DIVERS - Fan fiction
Entre Spartiate et Erinyes
« -Les Spartans travaillent mieux que toute autre équipe que j’ai pu voir auparavant, si vous voulez mon avis, c’est quasiment proche du lien télépathique. Ils improvisent, s’améliorent et s’adaptent… Et ils ont l’air d’adorer ça. Plus le défi est difficile à relever, plus ils s’évertuent à lutter… Leur moral s’en ressentant Les capacités de nos spartans dépassent nos prévisions »
Le sergent-chef Mendez au docteur Halsey après un exercice d’entraînement.
Nocturne, 2 septembre 2552
Lucia pouvait sentir l’air frais sur son visage, la brise était légère et le vent faisait flotter une odeur de cordite ; la lumière du soleil couchant éclairait les particules de poussière et créait une sorte de brouillard sur la plaine qui séparait l'équipe Spartan de son objectif. Lucia avait des cheveux longs et roux qu'elle avait repliés en chignon pour les faire passer sous son casque rogue. Son armure d'un bleu indigo sombre renfermait un corps svelte et fluet.
Elle jeta un œil vers son chef d'escouade, Tecmor, pratiquement invisible dans son armure scout blanche et noire. Il était appuyé contre un arbre sans feuilles où les branches, toutes brisées, pendaient autour du spartan. Il observait aux jumelles la plaine devant eux qui s'étendait sur un peu plus d'un kilomètre. Les deux spartans devaient rejoindre les derniers membres de l'équipe, Manlikk et Criid, ils avaient été séparés lors de l'atterrissage. Celui-ci avait été plutôt dur, la nacelle de Criid avait rencontré un problème et dériva vers celle de Manlikk. Les deux s’entrechoquèrent et leurs passagers s’écrasèrent à plusieurs kilomètres du point de chute convenu. La procédure impliquait de continuer vers l’objectif en supposant que le reste de l’équipe séparé du chef d’escouade n’était plus opérationnelle, néanmoins, les armes lourdes nécessaires à l’accomplissement de la mission, un sniper et un laser spartan étaient chacune stockés dans les nacelles des deux soldats séparés.
L’ONI avait reçu des renseignements selon lesquels un membre important de l’alliance covenant allait arriver dans les jours qui suivaient. Seulement une avant-garde était présente sur la planète, les spartans avaient dû être déployés avant l’arrivée d’une flotte conséquente. Le but était de débusquer un groupe de généraux élite, et de savoir ce qui intéressait tellement les extraterrestres à cet endroit. Des patrouilles de Rapace allaient et venaient sur les axes principaux. Les Spartans avaient dû couper à travers les forêts ravagées du globe. L’environnement était dévasté, les covenants avaient détruits cette planète, les humains qui avaient tentés de fuir s’étaient retrouvés fossilisés et les villes avaient été pillées puis vitrifiées.
Tecmor fit un signe de la tête à Lucia, la nuit allait tomber alors que la neige commençait à tomber, un moment parfait pour traverser un kilomètre de plaine discrètement. Tels des spectres, les deux humains se mirent en marche, armes à l’épaule, se déplaçant à tour de rôle derrière les rochers ou dans les crevasses sur la plaine couverte de neige. Lucia fit signe à son coéquipier d’avancer puis sauta dans un cratère à côté de lui. Ils n’étaient plus qu’à deux cents mètres de la première maison lorsque des bruits gutturaux aigus se firent entendre.
« - Kig-yar, deux, avec des boucliers énergétiques, on laisse passer. » Chuchota Tecmor à une fréquence tellement faible que seuls les sens améliorés d’un spartan pouvaient discerner ses paroles.
La patrouille s’arrêta à deux mètres d’eux, ils portaient une armure violette légère qui leur laissait plus de liberté de mouvement au niveau des bras, les flocons de neige fondaient lorsqu’ils s’approchaient du bouclier à énergie du mercenaire, laissant un léger parfum de brûlé dans l’atmosphère. Les deux soldats portaient un casque, probablement pour se protéger du froid, la température de leur planète natale étant légèrement plus chaude que celle de la terre, la vingtaine de degrés négatifs auxquels ils faisaient face fut surement une épreuve lorsqu’ils avaient atterris. Malgré le heaume, la crête ridicule au sommet de leur tête était très distinguable.
