Les trois enfants s’arrĂȘtĂšrent, ils Ă©taient arrivĂ©s au dortoir, les autres spartans Ă©taient dĂ©jĂ  dans leur couchette. La salle Ă©tait propre, les murs Ă©taient de mĂ©tal et donnait une ambiance glaciale a la chambre. Des casiers Ă©taient disposĂ©s Ă  gauche de lits superposĂ©s et contenait chacun une combinaison de combat lĂ©gĂšre ainsi qu’une matraque paralysante.

« On va faire un exercice en Ă©quipe demain, on aura qu’à se mettre ensemble, si le chef l’accepte bien sĂ»r » proposa Criid, qui les avait rejoints sans que Tecmor ni Lucia ne s’en aperçoivent. Manlikk et ses deux nouveaux amis, acquiescĂšrent avec une expression joyeuse sur leur visage avant de se sĂ©parer et de rejoindre leur lit. 
Lucia jeta un Ɠil vers le nouveau membre de leur Ă©quipe, il Ă©tait assis sur sa couchette genoux flĂ©chis, adossĂ© contre le mur. Il griffonnait sur un bout de papier. Criid Ă©tait penchĂ©e au-dessus de lui et observait ses dessins.
Le fait que Criid ait lui ait proposĂ© une place dans leur Ă©quipe enchantait Lucia. Mendez acceptera sĂ»rement, aprĂšs tout, Manlikk Ă©tait seul maintenant, il changeait de partenaire Ă  chaque exercice. Sans doute leur superviseur voulait voir vers qui il se tournerait. Lucia s’allongeĂąt dans sa couchette, ferma les yeux et s’endormit aussitĂŽt.

Lucia se rĂ©veilla en sursaut, une sirĂšne retentit dans le dortoir. Elle regarda l’horloge Ă  l’entrĂ©e de la piĂšce : six heures du matin, Lucia se demanda ce que l’adjudant-Chef Mendez avait prĂ©vu. Elle enfila sa combinaison d’entrainement et fixa la matraque paralysante au niveau de sa hanche avant de rejoindre Tecmor, Criid et Manlikk.

Un sergent des marines entra dans le dortoir, il était musclé, faisait dans les deux mÚtres, ce qui était impressionnant pour un humain standard ; il commença à hurler ses directives : 

« Toutes les escouades spartans Ă  l’aĂ©rodrome, au pas de course, vous avez quatre minutes, ceux qui arriveront passĂ© ce dĂ©lai auront un malus sur l’exercice de ce matin. Allez ! »

Les spartans sortirent de la salle en formation par escouades et se rendirent Ă  la zone d’exercice en courant. Lucia Ă©tait juste derriĂšre Criid, la lumiĂšre du jour l’aveugla un court instant. Le ciel Ă©tait rouge, le soleil venait Ă  peine de se lever. La terre sur laquelle les spartans couraient Ă©tait humide, boueuse mĂȘme, il avait dĂ» pleuvoir pendant la nuit. ArrivĂ© sur place, L’adjudant-Chef les attendait avec le docteur Halsey et un petit groupe d’ODST.  L’un indiqua au spartans d’enfiler leur armure Mk.III tandis qu’un deuxiĂšme commença Ă  distribuer des fusils d’assaut et des pistolets Ă  peinture. Leurs armures Ă©taient d’un vert olive sombre, presque brillante de par leur propretĂ©, elle disposait d’un lĂ©ger mĂ©canisme de soin, d’antidouleurs et d’une fonction chauffante. Ces armures augmentaient aussi leurs rĂ©flexes et leur temps de rĂ©ponse car les mĂ©canismes de l’habit Ă©taient reliĂ©s au cerveau et plus prĂ©cisĂ©ment au rĂ©seau neuronal de son porteur, et Ă  ses muscles.

Mendez prit la parole : « Aujourd’hui vous serez par Ă©quipe de quatre, ceux qui ont perdu leurs anciens Ă©quipiers, choisissez une Ă©quipe. Vous serez larguĂ©s sur le terrain d’entrainement, voici des cartes, vous n’en avez que des morceaux –il fit signe de les distribuer-, le but est d’atteindre le point d’extraction en ayant 7 Ɠufs intact par escouade, vous en avez un chacun pour le moment, vous devrez les rĂ©cupĂ©rer sur les autres escouades. Des armes ont Ă©tĂ© placĂ©es sur la zone d’exercice, si vous recevez un tir de l’une d’elle, peu importe la zone touchĂ©e, vous serez Ă©liminez, pour les armes standard que nous venons de vous distribuer, deux tirs devront vous atteindre pour perdre, vous sentirez la diffĂ©rence entre ces armes quand vous serez touchĂ©s. Quand vous ĂȘtes Ă©liminez, restez sur place, une Ă©quipe viendra vous chercher. Bonne chance spartans ».

Les enfants montĂšrent dans les pĂ©licans situĂ©s Ă  quelques mĂštres d’eux, le vent glacial mĂ©langĂ© Ă  l’odeur du kĂ©rosĂšne chauffĂ© par les rĂ©acteurs des vaisseaux donnait la nausĂ©e Ă  Lucia. Elle et son groupe grimpa  dans le deuxiĂšme pĂ©lican en mĂȘme temps qu’une autre escouade et l’ODST qui avait distribuĂ© leurs armes. Lucia regarda Criid, elle pouvait voir son visage Ă  travers la visiĂšre, elle avait l’air anxieuse et angoissĂ©e. Elle n’aimait pas jouer contre ses amis. Lucia lui prit la main et sa coĂ©quipiĂšre lui rendit son sourire. 

AprĂšs cinq minutes de vol, le pilote du PĂ©lican les prĂ©vint  que leur zone de largage Ă©tait proche. Tecmor se leva et fit signe Ă  son Ă©quipe de faire de mĂȘme. La porte s’ouvrit, ils allaient ĂȘtre larguĂ©s sur un toit. La ville de l’exercice n’était pas trĂšs grande, les bĂątiments ne s’élevaient, a premiĂšre vue, pas au-dessus du dixiĂšme Ă©tage. Tecmor sauta du transport juste avant Lucia, qui se retourna et accueillit Criid et Manlikk avant de rejoindre son chef d’escouade qui examina les lieus. 

Le pĂ©lican s’envola Ă  nouveau pour dĂ©poser les Ă©quipes spartans restantes. Tecmor sorti sa carte et la mit au sol, suivit de prĂšs par les diffĂ©rents membres de l’équipe. Il y avait un fragment de la ville sur la carte de Manlikk et Lucia, une forĂȘt sur celle de Criid, et le point d’extraction sur celle de Tecmor.

« On se dirige vers le point d’extraction, on croisera un autre groupe et on prendra leur Ɠufs, si nous sommes les premiers arrivĂ©s, nous leur tendrons une embuscade, la carte indique qu’il y a une arme lĂ  Ăč nous avons Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s, on s’en servira. Des questions ? »

Tous rĂ©pondirent pas la nĂ©gative et commencĂšrent Ă  se mettre en route. Lucia descendit les escaliers menant Ă  l’étage infĂ©rieur. Un fusil de sniper et deux chargeurs Ă©tait posĂ©s prĂšs de la fenĂȘtre du septiĂšme Ă©tage. Criid et Tecmor descendait vers le rez-de-chaussĂ©e tandis que les deux autres se dirigĂšrent vers l’arme. Manlikk saisit le fusil de prĂ©cision et empocha les munitions. Lucia posa sa main sur son Ă©paule et lui sourit.
« Bienvenue dans l’équipe Haunter Manlikk » dit-elle en contemplant le boulevard Ă©clairĂ© par la faible lueur du soleil qui s’étendait devant eux.

CHAPITRE 3:

« Nous sommes des spartans, on est toujours ensemble et on se soutiendra toujours. On est tous pareil et on fait tout pareil, on est rapide et mĂ©ticuleux, fort et coordonnĂ©s, intelligent et intrĂ©pides. Mais si on gagne, c’est juste parce qu’on fout les jetons a tout ceux qu’on affronte ! »
Tecmor a un marine du programme Spartan-II

Nocturne, 2 septembre 2552

Lucia leva la tĂȘte vers le ciel noir de la planĂšte, le jour allait bientĂŽt se lever. Elle inspira un grand coup et remit son casque. La spartan se dirigea vers le rez-de-chaussĂ©e pour rejoindre le reste de son Ă©quipe. Criid avait son fusil de sniper sur l’épaule et se tenait debout, derriĂšre un pilier de marbre, elle regardait l’endroit ou Tecmor Ă©tait accroupi, ce dernier afficha  l’hologramme de la ville. Le plan s’étalait sur un peu moins d’un mĂštre carrĂ©, les bĂątiments Ă©taient blanc et leurs bordures noires. L’image grĂ©sillait, et certains Ă©difices clignotaient. Les trois flĂšches bleues qui symbolisaient les spartans se pointaient les unes sur les autres.

« LĂ , dit-il en dĂ©signant une grande place, c’est l’endroit oĂč vont atterrir les dirigeant covenants, l’ancien bĂątiment de l’ONI, sur la seule zone que les covies n’ont pas vitrifiĂ©e, accessible par les souterrains de la ville ou par les grandes avenues de la citĂ©. Ils fouillent les bĂątiments, ils nous cherchent mais ils ne savent pas que nous sommes lĂ . Nous pouvons les contourner, mais il faudrait engager le combat et rĂ©vĂ©ler notre position, Nous allons passer par les Ă©gouts, mais on ne sait pas ce qu’on va trouver, il y a un accĂšs Ă  quelques mĂštres d’ici, on sortira Ă  proximitĂ© de la zone d’atterrissage. »
Le chef de l’escouade Haunter arma sa mitraillette et fit signe Ă  Criid et Lucia de le suivre. Les trois spartans sortirent du bĂątiment Ă  tour de rĂŽle. Lucia Ă©tait passĂ©e devant et se cala derriĂšre un dĂ©combre urbain. Elle regarda dans le viseur de son arme en direction d’un bĂątiment Ă  cents mĂštres de sa position. 

Les Sangheili pĂ©nĂ©traient dans les immeubles par les fenĂȘtres et par le toit. Il fallait se dĂ©pĂȘcher. Les Ă©lites se voyaient dotĂ©s d’une grande manƓuvrabilitĂ© grĂące Ă  leurs jetpack et  procĂ©daient Ă  leurs fouilles rapidement, ils arriveront au site du crash de la nacelle dans les minutes qui suivaient. 

Lucia se retourna vers son escouade. Criid et Tecmor avaient dĂ©jĂ  atteint une ruelle perpendiculaire au boulevard oĂč ils se trouvaient prĂ©cĂ©demment. La spartan courut les rejoindre, l’allĂ©e avait Ă©tĂ© moyennement touchĂ©e par la vitrification des vaisseaux extraterrestres et seule la moitiĂ© de la rue reflĂ©tait le portrait des spartans dans les cristaux de verres brisĂ©s.
Lucia ouvrit la plaque d’égout avec prĂ©caution et la posa dĂ©licatement sur le cĂŽtĂ©. Tecmor lui fit un signe de tĂȘte et s’engouffra dans le puits en face de lui, suivi de Criid qui, Ă  l’instar de son chef d’escouade, utilisa l’échelle.

La spartan restĂ©e Ă  la surface regarda le ciel : les premiĂšres lueurs de soleil apparaissaient et elle devait dĂ©jĂ  retourner dans l’obscuritĂ©. Une pointe de dĂ©ception se forma sur son visage puis l’humaine rengaina son arme et descendit un Ă  un les barreaux de l’échelle aprĂšs avoir refermĂ© la plaque derriĂšre elle.

Une fois au contact du sol, Lucia activa sa vision nocturne. Ils avaient atterris dans les tuyaux de maintenance des Ă©gouts. Le tunnel Ă©tait peu large et offrait par consĂ©quent peu de maniabilitĂ©. L’eau de pluie rĂ©cupĂ©rĂ©e dans ces lieux depuis la chute de la planĂšte montait Ă  plus d’un mĂštre, inondant de moitiĂ© les conduits.

Criid resta derriĂšre Tecmor et Lucia, son fusil de prĂ©cision la handicapant dans les espaces confinĂ©s. L’équipe devait parcourir un peu plus de un kilomĂštre pour sortir ensuite Ă  la surface Ă  quelques mĂštres d’une grande place. Les spartans avançaient dans le conduit sombre, passant devant des restes de dĂ©chets et de squelettes flottant Ă  la surface de l’eau. Les stigmates des combats durant la destruction de ce monde Ă©taient consĂ©quents. 

L’escouade arriva Ă  une sortie, la porte autrefois automatisĂ©e avait Ă©tĂ© enfoncĂ©e par les troupes covenant quelques mois auparavant. La sortie dĂ©bouchait sur une grande salle, avec plusieurs passerelles aux Ă©tages supĂ©rieurs. Les humains se trouvaient dans l’ancien centre de gestion – maintenant inondĂ©- des dĂ©chets, oĂč les dĂ©tritus de tout le quartier atterrissaient. L’odeur Ă©tait percevable malgrĂ© les filtres du casque Mjolnir. En dĂ©pit du fait que la surface ravagĂ©e laissait croire que la planĂšte avait Ă©tĂ© abandonnĂ©e depuis plusieurs annĂ©es, les Ă©gouts ressemblaient Ă  ceux d’une ville encore active, sans le bruit des machines de tri mais toujours avec la senteur putride commune aux citĂ©s.

L’équipe spartan se dirigea vers les tunnels de maintenance afin d’accĂ©der aux Ă©tages supĂ©rieurs, monter sur les passerelles et sortir.
Lucia s’étonna de ne pas avoir vu un seul covenant, cet endroit Ă©tait certes vide de toute vie mais un membre important de l’alliance allait atterrir sur la planĂšte et tous les accĂšs menant Ă  sa zone d’atterrissage n’était pas protĂ©gĂ©s ; elle trouvait ca louche mais ne le fit pas remarquer Ă  son Ă©quipe, celle-ci s’en Ă©tait dĂ©jĂ  sans doute rendue compte: Tecmor Ă©tait sur les nerfs et observait chaque recoins tandis que Criid surveillait l’arriĂšre sans arrĂȘt pour vĂ©rifier qu’ils n’avaient pas Ă©tĂ©s suivis.

Les spartans montĂšrent les Ă©chelles pour se rendre au deuxiĂšme Ă©tage de la station de tri et sortir de la salle. Lucia tira Criid sur les derniers barreaux de l’échelle et alla rejoindre leur leader quelques mĂštres devant. La passerelle sur laquelle ils Ă©taient Ă©tait d’un jaune criard, elle Ă©tait Ă  moitiĂ© dĂ©labrĂ©e et donnait l’impression qu’elle allait s’écrouler Ă  n’importe quel moment. 
L’indicateur d’état de Criid sur l’ATH de Lucia passa soudain du vert au rouge, elle se retourna vers sa coĂ©quipiĂšre en mĂȘme temps que son chef d’escouade, arme Ă  l’épaule. Criid dĂ©signa d’un doigt le plafond tout en avançant vers le reste de son Ă©quipe Ă  pas feutrĂ©s tandis qu’un vrombissement se discret se faisait entendre. Lucia leva la tĂȘte et commença Ă  reculer doucement vers la sortie.
Des drones avaient choisi cet endroit pour faire leur nids, une cinquantaine de mouche gĂ©ante Ă©quipĂ© d’arme covenant avaient Ă©lus domicile dix mĂštres au-dessus d’eux et semblait, par chance, ĂȘtre en train d’hiberner. Tecmor fit signe de garder le silence et d’avancer conformĂ©ment au plan. Ils n’étaient plus qu’à quelques mĂštres de leur objectif.

Lucia en tĂȘte de peleton, atteignit le seuil la premiĂšre et l’ouvrit dĂ©licatement. Un Yanmee poussa la porte au mĂȘme moment, l’enfonçant dans un bruit tonitruant. Le drone fut aussi surpris que la spartan.
L’extraterrestre faisait un peu moins de deux mĂštres mais ses quatre ailes dĂ©ployĂ©es dĂ©multipliaient sa taille, les motifs sur sa carapace avaient la forme d’yeux bleus. L’effet menaçant et angoissant Ă©tait garanti. Il Ă©carta ses mandibules, crachant une bave verte claire sur la visiĂšre de Lucia. Ses grands yeux jaunes Ă  facette s’écarquillĂšrent. Son armure Ă©tait rouge, et on pouvait entendre le bourdonnement d’un faible bouclier Ă  Ă©nergie. Il tenait un fusil Ă  plasma dans sa main gauche.

Lucia lui enfonça le crĂąne d’un coup de tĂȘte qui projeta son ennemi sur le mur d’en face. La ruche derriĂšre elle se rĂ©veillait et des cris se faisaient entendre. La spartan dĂ©gaina sa mitraillette et tira deux balles dans la tĂȘte du capitaine Yanmee avant de se retourner pour rejoindre son escouade.

« Criid, pas de tir de sniper, on reste au silencieux, et restes derriĂšre, sĂ©curise la sortie. Lucia, on ne peut pas les laisser donner l’alerte, leur sortie est notre sortie, les canaux de maintenance sont trop inondĂ©s pour qu’ils puissent voler dedans.»  S’exclama Tecmor entre deux rafales tout en reculant vers la sortie.

Une sĂ©rie de bruit assourdissant retentit au-dessus d’eux, la pluie avait commencĂ©e Ă  tomber et des trombes d’eaux se dĂ©versĂšrent dans les canalisations. Le vacarme couvrait surement le bruit des tirs des armes Ă  plasma. 

La ruche n’avait pas encore rĂ©alisĂ©e ce qui se passait alors que les insectes tombaient un par un dans l’abĂźme de dĂ©chet en dessous d’eux, abattus par les spartans. Lucia estimait leur nombre a une trentaine dĂ©sormais, les tirs de plasma fusait et les drones se cachaient et rĂ©apparaissaient entre deux piliers en Ă  peine une seconde. Ils Ă©taient rapides mais la gravitĂ© de la planĂšte les forçait Ă  se poser sur n’importe quel support possible au bout de quelques secondes de vol. 

Un des drones attrapa Tecmor par les bras, l’immobilisant pendant un court instant. Lucia lui tira une rafale dans le corps, aspergeant l’armure de son chef d’un sang vert pĂąle visqueux. Elle jeta un Ɠil vers Criid qui utilisait son pistolet afin d’aider son Ă©quipe du mieux qu’elle pouvait sans utiliser d’armes trop bruyante.
Un tir de pistolet plasma chargĂ© toucha Lucia puis deux aiguilles de Needler allĂšrent se planter dans sa jambe, les aiguilles d’un rose scintillant rayonnaient sur la cuisse de la spartan, le poison des aiguilles avait surement commencĂ© Ă  se dĂ©verser, il n’était pas dangereux Ă  faible dose mais recevoir d’autre aiguilles pouvait faire exploser le soldat dans une nova rose. Elle retira les deux pointes empoisonnĂ©es et les retira de son armure avant de les Ă©craser dans sa main.

Lucia leva son arme et abattit deux drones qui fonçaient sur elle d’une salve de son fusil-mitrailleur, l’un d’eux Ă©clata sous l’impact des balles perforantes tandis que le second s’écrasa sur un de ses Ă©quipiers, provoquant leur chute mortelle dans l’ocĂ©an de dĂ©chets.
Elle releva la tĂȘte et remarqua que Tecmor avait cessĂ© de tirer, les drones avaient tous Ă©tĂ© Ă©liminĂ©s. Seul le bruit de l’eau se dĂ©versant dans le lac situĂ© en dessous d’eux subsistait. Criid y envoya le capitaine Yanmee  en le jetant par-dessus la passerelle.

L’indicateur d’état des trois spartans repassa au vert et tous poursuivirent leur chemin vers la surface. Il n’y avait qu’une porte et un couloir Ă  franchir avant d’arriver Ă  la dans la citĂ©, dans une ruelle Ă  une cinquantaine de mĂštre de la zone d’atterrissage. 

Lucia passa la tĂȘte hors de la bouche d’égout pour observer les alentours. La pluie qui frappait son casque Rogue rĂ©duisait la visibilitĂ©.
La ruelle Ă©tait Ă©troite et sombre, les gouttes de l’averse ruisselaient sur les morceaux de verre fixĂ©s aux murs.  Des bruits gutturaux se faisaient entendre, une escouade de rapace venait de passer briĂšvement devant l’allĂ©e. Lucia distingua l’odeur d’ozone et la couleur bleue des boucliers Ă©nergĂ©tique qui avaient dĂ©filĂ©s Ă  quelques mĂštres d’elle une seconde plus tĂŽt. 
Tecmor sorti Ă  son tour et se rua vers le coin de la rue qui donnait sur la place. Lucia prit la main de Criid pour l’aider Ă  monter l’échelle, le fusil de prĂ©cision handicapait la spartan dans un puits aussi Ă©troit. Les deux humaines se prĂ©cipitĂšrent Ă  cĂŽtĂ© de leur chef d’escouade.

Lucia risqua un coup d’Ɠil vers la zone d’atterrissage et activa sa vision nocturne, les covenants apparurent entourĂ©s d’une marque rouge sur l’ATH de la spartan. La place n’avait pas Ă©tĂ© vitrifiĂ©e, les arbres verts Ă©taient la premiĂšre chose colorĂ©e depuis que Lucia Ă©tait arrivĂ©e sur la planĂšte. Des plots anti-char empĂȘchaient tous vĂ©hicules de forcer le passage, des barricades et des boucliers Ă  Ă©nergie autours de la place. Un bout de monument en bronze Ă©tait restĂ© sur l’agora et gisait au milieu des Ă©lites spec-ops.
Le meurtrier de Manlikk Ă©tait lĂ , mains croisĂ©s derriĂšre le dos discutant avec un de ses lieutenants en armure ultra noire. Lucia contrĂŽla sa colĂšre et un afflux d’émoi la submergea, la tristesse l’envahit mais la mission devait continuer. Ils Ă©taient des soldats, et le champ de bataille ne laissait pas de place aux Ă©motions ni Ă  la vengeance. 
Les covenants s’activaient, des patrouilles de grognards et de rapaces vadrouillaient dans les rues, dirigĂ©es par une brute dans chaque escouade. Quelques Ă©lites en armure lourde faisaient des allers et retours aux entrĂ©es des immeubles en jetpack.

Un coup de tonnerre retentit, l’averse n’allait pas s’arrĂȘter de sitĂŽt, ce qui aidait les spartans dans leur mission d’infiltration. Il leur fallait entrer dans un bĂątiment afin de prendre une position de sniper ; la bouche d’égout se trouvait en face du centre de l’ONI, prendre position prĂšs dans ce bĂątiment offrait un bon champ de vision. Il n’y avait qu’une rue Ă  traverser et quelques portes Ă  franchir pour se mettre en place. Lucia se retourna vers son chef d’escouade afin d’élaborer une stratĂ©gie. AccĂ©der Ă  cet Ă©difice n’allait pas ĂȘtre aisĂ©.
« Lucia et toi vous allez pĂ©nĂ©trer dans le bĂątiment en face du complexe de l’ONI, s’exclama Tecmor, ne vous faites pas repĂ©rer en entrant dans l’immeuble, utilisez votre vision nocturne pour dĂ©tecter toutes les menaces et faites attention aux patrouilles dans la rue, attendez le tonnerre pour avancer et couvrir le bruit des dĂ©tonations si vous en avez besoin. Je vais poser la charge explosive sur un autre Ă©difice pour couvrir notre fuite, et me posterai prĂšs des Ă©gouts, ça risque d’ĂȘtre notre seule Ă©chappatoire. Pas de contact radio sauf en cas d’imprĂ©vu, sur le canal Effrit. Bonne chance Spartans »
L’escouade Haunter se sĂ©para, son leader s’enfonçant dans les ruelles sombres parallĂšles au boulevard qui traversait la place. Criid cala son fusil au dos de son armure, l’encoche magnĂ©tique maintenant l’arme en place, et dĂ©gaina son pistolet silencieux.