Les deux rapaces transportaient des pistolets à plasma, capable de neutraliser les boucliers des armures spartans à une vitesse impressionnante et de faire fondre l’armure à courte portée.
Lucia regarda son chef d’escouade, il avait sorti sa lame de combat dans un silence glacial, il s’était figé en position de combat et demeurait à présent parfaitement immobile, son bouclier était coupé pour éviter que son bourdonnement le fasse repérer. Lucia dégaina son couteau également et se prépara à un affrontement au corps à corps.
Une transmission se fit entendre dans l’oreillette d’un des Kig-yar et avança vers le cratère ou était terrée Lucia. Dès que la transmission fut finie, le rapace avec l’oreillette eut sa tête transpercée par une lame de dix-huit centimètres, détruisant son transmetteur et son système nerveux central tandis qu’une ombre fit trébucher son partenaire en lui brisant une jambe et tira une balle de M6C silencieux dans la tête.
« - menace neutralisée, ramasse leur équipement, on cache les corps, on a une minutes et on se remet en route, Manlikk doit nous attendre. ».
Tecmor ramassa son couteau et commença à déplacer les corps pour les ensevelir sous la neige qui continuait de tomber. Lucia se leva fit un geste à son partenaire pour le féliciter de son action. Elle pouvait deviner que derrière son casque à visière noire, son chef d’escouade lui rendait son sourire. Elle ramassa un bouclier à énergie et une grenade à plasma puis commença à ensevelir le corps du deuxième rapace.
Les deux spartans se dirigèrent vers la périphérie de ce qui avait été autrefois une ville de plus de six millions d’habitant, disparus dans un nuage de fumée en une microseconde, le temps nécessaire pour qu’un titan de métal de plus de trois kilomètre de long déchaîne sa pluie de plasma incandescent au-dessus d’un des plus gros foyers de population de la planète.
Lucia avançait derrière son chef d’escouade, armes baissées sur les coins de la rue, jetant un œil dans chaque bâtiment qu’elle dépassait. Arrivés à une intersection, elle observa Tecmor. Il avait retiré son casque, dévoilant son visage pour la première fois depuis qu’ils avaient atterri. Ses traits étaient fins et ses yeux, d’un bleu similaire aux mers de Harvest. Ses cheveux étaient blonds, coupés court, et quelques peu en pétard. Malgré le sourire qu’il lançait à sa coéquipière, il avait l’air triste et inquiet, pour Manlikk et pour Criid, mais aussi pour les autres spartans “disparus au combat“ lors d’affrontements contre les Covenants.
Malgré la calme dont il faisait preuve au combat, c’était un personnage charismatique et capable de prendre les bonnes décisions pour arracher la victoire à l’ennemi. Même si il ne le révélait pas, la communauté spartan lui tenait à cœur, la perte d’un seul de ses amis le faisait souffrir terriblement, et c’était cette souffrance qui le poussait à ne pas s’attacher à de nouveaux membres, et de se montrer sans pitié sur le terrain mais malgré cette impassibilité qu’il faisait paraître, Lucia savait qu'elle pouvait compter sur lui en toute situation et lui faisait une confiance absolue.
Tecmor respira une bouffée d’air frais dans la nuit et un signe de satisfaction se dessina sur son visage. « - le toit de cet immeuble à une brèche, la nacelle d’un de nos spartan s’est écrasé ici » dit-il.
Le chef d’escouade remit son casque et se mit en route vers l’endroit qu’il avait désigné à sa coéquipière. L’immeuble avait étonnamment bien résisté aux tirs de plasma, néanmoins l’atterrissage violent d’une nacelle de l’UNSC avait transpercé plusieurs étages du bâtiment ; on pouvait distinguer le module d’atterrissage à travers les fenêtres détruites de l’ancien building.
Lucia et Tecmor pénétrèrent dans ce qui semblait être un ancien hôtel ou tout du moins un bâtiment luxueux. Le hall était spacieux et de grandes colonnes parcouraient l’entrée. La lumière de la lune se reflétait sur le sol parsemé de dalle de marbre qui n’avait pas fondu lors de la bataille. Les deux spartans prirent des escaliers à moitié en ruines et allèrent jusqu’au septième étage, celui du crash.