Les deux femmes se lancĂšrent un regard dĂ©cidĂ© et patientĂšrent le temps que la patrouille de grognards finisse sa ronde. Le tonnerre retentit et les unggoy arquĂšrent devant les assassins humaines. Lucia couru vers les colonnes de six mĂštres Ă  l’entrĂ©e du building, bras tendu, pistolet ciblant la patrouille qui venait de les dĂ©passer et mitraillette pointĂ©e sur le hall du bĂątiment. Une enseigne derriĂšre un bureau indiquait que cet immeuble Ă©tait une banque.

La spartan se rua Ă  l’intĂ©rieur et se cala derriĂšre un comptoir ; Criid l’y rejoignit aussitĂŽt. Lucia n’entendit pas de cri ni de tir, ils n’avaient pas Ă©tĂ© repĂ©rĂ©s. Elle se releva, visiĂšre derriĂšre la mire de son arme, et tira sur le jiralhanae qui venait d’entrer. EncastrĂ© dans une armure major bleue sombre avec un modĂšle de bouclier standard, Les balles perforantes vinrent rapidement Ă  bout du champ de force et transpercĂšrent les cordes vocales puis le cƓur de la brute ; l’empĂȘchant de donner l’alerte et le tuant dans la seconde qui suivait.

Criid commença Ă  tirer le cadavre pour le dissimuler derriĂšre leur prĂ©cĂ©dente cachette tandis que sa coĂ©quipiĂšre se saisit du sabre-grenade de sa victime, qu’elle cala aussitĂŽt sur son dos. L’armure Mjolnir rĂ©gulait les flux d’hormones dans le corps de Lucia, et l’adrĂ©naline redescendit, son cƓur se mit Ă  ralentir, il ne semblait pas y avoir d’autre ennemis pour le moment.
Les deux spartans avancĂšrent prudemment dans les boyaux du bĂątiment. Les couloirs Ă©taient Ă©troits, les cĂąbles dĂ©nudĂ©s des lampes vacillaient sur le plafond parsemĂ©s d’impacts de balles et de plasma. Il Ă©tait impossible de distinguer quoi que ce soit sans vision nocturne. Du sang Ă©tait perceptible sur la tapisserie de la banque, ce qui, liĂ© Ă  l’obscuritĂ© ambiante, confĂ©rait une atmosphĂšre oppressante et inquiĂ©tante, d’autant que ce sang Ă©tait rouge, et encore frais de quelques heures.

Les humaines tournĂšrent vers une cage d’escalier mĂ©tallique en colimaçon. Il fallait monter jusqu’au septiĂšme ou huitiĂšme Ă©tage afin d’avoir une vue dĂ©gagĂ©e sur la zone d’atterrissage et percevoir les mouvements de troupes covenants au loin.

Les deux Spartans sortirent des escaliers au septiĂšme Ă©tage, jugeant la position assez haute et constatĂšrent que celui-ci Ă©tait complĂštement ravagĂ©, le couloir pour rejoindre les extrĂ©mitĂ©s de l’immeuble Ă©tait bouchĂ© par les dĂ©combres d’un cĂŽtĂ© et l’autre n’offrait l’accĂšs qu’a deux piĂšces. L’une avait Ă©tĂ© relativement bien Ă©pargnĂ©e, bien que des impacts de balles aussi gros que le casque de Lucia subsistaient. L’autre semblait avoir concentrĂ©s tous les tirs. Les murs avaient Ă©tĂ© littĂ©ralement Ă  moitiĂ© arrachĂ©s du bĂątiment d’origine, laissant la lumiĂšre du jour baigner dans la totalitĂ© de l’étage en ruine, et un accĂšs facile Ă  l’étage infĂ©rieur Ă©tait disponible en cas de nĂ©cessitĂ©. Criid commença Ă  avancer mais Lucia lui barra la route et s’accroupit. Un dĂ©tail l’interpela, de l’eau coulait depuis les gouttiĂšres de l’étage supĂ©rieur et s’abattait sur le sol
 Sauf Ă  un endroit, comme si un mur invisible empĂȘchait le flot de s’écouler normalement. 
Son capteur de mouvement affichait des cibles imaginaires, tout autour d’elle. Lucia activa sa vision nocturne et des contours d’un bleu pĂąle se dessinĂšrent sur son HUD. La spartan retira son couteau du fourreau de son Ă©pauliĂšre. Elle fut soudain soulevĂ©e du sol par une force de nature inconnue. Le camouflage actif de l’élite qui lui faisait face se dĂ©sactiva. Ses mandibules s’écartĂšrent et l’alien prononça quelques mots dans sa langue.

Lucia enfonça son poing sur sa tempe, brisa son transmetteur radio et envoya valser le fusil a concussion de l’ennemi au fond de la piĂšce. L’élite rugit et propulsa la spartan dans un mur Ă  quelques centimĂštres de Criid. Cette derniĂšre dĂ©gaina son pistolet et tira quelques projectiles en direction de la position de l’élite. Les flux d’énergie du bouclier Sangheili vacillĂšrent et l’invisibilitĂ© se dissipa. L’élite se rua vers les deux spartans en activant sa dague Ă©nergĂ©tique au niveau du poignet avant de la plonger dans l’omoplate de Lucia. Le sang n’eut mĂȘme pas le temps de jaillir que la plaie Ă©tait dĂ©jĂ  cautĂ©risĂ©e. Lucia retint son cri et tira le bras de l’élite vers elle afin de protĂ©ger sa partenaire de la lame lĂ©tale. Celui-ci se retourna et tenta de frapper le casque de la spartan rogue mais ne fit qu’encastrer son poing dans la pierre.

Criid enfonça son couteau dans le mollet de l’élite et allongea la coupure jusqu’à la cheville. Le cri de l’élite commençait Ă  peine Ă  sortir de sa gorge que ses cordes vocales furent tranchĂ©es par le sabre-grenade de Lucia qui luttait contre la douleur Ă  l’épaule pour maintenir en place l’arme de brute. Le corps de l’élite s’écroula et le violet de son sang se rependit sur le tapis rouge Ă©carlate et usĂ© de la piĂšce.

Criid se pencha sur sa partenaire et appliqua une dose de biofoam sur l’épaule, pour Ă©viter tout saignement interne au cas oĂč les mouvements de la spartan relanceraient l’hĂ©morragie. Le froid de la mousse mĂ©dicinale commençait Ă  bruler la peau. Sans doute quelques brulures allaient se rajouter Ă  la coupure. Cependant, l’armure Mjolnir limiterait surement les dĂ©gĂąts avec des injections d’hormones et de cicatrisants.

Lucia remercia sa coĂ©quipiĂšre et saisit le module de camouflage dans le dos de l’élite. Elle l’emboita sur son armure au niveau des reins et une nouvelle fonction sur son HUD s’afficha. Une chance que les deux systĂšmes soient compatibles.

La spartan activa son nouvel atout et son armure, son arme et tout ce qui Ă©tait intĂ©grĂ© Ă  son corps disparurent. Cela procurait une lĂ©gĂšre sensation de froid, c’était la premiĂšre fois qu’elle utilisait un matĂ©riel covenant pouvant la rendre invisible. Lucia sourit et dĂ©sactiva son nouveau gadget.

Elle prit le sniper dans le dos de Criid et le cala au sol, sur le cratĂšre d’un impact d’obus. Elle laissa dĂ©passer l’embout du canon Ă  travers le mur et commença Ă  calibrer la lunette.
Elle jeta d’abord son regard vers le centre de la place, deux chasseurs y avait Ă©lus domicile pendant leur montĂ©e de l’immeuble. DĂ©loger ces amas de vers n’allait pas ĂȘtre chose aisĂ©e. Leurs armures Ă©taient cuivrĂ©es, des vĂ©tĂ©rans. Les mortiers Ă  plasma fixĂ©s Ă  leur bras droit scintillaient d’une lumiĂšre verte, reflĂ©tant l’instabilitĂ© du plasma contenus dans ces armes au potentiel de destruction colossal. La prĂ©sence de ces mastodontes rĂ©duisait fortement les chances d’évacuation des spartans. 

Lucia grimaça et se demanda oĂč Ă©tait passĂ© le chef Ă©lite qui donnait des ordres quelques minutes avant. Elle dĂ©plaça le fusil pour observer une nouvelle zone. Elle distingua la silhouette d’un ingĂ©nieur et de plusieurs Ă©lites ou brute. Le contour rouge qu’affichait son ATH autours de l’ennemi dans le bĂątiment ne donnait des informations que sur la taille de la cible. Elle ne vit cependant aucun signe de Tecmor. 
La spartan lĂącha son fusil et retira son casque. Elle sourit, leur objectif allait bientĂŽt arriver et elle en avait assez de cette mission. Elle voulait rentrer et revoir ses amis, Li, Anton, Linda et John. Elle savait que les deux derniers Ă©taient parvenus Ă  s’échapper de Reach Ă  bord du Pillard of autumn. Ils s’étaient probablement repliĂ©s sur une position Ă  l’abri de toute poursuite covenant. Cependant elle ignorait l’état d’Anton et Li, l’équipe Hunter avait Ă©tĂ© extraite avant eux.

Criid la remplaça au fusil de sniper et Lucia s’allongea, repensant aux moments passĂ©s avec ses camarades, nostalgique, elle ferma les yeux et se concentra sur ses souvenir en attendant la raison de leur prĂ©sence sur la planĂšte et le signal de Tecmor.

 

CHAPITRE 4:


« La surprise est une lame sans substance, une Ă©pĂ©e inutile a la guerre. Elle se brise lorsque les troupes se rallient. Elle vous trahit lorsque les commandants tiennent bon leur ligne. Mais la peur, elle, ne faillit jamais. C’est une lame qui s’aiguise au fur et Ă  mesure qu’on l’utilise. 
Que l’ennemi sache que nous arrivons, que leurs frayeurs les envahissent lorsque les tĂ©nĂšbres approchent, lorsque le soleil se couche. Lorsque que notre ennemi est plongĂ© dans sa derniĂšre nuit, l’escouade Haunter arrive, et que les Ăąmes qui se dressent devant nous ne voient plus jamais l’aube. »
Tecmor a son Ă©quipe lors d’un exercice de stratĂ©gie.

Nocturne, 2 septembre 2552

Seulement sept minutes avaient passĂ©es depuis qu’elle retirĂ©e de sa position de tir, elle se releva et s’approcha de sa partenaire. L’indicateur d’état de Tecmor Ă©tait dans le rouge. Un danger mortel le menaçait. Criid Ă©tait derriĂšre son fusil, crispĂ©e, malgrĂ© les compensateurs sur son armure, sa main tremblait, elle cherchait leur chef d’escouade Ă  travers la lunette de son arme.
Des tirs de plasma se firent entendre, suivies aussitĂŽt par des explosions. Lucia se mit Ă  paniquer, leur cible Ă©tait sur le point d’arriver, comment avaient-ils Ă©tĂ© repĂ©rĂ©s si prĂšs du but ?

Les élites sur les toits des bùtiments alentours commençaient à se mouvoir vers la scÚne du combat. Un groupe de phantom fit irruption sur la place, débarquant leurs troupes au milieu de la bataille.
Attendant d’avantage d’information sur la situation, les spartans attendaient les consignes de leur chef. Un message fut transmis sur le canal Effrit, c’était Tecmor. Lucia et Criid se lancĂšrent un regard inquiet et Ă©coutĂšrent attentivement.

« Ils m’ont repĂ©rĂ©s. Ils savaient qu’on arrivait, -on pouvait distinguer le son des tirs derriĂšre les paroles du soldat- annulez la mission, c’était un piĂšge, ne venez pas me chercher, on se retrouve Ă  l’extrac
ugh
 »Dans un long soupir la transmission se coupa. Lucia prit la place de sa coĂ©quipiĂšre au fusil de sniper.
Le mur d’un bĂątiment Ă  proximitĂ© s’écroula et un spartan dans une armure blanche fut projetĂ© Ă  travers le trou fraichement percĂ©. Le corps de Tecmor fut suivi par un chasseur en armure bleue qui poussait un rugissement qui aurait fait dĂ©taler un rĂ©giment de grognard. Le spartan se releva, couteau dans une main, grenade dans l’autre.

« Ne tirez pas, chuchota-t-il dans la SQUADCOM, ils surveillent toute la zone. »

Il se rua sur le chasseur mais un tir de beam rifle dĂ©via sa course et le colosse lui livra un coup de bouclier dans l’abdomen. DĂ©sarmĂ©, au milieu de la place, et entourĂ© de covenant, Tecmor tenta de se relever pĂ©niblement mais deux brutes en armure lourde et avec un marteau le maintenaient au sol.

Lucia Ă©tudia la situation : ils se trouvaient dans un bĂątiment Ă  moitiĂ© en ruine, surement en train d’ĂȘtre fouillĂ© par des troupes d’élite covenant. Les phantoms larguaient des troupes sur les toits, La vie de leur chef d’escouade Ă©tait menacĂ©e et le meurtrier de Manlikk entrait en scĂšne.
L’élite spec-ops noir arriva devant lui, entourĂ© de deux Huragok en armure dont seuls les tentacules d’un bleu turquoise vifs et le cou dĂ©passait. Ils confĂ©raient Ă  l’élite un bouclier beaucoup plus rĂ©sistant par rapport Ă  ses congĂ©nĂšres.

Lucia ne pourrait pas l’abattre en un seul tir. Tout le contingent alien n’attendait qu’un signal des spartans pour les Ă©liminer, ils n’auraient droit qu’à une seule tentative et devront partir aussitĂŽt. Les extraterrestres savaient qu’ils viendraient, cette cible covenant, ce haut gradĂ© de l’alliance, n’était qu’un mythe. La vraie proie dans cette mission Ă©tait le commando Spartan. 
Il fallait agir vite. Lucia croisa le regard de son frĂšre d’arme et son cƓur fut brisĂ©. Elle ne pouvait pas le sauver, les ingĂ©nieurs le protĂ©geaient lui et tous les autres membres de l’alliance covenant sur la place. Si elle en dĂ©truisait un, les chasseurs enverraient leurs salves de plasma en retour.

Du bruit se faisait entendre en bas des escaliers. Ils avaient découvert le cadavre de la brute au rez-de-chaussée. Ils fouillaient les étages un à un.
Sur la place, Tecmor, toujours Ă  la merci de l’élite, fut saisit par la gorge par ce dernier, qui retira son casque de sa main libre.

« J’ai deux dĂ©mons sur ma liste, j’ai accordĂ© une mort rapide au prĂ©cĂ©dent, mais toi, je vais te faire souffrir jusqu’à ce que tes amis dĂ©voilent leur positions. C’est sohem lipal'ai qui aura la faveur des hiĂ©rarques, je massacrerai tous ceux de ton espĂšce, comme les prophĂštes l’ont souhaitĂ©s.  – il augmenta le volume de ses hauts parleurs- Humains, sortez de votre cachette, et je vous tuerai vite, chaque seconde passĂ©e hors de mon champs de vision sera un moment d’éternel souffrance pour votre ami ».

Il dĂ©ploya son Ă©pĂ©e Ă©nergĂ©tique et la mit sous la gorge du spartan. Il laissa glisser son glaive vers le torse du chef d’escouade, faisant fondre l’armure et dĂ©chirant la surface de sa peau. La gorge de Tecmor se serra et une veine tapait sur sa tempe, les vaisseaux sanguins dans ses yeux Ă©clataient un Ă  un et soulignaient une souffrance extrĂȘme.

Une larme commença Ă  couler sur sa joue. Elle se retourna, et vit Criid en train de surveiller le couloir, effondrĂ©e par la tournure qu’avait pris cette mission. Detournant son regard de sa coĂ©quipiĂšre, la tireur d’élite observa Ă  nouveau le visage de Tecmor et remarqua qu’il remuait les lĂšvres. Lucia dĂ©chiffra ses dires ; il chantait, leur hymne, la musique des spartans, oly-oly-oxen free.

« Qu’y a-t-il dĂ©mon ? Tu chantes dĂ©jĂ  ton oraison funĂšbre ? C’est un peu tĂŽt pour ça. Toi et tes amis allez souffrir a un point inimaginable» sourit l’élite avec un air sadique dans les yeux.
Tecmor ricana et appuya sur un bouton sur sa cuisse. Une explosion retentit et un bĂątiment en face des Spartans explosa, emportant dans les flammes deux Ă©lites, une escouade de grognard et inondant la place de fumĂ©e. C’était l’occasion de tirer, puisqu’elle ne pouvait pas abattre les tortionnaires de son ami, elle pouvait au moins abroger ses souffrances.
Lucia ne pouvait rien faire pour le sauver. « DĂ©solĂ© Tecmor, soupira t’elle, c’est tout ce que je peux faire » et elle appuya sur la dĂ©tente.

Elle avait la sensation que la balle partait au ralentit, elle assistait à une scùne chaotique, les lumiùres criaient et les sons l’aveuglaient, sa vision se troublait et son cƓur frappait sa poitrine si fort qu’elle en avait mal. Elle sentait les systùmes de son armure lui injectait toute sorte de tranquillisant et drogue de combat.
Tecmor sourit une derniĂšre fois en direction de Lucia, « merci » chuchota-t-il, avant de recevoir une balle de quatorze millimĂštre et demi dans la tĂȘte. Il s’écroula sur le sol pavĂ© de la place, au pied de l’élite, Ă  travers la fumĂ©e, et au milieu du chaos ambiant.
Lucia saisit a pleine main le fusil, le cala dans le dos de Criid et toute deux se dirigĂšrent vers l’endroit d’oĂč elles venaient d’arriver quelques instant plus tĂŽt. Les spartans n’avaient pas le temps d’encaisser le choc Ă©motionnel et devaient sortir du bĂątiment aussi vite que possible. La diversion de Tecmor leur avait permis de ne pas avoir Ă©tĂ© repĂ©rĂ©s tout de suite mais le chef Ă©lite passera vite Ă  l’action.  Les spartans l’avaient privĂ© de son trophĂ©e.

Les deux femmes avancĂšrent vers la cage d’escalier et discernĂšrent le langage covenant venant du rez-de-chaussĂ©e. Le timbre rauque des voix rĂ©sonnaient et laissaient prĂ©sager que c’était des Jirahlanae. Lucia vĂ©rifia ses munitions, elle n’avait plus qu’un chargeur de pistolet, deux de mitraillette et disposais de cinq grenades pour l’arme brute, dont elle s’était Ă©quipĂ©e lors de l’affrontement prĂ©cĂ©dent. Criid fit le compte au mĂȘme moment, aucune des deux spartans ne disposait d’assez de ressources pour tenir le choc dans un grand affrontement.
De gigantesques explosions se firent entendre, les chasseurs bombardaient les bĂątiments de leur mortier, rĂ©duisant Ă  nĂ©ant toute matiĂšre dans le rayon de l’explosion. Ils dĂ©truisaient les fondations de l’immeuble. Cet Ă©lite Ă©tait prĂȘt Ă  tout pour les abattre mais Lucia n’avait pas le temps d’y penser. Il fallait faire vite.

« Vers le toit, s’écria Criid, on changera de bĂątiment en passant par les toits ! »

Les spartans pouvaient sentir la structure du building se fissurer, l’immeuble ondulait ; Ă  tel point que Lucia dĂ» se tenir au mur pour ne pas tomber. Criid parvenait Ă  escalader les marches trois par trois malgrĂ© les secousses. Alors que les deux femmes montaient, un rapace chutait dans la cage d’escalier en poussant un cri suraigĂŒe, il n’avait pas eu la mĂȘme chance que les spartan et n’avait probablement pas put s’accrocher a quelque chose. Les humaines venaient d’apprendre que leurs ennemis Ă©taient encore prĂ©sent dans l’immeuble et que s’ils voulaient Ă©vacuer, un transport devait les y attendre.
Criid eu apparemment le mĂȘme raisonnement et doubla sa vitesse de course. Les humains se trouvaient au dernier Ă©tage, plus qu’une porte Ă  franchir et ils seraient dehors, sur la terrasse de l’immeuble. L’accĂšs Ă©tait grand ouvert, l’escouade extraterrestre venait de la franchir  et les deux spartans sortirent Ă  toute allure.

Un transport Phantom Ă©tait en surplace Ă  quelques mĂštres du toit et Ă©tait sur le point d’embarquer une escouade de grognards avec un Ă©lite par l’ascenseur gravitationnel du vaisseau. La pluie continuait de tomber et frappait sur la coque du vaisseau, l’ennemi n’avait pas entendu, ni vu, les spartans. Lucia activa son invisibilitĂ© et se rua vers la zone de cargaison du vaisseau.
Les mouvements rapides rĂ©duisaient l’effet furtif de son camouflage mais en vue des conditions mĂ©tĂ©orologiques actuelles, elle n’était pas trĂšs inquiĂšte pour ça. Criid abattit l’élite et deux grognards qui ne s’étaient pas encore Ă©chappĂ©s.

Lucia monta par l’ascenseur et arriva dans le vaisseau, entourĂ© de grognards ahuri par la venue du nouvel intrus, elle vida un chargeur de mitraillette tout autour d’elle et tua tous les unggoy. L’un d’eux juste blessĂ© se recroquevilla dans un coin. Il lĂącha son pistolet Ă  plasma et commença Ă  gĂ©mir. Il Ă©tait si effrayĂ© que mĂȘme la prĂ©sence d’un Arbiter ne l’aurait pas rassurĂ©. Son armure orange contrastait avec tous les objets  dans le vaisseau, sa peau reptilienne Ă©tait brillante, il transpirait a grosse goute.
Lucia arracha son appareil  respirateur et projeta le grognard d’un coup de pied hors du vaisseau. Elle enfonça la porte du cockpit et enfonça son couteau dans le cou de l’élite qui pilotait. Elle envoya l’élite rejoindre ses compagnons sur le toit du bĂątiment et se mit aux commandes du phantom.

Criid venait de franchir la porte de l’élĂ©vateur et se tint aux barreaux sur le plafond. Les portes se fermĂšrent et une lumiĂšre mauve s’alluma. Les commandes du phantom se mirent Ă  clignoter et les manettes de navigation se dĂ©verrouillĂšrent. Lucia les saisit Ă  pleine main. Elle tapota un Ă©cran bleu Ă  sa gauche, les donnĂ©es sur l’altitude et l’énergie dans les moteurs s’affichĂšrent. La pilote fit dĂ©coller le vaisseau.
Les covenant se rendront vite compte du vol de vaisseau et se mettront Ă  leur poursuite immĂ©diatement. Il fallait quitter la planĂšte. Leur extraction devait se faire grĂące Ă  une balise qui devait appeler un vaisseau de l’UNSC, et un PĂ©lican serait venu sur la surface pour les rĂ©cupĂ©rer. Mais ce signal Ă©tait portĂ© par leur chef d’escouade. Les spartans devaient contourner le problĂšme. Le phantom ne disposait pas de dispositif de voyage en sous espace mais le transmetteur pouvait surement Ă©mettre  l’alerte attendue par leur alliĂ©s. 