La nacelle avait percé le plafond de plusieurs étages avant que les freins du module s’encastrent dans un pan de mur. La capsule flottait en l’air et la porte, située à deux mètre de ses gong avait été forcée. De cet étage, une vue panoramique sur tout le boulevard s’offrait aux soldats, les ruines cachaient la lumière de la lune mais celle-ci se reflétait sur les morceaux de verres laissés par les bombardements. Des lueurs violettes dansaient dans des ruelles à proximité et a plusieurs centaines de mètres au bout de l’avenue.
Lucia se retourna vers la capsule et vit que son chef d’escouade fouillait la nacelle en vain à la recherche des armes nécessaire au bon déroulement de la mission.
Un point jaune apparut avec un indicateur d’altitude puis s’éteignit presque aussitôt sur le capteur de mouvement des deux spartans, Lucia leva son arme et lança un regard vers Tecmor, le leader était déjà parti en avant vers l’étage supérieur. Les deux soldats arrivèrent sur place et virent Criid, allongé avec son fusil de sniper, dans son armure recon noir et pourpre, au milieu de décombres vitrifiés. « Vous en avez mis du temps » s’exclama-t-elle après s’être retournée vers ses deux compagnons.
Elle retira son casque et sourit à ses amis. Criid était plus grande que la moyenne des spartans de sexe féminin, elle devait approcher des deux mètres quinze alors que Lucia atteignait tout juste la vingtaine de décimètres. Ses cheveux étaient blonds, mi- long, et ses yeux d’un gris clair qui lui donnait un air doux. Elle avait toujours été d’un caractère bienveillant et généreux et faisait constamment preuve d’une gentillesse extrême. Son but en combat était d’aider ses alliés en difficulté avant d’obtenir la victoire, chose que Tecmor désapprouvait mais respectait.
Elle et Lucia s’étaient toujours très bien entendues, cette première avait été sa partenaire pendant longtemps aux centres d’entrainement, une épaule sur qui se reposer. Elle lui avait été d’une grande aide morale.
Néanmoins le visage de Criid ne rayonnait pas cette fois ci, malgré les retrouvailles, elle fit signe à Tecmor de regarder dans la lunette du fusil et se reposa sur un pilier à côté de la fenêtre où était posé son équipement. Tecmor s’installa derrière l’arme de précision et observa la scène qui se déroulait à deux cents mètres d’eux sur le boulevard où des éclats violet, significative de l’armée extraterrestre rayonnaient sur la rue.
Manlikk se tenait à genoux, l’air abattu, plusieurs parties de son armure EVA blanche et jaune étaient disloquées voir fondues. Il essaya de ramasser son pistolet lorsque l’élite qui se tenaient derrière lui frappa la gorge d’un coup de pied et enfonça sa lame à énergie dans sa main, transperçant l’armure et la chair qu’elle protégeait. Pas un cri ne sortait des hauts parleurs de l’armure spartan.
L’élite étouffa un rire, et le frappa à nouveau avant de lui déchirer le mollet grâce à son épée. Le Sangheili était un ranger, il portait une armure cobalt légère qui permettait des déplacements plus fluides et plus rapides lorsqu’elle était couplée à un jetpack. Son casque avait une large visière qui lui offrait un champ de vision plus important. Il portait une carabine dans son dos et venait de ranger sa lame à énergie.
Ses deux équipiers arrivèrent vers lui et une escadre de trois véhicules spectre ainsi qu’une apparition sortirent d’un coin de rue.
Un élite en armure noire mate descendit d’un véhicule et s’adressa a ses subordonnés, qui s’écartèrent aussitôt. Ils avaient appelés un officier des forces spéciales, un membre important dans la hiérarchie Shangheili, cela signifiait que la cible principale des spartans allait bientôt arriver. L’officier activa son épée à énergie et s’approcha du soldat blessé.
Tecmor retira le chargeur du fusil de précision et enleva la balle dans la chambre de l’arme avant de la donner à Criid, dépitée qui observa la scène par la lunette, impuissante. Les Covenants étaient trop nombreux. Risquer de se faire repérer pouvait tous les tuer et empêcher l’accomplissement de leur mission. Lucia prit les jumelles de son leader et vit l’officier Shangheili enfoncer son épée a énergie dans le casque de Manlikk assez profondément pour fissurer sa visière et déchirer une partie de son visage, mais pas assez pour le tuer.
La souffrance éprouvée devait être insoutenable et les injections de stimulants et d’antidouleurs de l’armure n’étaient certainement pas suffisantes. Au moment où le chef des forces spéciales s’éloignait du spartan en paradant devant ses troupes, une lueur bleue apparut et une vague de plasma engloutit Manlikk et deux élites à côté de lui. Il avait surement volé la grenade au moment où l’officier l’avait attaqué.