Lucia rĂ©flĂ©chit, si elles quittaient l’atmosphĂšre maintenant, ils tomberaient face Ă  un croiseur covenant. S’ils restent Ă  la surface, la mĂ©tĂ©o bloquera les communications et des banshee les dĂ©busqueront. Lucia se renfrogna et dirigea l’engin vers la troposphĂšre. Ils allaient arriver en orbite de la planĂšte mais Ă  une distance raisonnable de la flotte extraterrestre, et ce en passant dans les nuages.
Lucia sentit une main sur son Ă©paule, Criid l’avait rejoint et lui sourit, il s’en Ă©tait fallu de peu et les deux spartans mĂ©ritaient de souffler. Mais ce n’était pas encore fini. Songeant Ă  Tecmor, Lucia sentit une haine violente monter en elle, pour les covenants en gĂ©nĂ©ral, mais surtout pour les Ă©lites, et l’assassin de Spartan qui avait tentĂ© de les tuer quelques minutes auparavant.
Le Phantom traversait les nuages, frappé par la pluie et encerclé par la foudre. 

« Va t’assoir, je prends les commandes » souffla Criid d’une voix chaleureuse mais ferme dans le dos de sa partenaire

Lucia acquiesça et laissa sa place Ă  sa partenaire. Elle se dirigea vers les bancs de passager et inspira un bon coup. Elle observa le vaisseau. L’éclairage mauve du vaisseau accentuait les traces de sang bleu clairs sur le sol et agressait les yeux.
Sur les portes fermĂ©es Ă©taient fixĂ©es deux tourelles Ă  plasma chargĂ©es. La spartan retira son casque, elle sentit une larme glisser sur sa joue et l’essuya aussitĂŽt, elle posa ses mains sur ses cuisses et serra les poings. La colĂšre et la haine l’emportĂšrent sur la tristesse et elle arrĂȘta de pleurer. Jamais plus elle ne perdrait un ami, un frĂšre ou une sƓur. Elle s’en fit la promesse. L’élite qui l’a forcĂ© au fratricide allait payer.

Lucia remit son casque et rejoignit Criid. Elle aussi Ă©tait fatiguĂ©e et avait Ă©tĂ© profondĂ©ment touchĂ©e par la mort de Tecmor et Manlikk. Cependant elle gardait sa joie de vivre et continuait Ă  aller de l’avant. Motivant Lucia admirait ce trait de caractĂšre mais ne parvenait pas Ă  l’imiter. C’était un sentiment douloureux, un mĂ©lange de colĂšre, de tristesse et culpabilitĂ© qu’elle renfermait en elle, en attendant de le relĂącher sur une cible plus faible qu’elle.

Elle regarda au travers de la visiĂšre de la cabine et vit un spectacle merveilleux. Le phantom venait de traverser un nuage et avait pĂ©nĂ©trĂ© la partie haute de stratosphĂšre, les spartans sortait d’une tempĂȘte de grĂȘle et une pluie d’éclair pour arriver dans un ciel dĂ©gagĂ© et un soleil Ă©tincelant. Le ciel Ă©tait d’un blanc lĂ©gĂšrement jaune qui donnait une teinte crĂšme au firmament et confĂ©rait une impression de douceur sur la planĂšte. La surface des nuages Ă©tait grise et des Ă©clairs sautaient de temps en temps par-dessus ces derniers. 

Lucia retrouva le sourire, mais celui-ci se dissipa aussitĂŽt. Au loin on pouvait apercevoir un croiseur Covenant, il faisait au moins quatre kilomĂštres de long. Il n’aurait qu’à lĂącher ses chasseurs pour rattraper les humains et la curĂ©e commencerait
 Le vol du vaisseau n’avait probablement pas Ă©tĂ© rapportĂ©, ce qui expliquerait l’absence de poursuivant pour le moment.
Le vaisseau quittait l’atmosphĂšre lorsque Lucia envoya le message CryptĂ© Ă  l’intention des renforts humains.  Elle communiquait leurs coordonnĂ©es dans le systĂšme et leur Ă©tat. Ils reçurent aussitĂŽt une rĂ©ponse du vaisseau de l’ONI, il fallait compter entre quinze et vingt minutes pour qu’ils sortent du sous espace et rĂ©cupĂšre leur Ă©quipe d’assassin.

Lucia commença Ă  couper tous les systĂšmes du vaisseau, ainsi, les signatures Ă©lectromagnĂ©tiques du phantom ne seront pas repĂ©rĂ©es par les radars covenant tout de suite. Les lumiĂšres s’éteignirent et les spartans furent plongĂ©es dans l’obscuritĂ© du vide spatial.
Lucia s’allongea contre le mur et ferma les yeux. Cette mission allait bientît finir.


CHAPITRE 5:

 

Si l'ONI est une grande famille unie ? Soyons sĂ©rieux. Il y a quatre divisions officielles, et seule une d'entre elle sait qu'il y en a en fait plus que ça. Il y a la section deux, composĂ©e de psychologues et chargĂ©s des relations publiques (chaque poste aime Ă  dire qu'il est meilleur que l'autre), qui raconte les mensonges ; La section zĂ©ro, qui pense espionner tout le monde, raconte des mensonges Ă  la section deux et croit raconter des mensonges aux sections un et trois ; La section un fait des choses dont on peut presque parler, c'est l'interface avec les autres branches ; Et la section trois fait les choses dont on ne peut pas parler sans qu'ils aient Ă  tous nous tuer d'une maniĂšre inventive. Techniquement, vous n'ĂȘtes pas une section. Vous ĂȘtes un genre de garde prĂ©torienne du CINCONI, dont on appelle les appartements « section 4 » mĂȘme si ils sont dans la section 5 de Bravo-6, et la DCS est sous son contrĂŽle direct. Vous noterez que je n'ai pas mentionnĂ© HighCom, c'est parce que toutes les sections de l'ONI mentent Ă  HighCom en lui disant qu'elle est la section la plus puissante, et ça suffit pour qu'ils pensent que ce sont eux qui sont en charge.
Vous ĂȘtes embrouillĂ©s ? J'espĂšre bien, c'Ă©tait mon but.
Black box expliquant presque sans mentir la structure de l'ONI Ă  Kilo-Five

16 DĂ©cembre 2551, Ă  bord du vaisseau de l’ONI Vengeful spirit.

« Escouades Spartanes Haunter et Phoenix, rassemblez-vous sur la passerelle. » cracha un des haut-parleurs situĂ© dans le dortoir. C’était la voix de l’amiral Hark, leur officier en chef et coordinateur depuis peu. Les dortoirs offraient un confort spartiate, les spartans avaient pour habitude de loger dans un endroit propre et rangĂ©, il fallait de l’ordre. Les couchettes Ă©taient trĂšs inconfortables, malgrĂ© le fait qu’elles aient Ă©tĂ© faites pour accueillir un spartan, le fleuron de cette armĂ©e.

Lucia, rĂ©active, avait dĂ©jĂ  saisit la main de Tecmor et l’aida Ă  se lever. Le chef de groupe s’était blessĂ© Ă  la hanche lors d’un entraĂźnement au corps Ă  corps. Les spartans avaient eu le temps de s’habituer aux nouveaux modĂšles d’armure, cependant, elles ne protĂ©geaient toujours pas entiĂšrement des blessures.

Tecmor fit signe aux autres membres de l’escouade de l’accompagner. Manlikk posa son croquis sur le lit  le plus proche et Criid abandonna sa patience et lĂącha ses cartes. Tous sortirent de la salle et dĂ©bouchĂšrent dans un long couloir. Le passage Ă©tait bondĂ©, le personnel du vaisseau et des soldats de l’UNSC allaient et venaient en direction des parties importante du navire. Certains, souvent les plus jeune leur adressaient un signe de tĂȘte ou faisaient un salut militaire mais la plupart les dĂ©visageaient avec insistance avec une expression de dĂ©gout sur le visage. La communautĂ© Spartan avait tellement Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme monstrueuse les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes que ce racisme ne les touchait mĂȘme plus.

Lucia tourna la tĂȘte et vit leurs amis de l’escouade Phoenix. MĂȘme si les spartans avaient eu le mĂȘme entrainement, la philosophie et la maniĂšre de combattre des diffĂ©rents soldats changeaient. En effet, L’escouade Haunter Ă©tait discrĂšte et rapide, si bien que la plupart des membres de l’équipe avaient modifiĂ©s leur armure. Criid et manlikk avaient changĂ©s leurs semelles et leurs jambiĂšres pour courir plus vite et faire moins de bruit tandis que Lucia et Tecmor avaient amĂ©liorĂ©s les articulations pour leur procurer une vitesse accrue au corps Ă  corps et une meilleure manƓuvrabilitĂ© en terrain accidentĂ©. Ils s’etaient spĂ©cialisĂ©s dans des attaques rapides et furtives.

L’escouade Phoenix, elle, cherchait la perfection en tout point, principe que l’escouade Haunter jugeait impossible. Ces premiers avaient pratiquement recomposĂ©s la totalitĂ© des accessoires de leur armure. A tel point qu’elle Ă©tait mĂ©connaissable, malgrĂ© le fait qu’elles avaient Ă©tĂ© reçu quelques mois auparavant. Elles Ă©taient recouvertes de tissus de camouflage, de piques et d’ornements divers. MĂȘme les systĂšmes embarquĂ©s avaient Ă©tĂ© remplacĂ©s. Leurs armures Ă©taient peintes en noires avec des marques or ou violet de part et d’autre de la Mark V.
L’escouade haunter se dirigea vers la passerelle en marchant.

« - Ces nouvelles armures sont incroyable, s’exclama Manlikk allĂšgre

- On va peut-ĂȘtre enfin les essayer en dehors d’une salle d’entrainement cette fois
 continua Criid avec espoir.

- Peu importe, on a dĂ©jĂ  tout fait : combat, obstacle, stratĂ©gie
 On a mĂȘme amĂ©liorĂ©s nos armures, Halsey Ă©tait verte quand elle a vu les Phoenix, s’esclaffa Manlikk.

- Si Hark nous appelle c’est pour une bonne raison, on navigue dans cette boite de conserve depuis cinq jour
 Sourit Lucia, t’en penses quoi Tecmor ?

- ce type nous hait, il pourrait nous rĂ©clamer rien que pour nous faire des reproches
 On est arrivĂ©, on sera vite fixĂ©.», ricana t’il sarcastique et sans rĂ©elle joie exprimĂ©e dans ses paroles.

Cette haine rĂ©ciproque entre Spartan et l’amiral Hark remontait Ă  la formation de ces premiers, l’officier les considĂ©rait comme des monstres, des aberrations qui n’auraient jamais dĂ» voir le jour, un danger pour la race humaine. Il avait contactĂ©s des autoritĂ©s supĂ©rieures pour mettre fin au projet Spartan II et s’entendait trĂšs bien avec le Colonel James Ackerson, principal antagoniste au mĂȘme programme de formation.

Lucia laissa le passage Ă  ses amis et avança dans la passerelle, suivie par les phoenix. La salle s’étendait sur une vingtaine de mĂštres en longueur et une dizaine en largeur. Une vaste baie vitrĂ©e se prolongeait du bout de la piĂšce jusqu’au plafond. Des navigateurs et des techniciens Ă©taient fixĂ©s devant leurs Ă©crans aux pĂ©riphĂ©ries et dans une fosse situĂ©e au centre de la salle pendant que des officiers leur donnaient des directives.

Lucia regarda Ă  travers la vitre et observa l’espace. Le vengeful spirit venait de couper ses moteurs, il avait fait halte en orbite haute d’une planĂšte gazeuse aux teintes blanches, d’une taille supĂ©rieure mĂȘme Ă  Jupiter dans le systĂšme Sol, autour de laquelle gravitaient des centaines de milliers de corps inertes, formant une ceinture d’astĂ©roĂŻde. Elle possĂ©dait une lune de la taille d’une planĂšte naine qui gravitait Ă  quelques milliers de kilomĂštres du vaisseau.

Lucia se dĂ©plaça vers une table holographique de deux mĂštre de long qui lui arrivait Ă  la hanche et se tourna vers leur officier supĂ©rieur qui venait d’entrer. Il portait un uniforme gris sombre avec un col qui remontait jusqu’en haut du cou. Ses cheveux Ă©taient gris et coupĂ©s trĂšs court. Lucia estimait son Ăąge Ă  environ quarante ans, au vu de ses yeux noirs et les traits dur de son visage. Il fixa les spartans avec une aversion Ă©vidente Ă  leur encontre et prit la parole.

« Spartans, aprĂšs avoir naviguĂ© plusieurs jours dans cette rĂ©gions de l’espace, nous avons enfin atteint notre destination. Le systĂšme Nostramo. Voici la planĂšte Ă©ponyme et sa lune, DĂ©livrance. –il dĂ©signa la vue panoramique-, C’est sur cette lune que se trouve deux bases rebelle qui nous repĂšrerons dĂšs que la furtivitĂ© du vaisseau sera dĂ©sactivĂ©, pour vous permettre de sortir sans ĂȘtre carbonisĂ© par le bouclier
 -il poussa un soupir-  puis rĂ©activĂ©e pour Ă©viter tout risque de reprĂ©sailles, vous devrez nous contacter pour rentrer. Il y a deux avant-postes rebelles que vous, spartan, devrez nettoyer. Je vous laisse en choisir un par escouade, la premiĂšre Ă  en avoir rasĂ© un ne sera pas rĂ©primandĂ©e, sans motivation, ce n’est plus trĂšs interessant. Vous pouvez considĂ©rer cela comme une mise Ă  l’épreuve, l’état-major veut voir dans quoi il a investi. Je vois cet exercice comme une course. Vous avez trente seconde pour choisir. Vous avez carte blanche sur le moyen de transport et vous n’avez le droit d’emporter qu’une seule arme lourde.»

Lucia observa les donnĂ©es sur les deux avants poste avec son Ă©quipe. L’un d’eux se trouvait sur une montagne tandis ce que le second ne laissait entrevoir qu’une porte Ă  la surface. Surement Ă©tait-elle reliĂ©e Ă  l’autre base. Les phoenix choisirent aussitĂŽt et l’amiral accĂ©da Ă  leur requĂȘte. Premier arrivĂ©, premier servi pensa Lucia.

Dans un lieu confinĂ© comme celui-ci, le choix d’un fusil Ă  pompe serait judicieux mĂȘme si l’escouade Haunter prĂ©fĂ©rait garder un atout Ă  distance et laisser l’ennemi dans l’ignorance en ce qui concerne leur force, c’était le meilleur choix Ă  faire ; Lucia demanda Ă  avoir l’arme et Criid proposa un pĂ©lican comme moyen de transport, rapide, et discret s’il volait Ă  basse altitude. Tecmor approuva et demanda Ă  attaquer la base souterraine avec le matĂ©riel demandĂ©. Les phƓnix avaient eux aussi fait leur choix et l’amiral accĂ©da Ă  leur requĂȘte. 

Les Spartans saluĂšrent leur officier et se dirigĂšrent vers l’arsenal situĂ© Ă  cĂŽtĂ© des hangars. Tous s’emparĂšrent de leurs armes, l’équipe Haunter s’équipa d’armes silencieuses, contrairement Ă  leurs rivaux qui semblaient choisir leur Ă©quipement en fonction du bruit qu’il faisait. Lucia haussa des Ă©paules et cala le fusil Ă  pompe dans son dos avant de s’orienter en direction du transport PĂ©lican qui les attendait.
Le sol du hangar Ă©tait d’un gris anthracite, Hark Ă©tait si maniaque sur la propretĂ© que les hommes d’entretiens avait fait du zĂšle, le parterre Ă©tait tellement brillant que Lucia y vit son reflet. La lumiĂšre Ă©tait si vive qu’elle en devenait aveuglante et Lucia du adapter les contrastes de sa visiĂšre pour ne pas ĂȘtre gĂȘnĂ©e. Les spartans embarquĂšrent dans le transport, calĂ© entre un autre pĂ©lican et un chasseur sabre, et s’installĂšrent sur leur siĂšges.

Lucia se dirigea vers le cockpit et prit les commandes, vĂ©rifia que son Ă©quipe s’était installĂ©e et ferma la soute. Elle activa les moteurs et attendit que la porte du hangar s’ouvre.

« Ouverture du hangar dans 5 – 4 – 3 – 2 – 1, dĂ©sactivation de la furtivitĂ© »

Le pĂ©lican dĂ©colla du vengeful spirit et fonça Ă  pleine vitesse sur DĂ©livrance. Lucia se pencha sur l’écran de la camĂ©ra arriĂšre du transport. Le vaisseau venait Ă  peine d’apparaĂźtre qu’il s’était Ă  nouveau dissimulĂ©. Elle amorça la descente sur la lune et se sĂ©para des deux Hornet de l’escouade Phoenix.

« Bien
 commença Tecmor, Lucia me dĂ©posera sur la porte et vous lĂąchera, Manlikk et Criid Ă  l’intĂ©rieur de la base. –Lucia et Criid AcquiescĂšrent-.  Les Phoenix vont tout faire exploser et l’alerte sera vite activĂ©e, tous les rebelles fonceront vers eux ou tenteront de s’échapper.  Vu la taille de l’entrĂ©e, on va sans doute atterrir dans les hangars de la base. Lucia et moi, on s’occupera des rĂ©sistants dans le hangar puis nous rejoindrons la deuxiĂšme base en Ă©crasant les renforts se dirigeant vers les Phoenix. Pendant ce temps, Manlikk et Criid, irez chercher leurs rĂ©serves d’oxygĂšne pour ĂȘtre sĂ»r de ne laisser aucun survivant aprĂšs notre passage. Vous retournerez aux hangars et viendrez nous chercher par Pelican. On dispose de deux heures d’oxygĂšne, largement suffisant. Des questions Spartans ? »

Toute l’escouade rĂ©pondit nĂ©gativement d’un signe de tĂȘte et arma ses armes. Lucia approchait du point de largage, elle descellera et ouvrit la soute du vaisseau. La spartan se retourna et vit ses camarades se lever, face au vide, prĂȘt Ă  sauter sur la porte de la base rebelle, mesurant plusieurs mĂštres de large. Une lumiĂšre verte s’alluma et Tecmor bondit hors du vaisseau.

Lucia se stabilisa Ă  quelques mĂštres au-dessus de la porte et attendit le signal du chef d’escouade pour pouvoir descendre. Le hangar s’ouvrit et deux hornet sans signes d’appartenance Ă  une faction franchirent le champ de force qui empĂȘchait l’air de la base de s’échapper et maintenant une gravitĂ© terrestre Ă  l’intĂ©rieur. Lucia vit son partenaire dĂ©jĂ  au sol s’engouffrer dans la base et appuya sur les commandes de tir. Le canon coaxial au Pelican pointa sur les hornets rebelles et cracha une salve de projectiles perforants vers les deux appareils ennemis. L’un d’eux se disloqua intĂ©gralement sous la puissance des obus et une des pales des hĂ©lices s’enfonça dans le cockpit du deuxiĂšme, l’envoyant se pulvĂ©riser sur le sol et expĂ©diant ses occupants dans l’espace.  L’un d’eux avait son scaphandre percĂ© et suffoquait dans l’espace quelques secondes avant de se fracasser sur le sol.

Lucia grimaça. Tout ça pour rester discret se dit elle
 Elle se posa au milieu du hangar aprĂšs avoir reçu l’approbation de Tecmor, Ă  cĂŽtĂ© d’une frĂ©gate lĂ©gĂšre Stalwart en piteux Ă©tat et sans doute Ă  peine dans la capacitĂ© de voler. NĂ©anmoins, cette Ă©pave Ă©tait probablement le fleuron et la fiertĂ© des rebelles.
Manlikk et Criid Ă©taient dĂ©jĂ  sorti et Lucia pouvait distinguer Ă  l’ouĂŻe les tirs silencieux des armes de l’UNSC. Elle dĂ©sactiva les systĂšmes du transport et sortit rejoindre Tecmor, fusil Ă  pompe Ă  la main, les sens aux aguets.
A l’extĂ©rieur, Lucia remarqua qu’elle avait posĂ© le PĂ©lican sur un cadavre. Le train d’atterrissage du transport avait dĂ©coupĂ© en deux. D’autres corps jonchaient le sol Ă  cĂŽtĂ© d’elle, victimes des tirs de Tecmor. Criid et Manlikk s’engouffrĂšrent dans un des couloirs de la base et l’équipe Haunter fut sĂ©parĂ©e. Le hangar Ă©tait gigantesque, de grandes colonnes sĂ©paraient les diffĂ©rents emplacements des vaisseaux mais peu d’entre eux Ă©taient en Ă©tat de vol. La pĂ©riphĂ©rie du hangar avait la particularitĂ© de disposer d’une tour de contrĂŽle, dĂ©jĂ  ravagĂ©e par Tecmor qui venait d’y entrer. Son leader Ă©tait en train d’éliminer mĂ©thodiquement les rebelles, abasourdis, de son pistolet. Lucia alla le rejoindre et abattu un pilote ennemi, cachĂ© derriĂšre un pylĂŽne. La cartouche de son fusil Ă  pompe, ne fit pas dans le dĂ©tail et dispersa sa cage thoracique dans une gerbe de sang sombre et envoya le corps valser deux mĂštres plus loin. La spartan arriva au pied de la salle de contrĂŽle et enjamba un des cadavres. Tecmor lui fit un signe de lĂ -haut et toutes deux activĂšrent leurs semelles magnĂ©tiques.

La gravitĂ© artificielle venait d’ĂȘtre dĂ©sactivĂ©e. Cela permettrait de faire s’envoler les derniers survivants qui se cachaient et de les abattre. Lucia mit quelques secondes pour s’habituer Ă  la nouvelle pesanteur et sourit, elle adorait les zone de gravitĂ©-zĂ©ro, c’était son domaine de prĂ©dilection, elle avait terminĂ©e tous les types d’entrainement dans ce genre de condition avec brio. 

Elle vit Tecmor sauter en direction de la sortie et Ă©liminer le reste des rebelles paniquĂ©s, flottant dans le hangar. Lucia commença Ă  prendre de l’élan et se mit Ă  sauter de pylĂŽne en pylĂŽne. Elle rengaina son fusil Ă  pompe et sortit sa mitraillette pour disposer d’une plus grande portĂ©e. Les rafales de petit calibre transpercĂšrent les quelques ennemis qui passaient devant la spartan, le recul de l’arme etant trop minime pour rĂ©duire son accĂ©lĂ©ration, les corps lui servaient d’appuis pour accroĂźtre sa vitesse. Lucia Ă©tait radieuse, cette lĂ©gĂšretĂ© et cette vitesse lui plaisait beaucoup. Elle avait l’impression d’ĂȘtre complĂštement libre. Il lui arrivait mĂȘme de mĂ©diter dans des salles d’exercice de gravitĂ© nulle et d’y rester plusieurs heures. Ce calme l’apaisait, mais cette situation de combat, aussi avantageuse Ă©tait-elle pour la spartan, ne laissait pas place au repos. Ainsi, chaque tir Ă©tait pensĂ©, calculĂ© et exĂ©cutĂ© parfaitement, en synergie avec ses mouvements.

Lucia atteignit le plafond et commença à courir en renversant les différents obstacles, ayant été soulevés par les explosions, qui barraient le chemin vers son objectif. Elle franchit la sortie du hangar en direction des tunnels menant à la deuxiÚme base. Elle poussa sur ses jambes pour redescendre et  Tecmor lui prit la main pour lui faire remettre les pieds au sol en douceur. 
Cette mission Ă©tait plus un jeu qu’autre chose, sa facilitĂ© avait quelque chose de dĂ©concertant, pourquoi envoyer des spartans contre des ennemis si faible ? Lucia et Tecmor franchirent un grand portique mĂ©tallique traversĂ© par un bouclier. La gravitĂ© fut rĂ©tablie et Lucia fit disparaĂźtre l’amusement sur son visage. Les semelles magnĂ©tiques se dĂ©sactivĂšrent et les spartans se mirent Ă  courir dans les couloirs, exĂ©cutant chaque ennemi qu’ils croisaient. 

Ces boyaux rendaient l’ambiance de la base sordide, les lumiĂšres au plafond clignotaient et les murs gris sombre s’effritaient. Cet endroit n’était pas entretenu, ces troupes Ă©taient nĂ©gligentes. 
« Haunter-1, les rĂ©serves d’oxygĂšne ont Ă©tĂ© vidĂ©e, on passe vous prendre sur l’autre base en PĂ©lican, terminĂ© ». S’exclama Manlikk sur la SQUADCOM. Tecmor accusa rĂ©ception et continua son chemin.
Le contingent de rebelles qui allait Ă  la rencontre des Phoenix se trouvait devant eux. La plupart portait un Ă©quipement lourd, gilets par balles, grenades, lance-roquette ou mitrailleuses
 Les deux Haunter vidĂšrent leurs chargeurs sur les troupes et massacrĂšrent la vingtaine de rebelles qui se tenait devant eux. 

Une explosion gigantesque retentie, dans un geste dĂ©sespĂ©rĂ©, un porteur de lance-missile avait dĂ» tirer lĂ  oĂč il le pouvait, ou bien un des projectiles des spartans avait touchĂ© une grenade, De toute façon cela n’avait pas beaucoup d’importance. 
Le souffle repoussa les spartans mais la brĂšche dans le mur crĂ©a un appel d’air et tous les objets et personnes se trouvant dans le couloir furent expulsĂ©s dans l’espace. La dĂ©pressurisation fut si soudaine que les spartans n’eurent pas le temps d’activer leurs semelles magnĂ©tiques et furent Ă©galement attirĂ©s vers l’exterieur.

Le choc fut violent et Lucia trouva un appui sur un dĂ©bris dĂ©jĂ  Ă  une dizaine de mĂštres du bĂątiment. Sa vitesse d’inertie etant dĂ©sormais nulle, elle recouvra tous ses moyens de se mouvoir. Elle utilisa la force de tir du fusil Ă  pompe pour se propulser et rejoindre Tecmor, lequel dĂ©sarmĂ©, dĂ©rivait impuissant contre les forces gravitationnelles, vers le sol. Il fallait vite l’atteindre avant qu’il ne s’écrase.
Lucia attrapa son partenaire par la jambe et propulsa ce dernier vers le plus gros dĂ©bris sur lequel il pourrait prendre appuis et alunir sans de casse. Tout se dĂ©roula sans accros et Tecmor lui fit signe que tout allait bien et la remercia. Il n’avait jamais Ă©tĂ© particuliĂšrement bon dans les zones Ă  faible gravitĂ©, c’était son point faible.

Lucia tira plusieurs fois en dessous d’elle pour ralentir sa vitesse, le sauvetage de son partenaire, trop brusque et prĂ©cipitĂ©, avait entraĂźnĂ© une vitesse ascendante qui tendait Ă  devenir exponentielle. Mais cela n’avait pas autant d’effet qu’elle ne l’aurait cru. La chute fut violente et l’atterrissage plus encore. Son bouclier se brisa. MĂȘme si ce dernier avait absorbĂ© beaucoup de dĂ©gĂąt, la jambe droite de la spartan craqua et un indicateur de danger s’afficha sur son HUD. Lucia retint son cri et se releva pĂ©niblement. Tecmor alla la rejoindre et lui fit signe de lever la tĂȘte en direction de l’espace. Leur transport arrivait, le PĂ©lican faisait du surplace Ă  deux mĂštres du sol. Criid tendait la main pour aider ses coĂ©quipiers Ă  monter Ă  bord.

Lucia s’installa sur un des siĂšges du vaisseau et laissa son armure injecter diffĂ©rent types de produits pour ressouder l’os de sa jambe. La porte de la soute se referma et une lumiĂšre rouge Ă©clairait dĂ©sormais l’intĂ©rieur du transport. Les spartans pouvaient retourner sur le Vengeful spirit, ils avaient atteint leur objectif. Les rebelles qui n’avait pas croisĂ©s le chemin de l’UNSC subiront une pĂ©nurie d’oxygĂšne et mourront dans les heures Ă  suivre.

Tecmor contacta le vaisseau pour que l’on prĂ©vienne l’amiral de leur arrivĂ©e. Lucia sourit, ils avaient forcĂ©ment gagnĂ© la course, les Phoenix avaient dĂ» fouiller chaque zone Ă  la recherche du moindre soldat Ă  Ă©liminer. Une perte de temps. La victoire ne s’obtenait pas par l’élimination des ennemis, la violence des combats ou le courage des soldats. Elle s’obtenait par une stratĂ©gie efficace, une tactique parfaitement coordonnĂ©e aux objectifs, la vitesse et la discrĂ©tion. C’était du moins les principes de l’escouade Haunter au combat. MalgrĂ© leur victoire, Lucia Ă©tait sĂ»re que l’amiral trouverait le moyen de les rabaisser. Cet homme d’une autre Ăšre Ă©tait mauvais par nature. Toute L’équipe ĂŽta leur casque et se sourirent. Cette mission n’était pas un grand dĂ©fi mais elle avait eu le mĂ©rite d’ĂȘtre divertissante.

« On arrive sur le Vengeful Spirit, l’amiral est en personne dans le hangar » s’exclama Manlikk

C’était inhabituel. En temps normal, cette larve convoquait les spartans et ne se dĂ©plaçait pas. Toute l’escouade eut un regard surpris et la tension monta d’un cran. Lucia sentit le vaisseau se poser et la porte s’ouvrit dans un bourdonnement mĂ©canique dĂ©sagrĂ©able. Les spartans se levĂšrent et se mirent au garde Ă  vous devant leur officier.

« - Vous ĂȘtes arrivĂ©s premier
 Commença Hark avec une lenteur exaspĂ©rante, et pourtant vous n’avez pas respectĂ© les rĂšgles
 - L’équipe Haunter commença Ă  serrer les dents – Je vous avais demandĂ© de traquer les rebelles et les tuer, pas les bloquer dans leur base


- Sans oxygùne ils mourront tous monsieur, nous avons rempli notre objectif
 le coupa Tecmor

- 
 En plus de ça, vous avez rĂ©ussi Ă  vous blesser et Ă  dĂ©truire une partie du complexe.

-Ma jambe va trĂšs bi
 s’exclama Lucia, mais Haunter-1 lui mit une main sur l’épaule pour qu’elle se taise. Il fallait rentrer dans le petit jeu sadique de l’amiral et admettre sa faute, se rabaisser puis se taire. MĂȘme les membres d’équipages stationnĂ©s aux hangars semblaient dĂ©solĂ©s pour les spartans. Le PĂ©lican des Phoenix venait de rentrer et ces derniers auraient l’honneur d’assister au spectacle dĂ©gradant qui se dĂ©roulait dans le hangar.

-C’était mon idĂ©e, confessa le chef d’escouade en lançant un regard sarcastique tout autour de lui, j’ai pensĂ© qu’un exercice avec des contraintes prendrait la forme d’un jeu et rendrait la chose plus intĂ©ressante. De plus je suis responsable de la blessure de Lucia et j’admets avoir dĂ©sobĂ©i. Permettez nous de nous rendre dans nos locaux.

-Bien, repris Hark, tous dans vos quartiers, vos heures de repas seront remplacĂ©s par un jeĂ»ne et vous serez maintenus en cellules d’isolement pour vous apprendre le concept d’obĂ©issance, rompez !

L’escouade Haunter s’éloigna, dĂ©goutĂ©e. C’était injuste, la mission avait Ă©tĂ© remplie, seulement pas de la façon dont l’amiral l’aurait voulu, mais aucun procĂ©dĂ© n’aurait remportĂ© ses louanges. L’officier de l’ONI Ă©tait une vĂ©ritable ordure, la seule consolation que Lucia trouva fut qu’Hark agissait de la mĂȘme façon avec tout le monde



CHAPITRE 6:

 

« Il a Ă©tĂ© dit par de grand tacticiens, Ă  tous les Ăąges de l’humanitĂ©, qu’aucun plan ne rĂ©siste aux assauts d’un ennemis. Il faut donc empĂȘcher ce dernier de rĂ©aliser son plan.
Ainsi, ne vous intĂ©ressez pas aux stratĂ©gies de l’adversaire, car il n’aura jamais l’occasion de les mettre Ă  bien. Il sera dĂ©sorganisĂ© : agitez dans leur corps la pure terreur et ils s’écrouleront devant vous, dans une lutte dĂ©sespĂ©rĂ©e, ne serait-ce que pour rester vivants. »
Un instructeur devant une classe de spartan-II.

Orbite basse de Nocturne, 2 septembre 2552

« Il y a trois chasseurs Banshee qui arrivent Lucia
 » Souffla Criid Ă  voix basse. Elle Ă©tait fatiguĂ©e et ses yeux rĂ©vĂ©laient sa tristesse, mĂȘme si la spartan essayait de le cacher Ă  travers ses autres expressions corporelles. Elle restait froide et droite en apparence, pour ne pas dĂ©moraliser Lucia, pour l’encourager Ă  tenir bon. Mais Criid Ă©tait aussi dĂ©vastĂ©e et dĂ©moralisĂ©e que sa partenaire. Cette derniĂšre dessina un semblant de sourire sur son visage et posa sa main sur l’épaule de son amie.

Lucia remit son casque et observa l’espace Ă  travers le cockpit, trois silhouettes pourpre se dessinaient dans l’espace, la coque des vaisseaux reflĂ©taient la lumiĂšre du soleil le plus proche. Trois point noir avec en arriĂšre-plan, Nocturne. La planĂšte oĂč moururent des millions d’humains, et oĂč Haunter-1 et 4 Ă©tait tombĂ©s.
De son orbite, l’astre prĂ©sentait un aspect gris morne, couvert de nuages, zĂ©brĂ© d’éclair, comme si la planĂšte toute entiĂšre subissait une tempĂȘte des plus violentes. Un dĂ©luge ravageait la surface Ă  tel point qu’aucun vaisseau n’aurait pu franchir l’atmosphĂšre.

Lucia fit signe d’ouvrir les portes du Phantom. Il fallait gagner du temps, le vengeful spirit allait bientĂŽt arriver mais les spartans Ă©taient en position de faiblesse contre trois chasseurs covenants, ces derniers Ă©taient bien plus rapide que leur transport. 

Criid rĂ©activa les systĂšmes de propulsion du vaisseau et commença Ă  s’éloigner de la planĂšte et par extension, de l’ennemi. 
Lucia saisit lentement la tourelle plasma du Phantom et cibla les Banshee qui approchaient. Les projectiles de plasma surchauffĂ©s se dĂ©chainĂšrent sur les cibles qui venaient et Lucia dut se concentrer pour compenser l’effet du recul de l’arme. La formation de chasseur de disloqua sous l’effet des tirs a deux cent mĂštres du transport des spartans. 

Lucia continuaient de dĂ©verser sa fureur ardente vers l’ennemi qui approchait de face et le Banshee explosa dans un Ă©clat de lumiĂšre bleue. La spartan lĂącha la tourelle qui entrait en surchauffe et remarqua que le cuirassĂ© covenant se dirigeait vers eux. Le temps venait Ă  manquer.

Le phantom reçu quelques tirs de plasma et un bruit sourd retentit. Comme si une brique avait heurtĂ© la carlingue. Lucia aperçut le chasseur ennemi tomber inerte derriĂšre leur transport et se retourna avec hĂąte, un Ă©clair de comprĂ©hension dans les yeux. Le pilote Ă©lite du Banshee venait de sauter sur leur vaisseau. Lucia esquiva la lame Ă©nergĂ©tique de peu en se baissant et frappa le Sangheili d’un coup de pied dans les cĂŽtes.  La mise en pratique d’une tactique comme celle-ci Ă©tait pĂ©rilleuse et demandait un grand savoir-faire du pilote.  Atterrir sur un vaisseau en plein vol n’était pas chose aisĂ©e. Cela mĂ©ritait le respect. Lucia espĂ©rait un combat intĂ©ressant contre un adversaire talentueux. 

L’espace se distordit Ă  cĂŽtĂ© du Phantom et un vaisseau de l’UNSC apparut. Les mitrailleuses avant du croiseur ouvrirent le feu et dĂ©truisirent le dernier Banshee.
Lucia entendit sa partenaire dans le cockpit demander Ă  quitter la zone et embarquer Ă  bord du Vengeful Spirit. Ils avaient gagnĂ©s. Le cuirassĂ© extraterrestre n’aura pas le temps de les rattraper. MĂȘme si il disposait d’une grande puissance de feu, sa vitesse n’était pas assez Ă©levĂ©e pour rattraper le vaisseau de l’ONI.

« - Tu as perdu Sangheili, s’exclama Lucia haineuse, un sourire cruel sur les lĂšvres

- klorlakro murko, rĂ©pondit l’élite en Ă©cartant ses mandibules.

Lucia n’essaya mĂȘme pas de comprendre son message et sortit con couteau. Pourquoi ne pas le faire prisonnier se demanda elle ? Cela pouvait ĂȘtre utile pour l’ONI. Cependant, la spartan devait rassasier sa faim de vengeance. Elle allait le faire souffrir, et allait en tirer du plaisir.

Le Phantom Ă©tait sur le point d’entrer dans le hangar du Vengeful Spririt, en territoire ami, la victoire lui Ă©tait assurĂ©e.

L’élite attaqua et la spartan enfonça son poing dans le casque du covenant et tira son couteau de l’épaule Ă  l’avant-bras. DĂ©sarmant son adversaire par la mĂȘme occasion. L’armure s’enfonça dans le crane de l’extraterrestre et lui arracha un hurlement. Lucia savoura le moment et saisi le Sangheili par la gorge. Elle lui brisa les cotes de deux coups de poings et jeta le covenant au milieu du hangar avant de rengainer son couteau. 

Ce fut un combat rapide et sans difficultĂ©s, Lucia observait les marines postĂ©s dans le hangar pointer leurs armes dans la direction de l’élite. L’armure de la spartan Ă©tait couverte de sang, le liquide violet recouvrait presque entiĂšrement son plastron et son bras droit. Lucia prit une grande inspiration. Ce n’était pas Ă  son habitude de cĂ©der Ă  une pulsion de violence extrĂȘme, elle avait toujours Ă©tĂ© calme et rĂ©flĂ©chie. Elle se fit peur Ă  elle-mĂȘme. Elle savait que la vengeance Ă©tait ce qui l’avait poussĂ©e Ă  agir de cette façon mais elle avait appris Ă  se maĂźtriser et Ă  maintenir sa colĂšre en elle. Cette faiblesse l’inquiĂ©ta mais Lucia sentit le regard de Criid se poser sur elle et lui fit signe que tout allait bien.

Le phantom se posa et les deux spartans sortirent du vĂ©hicule. Criid commença Ă  donner des instructions aux mĂ©caniciens en ce qui concernait le Phantom, afin d’étudier la technologie covenant,  tandis que Lucia se dirigeait vers l’arsenal pour dĂ©poser ses armes.

« Escouade Haunter au rapport sur la passerelle, hurla l’amiral Hark dans les hauts parleurs du vaisseau, nous passons en sous espace, prĂ©parez-vous au saut, toutes les Ă©quipes Ă  leur postes. »
Une sirĂšne retentit et des gyrophares orange Ă©clairaient le hangar. Le Vengeful Spirit ferait plusieurs escales, conformĂ©ment au protocole Cole, pour dissuader les covenants de les suivre et pour brouiller les pistes vers le systĂšme Sol, car c’était lĂ , leur destination.

L’élite blessĂ© tentait de se dĂ©fendre contre les marines qui le saisissaient en se dĂ©battant et en rugissant dans sa langue. Certains soldats reculĂšrent, le visage en sang. Il Ă©tait surprenant que le Sangheili ait autant de force aprĂšs le chĂątiment que la spartan lui avait administrĂ©e. 

Lucia se dirigea vers la passerelle pour faire son rapport Ă  l’amiral. Elle dĂ©glutit, avec la mort de Tecmor et Manlikk, c’était dĂ©sormais elle la plus gradĂ©e. Elle ne voulait pas de cette place de chef, elle doutait de sa capacitĂ© Ă  commander. Trop de responsabilitĂ© l’effrayait et elle n’avait jamais dirigĂ©e une escouade avant aujourd’hui. Tout cela Ă©tait nouveau pour elle. La spartan lança un regard derriĂšre son Ă©paule et vit Criid Ă  quelques mĂštres d’elle, qui retirait son casque. 

Lorsqu’elles pĂ©nĂ©trĂšrent sur le pont, Hark se tenait les mains croisĂ©es derriĂšre le dos, un air sĂ©vĂšre sur le visage. 
« - Vous avez Ă©chouĂ©s Spartans
 J’aurais cru que les meilleurs soldats de l’UNSC arriveraient Ă  se sortir d’un piĂšge sans difficultĂ©s
  Soupira l’amiral avec consternation

Quel manque de tact pensa Lucia. La moitiĂ© de son escouade avait Ă©tĂ© ravagĂ©e et cette ordure exprimait sa dĂ©ception. Les spartans n’étaient pas des armes mais des ĂȘtres humains avec une conscience. La disparition de l’un d’eux Ă©tait une perte qui ne pouvait pas ĂȘtre comblĂ©e.

- C’était contre toute une armĂ©e que nous devions combattre, s’exclama Lucia poliment tout en serrant les poings, tout Ă©tait prĂ©vu pour nous Ă©liminer. Si l’ONI avait rapportĂ©s des renseignements exacts, nous n’en serions pas lĂ .

Les officiers et les pilotes autours de l’amiral se retournĂšrent inquiet, et curieux de la façon dont ce face Ă  face allait Ă©voluer. Un silence pesant rĂ©gnait sur la passerelle et Lucia remarqua que Hark serrait les mĂąchoires. Ce dĂ©tail la fit sourire, cette accusation envers l’ONI Ă©tait une faible compensation par rapport Ă  toutes les souffrances qu’elle et les autres spartans avait endurĂ©s. 
Lucia reprit la parole, calme et posée.

- Le chef Ă©lite qui nous a tendu ce piĂšge s’est manifestĂ© pendant l’opĂ©ration, il a laissĂ© entendre que ces assassinats continueraient lorsqu’il... a mit fin Ă  la vie de Haunter-1. Nous avons tous les risques de croire que ces meurtres perdureront.  – Lucia dĂ©glutit et baissa la tĂȘte, suivie par les membres d’équipages Ă  cĂŽtĂ© d’elle – Nous avons rapportĂ© un prisonnier de maniĂšre Ă  ce qu’il soit interrogĂ© et que ces suppositions soient confirmĂ©s.

- Nous avons pensĂ©s a la mĂȘme chose
 enchaina un lieutenant du nom d’Uriel, qui se tut aussitĂŽt en apercevant l’expression sur le visage de Hark.

- Nous nous dirigeons vers la Terre pour mettre au point un plan de riposte, continua l’amiral, l’état-major prendra des mesure contre les assassinats de Spartans. Maintenant rompez
 Haunter-1
 Vous ĂȘtes dĂ©sormais en charge de cette escouade, Adjudant


Il donnait l’impression de souffrir en prononçant ces mots. Si accorder une promotion Ă©tait pour lui une telle torture, Lucia fut surprise qu’il y ait autant de haut-gradĂ©s sur ce vaisseau. AprĂšs une petite rĂ©flexion, elle se dit que ce malaise Ă©tait rĂ©servĂ© aux promotions spartans. Ces derniĂšres saluĂšrent et s’éloignĂšrent en direction de leur quartier.
Tous le personnel que Lucia croisait baissait la tĂȘte ou lançait des regards dĂ©solĂ©s lorsqu’ils passaient devant les spartans. Ces derniers Ă©taient prĂ©cĂ©dĂ©s de quatre techniciens de l’UNSC,  afin de retirer leurs armures et Ă  les rĂ©parer dans les heures qui suivaient.

Lorsque le groupe atteignit les dortoirs, Lucia ĂŽta son casque et le dĂ©posa sur son socle dans le dressoir Ă  cĂŽtĂ© d’elle. 

Les deux scientifiques qui s’occupaient d’elle commencĂšrent Ă  dĂ©tacher ses jambiĂšres. Les sĂ©curitĂ©s de la Mark V se dĂ©sactivĂšrent une par une dans un bruit mĂ©tallique et un dĂ©gagement d’air au niveau des ouvertures. Les parties infĂ©rieures de l’armure bleu-nuit furent dĂ©licatement posĂ©s dans l’armoire Ă  cĂŽtĂ© d’elles. Lucia tendit les bras et les deux soldats commencĂšrent Ă  enlever les bras et les avant-bras. Criid venait de se faire retirer la derniĂšre partie de l’armure et commençait Ă  enfiler un pantalon et un t-shirt.

Lucia eut un haut le cƓur Ă  cause de la dĂ©pression lorsque le plastron se dĂ©tacha puis le fixa sur son support. Elle remercia les techniciens venus les aider et ferma la porte du dortoir aprĂšs leur passage. La spartan retira sa combinaison de combat, qui Ă©vitait les frottements entre le corps et l’armure et enfila un pantalon et un t-shirt. Elle retira l’attache dans ses cheveux et les laissa tomber sur ses Ă©paules.

« - Tu as bien fais, s’exclama Criid sur un ton qui se voulait bienveillant, c’était la seule solution, il aurait souffert pour rien sinon


Lucia garda le silence et eut la larme à l’Ɠil.

- Tu sauras nous guider, continua sa partenaire avec un sourire encourageant sur le visage, j’ai confiance en toi, et tu pourras toujours compter sur moi.

Criid prit son amie dans les bras. Lucia la serra et commença à sangloter. Les deux femmes restÚrent enlacées un moment dans un silence glacial.

« Je vais Ă  la baie d’observation me dĂ©tendre, marmonna Criid en mettant ses cheveux blonds en queue de cheval, tu n’as qu’à te reposer, ou me rejoindre quand tu t’en sentira la force
 ». 

Sur ces mots, la spartan quitta la piÚce sans faire de bruit, avec une douceur et une grùce qui lui était innée et laissa Lucia seule dans le dortoir, à méditer sur ses nouvelles responsabilités.
La nouvelle Chef d’escouade se regarda dans le miroir. Ce dernier ne pouvait dĂ©voiler l’intĂ©gralitĂ© de son corps Ă©lancĂ© et elle se pencha sur l’évier.