Les élites hurlaient des ordres au moment où les trois membres restants de l’escouade se détournaient de la scène qui venait de se produire. Conscient que la mission primait avant tout, Tecmor, comme insensible à la scène qui venait de se dérouler, déclama ses ordres avant de s’éloigner par l’embrasure de la porte.
« Repos pendant trois minutes, rejoignez moi au rez-de-chaussée à ce moment-là, emportez l’équipement de sniper et la balise dans la nacelle. Il faut arriver au site d’atterrissage des généraux élites avant le lever du jour».
Criid et Lucia baissèrent la tête puis Criid s’éloigna à son tour en faisant un signe de tête à son amie. Laissant Lucia seule, dans les ténèbres de la nuit, hantée par la mort d’un frère d’arme de plus. Tecmor allait sans doute rejeter la faute sur lui, seul dans la pénombre tandis que Criid allait sans aucun doute essayer de se rappeler ses anciens équipiers, qu’elle a perdus de vue. Lucia, quant à elle, sourit en pensant à la devise que ses contemporains se sont vu attribuer : “un spartan ne meurt pas, il disparaît au combat“. Mais Lucia pensait plus précisément à ses années d’entrainement avec le docteur Halsey et l’Adjudant-Chef Mendez avec tous les enfants du programme Spartan-II et en particulier des souvenirs de Manlikk à cette époque.
CHAPITRE 2:
« C’est intenable, j’ai cru que j’allais crever à chaque fois qu’il y en avait un a moins de deux mètres, ils mettent en pièce n’importe quel marine surentraîné. Ils n’obéissent qu’à vous, j’ai vu plusieurs copains crever par leur faute, on ne peut même pas les corriger. C’est un complètement dingue ! Je vous en supplie, faites-moi sortir d’ici ! »
Un marine intégré à la formation des spartans demandant une mutation au Sergent-Chef Mendez.
2525 – terrain d’entraînement militaire de Reach
La journée d’entraînement était terminée, Lucia retournait vers les dortoirs en compagnie des autres enfants du projet Spartan II. Tous étaient exténués, la séance qui venait d’avoir lieu était sur le combat au corps à corps. De plus, tous étaient victimes de leurs membres endoloris, provoqués par les opérations chirurgicales visant à faire d’eux des humains augmentés. Ces procédures d’améliorations biologiques avaient mis leur corps à rude épreuve.
Lucia s’était retrouvée face à une fille prénommée Criid, elle n’avait pas retenue ses coups mais avait aidée Lucia à se perfectionner, ses propres ripostes manquant de rapidité. Les deux filles avaient été ensemble depuis le premier jour d’entrainement. Avec un garçon du nom de Tecmor, ils devaient atteindre une cloche sur le terrain de jeu sans laisser un équipier en retrait. Ils n’avaient pas été le premier groupe à l’atteindre, loin de là, ils avaient été septièmes. C’était John-117 qui l’avait atteint en premier. Il n’a cependant pas eu la victoire car il était seul à l’objectif et avait laissé son équipe derrière.
Les spartans passèrent devant un groupe de Marines, au repos, cigarette en main et fusil négligemment posée sur une caisse de munition. Ils rigolaient en regardant le groupe d’enfant qui marchait devant eux. Lucia faisait partie de la queue de peloton, elle avait les cheveux courts, et portait sa combinaison d’entrainement après les exercices. Ses articulations et ses muscles lui tirait la peau mais elle ne laissa pas percevoir sa douleur. Son exosquelette Mjolnir Mark. III avait été posé à l’arsenal, comme toute arme mortelle, après les exercices d’entrainement au combat. Tecmor était à côté d’elle et Criid quelques mètres devant.
« Ce sont les monstres du Dr.Halsey » s’exclama un des marines en écartant un des enfants du groupe. « Un de mes amis était instructeur pour vous, il a été tué hier, bande d’enfoirés ! On va le venger… Tu fais tout de suite moins le malin, seul et sans ton armure hein ? ».
Lucia et Tecmor s’étaient arrêtés, les deux jetèrent un œil vers le groupe d’enfant qui continuait sa route et distinguèrent Criid qui ne les avait pas vus se faire appréhender.