Ses lĂšvres Ă©taient gercĂ©es, elle n’avait pas eu l’occasion de boire depuis plusieurs heures. Lucia ouvrit le robinet en face d’elle et se passa de l’eau sur le visage. Les gouttes ruisselaient sur ses joues rouges et elle s’essuya le visage avec la serviette la plus proche. La frange de ses cheveux roux cachait en partie les cernes qui tombaient sous ses yeux bruns. 
Ses mains fines Ă©taient couverte du sang d’un de ses frĂšres, elle les frottas de toutes ses forces et ne parvint qu’à s’écorcher la peau. Ses yeux brillants Ă  travers les larmes, elle repensa Ă  Criid lui disant qu’il n’y avait rien Ă  faire d’autre. MĂȘme si c’était la meilleure option qui s’offrait Ă  elle sur le moment, elle avait tout de mĂȘme tuĂ©e un ami, et un mentor. 

Un Ă©lan de haine la submergea. Tout d’abord contre elle-mĂȘme puisqu’elle avait pressĂ©e la dĂ©tente, puis contre Hark, qui les avait envoyĂ© sur cette planĂšte et, enfin, contre l’alliance Covenant, les Ă©lites, et plus prĂ©cisĂ©ment, pour « sohem lipal'ai », le Sangheili tueur de spartan. Lucia serra les poings et des gouttelettes de sang tombĂšrent dans l’évier. Elle se jura de tuer cet assassin et de lui trancher la tĂȘte. Pour Tecmor, mais d’abord pour elle-mĂȘme.

Lucia s’allongea sur son lit et ferma les yeux. Le vengeful spirit arrivera bientĂŽt sur Terre, et leur prochaine mission leur sera bientĂŽt assignĂ©e, en attendant, il valait mieux dormir, comme Criid l’avait conseillĂ©e.

CHAPITRE SEPT

Plus je me rapproche de la mort, plus j'aimerais que Dieu existe. J'ai quelques questions pour lui. Je suis douĂ©e pour poser des questions. S’il nous a crĂ©Ă©s Ă  son image, pourquoi ne nous a-t-il pas faits plus gentils, doux, aimables ? Ou nous a-t-il fait ainsi simplement pour voir Ă  quel point un organisme pourrait devenir vil ? Quel genre de Dieu nous aurait crĂ©Ă© ?

Margaret Orlenda Parangosky.

La Terre, 7 septembre 2552

Lucia observait le Malte Ă  travers la baie d’observation du Vengeful Spirit. Le canon Super-CAM orbital pouvait dĂ©truire une frĂ©gate covenant facilement. C’était le pilier de la dĂ©fense humaine autours de la Terre. 

La planĂšte bleue Ă©tait le berceau de l’espĂšce humaine, un repĂšre et un havre de paix pour l’humanitĂ©. La seule planĂšte qui ne sera jamais vitrifiĂ©e, de par son intraçabilitĂ© et les mesures prisent par l’UNSC pour ne pas diffuser ses coordonnĂ©es spatiales. Lucia allait bientĂŽt la quitter pour remplir sa prochaine mission et observa l’astre avec nostalgie une derniĂšre fois avant de s’éloigner de la vitre.

La spartan entendit les moteurs du vaisseau s’activer et l’amarre de la station orbitale se dĂ©tacher. Elle regarda sa partenaire qui s’était adossĂ©e Ă  un arbre et se dirigea vers la sortie. 
Criid Ă©tait sans aucun doute le membre d’équipage qui passait le plus de temps dans le biome artificiel du Vengeful Spirit. Une portion de la Terre avait Ă©tĂ© ramenĂ©e sur les vaisseaux pour rappeler aux soldats Ă  quoi elle ressemblait et d’oĂč ils venaient. Ce morceau de nature aidait Criid Ă  se concentrer, et Ă  s’apaiser, tandis que pour Lucia, ça n’avait pas une grande importance. Elle n’avait pas besoin de ceci pour se rappeler ses origines, de plus elle n’était mĂȘme pas nĂ©e sur Terre.

« Escouade Haunter, rendez-vous sur la passerelle pour un briefing de mission. » cracha un des hauts parleurs du couloir. 

La nouvelle chef d’escouade attendit sa partenaire Ă  proximitĂ© de la porte et le duo se mit en marche vers leur point de rendez-vous.

« - Ca va Lucia ? Tu es diffĂ©rente depuis Nocturne
 Plus solitaire
, S’inquiĂ©ta Criid en avançant Ă  la hauteur de son amie.

- Ca va, mentit-elle, c’est juste que je ne me suis pas encore habituĂ© Ă  ce rĂŽle de chef


En vĂ©ritĂ©, cela faisait deux jours qu’elle bouillonnait de rage pour cet Ă©lite et qu’elle culpabilisait pour la perte de son frĂšre d’arme.

- Ça t’ira trĂšs bien tu sais
 Tu Ă©tais le second de Tecmor, aprĂšs tout, tu as toujours prĂ©fĂ©rĂ©e agir selon tes dĂ©sirs au lieu de suivre aveuglĂ©ment des ordres
 C’est l’occasion de procĂ©der comme tu le veux, ça t’épanouira peut ĂȘtre


Un long silence suivit ces propos.

- Je pense que l’état-major a pris des mesures contre les assassinats de Spartan. Tecmor et Manlikk seront vengĂ©s... Tu n’as pas Ă  t’en faire pour ça. Assura Criid d’un ton dĂ©cidĂ©, qui avait finalement cernĂ©e le problĂšme de son amie.

Lucia eut un sourire sans joie, le fait que sa partenaire voit toujours le bon cĂŽtĂ© des choses l’amusait, cependant c’était trĂšs souvent futile. La chef d’escouade aurait apprĂ©ciĂ© son amie garde le silence, elle n’aimait pas lui mentir et le fait de mentionner ses anciens compagnons l’attristait.

L’escouade Haunter avança sur le pont et salua les officiers prĂ©sents. Hark Ă©tait entourĂ© d’une ribambelle de jeunes lieutenants prĂȘts Ă  lui cirer les pompes pour attirer ses bonnes grĂąces.
Ce type de personne rĂ©pugnait Lucia mais elle ne le montra pas. De plus l’amiral semblait aussi excĂ©dĂ© qu’elle, c’était sans doute la premiĂšre fois que la spartan partageait le mĂȘme avis que son supĂ©rieur. 
Il y avait Ă©galement trois soldats, une femme et deux hommes, plus musclĂ©s que la moyenne des marines. Des ODST. Deux d’entre eux lancĂšrent un regard hostiles aux Spartans qui s’avancaient devant la table d’opĂ©ration tandis ce que le troisiĂšme semblait s’en dĂ©sintĂ©resser complĂštement.

Une carte stellaire holographique se dĂ©ploya au-dessus du plateau oĂč ils Ă©taient tous rassemblĂ©s. Un corps plutonique et une ceinture d’astĂ©roĂŻde tournoyait autours d’un soleil qui scintillait encore, le temps que les algorithmes du logiciel de cartographie stabilisent le rendu.

« - Voici le systĂšme d’Anchis commença Hark, et la petite planĂšte que vous voyez Ă©tait une prison il n y a pas si longtemps. C’est Ă  cet endroit qu’aura lieu un rassemblement de Spartan. Du moins, c’est l’information que nous avons laissĂ©s filtrĂ©s aux Covenant. Sohem Lipal’ai ne rĂ©sistera pas Ă  l’envie d’aller voir. L’équipe Haunter et trois escouades d’ODST lui tendront un piĂšge et l’élimineront. –il dĂ©signa les trois soldats Ă  cĂŽtĂ© de Lucia- Voici les sergent Wilhelm et Bertram et le lieutenant Aessa, vous ferez connaissance plus tard.
La perte d’autre Spartan n’est pas envisageable, ainsi, vous disposerez d’une bombe nuclĂ©aire HAVOK de vingt mĂ©gatonnes, pour empĂȘcher toute fuite extraterrestre –Hark grimaça-. Des questions ?

Lucia prit la parole : 

- L’association avec des ODST est-elle vraiment nĂ©cessaire monsieur ? C’est une mission de spartan


Les trois soldats commencĂšrent Ă  s’agiter, si un officier ne s’était pas tenu Ă  proximitĂ©, ils auraient bondit sur Lucia pour essayer de la frapper.
MĂȘme si ces paroles pouvaient ĂȘtre perçues comme un doute sur les capacitĂ©s des ODST, elle ne le l’intĂ©grait pas ainsi. C’était une mission de Spartan dans le sens oĂč la vengeance motivait ses actes et qu’il n’y avait pas de place pour des soldats ordinaire n’ayant pas Ă©tĂ© traquĂ© par cet Ă©lite.

-oui, Haunter-1, lui rĂ©pondu le lieutenant Uriel Ă  cĂŽtĂ© d’elle, les radars covenant dĂ©tecteront plusieurs signes de vie, ce sera plus crĂ©dible.

- Une planĂšte aussi proche d’une Ă©toile, ce n’est pas dangereux pour nous ? S’inquiĂ©ta Criid.

- Nous allions y venir justement, rĂ©pliqua Hark, Anchis est si proche du soleil qu’une pĂ©riode de rĂ©volution ne dure que deux heures. Il n’est possible de sortir que la nuit, qui n’en dure qu’une. Toute personne allant Ă  l’extĂ©rieur en pĂ©riode diurne ne peut tenir que une minute sans bruler vif et deviendra aveugle instantanĂ©ment s’il ne porte pas de visiĂšre. Ces caractĂ©ristiques en ont fait une prison idĂ©ale et cela vous aidera Ă  vous dĂ©fendre contre une armĂ©e, vous aurez du rĂ©pit. Le complexe dispose d’un bouclier Ă©nergĂ©tique pour rĂ©guler la chaleur Ă  l’intĂ©rieur du bĂątiment et le protĂ©ger des potentielles chutes d’astĂ©roĂŻdes. MĂȘme si l’on peut rester Ă  l’intĂ©rieur de la prison en plein jour, la tempĂ©rature atteint la soixantaine de degrĂ©s. Il y a Ă©galement un rĂ©seau de tunnel sur la planĂšte. Utilisez tout ceci Ă  votre avantage. »

L’hologramme se distordit et affichait maintenant un plan dĂ©taillĂ© de la prison et des conduits souterrains. Le complexe s’étendait sur environ deux kilomĂštres. 
Il y avait deux bĂątiments, reliĂ©s par une route Ă  la surface et une longue galerie. Les constructions Ă©taient allongĂ©es et s’étendaient chacune sur une centaine de mĂštres.
Les tunnels sous les bases formaient un véritable labyrinthe, si complexe que Lucia se devait de le mémoriser.

« - le Hangar principal se trouve Ă  la surface, Ă  proximitĂ© du bĂątiment A, enchaina Uriel, il est relativement grand mais il sera vite dĂ©truit par les Covenants. Il y en a un deuxiĂšme cachĂ©, Ă  un kilomĂštre, vous pourrez accĂ©der a l’édifice A par un conduit camouflĂ© de la surface. Le gĂ©nĂ©rateur de bouclier et la salle de contrĂŽle pour le SOS se trouve dans le bĂątiment B. Vous devrez tenir les deux Ă©difices pour nous appeler et partir.

Les officiers attendirent d’autres interrogations venant des soldats autours d’eux mais aucune ne fut posĂ©e.

- Bien ! Nous arriverons d’ici un quart d’heure, mais la nuit tombera dans une trentaine de minutes. Vous avez carte blanche sur les moyens Ă  employer. L’extraction se fera aprĂšs l’activation du SOS de la prison, Ă  bord de ce mĂȘme vaisseau. Rompez.

Les soldats saluĂšrent et s’éloignĂšrent de la passerelle. Lucia s’empara des plans de la base que lui tendait Hark et se retourna.

- A l’arsenal dans vingt minutes avec tous vos hommes, dit Lucia aux ODST qui venaient de sortir.

Cela sera alors sur Anchis que cette vengeance s’achĂšverait. La spartan serra les dents, elle avait hĂąte d’en dĂ©coudre. 

- C’est une mission Lucia, pas des reprĂ©sailles
 souffla Criid d’un ton triste mais dĂ©cidé  Nous sommes la pour empĂȘcher des morts, pas pour venger celles qui sont survenues auparavant.
Lucia garda le silence un moment et se dirigea vers les dortoirs. Ce calme fut brisĂ© par l’annonce du saut en sous-espace imminent.
- Nous n’avons pas Ă  chaperonner des ODST. Ils ont beau ĂȘtre meilleur que les marines, les covenants enverront une armĂ©e, ils ne tiendront jamais, ils risquent de nous gĂȘner. Je ne ferai pas passer leur survie avant la mission !


- Je comprends, mais nous pouvons emporter du matériel lourd, ils se défendront. Rétorqua alors la spartan, Confiante.

Les deux techniciens qui s’occupaient des armures Mjolnir Ă©taient dĂ©jĂ  sur place. Les Spartans s’assirent et enfilĂšrent leurs combinaisons de combat, qui empĂȘchait tout frottement entre l’armure et la peau. Lucia Ă©tira ses membres et le scientifique en face d’elle enfonçait les semelles et fixait les jambiĂšres de l’armure Rogue dans un bruit mĂ©canique dĂ©sagrĂ©able. 

- Nous sommes amies depuis longtemps Criid sourit Lucia avec nostalgie alors que l’ingĂ©nieur fixait le plastron, je compte sur toi, aprĂšs, tout sera terminĂ©. Pour nos frĂšres et sƓurs disparus aux combats
 On les fera payer !

- Pour nos frĂšres et sƓurs disparus au combat
 murmura Criid contrariĂ©e.»

Ce briefing et cette perspective de revanche avait donnĂ©e de l’assurance a Lucia, Criid fut tout aussi surpris que sa partenaire mais lui rendit son sourire, elle n’avait pas l’habitude de la voir si confiante. Toutes deux sortirent de leurs chambres et cheminĂšrent vers l’armurerie. 
Les couloirs étaient déserts, seuls quelques mécaniciens et officiers courraient pour rejoindre leur poste.
Lucia arrĂȘta un groupe de Techniciens et leur donna des directives en dĂ©signant les PĂ©licans. Les ingĂ©nieurs se dispersĂšrent et suivirent les ordres de la Spartan. Lucia entendit les paroles des ODST dans l’arsenal et n’entra pas tout de suite, elle fit signe a Criid de faire de mĂȘme.

- On va faire Ă©quipe avec des Spartan, ça craint
 Ils se croient tellement supĂ©rieurs ! Commença l’un d’eux.

- On aurait leur matos, on pourrait comme eux. Je suis sĂ»r que sans leur armure ils ne tiendraient pas une minute face Ă  l’un de nous.

- Fermez la-vous deux, Lucia reconnut la voix de Bertram, ils ne vont pas tarder Ă  arriver. Et pour te rĂ©pondre, il n’y a pas que leur Ă©quipement, mais aussi leur corps, ils se sont fait opĂ©rer ou je ne sais pas quoi. C’est impressionnant.

- En tout cas je suis sĂ»r qu’on peut les Ă©clater.
L’escouade Haunter entra dans l’arsenal et tous s’interrompirent. Les ODST Ă©taient tous prĂ©sent, groupĂ©s par escouades de six. Aessa, Wilhelm et Bertram s’avancĂšrent et se mirent au garde Ă  vous.

« - Je veux trois armes lourdes par escouade, plus si vous le pouvez. Wilhelm, vous formerez l’escouade Alpha, et irez directement sur le batiment A accompagnĂ©s de Criid. Aessa, vous serez Beta, vous viendrez avec moi sur B. Bertram, Delta, Vous vous poserez dans le hangar cachĂ©, emporterez la bombe et rejoindrez alpha par les tunnels. Rendez-vous dans vos pĂ©lican quand vous serez prĂȘt.

- Non mais elle se prend pour qui celle-lĂ  ? Vous dites rien chef ? C’est vous la capitaine S’énerva un des ODST.

Quelques autres soldats semblaient ĂȘtre de son avis mais le silence s’installa pendant plusieurs secondes avant que Lucia ne dĂ©cida de le briser. La Spartan lui rĂ©pondit d’un ton trĂšs calme, en fixant de son casque bleu nuit le mortel qui faisait deux tĂȘtes de moins qu’elle.

- Et tu es
? 

- Celui qui ne recevra pas d’ordre de toi ! L’ODST s’avança en serrant les poings mais Aessa le bloqua de son bras.

- Ferme la Shog, ou je t’en colle une. C’est notre officier supĂ©rieur, tu feras ce qu’elle dira. Elle pourrait te tuer d’un coup de poing. Taisez-vous, prenez vos armes et montez dans le PĂ©lican. 

bĂ©ta-1 s’empara d’un fusil Ă  pompe puis lança un regard vers la Spartan, qui aurait pu briser tous les membres de son soldat sans efforts.
Lucia Ă©tait surprise que l’élĂ©ment perturbateur ait eu le courage de lui tenir tĂȘte. Sans doute n’avait-il encore jamais vu un Spartan au combat. Autrement, il aurait eu plus peur d’elle que de n’importe quel contingent covenant qui pouvait lui faire face. Elle saisit un laser Spartan et le cala dans son dos. Son amie fit de mĂȘme.

- J’espĂšre qu’ils ne sont pas tous aussi demeurĂ©s que lui
 souffla Criid en liaison privĂ©e avec sa partenaire, pourquoi veux-tu que nous nous sĂ©parions ?
Lucia ricana. Elle remarqua Ă  sa voix qu’elle commençait Ă  douter de l’utilitĂ© de leurs nouveaux Ă©quipiers. 

- Tu les aideras à survivre, et ce bùtiment est le plus important, il mÚne à notre sortie, tu sauras le défendre.

- Tu t’habitue vite Ă  tes nouvelles fonctions, s’exclama Criid avec un clin d’Ɠil, je te fĂ©licite. Bonne chance Ă  toi quand tu seras sur place.

Le duo se dirigea vers le transport qui l’attendait, la lettre bĂ©ta sur le dos de l’appareil. ConformĂ©ment Ă  ses demandes, un warthog avait Ă©tĂ© fixĂ© sur le port magnĂ©tique de leur PĂ©lican, tandis que sur les autres, des capsules d’armes lourdes et de munitions et une bombe Ă©tait attachĂ©e.
Les deux Spartans entrĂšrent dans leur PĂ©lican respectifs. Lucia fit signe a l’ODST qui pilotait de fermer les portes.

« Bien, vous connaissez vos objectifs, dit Lucia sur la fréquence générale, on se retrouve en bas, restez sur vos gardes, on ne sait pas quand ils arriveront. »
La porte de la soute se ferma dans un bruit machinal dĂ©plaisant et une lumiĂšre rouge s’alluma. La spartan distingua un lance-flamme. Une arme lourde et difficile Ă  manier, le soldat le tenait comme une arme banale. Le reste de l’escouade Ă©tait Ă©quipĂ© de fusil d’assauts, de sniper et de lance-roquette. Il y avait de quoi rĂ©sister Ă  un fĂ©roce contingent.
Plusieurs de leurs armures avaient Ă©tĂ© modifiĂ©es. La spartan dĂ©cela un sniper, une Ă©pauliĂšre manquante pour fluidifier les mouvements de son bras, et un grenadier, un sac rempli d’explosif et une armure renforcĂ©e.

Les moteurs du vaisseau se mirent Ă  rugir et l’appareil s’éleva.
Lucia s’avança vers le cockpit et observa la planĂšte sur laquelle ils allaient arriver. L’astre paraissait noir avec le soleil en arriĂšre-plan. Si les vitres teintĂ©es du PĂ©lican n’était pas activĂ©es, elle serait devenue aveugle. Cette planĂšte Ă©tait minuscule, la spartan estima mĂȘme qu’en faire le tour en Warthog ne prendrai qu’une journĂ©e. Anchis Ă©tait placĂ© au cƓur d’une ceinture de corps cĂ©lestes trĂšs dense, il serait facile de semer des poursuivants Ă  l’intĂ©rieur du champ de mĂ©tĂ©ores.

- On arrive dans deux minutes, adjudant. Lui dit Aessa, qui avait pris les commandes du pélican

Lucia la remercia et dirigea son regard vers la soute. Elle remarqua aussitĂŽt que les transports ne leur convenaient pas spĂ©cialement. SĂ»rement le fait de ne pas participer Ă  l’action et de placer tous ses espoirs dans le savoir-faire du pilote. Beaucoup de Spartans ressentaient ca Ă©galement. Elle-mĂȘme prĂ©fĂ©rait les modules d’atterrissages.
Le PĂ©lican commença Ă  pĂ©nĂ©trer l’atmosphĂšre et fut secouĂ© de toute part. Une Ă©paisse couche de nuage se dressait face au vaisseau. Quelques Ă©clairs dĂ©chirĂšrent le ciel orange puis le pĂ©lican entra dans la troposphĂšre. Aessa fit signe que tout allait bien au pilote du transport voisin et tous deux se sĂ©parĂšrent. 

Lucia pouvait voir le bĂątiment cible, l’atterrissage Ă©tait imminent. La spartan se dirigea vers la soute et appuya sur un bouton rouge prĂšs de la porte. La passerelle mĂ©tallique s’abaissa et l’air brulant de la planĂšte fouetta l’armure de la chef d’escouade. La poussiĂšre de minĂ©raux ricocha sur l’équipement des humains et le sable s’infiltra dans le vaisseau. 
La prison s’étendait en longueur, sur un demi-kilomĂštre de long et de large. Seul une tour d’observation, au centre du complexe, se dĂ©marquait des autres sections du bĂątiment, plates et carrĂ©es. Le vaisseau avança nez vers le bĂątiment, et pĂ©nĂ©tra lentement dans le hangar, au premier Ă©tage de l’édifice. 

Lucia appuya sur un bouton et les attaches magnétiques qui maintenaient le warthog sur le Pélican se détachÚrent. Le véhicule tomba lourdement sur le sol métallique hangar, tourelle pendante. Si jamais le tunnel qui relie les deux bases était compromis, une fuite en 4x4 était toujours possible. Lucia descendit du transport et se tourna vers ses équipiers.

« Emmenez le matĂ©riel, gardez une arme et des munitions Ă  prĂšs de la zone que vous protĂšgerez, restez par binĂŽmes. La salle de contrĂŽle d’oĂč l’on peut envoyer le SOS sera notre zone de repli. Aessa vous ĂȘtes en charge de la dĂ©fense. Ne laissez pas la moindre faille dans ce bĂątiment. Je vais au poste d’observation. Je descendrai quand nous serons attaquĂ©s.»

La spartan s’éloigna et arpenta les couloirs gris de la prison. Les murs Ă©taient dĂ©crĂ©pis et le sol Ă©tait sale. Les grilles de ventilations que Lucia croisait rejetaient des particules de sable ou des moutons de  poussiĂšre. Les lumiĂšres semblaient ĂȘtre le seul mĂ©canisme intact. Et dire que les techniciens de l’ONI avaient remis en marche les systĂšmes Ă©lectroniques, ils auraient pu amĂ©nager cet endroit par la mĂȘme occasion.

Lucia entendit le bruit des volets Ă©lectriques se rabattre, les ODST Ă©tablissaient des positions dĂ©fensives et diminuaient le nombre d’accĂšs possible Ă  la salle de contrĂŽle. Ces marines n’etaient pas tous stupides, se dit la chef d’escouade. Emmener Aessa avec elle Ă©tait un choix judicieux, elle s’avĂ©rait ĂȘtre un bon officier.
Lucia avait mĂ©morisĂ©e les plans des deux bĂątiments, l’ascenseur menant au sommet de la tour Ă©tait au tournant. La porte automatique s’ouvrit lorsqu’elle s’infiltra dans l’élĂ©vateur. Elle pressa une commande sur un tableau de contrĂŽle et elle s’éleva d’une trentaine de mĂštres en Ă  peine cinq seconde.

La spartan s’avança, elle Ă©tait postĂ©e sur un disque entourĂ©e de verre sombre et Ă©pais. A l’extĂ©rieur, une tempĂȘte de sable rouge faisait rage, des Ă©clairs d’une violence incommensurable dĂ©chiraient le ciel et frappait le tapis de cendre minĂ©rale dans une explosion qui provoquait aussitĂŽt une tornade. Un spectacle magnifique s’étendait devant elle, un des plus beaux qu’elle ait contemplĂ©. Et probablement l’un des derniers. Ce combat serait sĂ»rement le dernier.

«-  Criid, tu me reçois ? » S’exclama Lucia

- Oui, répondit sa partenaire, nous sommes en train de sécuriser le périmÚtre, comment ça se passe de ton coté ?

- Aessa fait du bon travail
 mais les autres semblent douter de mes capacitĂ©s. Chacun d’entre eux veut me surpasser. C’est d’un puĂ©ril
 enchaina la chef d’escouade d’un ton las, il n y a mĂȘme pas de respect.

- Essaye de paraütre plus avenante
 Moins froide


- Je ne suis pas ici pour ĂȘtre gentille, mais pour tuer un Ă©lite. Ils vont tous mourir d’ici quelques jours, voire quelques heures. Je ne veux pas le respect de morts. Je veux du sĂ©rieux. RĂ©pliqua-t-elle calmement.

- Selon toi ils ne s’en sortiront pas ? Douta Criid, les miens semblent tout de mĂȘme compĂ©tent... Ils ont une chance.

- Nous verrons bien, le mieux serait de pouvoir partir tous ensemble, mais il y aura des pertes. L’escouade BĂ©ta sera probablement portĂ©e « disparue au combat ». Je refuse que l’équipe Haunter reçoive la mĂȘme destinĂ©e !

- Nous nous reverrons au pĂ©lican Lucia. Je te le prom
 Non pas ici, s’interrompit Criid, posez la tourelle la bas. Non ! Bon, on se recontacte plus tard, je vais superviser les dĂ©fenses avec eux.
Lucia coupa la transmission et posa sa main contre la vitre.

- Ne fais pas une promesse que tu n’es pas sur de tenir Criid
 murmura elle.

- Alors vous pensez vraiment qu’on ne quittera pas cette planùte hein ?

Lucia se retourna. Le capitaine Aessa l’avait rejoint, et elle ne l’avait mĂȘme pas entendue, plongĂ©e trop profondĂ©ment dans ses songes et perdue dans ses souvenirs.

- Vous avez aménagés les défenses ?

- Tourelles, munitions et barricades placĂ©es madame. RĂ©pliqua-t-elle fiĂšre. Maintenant rĂ©pondez moi s’il vous plait.

La spartan la contempla, l’ODST Ă©tait bien plus petite qu’elle. Elle avait rentrĂ© sa visiĂšre dans son casque. Ses yeux bruns foudroyaient Lucia du regard. Elle y dĂ©cela une lueur de volontĂ© et de dĂ©termination. Finalement, Lucia l’avait peut ĂȘtre mal jugĂ©e.

- Non je ne pense pas... C’est un combat de Spartan, vous n’y voyez qu’une mission, j’y trouve une vengeance. C’est ma volontĂ© et ma haine qui me feront accomplir cette tĂąche. Vous, vous ne survivrez que par instinct. Cependant
 –elle marqua une pause- vous me semblez tout de mĂȘme plus compĂ©tente que les autres marines avec lesquels j’ai travaillĂ©e
. J’ai peut-ĂȘtre tort.

Aessa resta muette face à cette franchise. Elle n’avait probablement pas l’habitude de discuter avec des spartans.

- Vous avez entendue Shog sur le vengeful spirit n’est-ce pas ? Continua-t-elle

- C’est exact. RĂ©pondit Lucia.

- Et vous n’avez rien fait
 Pourquoi ?

La spartan plongea ses yeux dans ceux de sa nouvelle partenaire.

- Mon rĂŽle n’est pas de punir ceux qui sont avec moi. J’aurais pu le tuer mais Il est libre de penser ce qu’il veut. Il se rendra compte bien assez tĂŽt qu’il Ă©tait dans l’erreur. C’est la peur qui le fait agir comme ça. Chose que je peux tout Ă  fait comprendre, j’ai Ă©tĂ© entrainĂ©e pour la rependre dans le cƓur de mes ennemis. Mais nous allons avoir besoin de coopĂ©ration et d’entraide pour rĂ©ussir.

Aessa retira son casque et sourit.

- Shog est un con, il a une grande gueule mais il se bat bien. Vous n’avez pas Ă  vous en faire pour lui. -Ce n’était absolument pas le cas, la spartan n’avait que faire de la vie de cet humain- Le rookie Ă  des Ă©tats de services impressionnants mais je ne l’ai pas encore vu sur le terrain, c’est Mavis qui le suit
 Une fille sympa. Elle, Wilhelm et Ren doivent ĂȘtre les seuls Ă  vous respecter rĂ©ellement parmi les 3 escouades d’ODST sur cette planĂšte. – elle ricana- profitez-en, ils vous suivraient n’importe oĂč.

Lucia scruta Aessa. Elle ne comprenait pas trop pourquoi elle lui prĂ©sentait les membres de son Ă©quipe. Ça n’avait pas beaucoup d’importance dans la mesure oĂč si l’un d’entre eux survivait, elle pouvait s’estimer heureuse.

Elle envisagea une discussion d’égal Ă  Ă©gal, d’humain Ă  humain. Cette perspective amusa la spartan. Il Ă©tait ironique de rencontrer quelqu’un d’humain aprĂšs avoir quittĂ© un monde peuplĂ© de plusieurs milliards de spĂ©cimens de cette race. Cette mĂȘme ethnie qui la rejetait de par sa nature, par peur et par faiblesse, mais qui la louait de par son rĂŽle dans le sauvetage de l’humanitĂ©.
Or humains et spartans n’étaient pas Ă©gaux. C’était leur enfance, leurs liens de fraternitĂ©, leur entrainement et leurs souffrances qui avaient fait d’eux ce qu’ils Ă©taient aujourd’hui. Aucun autre ĂȘtre vivant n’avait le droit de s’identifier Ă  eux.

- Vous avez changĂ©e
 Vous ĂȘtes plus froide qu’avant, plus distante
 moins soucieuse de ce qui vous entoure


Aessa marque une pause.

- Vous ne vous souvenez pas de moi n’est-ce pas ? Sourit-elle.
Lucia retira son casque et commença Ă  montrer son intĂ©rĂȘt pour le passĂ© de sa partenaire.

- La chute de Reach. Rappela-t-elle. Vous nous avez escortĂ©s au spatioport. C’est Ă  vous et vos partenaires que je dois la vie. MĂȘme si plusieurs d’entre nous refusent de l’admettre, on a une dette envers vous. Je n’ai jamais Ă©tĂ© aussi contente et effrayĂ©e Ă  la fois. J’avais dĂ©jĂ  vu des Spartan, mais vous, vous Ă©tiez rĂ©ellement terrifiant
.
Alors les deux soldats se seraient rencontrĂ©es sur Reach
 Lucia plongea dans sa mĂ©moire. Lorsque l’escouade Haunter Ă©tait entiĂšre, et avait dĂ» s’échapper de la planĂšte, abandonnant ses amis d’enfance Ă  la surface d’une planĂšte ravagĂ©e.

- Je me souviens de vous Aessa
 souffla Lucia à voix basse



CHAPITRE 8:

L’espoir est une donnĂ©e futile. EspĂ©rer quelque-chose signifie que l’on n’a aucune assurance qu’elle se produira. La seule chose Ă  faire pour s’assurer qu’elle se produise rĂ©ellement est d’entreprendre tout ce qui est en votre pouvoir pour qu’elle se rĂ©alise, et d’avoir foi dans chacun de vos actes.
Espérer ne suffit pas !
Ne rejetez pas la faute sur une entité immatérielle ou un facteur qui échappe à votre raisonnement.
Espérer ne suffit pas !
Car cela Ă©quivaut Ă  ne pas s’investir suffisamment dans la tĂąche que vous vous ĂȘtes fixĂ©, et de confier l’avenir au hasard.
Celui qui ne s’investit pas suffisamment risque l’échec. Celui qui Ă©choue perd la maĂźtrise des choses qui l’entoure. Celui qui perd la maĂźtrise se condamne Ă  en subir les consĂ©quences
 
VoilĂ  pourquoi l’espoir induit un risque d’échec. VoilĂ  pourquoi l’un comme l’autre sont inacceptables si l’on veut rester maĂźtre de sa vie.

Amiral Hark aprÚs le déploiement des Spartans sur reach.


Reach, Centre-ville de la Nouvelle Alexandrie, 23 aout 2552

La brume s’épaississait, le jour se levait Ă  peine et Lucia avait perdue toute notion du temps depuis qu’elle combattait. Elle tira une rafale sur les silhouettes dessinĂ©es par le VNA de son ATH et l’une d’elle s’effaça. Le nombre de covenant ne cessait d’augmenter. A chaque quartier de la ville nettoyĂ©,  le prĂ©cĂšdent Ă©tait envahi Ă  nouveau.

Lucia envoya une derniĂšre salve avant de recharger, et se cala contre un mur. Elle regarda vers le ciel, la canopĂ©e de la foret d’immeuble Ă©tait invisible depuis la rue mais la spartan pouvait distinguer des Ă©clairs violets et verts dans les hautes sphĂšres des cieux. La violence des combats aĂ©riens devaient ĂȘtre incommensurable.

Un barreau Ă  combustible vert passa Ă  travers un hornet une dizaine de mĂštres au-dessus des spartans. Le vĂ©hicule aĂ©rien explosa en plein vol et les pales du vaisseau chutĂšrent vers le sol. Lucia s’écarta et se blottit contre des dĂ©bris Ă  cĂŽtĂ© de Tecmor. L’hĂ©lice se fracassa Ă  un mĂštre d’un marine. Ce dernier s’écroula terrorisĂ© sur la route et se mit Ă  ramper derriĂšre un pilier.
Un char scorpion avançait sur l’avenue en tirant ses obus explosifs sur les groupes covenant. L’arrivĂ©e soudaine d’un tank et de deux escouades de marines motivaient les troupes dĂ©jĂ  engagĂ©es. Chaque soldat avançait en formation en vidant chargeurs sur chargeurs.

« Lucia, Criid, tir de suppression, assistez les marines ! Manlikk, avec moi » s’exclama Tecmor.

La spartan regarda en direction de son chef d’escouade, secondĂ© par son binĂŽme, ils s’élancĂšrent en direction du mur et activĂšrent leurs jets pack pour atterrir dix mĂštres plus haut sur un balcon. Les deux soldats tirĂšrent quelques rafales et s’enfoncĂšrent dans le bĂątiment.
Lucia se redressa pour tirer une salve de son fusil d’assaut et se rabaissa aussitĂŽt. Une boule de plasma surchauffĂ© bleue retombait lentement dans sa direction. Criid quitta son abri derriĂšre une voiture et alla rejoindre sa partenaire. L’explosion fit brĂ»ler le bitume de la route et y crĂ©a un cratĂšre en plein milieu. L’onde de choc repoussa les vĂ©hicules civils abandonnĂ©s et les marines aux alentours furent clouĂ©s au sol. 

Le scorpion de l’UNSC tira un obus vers la derniĂšre position du char extraterrestre. Les tirs cessĂšrent une dizaine de seconde et une salve de barreaux Ă  combustibles et d’obus de mortiers Ă  plasma passĂšrent au-dessus des spartans, emportant dans une explosion brulante les quelques marines malheureux qui se trouvaient sur leur chemin. Le scorpion explosa aussitĂŽt aprĂšs avoir reçu une volĂ©e de projectiles, emportant avec lui les soldats qui s’étaient rĂ©fugiĂ©s Ă  cĂŽtĂ©.

Les effectifs des troupes humaines venaient de diminuer de moitiĂ© tandis que le flot de de l’armĂ©e covenant bĂ©nĂ©ficiait de renforts.
Lucia fit signe a Criid de la suivre et se rua sur la vague d’ennemis. Un marine Ă  cĂŽtĂ© d’elle s’écroula immĂ©diatement aprĂšs s’ĂȘtre levĂ©, un tir de plasma ayant carbonisĂ© son visage. Les spartans vidĂšrent leurs chargeurs, changeant de couverts aprĂšs avoir tirĂ©s, et lançant leur grenade lorsque l’espace Ă©tait saturĂ© des tirs de plasma.

Deux apparitions Covenant Ă©taient visibles, l’UNSC avait progressĂ© d’une cinquantaine de mĂštre mais les chars extraterrestres bloquaient l’accĂšs aux diffĂ©rents quartiers de la Nouvelle Alexandrie. Au moins trente chars de ce type avaient Ă©tĂ© rĂ©duits en poussiĂšre les heures prĂ©cĂ©dentes et les armes lourdes dont disposaient les humains n’étaient plus approvisionnĂ©es en munitions.
Tecmor et Manlikk sautĂšrent chacun de tout leur poids sur l’artillerie mobile, trente mĂštre au-dessous d’eux, suivi par une escouade d’ODST qui mitraillait en direction du moindre mouvement. La coque des vĂ©hicules s’enfonça sous la violence du choc et les spartans collĂšrent une grenade Ă  plasma Ă  l’intĂ©rieur du mortier avant de se dĂ©gager sur la route.

La destruction du support blindĂ© extraterrestre dĂ©sorganisa l’armĂ©e covenant et les troupes humaines continuĂšrent d’avancer sur l’avenue. Les spartans se regroupĂšrent et Ă©liminĂšrent les derniĂšres troupes restantes.
Une transmission se fit retentir sur le canal de l’UNSC.

« - Escouade Haunter, ici l’amiral Hark, repliez-vous au spatioport pour Ă©vacuation immĂ©diate, les escouades red et echo prennent le relai pour l’évacuation des civils et des troupes restantes. Embarquez avec vous le plus de troupe possible, le Vengeful spirit dĂ©colle dans trois-quarts d’heure.

- une Ă©vacuation ? s’exclama Lucia, on reprend la ville quartier par quartier depuis hier ! Ils ne peuvent pas nous renvoyer !

- La situation est critique Haunter-2, tu devrais t’en rendre compte, les pertes sont colossales, la ville est dĂ©jĂ  perdue. Intervint Manlikk.

Tecmor marqua une pause et passa sur le canal général. A toutes les unités à proximité, repliez-vous au spatioport, rejoignez le groupe sur la grande avenue Apollinis.»
Le convoi n’était qu’à un kilomĂštre de la cĂŽte maritime de la ville mais le parc Ă  cĂŽtĂ© de leur objectif grouillait surement de troupes covenant et les forces de l’UNSC allaient bientĂŽt ĂȘtre dĂ©bordĂ©es.
Les troupes humaines continuĂšrent leur route vers le quartier suivant. Étonnamment, le nombre d’adversaires rencontrĂ© Ă©tait moindre par rapport aux zones prĂ©cĂ©dentes. La moitiĂ© du chemin avait Ă©tĂ© parcourue sans embĂ»ches en Ă  peine vingt minutes, seules quelques escouades extraterrestres isolĂ©es avaient Ă©tĂ© Ă©liminĂ©s.
Des groupes de soldats rejoignaient la troupe. La plupart des nouveaux arrivants avaient perdus leur escouade ou Ă©taient blessĂ©s mais un scorpion s’était frayĂ© une voie jusqu’à eux et offrait un support moral et militaire consĂ©quent.

Un message se fit transmettre sur le canal général.

«- Ici le capitaine du 107eme  Bataillon d’ODST, on est encerclĂ©, on a besoin d’assistance immĂ©diate Ă  la place ptahir.

- Lucia, toi et Criid allez les aider, on continue d’avancer. Dit Tecmor sur la SQUADCOM, si vous pensez ne pas revenir Ă  temps, abandonnez immĂ©diatement. »

Les deux spartans hochĂšrent la tĂȘte et activĂšrent leur jet pack. Elles se penchĂšrent sur le rebord de l’immeuble sur lequel elles avaient atterris. Tecmor et Manlikk tirĂšrent sur les quelques escouades de covenant restante. Plus ils s’approchaient du point de rendez-vous, plus la rĂ©sistance Ă©tait forte et une formation de trois Ghost et un groupe de brute avaient surgis des ruelles perpendiculaire Ă  l’avenue.

La place ptahir n’était a qu’à trois cents mĂštres. Lucia et Criid se mirent Ă  courir sur les toits. Leur vitesse de spartan et leur propulseur dorsal leur avait permis d’atteindre la zone cible en trente secondes.
La place Ă©tait circulaire, les survivants humains s’étaient terrĂ©s dans un bĂątiment en ruine Ă  l’est du secteur. Deux vĂ©hicules lourds Shadow pilonnaient ce refuge de leurs tourelles spectres et dĂ©ployaient leurs troupes. Lucia comptait quatre rapaces, une dizaine d’Unggoy, quatre brutes et deux chasseurs.
Trois des jirahlanae avaient dĂ©jĂ  pĂ©nĂ©trĂ©s Ă  l’intĂ©rieur de l’édifice.

Les ODST ciblĂšrent les grognards en premier et la moitiĂ© d’entre eux s’effondra aussitĂŽt sortis du transport. Lucia sauta et lança une grenade au milieu du groupe de rapace. Elle vit Criid les achever d’un coin de l’Ɠil. 

« Va les soutenir Lucia !  S’exclama Criid, on n’est pas venu jusqu’ici pour rien ! Je m’occupe d’eux.»

La spartan se prĂ©cipita dans l’édifice. Un cadavre Ă©tait clouĂ© au mur par des cristaux de fusil Ă  aiguille. Le crane Ă©tait Ă©crasĂ© contre le mur, la brute ne lui avait pas laissĂ© la moindre chance.
Elle monta d’un Ă©tage et vida son chargeur au faciĂšs du premier ennemi. Ce dernier n’eut mĂȘme pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait que des morceaux de cervelle Ă©claboussĂšrent le sol. Les deux autres se retournĂšrent, l’un d’eux Ă©quipĂ© d’un sabre grenade s’en alla chasser les rĂ©sidents humains, comme sa nature d’animal sauvage lui ordonnait tandis ce que le deuxiĂšme se rua sur la spartan. Visiblement Plus intĂ©ressĂ© par une proie isolĂ©e.

La brute en armure lourde poussa un cri de dĂ©ment et tenta de frapper Lucia de son marteau. Le mur Ă  cĂŽtĂ© d’elle vola en Ă©clat dans un bruit assourdissant et elle put apercevoir Criid, esquivant le tir de mortier Ă  plasma que le dernier chasseur lui avait envoyĂ©.

La deuxiĂšme attaque se fit bien plus rapidement que ce que Lucia aurait cru, le coup de marteau Ă©vitĂ© de justesse brisa le sol et fit s’effondrer le plancher.
Lucia utilisa son propulseur pour ne pas tomber et se rĂ©tablir immĂ©diatement Ă  l’étage infĂ©rieur. Elle profita de l’étonnement de son ennemi pour poser son pied sur la masse et enfoncer son couteau Ă  plusieurs reprises dans les yeux de la brute. Ce fut au sixiĂšme coup que l’extraterrestre perdit toute energie et que sa carcasse tomba sur le sol.

Lucia activa son jet pack et reparti Ă  la poursuite du dernier ennemi. Plusieurs coups de feu et une explosion retentirent. La spartan se jeta sur la brute et la plaqua au sol. Le sabre grenade toujours enfoncĂ© dans le creux d’un ODST. Elle Ă©crasa ses poings sur la tĂȘte de la brute si fort que le mĂ©tal de l’armure se courba et s’incrusta dans la peau de son porteur. Lucia sentait les tentatives dĂ©sespĂ©rĂ©s du covenant pour se relever et dĂ©loger son assaillant mais la spartan maintenait sa prise et continuait de le marteler de coups. Ce n’est que quinze seconde aprĂšs que la vigueur du jirahlanae s’estompa.
Lucia se releva devant les cinq ODST  paralysĂ©s, de peur et d’admiration, de par la prĂ©sence de la spartan, couverte de sang. L’un d’eux Ă©tait allongĂ© Ă  cĂŽtĂ© d’une bombonne de biofoam vide, une jambe broyĂ©e sous son armure. Deux de ses camarades s’apprĂȘtaient Ă  le porter. Un autre Ă©tait penchĂ© sur le corps du soldat que la brute avait choisi comme cible. Celui-ci venait de succomber Ă  sa blessure et le dernier se tenait debout devant elle.

« - Spartan Lucia-038, salua elle lorsqu’elle remarqua les insignes du Capitaine, nous avons entendu votre appel et sommes arrivĂ©s au plus vite.

- Spartan, salua elle, je suis le capitaine Aessa, du 107eme. Elle soupira, il va falloir partir maintenant, et vite, les renforts ne vont pas tarder !

Lucia hocha la tĂȘte et guida les ODST vers l’extĂ©rieur du bĂątiment. Criid ramassait l’équipement Covenant sur les cadavres et se retourna vers sa coĂ©quipiĂšre.

- Tecmor et Manlikk doivent ĂȘtre proche du parc en ce moment, on ne pourra pas y arriver Ă  temps avec les blessĂ©s, s’exclama Criid en dĂ©signant les humains devant elle.

Lucia jeta un Ɠil au vĂ©hicule covenant. Des Ă©clats de balles avaient abimĂ©s la coque et certaines zones Ă©taient roussies

- Les transports Shadows sont encore en Ă©tat de marche ? demanda-t-elle.

- Surement, je n’ai tirĂ© que sur l’artilleur... RĂ©pondit-elle avant de marquer une pause. Bon, au moins on sait comment quitter la zone


- Bien. Embarquez Ă  l’intĂ©rieur, dĂ©clara la spartan a l’intention des ODST en dĂ©signant le transport, on quitte cet endroit. »
Les deux spartans se regardĂšrent. Aucune d’entre eux n’avait jamais conduit un tel engin, et la probabilitĂ© de se faire abattre par leurs propres troupes Ă©tait Ă©levĂ©e. Criid se dĂ©cida Ă  aller Ă  la tourelle et la soute se remplissait peu Ă  peu de soldats de l’UNSC. 

Lucia pĂ©nĂ©tra dans la cabine de pilotage et s’installa sur le siĂšge. Qui ne tente rien n’a rien pensa elle, aprĂšs tout, ça ne devait ĂȘtre plus compliquĂ© Ă  piloter qu’une voiture humaine
 La spartan passa sa main sur la plus grosse commande en face d’elle et le vĂ©hicule se souleva. Elle se retourna aprĂšs avoir entendu un bruit sec retentir dans son dos.  Elle remarqua que les cloisons latĂ©rales s’étaient refermĂ©es pour protĂ©ger les passagers. 

Lucia saisit le manche qui venait de sortir du tableau de bord autours du bouton d’allumage, et le dirigea vers l’avant. Les moteurs du Shadow avaient une poussĂ© impressionnante et atteignit les trente kilomĂštre/heure presque immĂ©diatement. Malheureusement, cela semblait Ă©galement ĂȘtre sa vitesse de pointe.
A cette allure, ils atteindraient le spatioport en dix minutes. Les troupes covenant qu’ils croisaient ne rĂ©alisait que trop tard qu’un ennemi venait de leur passer devant. Le nombre d’extraterrestre ne faisait que de croitre au fur et Ă  mesure qu’ils s’approchaient du Spatioport.

Lucia se dĂ©cida Ă  contacter son chef d’escouade pour l’avertir de leur situation. Elle porta la main Ă  son casque et fut secouĂ©e par une explosion verte Ă  l’extĂ©rieur du vĂ©hicule.
« Trois Banshee derriĂšre nous ! s’écria Criid en mitraillant leurs poursuivants de sa tourelle spectre.

- Haunter-1, s’exclama Lucia dans la SQUADCOM,  nous arrivons dans un transport covenant Shadow, nous sommes poursuivi par des banshee, nous arrivons d’ici peu. Ne nous tirez pas dessus.

- Bien reçu Haunter-2, dĂ©pĂȘchez-vous. Un pĂ©lican vous attend au parc Caracalla» transmit leur chef d’escouade.

Des tirs de plasma ricochaient sur la coque du vĂ©hicule par centaine, les covenants recevaient un aperçu de la rĂ©sistance de leurs appareils. MalgrĂ© le nombre de projectiles qu’il recevait, le Shadow continuait d’avancer sans prendre de dommages importants.

Lucia aperçut un panneau donnant la direction du parc, ils n’étaient qu’à quelques dizaine de mĂštres de leur objectif. En effet, de plus en plus de cadavres covenant Ă©taient Ă©talĂ©s sur la route et mettaient  en avant les signes de rĂ©sistance humaine. La spartan se pencha hors du vĂ©hicule et regarda derriĂšre elle. Un des Banshee s’écrasa sur un bĂątiment aprĂšs avoir reçu la dose concentrĂ©e de plasma que la tourelle spectre lui avait envoyĂ©e. 

Le tunnel menant au parc se dressait devant eux, des chars scorpions dĂ©fendaient l’entrĂ©e Ă  l’intĂ©rieur et des barricades avaient Ă©tĂ©s installĂ©es. Un groupe de marine armĂ©s de lance-roquette se dĂ©ploya pour arrĂȘter les banshee.

Le transport shadow continua sa route jusqu’à l’embouchure du tunnel, oĂč Haunter-4 les attendait Ă  bord d’un pĂ©lican, prĂȘt Ă  dĂ©coller. Lucia arrĂȘta le vĂ©hicule et ouvrit la soute. Les ODST descendirent et les spartans les aidĂšrent Ă  embarquer les blessĂ©s dans le PĂ©lican.

« - Le vengeful spirit est en train de dĂ©coller, s’écria Manlikk, on y rentrera en pleine manƓuvre.

Lucia verrouillait le siĂšge d’un blessĂ© lorsque le transport se surĂ©leva et les moteurs se mirent Ă  rugir. Elle se pencha vers l’extĂ©rieur et observa le parc. Des batteries de missiles avaient Ă©tĂ©s installĂ©es et des warthogs circulaient d’une extrĂ©mitĂ© Ă  l’autre de la zone. MalgrĂ© l’amĂ©nagement militaire du parc, la beautĂ© de celui-ci n’avait pas totalement disparu. Les grands arbres, les sentiers fleuris et les baies panoramiques Ă©taient toujours intact.

La spartan leva la tĂȘte, la ville Ă©tait en flamme, l’un des plus hauts gratte-ciel s’effondrait devant elle, provoquant la mort de centaine d’humain. L’attaque avait Ă©tĂ© violente, prenant au dĂ©pourvu les forces militaires de Reach. De plus, tous les habitants n’avaient pas pu ĂȘtre sauvĂ©s, les covenants attaquaient en prioritĂ© les services d’évacuation. Des explosions Ă©taient visible dans tous les coins de la citĂ©, le nombre de civil y vivant avait surement diminuĂ© de quatre-vingt pour cent en Ă  peine une heure. La planĂšte Ă©tait bel et bien perdue.

- L’escouade noble va s’occuper de l’évacuation et de la destruction des donnĂ©es de l’UNSC, dit Manlikk comme s’il avait lu dans les pensĂ©es de sa partenaire, des super-destroyers covenant sont sortis du sous espace, on nous assigne une nouvelle mission
 Tecmor nous en dira plus une fois arrivĂ©s.

- Il reste encore combien de Spartans au sol ? S’inquiĂ©ta Criid.

- De ce que j’en sais, nous somme la premiĂšre escouade Ă  avoir Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©e


Un long silence rĂ©gna sur le vaisseau alors que le PĂ©lican rentrait Ă  l’intĂ©rieur du Vengeful Spirit.
Lucia regarda les ODST derriĂšre elle, ils semblaient Ă©puisĂ©s, elle n’avait pas demandĂ©e combien de temps ils s’étaient battu mais ils avaient dĂ©passĂ©s leur limite. Ils allaient rester plusieurs heures Ă  l’infirmerie.
Les sirĂšnes du vaisseau retentirent, ils venaient juste de se poser que le croiseur furtif de classe Prowler  était dĂ©jĂ  en orbite. Le saut en sous espace Ă©tait imminent. Lucia retira son casque. La bataille de Reach Ă©tait terminĂ©e, sa planĂšte natale brulait et beaucoup de ses compatriotes mourraient. Elle n’avait pas encore assimilĂ©e cette vĂ©ritĂ©, qu’une nouvelle mission l’attendait. Elle Ă©tait déçue et affligĂ©e qu’un havre de beautĂ© comme celui-ci parte en fumĂ©e. C’était le monde sur lequel elle Ă©tait venue au monde, qui l’avait vu grandir et vivre. La spartan avait la conviction que les autres natifs de Reach ressentaient la mĂȘme chose. Les covenants allaient payer, tĂŽt ou tard, d’une façon ou d’une autre.

CHAPITRE 9:


"Oubliez tout ce que vous pensez savoir sur la guerre, oubliez le choc des soldats sur un champ de boue. Votre mission est d'attaquer l'ennemi avant mĂȘme qu'il se rende compte que la guerre a commencĂ©e, de frapper impitoyablement ce point faible fatal que possĂšde toute armĂ©e, mais qu'aucun commandant ne voudra admettre."

Un instructeur du programme Spartan II.

Prison haute sĂ©curitĂ© d’Anchis, 8 septembre 2552.

Lucia Ă©tait assise dans la salle de contrĂŽle, ils attendaient les covenants depuis des heures maintenant, peut-ĂȘtre mĂȘme prĂšs d’un jour. Les ODST s’étaient totalement relĂąchĂ©s devant l’absence de menace et Ă  moins qu’Aessa ou la spartan le leur fasse remarquer, ils abandonnaient leur poste pour discuter ou se dĂ©tendre.

Un voyant s’afficha sur le cadran du radar, Lucia se releva et se pencha sur la console. Elle saisit quelques commandes au clavier et attendit une rĂ©ponse. La spartan alerta les ODST Ă  cĂŽtĂ© d’elle de la potentielle menace. Les soldats adoptĂšrent une position de combat, mirent leur casques et saisirent leur armes. Le voyant de la console vira au rouge, le transpondeur du vaisseau ennemi n’avait pas Ă©mis un code de l’UNSC, le nouvel arrivant Ă©tait Covenant.

« - Criid, vaisseau Covenant en orbite, ça va commencer, prépare toi »

Elle coupa son transmetteur et fit signe Ă  l’un des ODST de stationner dans la piĂšce pour activer le S.O.S d’évacuation obligatoire et condamner le souterrain s’ils Ă©taient dĂ©bordĂ©s. Ce fut Ren qui hĂ©rita de cette fonction.

Lucia se dirigea vers les grandes portes et arma son DMR, elle emporta au passage un laser spartan qu’elle cala dans son dos.
AprĂšs avoir empruntĂ©s un petit couloir, elle dĂ©boucha sur l’entrĂ©e du bĂątiment. La salle Ă©tait rectangulaire et spacieuse. Une tourelle gauss, gĂ©nĂ©ralement fixĂ©e Ă  l’arriĂšre des warthogs avait Ă©tĂ© placĂ©e devant l’entrĂ©e, de maniĂšre accueillir comme il se doit n’importe quel visiteur malveillant. Le plafond Ă©tait haut d’une dizaine de mĂštres et une passerelle mĂ©tallique permettait l’accĂšs Ă  un Ă©tage supĂ©rieur, qui servait de chemin de ronde pour les gardes de la prison.

Les ODST se positionnĂšrent devant les fenĂȘtres barricadĂ©es et ne laissĂšrent que leur canon dĂ©passer des meurtriĂšres. Les volets mĂ©talliques Ă  moitiĂ© fermĂ©s n’exposaient que trĂšs peur leur corps. Seul le dĂ©nommĂ© Wilhelm restait en retrait avec son lance-flamme. Aessa se plaça Ă  cĂŽtĂ© de Shog, Ă  la demande spĂ©ciale de Lucia, qui lui avait demandĂ© de le surveiller. Mavis et le nouveau s’accroupirent au palier du dessus, approvisionnant en munitions une mitrailleuse lourde.

« - Ne les laissez rentrer lorsqu’il ne vous reste qu’un seul chargeur pour chaque arme. Le but est de faire venir leur chef, faite leur assez de mal pour le faire bouger. »

Tous dans la salle acquiescĂšrent et Lucia monta rejoindre les deux ODST au-dessus d’elle. Lucia cala son fusil dans une fenĂȘtre en face d’elle et observa l’extĂ©rieur.
Il faisait nuit mais on y voyait comme en plein jour. L’opacitĂ© du ciel Ă©tait due Ă  la prĂ©sence de nuages chargĂ©s de poussiĂšre et de gaz et agissaient comme une lampe Ă  la surface. Les fortes concentrations de Potassium et de Sodium dans l’air rendait la respiration difficile aux ĂȘtres vivants sur cette planĂšte, mais aprĂšs plusieurs heures sur place, Lucia s’y Ă©tait acclimatĂ©e.

Une volĂ©e de transport Phantom dĂ©barquait leurs troupes Ă  quelques mĂštres du complexe. La spartan distinguait des grognards, une escouade de chefs brutes, des Ă©lites ultras, des groupes de rangers rapace et mĂȘme des apparitions. Elle ne pouvait pas croire que cette attaque n’était que la premiĂšre vague.

Les kig-yar ne cessaient de trĂ©bucher, mĂȘme si les tempĂȘtes de sables avaient cessĂ©es, les quelques rafales de vent Ă©tait tout de mĂȘme assez violente pour renverser quelqu’un. Si bien que les rapaces se protĂ©gĂšrent contre les chars.
Lucia saisit son laser spartan et visa la premiĂšre apparition, une lumiĂšre rouge vive fut Ă©mise du canon. Le rayon traversa toute matiĂšre organique sur sa trajectoire et frappa le blindĂ© covenant. Le vĂ©hicule stoppa net et explosa dans une nova de plasma bleu. Le recul de l’arme dĂ©stabilisa lĂ©gĂšrement la spartan et rĂ©Ă©quipa son fusil.

Les ODST autours de Lucia se mirent Ă  faire feu, les boucliers des Ă©lites furent rapidement anĂ©antis par les salves de la mitrailleuse de conception humaine tandis ce que le sniper d’Aessa abattait les extraterrestres d’un tir dans la tĂȘte Ă  chaque pression de la gĂąchette. Lucia tourna lĂ©gĂšrement son regard vers ses partenaires, tous les humains Ă©taient concentrĂ©s sur la menace qui leur faisait face et montrait le plus grand sĂ©rieux dans ce combat. Comme quoi leur attitude au repos diffĂ©rait totalement de celle sur le terrain.

La riposte ne tarda pas, la seconde apparition commença à bombarder leur position et les chasseurs attendaient que les rapaces, qui eux visaient avec précision, leurs indiquent une cible.
Les grognards luttaient contre le vent et ceux qui parvenaient Ă  rester debout ne reprĂ©sentait pas une menace. MalgrĂ© tout, une volĂ©e d’aiguille needler tomba sur les humains, Lucia se dĂ©cala et se protĂ©gea derriĂšre le mur, suivi par les ODST Ă  cĂŽtĂ© d’elle. Shog tomba Ă  la renverse, la visiĂšre de son casque transpercĂ©e par le projectile covenant. Le soldat fut secouĂ© de spasme une fois au sol et rendit son dernier souffle quelques secondes plus tard.

La spartan entendit un juron venant de ses coĂ©quipiers et fit feu en direction du second char ennemi. La destruction de celui-ci emporta dans l’explosion plusieurs kig-yar et fit probablement baisser le moral des extraterrestres. Mavis et le Rookie s’occupĂšrent des chefs brutes, chargeant avec leur marteau tandis ce qu’Aessa abattait les derniers ennemis.
Les munitions venaient Ă  manquer et les covenants continuaient d’envoyer des renforts, Des phantoms deployaient des troupes sur le toit, Lucia pouvait entendre les lourds pas des troupes covenant. La premiĂšre vague avait Ă©tĂ© repoussĂ©e mais la seconde arrivait aussitĂŽt. Des chasseurs et d’avantages de brutes menaient la charge.
« - deux chargeurs avec celui de shog ! s’écria Aessa.

- Plus qu’un pour mon fusil et une ceinture pour la mitrailleuse. Enchaina Mavis en laissant tomber son deuxiùme chargeur à sa partenaire, en dessous d’elle. 

- Tuez les plus dangereux, Laissez les rentrer et le pyromane s’occupera des intrus, rĂ©pondit Lucia.

Wilhelm se dressa face Ă  l’entrĂ©e, son arme lourde prĂȘte Ă  dĂ©verser son napalm. La chef d’escouade se positionna derriĂšre la tourelle Gauss et attendit l’ennemi. La Spartan recula Ă  son tour, et fixa la porte, son laser sur l’épaule.
AprÚs plusieurs secondes qui parurent une éternité, la mitrailleuse cessa de tirer et les deux servants sautÚrent au rez-de-chaussée.

- Il reste un chasseur et une dizaine de brute » dit Mavis en se mettant Ă  l’abri. »

La porte fut secoué et des détonations retentirent, Lucia vit les ODST se crisper et serrer leurs armes fermement.
Une gigantesque explosion fit sauter une portion du mur et les flammes de Wilhelm recouvrirent la brĂšche fraichement ouverte. Les particules de gaz dans l’air se mirent Ă  s’embraser, l’odeur du napalm et de la chair calcinĂ©e se mĂ©langeait Ă  celle de la poudre et Lucia pouvait entendre les cris des brutes, brulant vifs dans la tempĂȘte de feu.

Un barreau Ă  combustible traversa les flammes et propulsa Wilhelm contre le mur, l’armure fondue et tous les membres brisĂ©s. La spartan s’empara du rĂ©servoir de napalm et l’envoya vers le chasseur, Ă  moitiĂ© carbonisĂ©, qui fonçait dans sa direction. Le choc fit exploser citerne et l’onde de choc parvint Ă  jeter Lucia au sol. Les milliers de vers qui composaient le Lekgolo grillĂšrent et seule l’armure vide de l’extraterrestre gisait sur le sol. Les autres survivants covenants avaient tous Ă©tĂ© anĂ©antis par la dĂ©flagration.
Les humains s’emparĂšrent d’armes au sol et firent le plein de munitions. Lucia saisit une carabine, pour conserver une arme de prĂ©cision aprĂšs son DMR.

La spartan regarda vers l’extĂ©rieur, une lumiĂšre blanche Ă©blouissante l’aveugla et elle augmenta les propriĂ©tĂ©s rĂ©flĂ©chissantes de sa visiĂšre d’une commande vocale. Le jour se levait, dehors, les corps Ă  se mettaient Ă  bruler lentement et des flammes s’échappaient des rĂ©servoirs de mĂ©thane Unggoy, la chaleur faisant fondre leur armure lĂ©gĂšre et carbonisant peu Ă  peu la peau reptilienne des extraterrestres.
Les humains disposaient de deux heures de pause avant le prochain assaut, jusqu’à ce que la nuit tombe. Il fallait maintenant s’occuper des derniers soldats ennemis Ă  l’intĂ©rieur du complexe. Heureusement que leur attaque n’avait pas commencĂ© Ă  la tombĂ©e de la nuit, il aurait Ă©tĂ© beaucoup plus difficile de rĂ©sister sur un intervalle de temps plus important.

Lucia regarda autour d’elle, l’entrĂ©e de la prison Ă©tait dĂ©vastĂ©, les bombardements de l’apparition et les brefs combats Ă  l’intĂ©rieur du bĂątiment avaient ravagĂ©s l’espace. Des portions de mur s’étaient Ă©croulĂ©es et la lumiĂšre pĂ©nĂ©trante du soleil s’infiltrait dans l’édifice par les embrasures laissĂ©es par les balles. Aessa arracha la plaque d’identification de l’armure de ses anciens Ă©quipiers et rejoignit le groupe, visiblement profondĂ©ment contrariĂ©e par la mort de ses hommes, elle serra poings et mĂąchoires et dĂ©posa les dog-tag dans une poche de son uniforme.
La spartan se dirigea vers la salle de contrĂŽle, fusil Ă  l’épaule, oĂč Ren devait alerter leur supĂ©rieur en cas de besoin, les couloirs Ă©taient complĂštement ravagĂ©s, la prison ne rĂ©sisterait pas Ă  un assaut supplĂ©mentaire.

Ren gisait sur le sol, un bloc de bĂ©ton Ă  cĂŽtĂ© du crĂąne, au milieu de cadavres d’élite, broyĂ©s pour la plupart sous les dĂ©combres. Lucia posa sa main sur son cou, les capteurs situĂ©s sur sa paume rĂ©agirent et un pouls s’afficha sur l’ATH, il Ă©tait juste assommĂ©. Elle se releva et Aessa s’occupa du blessĂ©. Les deux autres continuĂšrent Ă  scruter les environs a la recherche d’un survivant ennemi.
Lucia contemplait l’ascenseur menant au souterrain. Le passage Ă©tait totalement bloquĂ©, la tour d’observation s’était effondrĂ©e dans la cage de l’élĂ©vateur. DĂ©blayer prendrait des jours, la retraite Ă©tait coupĂ©e, il fallait utiliser le PĂ©lican ou le Warthog.

« - Criid, quelle est ta situation ? s’exclama Lucia

- Assaut repoussé, trois morts, deux blessés, et plus beaucoup de munitions, on va devoir les laisser rentrer
 répondit sa partenaire, et toi ?

- Deux morts et un blessĂ© mineur, continua elle en se retournant vers Ren qui revenait Ă  lui, nous nous sommes Ă©quipĂ©s d’arme Covenant et il en reste peut ĂȘtre Ă  l’intĂ©rieur du bĂątiment. La retraite est coupĂ©e, le souterrain est inaccessible. On tiendra le plus longtemps possible avant d’envoyer le SOS


- Vous pouvez nous rejoindre en véhicule ? demanda Criid.

- Ça vaut le coup d’essayer en tout cas
 Je te recontacte plus tard, occupe-toi de tes blessĂ©s
 Lucia coupa la transmission et marqua une pause en regardant ses coĂ©quipiers. On expĂ©die le signal dĂšs qu’ils franchissent la porte d’entrĂ©e et on prend le PĂ©lican, enchaĂźna elle, en attendant il faut s’occuper des ennemis restant dans le bĂątiment.

Aessa hocha la tĂȘte

- Ren, Mavis et le bleu, allez vers les dortoirs et revenez a la porte d’entrĂ©e, la spartan et moi allons vers les hangars.

Lucia Acquiesça à son tour et se dirigea vers le pélican. AussitÎt éloigné des autres, Aessa prit la parole.

« - Combien de temps ? demanda elle, Combien de temps allons-nous survivre ?

- En supposant qu’ils envoient une vague plus forte que la prĂ©cĂ©dente, cinq minutes, je ne pense mĂȘme pas qu’il soit possible d’atteindre le transport en vie. La perte d’un tiers de nos effectifs ne joue pas non plus en notre faveur. RĂ©pondit la spartan.

- On peut dire que vous ĂȘtes optimiste
 Tous vos copains sont comme ça ? Continua l’ODST d’un ton sarcastique.
Lucia ne rĂ©pondit pas et regarda au-dessus d’elle, un trou de trois mĂštres de diamĂštre dĂ©versait la lumiĂšre brulante Ă  l’intĂ©rieur du bĂątiment. La spartan mit l’arme Ă  l’épaule, prĂȘte Ă  tirer. Les intrus s’étaient infiltrĂ©s par-lĂ , la fonte du mur avait Ă©tĂ© faite avec une arme Ă  Ă©nergie. Des Ă©lites, les brutes n’utilisaient pas ce genre de matĂ©riel. 

- Rien vers les locaux des gardiens, s’exclama Ren sur la SQUADCOM, on se rabat vers vous. »

Lucia avançait prudemment, suivie par sa camarade, sur le grillage, d’oĂč s’échappait de la fumĂ©e. Les systĂšmes de refroidissement interne au bĂątiment tournaient Ă  plein rĂ©gime et la chaleur s’évacuait en partie dans ce couloir. Les Ă©manations provenant du sol gĂȘnaient la visibilitĂ© de la spartan et cette derniĂšre activa sa vision nocturne.

L’intersection suivante menait soit vers le hangar, soit vers les ODST, Lucia fit signe a Aessa de surveiller le flanc gauche tandis qu’elle se penchait de l’autre cĂŽtĂ©. Elle n’était qu’à quelques pas de la porte et apercevait les moteurs arriĂšre du pĂ©lican. Elle entendait Aessa parler aux autres soldats, ils les avaient vite rejoints.

Une boule de plasma frĂŽla le casque de la spartan et un ranger Ă©lite tira Lucia sur le sol du hangar, il lĂącha son fusil Ă  concussion et se rua sur sa cible. Ses deux partenaires inondĂšrent le couloir de leur rĂ©pĂ©teur plasma et forcĂšrent les ODST Ă  s’abriter.

La spartan enfonça son poing sur le crane du Sangheili. La visiĂšre se brisa et le matĂ©riel composite la constituant s’infiltra Ă  l’intĂ©rieur du casque. L’extraterrestre rugit et martela de ses poings le torse de spartan. Les indicateurs d’état de Lucia clignotaient dans le rouge sur son ATH, elle avait l’impression de recevoir des coups de marteau sur tout son corps. Sa cage thoracique allait se fendre d’ici peu.
Dans un ultime effort, elle expĂ©dia sa main entre les mandibules de l’élite et serra les amygdales. Son gantelet obstruait complĂštement la gorge de l’extraterrestre, l’empĂȘchant de respirer. Celui-ci lĂącha la spartan et se releva pour Ă©chapper Ă  l’asphyxie.

Lucia sortit son couteau en s’accroupissant, elle bougea lĂ©gĂšrement le bassin, ses os Ă©taient toujours intacts, peut-ĂȘtre une cĂŽte cassĂ©e mais rien de rĂ©ellement handicapant pour une spartan. Elle tourna la tĂȘte vers les deux Ă©lites, l’un d’eux hĂ©sita Ă  prĂȘter main forte Ă  son partenaire et se rabattit aussitĂŽt contre le mur lorsqu’il reçut plusieurs aiguilles de Needler envoyĂ©s par les ODST.
Tandis que l’autre adversaire se ruait sur Lucia, Ă©pĂ©e Ă  Ă©nergie en main. La spartan l’attendit, se dĂ©cala en laissant l’élite frapper dans le vide et planter son Ă©pĂ©e sur le sol. Elle n’eut aucun mal Ă  le dĂ©sarmer d’un coup de pied et enfoncer son couteau dans son crĂąne. Elle maintint la lame en place quelques secondes, la retourna a deux reprises et l’éjecta d’une ruade dans la carcasse du covenant.
Les deux autres extraterrestres parurent Ă©tonnĂ©s de constater l’échec de leur partenaire et levĂšrent leurs rĂ©pĂ©teurs plasma dans la direction de la spartan. Ils furent aussitĂŽt assaillis par les ODST qui venaient de pĂ©nĂ©trer le hangar. Ils s’écroulĂšrent sur le sol, chacun avec une machette plantĂ©e dans le dos et Ă©gorgĂ©s par les humains qui venaient d’entrer.

« - Il y a des blessĂ©s ? demanda Lucia, couverte de sang, comme insensible Ă  la scĂšne d’extrĂȘme violence qui venait de se produire.

- Mavis a une jambe brulée au quatriÚme degré, répondit le rookie en aidant son amie à marcher.

- Aessa, vérifiez les moteurs du pélican
 Ils ne sont pas venus ici pour rien, enchaina la spartan en regardant les cadavres à ses pieds.

Elle observa l’horloge de son ATH, il restait environ dix minutes avant la tombĂ©e de la nuit. Elle examina de loin la jambe de Mavis. L’armure avait totalement fondue et s’était fusionnĂ©e Ă  la chair, elle-mĂȘme noircie. Elle ne pourrait probablement plus jamais utiliser cette jambe.

- Les cĂąbles menant aux rĂ©gulateurs de surchauffe du vaisseau ont Ă©tĂ©s sectionnĂ©s et les mĂ©canismes d’inclinaison des ailes rĂ©pondent mal.
S’écria Aessa Ă  l’intĂ©rieur du pĂ©lican.

La situation Ă©tait critique, une armĂ©e entiĂšre s’apprĂȘtait Ă  fondre sur eux et leur extraction Ă©tait compromise. Il restait toujours le warthog mais les chances de survie Ă  bord de la voiture Ă©taient faibles et il n’y avait que quatre places au maximum. Ce qui signifiait qu’une personne devait rester sur place pour activer le S.O.S de la prison. 

- Mavis restera ici pour alerter le Vengeful spirit de notre extraction. S’exclama Lucia.

Tous la regardĂšrent fixement et un long silence rĂ©gna dans le hangar. C’était la seule solution pour arriver Ă  s’enfuir de ce bĂątiment et rejoindre l’autre Ă©quipe, de plus sa blessure ralentirait tout le groupe. Les humains semblaient le rĂ©aliser Ă©galement mĂȘme si abandonner un de leur coĂ©quipier n’était pas dans leur habitude. Tous semblaient dĂ©tester Lucia Ă  ce moment, mĂȘme si ils se rendaient compte de la situation, la spartan attendit une rĂ©plique cinglante dĂ©fiant ses ordres mais aucune ne vint.

- Je reste avec elle, pour l’accompagner à la salle de contrîle, reprit le Rookie.

- Bien, mettez-vous en route maintenant donc, au premier ennemi qui franchit la porte, envoyez le signal, tuer n’est plus votre prioritĂ©, Continua la spartan.

- Bonne chance murmurĂšrent les deux soldats Ă  l’unisson tout en confiant leur plaque d’identitĂ© Ă  leur supĂ©rieur.
Lucia grimpa dans le warthog et alluma le moteur.

- Ren, a la tourelle du warthog, Aessa, place passager, je conduis. La nuit tombe dans quelques secondes.

Tous se mirent en position et la grande porte du hangar s’ouvrit, le soleil se couchait et on pouvait distinguer les transporteurs covenant dans le ciel. Les deux heures Ă©taient dĂ©sormais Ă©coulĂ©es.

- Il est lĂ  ! s’exclama Criid sur la TEAMCOM, notre cible est Ă  notre porte. Rejoins-nous Lucia, je ne sais pas combien de temps nous allons rĂ©sister. »

CHAPITRE DIX

"La mort de fait pas de discrimination, elle est mĂȘme si Ă©quitable et scrupuleusement juste qu'elle semble tout Ă  fait inique."

Manlikk a l’enterrement des enfants n’ayant pas survĂ©cus au programme Spartan-II


Lucia poussa le levier de vitesse en avant et le warthog s’élança hors du hangar. La voiture atterrit sur le sol quelques mĂštres plus loin dans un torrent de sable. Elle regarda le ciel, la tempĂȘte au-dessus d’eux dĂ©couragerait l’alliance covenant d’envoyer des renforts AĂ©riens. La spartan pressa l’accĂ©lĂ©rateur et le moteur se mit Ă  rugir.

La tourelle de la voiture crachait ses cartouches Ă  une vitesse impressionnante, les centaines de douilles Ă©jectĂ©es de l’arme en quelques secondes s’écrasaient sur le sol et sur le plancher du vĂ©hicule.

Les humains ne rencontrĂšrent, Ă  leur Ă©tonnement, que peu de rĂ©sistance en dehors de la base, la plupart des troupes d’assaut covenant ayant Ă©tĂ© larguĂ©es directement Ă  l’intĂ©rieur du complexe. Un groupe de vĂ©hicules antigrav Ghost les avait cependant pris en chasse. Les tirs de plasma frĂŽlaient l’armure de la Spartan et s’écrasait contre les protections arriĂšre du warthog.

Lucia ne s’inquiĂ©tait pas pour la rĂ©sistance du 4x4. Lors de crash de frĂ©gate, des marines avaient survĂ©cus en s’attachant Ă  l’intĂ©rieur de la voiture.
Les ghosts Ă©taient forcĂ©s de faire converger leur Ă©nergie vers les moteurs pour rattraper le groupe d’humain, lequel fonçait Ă  90 kilomĂštres/heure, une vitesse modeste qui offraient en contrepartie une rĂ©sistance et une maniabilitĂ© hors pair. L’arrivĂ©e auprĂšs de leurs partenaires ne prendrait pas plus de trois minutes.

Le champ de vision de Lucia s’assombri soudainement, un des Ă©lites qui la poursuivait se stabilisa Ă  la hauteur de la spartan et dĂ©gaina son fusil Ă  plasma. Il Ă©tait fort possible qu’Aessa soit confrontĂ© Ă  la mĂȘme situation. La conductrice relĂącha la pĂ©dale d’accĂ©lĂ©ration et laissa Ren faire exploser le moteur du vĂ©hicule covenant, situĂ© sur le flanc gauche du vaisseau.

L’ODST Ă  la place passagĂšre servit de cible et les nombreux impacts reçus lui firent lĂącher son arme hors du vĂ©hicule. Elle ne poussa mĂȘme pas un cri, le tissu sur son flanc droit avec fondu, la couleur de sa peau variait du beige au noir. Elle ne devait mĂȘme pas sentir la douleur tant la peau avait Ă©tĂ© ravagĂ©e. Toujours consciente, elle fermait les yeux pour ne pas voir la blessure.

A l’approche du bĂątiment, Lucia commençait Ă  percevoir les dĂ©fenses de Criid, deux apparitions bombardaient l’endroit et des escouades d’élites convergeaient Ă  l’intĂ©rieur du bĂątiment. La spartan enclencha la vitesse supĂ©rieure et faucha un groupe de Sangheili en arme lourde. Elle pĂ©nĂ©tra a l’intĂ©rieure de l’édifice, toujours sous les tirs et renversait tout sur son passage, Ă©crasant un Ă©lite, emportĂ©e par la voiture, contre un mur lors de l’impact.

Lucia fit signe a Ren de protĂ©ger sa chef d’escouade et descendit du warthog. Elle se dirigea vers Criid, derriĂšre une barricade, faisant feu sur les hordes d’extraterrestre.

« - Tu as envoyé le S.O.S ? demanda Criid entre deux rafales.

- Les deux ODST qui Ă©taient sur place sont probablement morts mais je suis sĂ»re qu’ils l’ont lancĂ©s avant, la rassura sa coĂ©quipiĂšre, OĂč est la cible ?

- Je l’ai vue Ă  l’extĂ©rieure avec sa garde d’honneur, il attend que nous cĂ©dions mais il nous veut vivant, ils hĂ©sitent Ă  employer les gros moyens, ils nous font consommer nos munitions.

- oĂč est l’ogive Havoc ? S’enquerra Lucia en se baissant.

- A l’entrĂ©e du tunnel, a l’intĂ©rieur, rĂ©pondit-elle aussitĂŽt

La spartan réfléchit quelques instants et saisit le détonateur de la bombe nucléaire sur la cuisse de Criid.

- Puisqu’ils nous veulent vivant
, commença elle devant sa partenaire, curieuse de savoir Ă  quoi pensait son amie, Allez, on se dirige vers le tunnel, vers le PĂ©lican ! Rassemble tes troupes et commence Ă  reculer. » Ordonna Lucia.

Criid acquiesça et ordonna aux ODST de se replier vers la zone d’extraction. Ren, son leader sur l’épaule, hocha la tĂȘte en direction des spartans et s’éloigna dans les couloirs du bĂątiment, suivis de prĂšs par les quatre soldats survivants qui restait.

Lucia vida son chargeur en direction d’un groupe d’élite qui tentait de les assaillir et se mit Ă  reculer Ă©galement. Sa partenaire la talonna en esquivant les tirs de plasma qui volaient vers eux. Elle-mĂȘme n’était pas sur de ce qu’elle faisait. Pour le moment, il fallait attirer ce monstre Ă  l’intĂ©rieur.

Elle se mit Ă  courir dans les couloirs, des cadavres jonchaient le sol. Qu’il soit humain ou extraterrestre, les murs Ă©taient couverts de sang.
Elle arriva finalement au tunnel menant au hangar cachĂ©, les ODST s’y trouvaient dĂ©jĂ  engouffrĂ©s suivi par Criid qui n’avait pas vu que sa coĂ©quipiĂšre s’était arrĂȘtĂ©e devant.

Lucia sourit et jeta une grenade Ă  plasma sur le haut du goulet. Les roches s’effondrĂšrent et bloquĂšrent totalement le passage. Elle vĂ©rifia ses munitions, plus qu’un chargeur et un fusil Ă  plasma pleinement chargĂ©. Elle se dĂ©barrassa de ses premiers poursuivants et saisit son arme secondaire.

« - Qu’est-ce que tu fais Lucia ? Hurla Criid dans la SQUADCOM

- Je t’offre assez de temps pour partir et l’occasion d’annoncer le succĂšs de cette mission Ă  Hark ! rĂ©pondit calmement Lucia, Tu as une petite dizaine de minute avant que cet endroit parte en fumĂ©e.

- C’est ridicule, tu n’étais pas obligĂ©e de faire ça ! Tu es bonne pilote, tu pouvais facilement nous faire sortir de la planĂšte !

- Et je n’aurais pas eu la confirmation de la mort de notre cible ! Et je n’aurais pas vengĂ© nos amis ! Et on se serait retrouvĂ©s piĂ©gĂ©s dans les souterrains ! Hurla Lucia, pars maintenant tant que tu le peux, s’il te plait, survis.

Un long silence tomba sur les canaux de communication. La spartan grimpa sur le bouclier du chasseur qui lui fonçait dessus et enfonça son fusil dans l’amas de ver, elle vida les cellules d’énergie au niveau du cou et le colosse s’effondra.

- Bien reçu
 Bonne chasse
 » Murmura Criid une boule dans la gorge, et elle coupa la transmission.

Lucia sortit son couteau et se dressa face à la vingtaine de covenant autours d’elle, la tenant en joue.

Elle ricana, elle pouvait les tuer, pas sans dommages, mais elle y serait arrivĂ©e. Elle rĂ©prima sa soif de sang et baissa sa garde. L’élite en armure noire se dressait devant elle. EntourĂ© de ses congĂ©nĂšres spec ops aux cuirasses effilĂ©es, Sohem lipal’ai activa ses deux Ă©pĂ©es Ă©nergĂ©tiques.

« - Je bombarderai cette planĂšte jusqu’à ce que tes amis sortent de ce tunnel d’eux mĂȘme et brulent vifs dans leurs armures. Commença le Sangheili

Lucia sourit Ă  l’intĂ©rieur de son casque mais garda le silence, il fallait faire gagner du temps Ă  Criid et aux ODST.
-  j’ai vouĂ© mon existence au combat Ă  l’épĂ©e, continua-t-il, tu n’as pas idĂ©e du nombre de fois oĂč j’ai voulu me confronter Ă  l’un des tiens en duel singulier !

- Quelle vie tristement gùchée
 soupira elle, le désir de lutte était réciproque, mais la spartan resta sur place et attendit la premiÚre attaque.

- elle est Ă  moi, s’exclama l’élite d’un ton menaçant, le premier qui s’approche d’elle, je le tue. »

Il fit danser ses lames autours de lui et se rua sur la spartan. Cette derniĂšre prit une grande inspiration et leva son couteau. Elle ne pouvait pas contrer une Ă©pĂ©e Ă©nergĂ©tique avec sa lame, celle-ci finirait fondue. La seule solution Ă©tait d’éviter les coups et de surprendre son adversaire.
Lucia Ă©vita les premiĂšres frappes et Ă©tudiait chaque mouvement de l’élite, il Ă©tait rapide et se positionnait de maniĂšre Ă  ne jamais laisser une faiblesse d’armure a dĂ©couvert. Ses frappes Ă©taient destructrices et dirigĂ©e avec une prĂ©cision remarquable. Il suivait scrupuleusement un rythme, des mouvements prĂ©dĂ©finis, il n’improvisait pas ni s’adaptait. Cette confiance en lui allait le faire perdre.

La spartan n’eut pas le temps d’échapper Ă  un uppercut et ne prĂ©vu par la vrille de son opposant qui entrainait une deuxiĂšme frappe transversale. Elle eut le rĂ©flexe de se baisser et de reculer mais pas assez vite : son torse Ă©tait fissurĂ©. Elle ne se s’attarda pas sur la blessure et resta concentrĂ©e sur le combat, mais elle pouvait sentir la brulure. Son arme Ă©tait passĂ©e Ă  travers l’armure avec une facilitĂ© dĂ©concertante, son bouclier n’avait mĂȘme pas amortit le choc. Par chance, le cƓur n’avait pas Ă©tĂ© touchĂ© et la blessure n’était que superficielle.

Des consoles Ă  cĂŽtĂ© de la spartan se retrouvĂšrent scindĂ©es en deux aprĂšs que l’arsenal Ă©nergĂ©tique se s’y soit encastrĂ©. L’humaine glissa entre les Ă©pĂ©es et traça une entaille de son couteau Ă  la hanche de l’extraterrestre. La lame avait tranchĂ©e l’armure mais seul un lĂ©ger filet de sang jaillit de la blessure. Les autres covenants autours d’eux retinrent leur souffle et relevĂšrent leurs armes.

« - tu es rapide, constata l’élite en regardant sa blessure, mais il va falloir faire mieux que ça


Il avança son pied d’appel et flĂ©chĂźt un genou, ses deux armes au niveau de la taille, dirigĂ©es vers le haut et lĂ©gĂšrement croisĂ©es. Il allait charger et faire diverger ses Ă©pĂ©es Ă  la hauteur de la spartan. Lucia fit une roulade sur le cĂŽtĂ© et sortit un deuxiĂšme couteau de sous son Ă©pauliĂšre. Elle frappa cette fois d’estoc et le planta dans la paume de son adversaire lorsqu’il Ă©carta son bras pour l’atteindre.
Le Sangheili poussa un grognement et lùcha son épée, aussitÎt saisie par Lucia.

- Tu avais l’avantage et tu l’as perdu, nous sommes maintenant Ă  Ă©galitĂ©, dit-elle plutĂŽt ricanante, en levant l’arme Ă©nergĂ©tique dans la direction de son ennemi, tu n’as pas encore peur ?

Elle fonça sur son ennemi et le choc des deux lames se fit retentir dans toute la salle, les crĂ©pitements de l’énergie troublaient les systĂšmes Ă©lectroniques de sa vision et son ATH vacillait.  Elle donna un coup de genoux dans l’entrejambe de l’élite avant qu’il ne puisse rĂ©agir et livra un coup de coude qui enfonça le cotĂ© du heaume dans le crane de son ennemi.

- Jrashta ! Bien, soupira l’élite, tu avais vraiment cru pouvoir gagner ? Il est temps de mettre fin Ă  ce combat, les hierarchs te voulait vivante pour t’interroger, mais j’imagine que te blesser ne changera grand-chose quand l’on pense aux tortures que tu vas subir
 Thurq kiv Human.

Il leva la main et trois Ă©lites autours d’eux Ă©levĂšrent leur fusil Ă  concentration d’énergie, Lucia n’eut pas le temps d’attaquer ses nouveaux antagonistes et les rayons Ă©lectromagnĂ©tiques continus de leurs armes brulĂšrent a vif les jambes de la spartan. Lucia s’écroula sur le sol et hurla de douleur, elle ne sentait plus les membres infĂ©rieurs de son corps. Les sytĂšmes mĂ©dicaux de l’armure ne rĂ©pondaient plus et son ATH Ă©tait dĂ©sactivĂ©.

Elle posa la tĂȘte sur le sol, apercevant l’élite,  accroupit Ă  quelques mĂštres d’elle, la regardant avec un regard condescendant et rempli de haine.

- Laisse-moi voir ton visage tant qu’il n’est pas encore ravagĂ©.
Il retira le casque de la spartan et le jeta Ă  l’un de ses soldats. Il attrapa ses cheveux roux, la forçant Ă  relever la tĂȘte

- JE gagne, continua-t-il, vous les humains ĂȘtes faible, une race dĂ©truisant toutes ses ressources, se multipliant exponentiellement, profanant tous les lieux saints qu’elle possĂšde ! Vous n’ĂȘtes pas digne du grand voyage, ni de vous transcender au niveau d’un dieu. Ta race impie, mĂ©rite la purge. Tu mourras dĂ©mon, soit en certain, soit heureux de ne pas assister au dĂ©clin de ton peuple et remercie moi.

Deux Ă©lites se dirigeaient vers Lucia pour la porter et l’emmener sur le vaisseau extraterrestre. Sohem Lipal’ai se redressa et mit une main Ă  son oreillette, il leva la main, contrariĂ© et en colĂšre, et arrĂȘta ses subalterne. « DĂ©mon » murmura t’il. Son regard fut dirigĂ© vers la spartan, dĂ©tonateur Ă  la main.

- Un spartan ne meurt pas, il disparait au combat, s’exclama-t-elle avec un clin d’Ɠil.

Le sangheili se rua sur elle et tout disparu en un dixiĂšme de seconde. La chaleur dĂ©gagĂ©e par la bombe calcina tout ce qui se trouvait Ă  moins de deux kilomĂštres et l’onde de choc soufflait toute matiĂšre avec une puissance neuf fois supĂ©rieure Ă  celle d’un typhon. Le bĂątiment fut entiĂšrement rasĂ© et la plaque tectonique fut fissurĂ©e.
Lucia avait choisie de mourir. Sa dĂ©cision avait permis Ă  ses partenaires de s’enfuir et Ă  elle, de partir en paix : Tecmor et Manlikk Ă©taient vengĂ©s. Elle avait confiance en Criid pour faire perdurer l’escouade Haunter et faire rĂ©gner, avec ses congĂ©nĂšres dispersĂ©s dans l’espace, une paix durable dans cette galaxie en flamme. Car les spartans Ă©tait le rempart de l’humanitĂ©, qui les vĂ©nĂ©rait et mĂ©prisait Ă  la fois. MenacĂ©s par un adversaire en guerre prĂ©tendue sainte et avancĂ©e technologiquement. C’était leur devoir de sauver cette race de l’extinction.


EPILOGUE


Vengeful spirit, coordonnées spatiales inconnues, 10 septembre 2552

Criid s’adossa contre un arbre de la biosphĂšre, mĂ©lancolique. Elle attendait sa prochaine mission sans trop grand enthousiasme, seule elle n’était plus trĂšs enjouĂ©e. Elle dĂ©testait la solitude. Elle avait mĂȘme demandĂ© une affiliation aux ODST de sa prĂ©cĂ©dente mission et attendait toujours la rĂ©ponse.

La porte du biome s’ouvrit la spartan se retourna. C’était le capitaine Aessa. Elles avaient souvent discutĂ©e ensemble depuis Anchis, en compagnies des autres survivants. Ce qui Ă©tait Ă©tonnant, compte tenu du rang des deux soldats, il Ă©tait rare que deux classes diffĂ©rentes parviennent Ă  se cĂŽtoyer.

La capitaine s’assit pĂ©niblement Ă  cĂŽtĂ© de son amie, ses blessures n’étaient pas guĂ©ris et ne le seraient probablement jamais. Sa jambe droite avait Ă©tĂ© remplacĂ©e par une prothĂšse cybernĂ©tique et des poches de stĂ©roĂŻdes dermacortiques recouvraient constamment sa hanche et son bras. La moitiĂ© de son visage Ă©tait paralysĂ©.

« - j’ai entendu que vous vouliez faire Ă©quipe avec les survivants ? Commença-t-elle en ricanant, je n’aurais jamais cru ça de quelqu’un comme vous
 Un spartan qui veut faire Ă©quipe avec de simples humains
 C’est peu commun. 

- Mes amis d’enfance sont dispersĂ©s dans l’espace, disparus ou morts
 Je suis seule, autant agir avec des gens que je connais
 soupira Criid, elle marqua une pause et regarda l’ODST a cĂŽtĂ© d’elle, et vous ? Vous allez faire quoi maintenant ?

- j’ai la moitiĂ© de mon corps dĂ©vasté  rĂ©pondit elle, Je ne peux plus combattre, je n’ai pas encore reçu de nouvelle affectation mais il y a des chances que je finisse instructrice
 ou que je prenne ma retraite
 Vous y avez jamais pensĂ© vous ?

- Ă  la retraite ? – Aessa acquiesça comme elle le pouvait – non, j’ai passĂ© mon enfance Ă  m’entrainer et ma vie Ă  combattre, qu’est-ce que je ferais hors du systĂšme militaire ? Une ex soldat de deux mĂštres vingt capable de faire plus que n’importe quel autre humain n’a pas sa place dans la sociĂ©té 

Criid arracha une pomme a une branche qui pendait en dessus d’elle y croqua a pleine dent.

- Je vais continuer, enchaina elle, jusqu’à ce que je meurs, ou que cette guerre soit finie


La spartan aida la blessée à se lever et celle-ci lui tendit un bout de papier.

- Je suis venu pour ça, je l’ai trouvĂ© dans une poche de mon uniforme, je pense que c’était pour vous
 Elle a dĂ» me le glisser quand j’étais inconsciente
 Je dois y aller, je n’ai pas le droit de sortir de l’infirmerie plus de quinze minutes par jour
 Ne vous retirez pas comme ça
 Beaucoup apprĂ©cient la solitude mais aucun ne la supporte »

L’ODST s’éloigna et sorti de la biosphĂšre, un silence pesant rĂ©gnait dans la salle et Criid demeura seule, debout, un bout de papier dans les mains. La spartan se pencha sur la feuille, c’était un vieux dessin de Manlikk, elle se reconnu, serrant Lucia et Tecmor par les Ă©paules.

Elle se rassit et observa le portrait de l’escouade Haunter, ce jusqu’à ce que quelqu’un la rappelle ou que sa prochaine mission commence, hantĂ©e par les fantĂŽmes de son passĂ©.

Posté le : 28/08/2014


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