Les trois soldats avaient entourés l’enfant, il s’appelait Manlikk, Lucia connaissait son nom mais ne s’était jamais confronté à lui lors d’exercices. Son équipe avait succombée aux procédures d’augmentations qui avaient eu lieu quelques jours avant. Il était de couleur noire, ses yeux montraient un air sévère. Il n’était pas très musclé, pour un spartan tout du moins mais ses épaules carrées lui donnaient malgré tout un air d’athlète.
Avant que les deux spectateurs puissent intervenir, le marine essaya de frapper l’enfant mit à l’écart mais ce dernier esquiva le coup, saisit le bras du soldat et l’envoya valser contre le mur en direction de ses alliés. Il avait ainsi une vue sur tous ses opposants. Lucia et Tecmor commencèrent à avancer pour le rejoindre et l’aider mais un bras se dressa devant eux et l’adjudant-chef Mendez les empêcha d’aller plus loin.
« -Sale petite merde, il m’a pété le nez, tenez le ! Vociféra le marine, toi et tes copains on va te massacrer !
- Nous sommes dans le même camp, arrêtez ça, il est inutile de se battre » répondit Manlikk d’un ton très calme, les bras tenus par les 2 camarades du militaire au nez cassé.
Pour toute réponse, ce dernier frappa le garçon à l’estomac et s’apprêta à lui enfoncer les doigts dans les yeux. Manlikk leva sa jambe avec force et lui brisa les parties génitales, le faisant reculer de quelques mètres.
Il était surprenant que malgré la douleur qu’il devait endurer, le marine tienne encore debout et ait assez de souffle pour respirer et proférer toute sorte de jurons. Il dégaina soudain son pistolet et visa l’enfant.
Manlikk tira sur le bras d’un de ses tortionnaire pour l’attirer vers lui et son crane explosa lorsqu’il passa dans la trajectoire de la balle, tirée un dixième de seconde auparavant. Manlikk fit sortir le genou de la jambe du deuxième soldat qui le tenait et se rua sur le tireur pour le désarmer. Deux tirs survinrent mais le jeune spartan avait anticipé la trajectoire des projectiles avant même que la détente fut pressée.
Il brisa le poignet du soldat, s’empara du pistolet puis logea une balle dans la joue de ce dernier, après l’avoir mis au sol. Manlikk se releva, retira le chargeur et éjecta la balle dans la chambre de l’arme puis la jeta sur le sol. Il se dirigea vers ses quartiers tandis que les marines continuaient de crier sous la douleur.
« - On t’aura sale fils de pute, la prochaine fois tu t’en sortiras pas aussi facilement » beugla l’un des blessé entre deux cris de douleur.
L’adjudant-chef Mendez fit un signe de tête à deux ODST qui observaient la scène à quelques mètres de là afin de s’occuper des deux blessés et du cadavre. L’adjudant jeta un œil vers Manlikk, qui ne s’était même pas retourné suite aux provocations de sa victime, et lui demanda :
« - Recrue, Pourquoi ne pas les avoir neutralisés ou tué tout de suite ? »
- Chef, parce qu’ils sont dans notre camp chef, ils continueront à servir l’UNSC tout en sachant qu’il ne faut pas chercher des noises à un spartan. »
Mendez fit ce qui ressemblait le plus à sourire et fit signe aux enfants de retourner à leur dortoir.
« Bien joué, tu leur as mis une sacrée raclée, s’esclaffa Tecmor en tapant le dos de son camarade
- on a voulu t’aider, mais l’adjudant-chef Mendez nous en a empêchés… Quelle bande de lâche ! » Enchaîna Lucia en grimaçant.
Les trois enfants s’arrêtèrent, ils étaient arrivés au dortoir, les autres spartans étaient déjà dans leur couchette. La salle était propre, les murs étaient de métal et donnait une ambiance glaciale a la chambre. Des casiers étaient disposés à gauche de lits superposés et contenait chacun une combinaison de combat légère ainsi qu’une matraque paralysante.
« On va faire un exercice en équipe demain, on aura qu’à se mettre ensemble, si le chef l’accepte bien sûr…» proposa Criid, qui les avait rejoints sans que Tecmor ni Lucia ne s’en aperçoivent. Manlikk et ses deux nouveaux amis, acquiescèrent avec une expression joyeuse sur leur visage avant de se séparer et de rejoindre leur lit.
Lucia jeta un œil vers le nouveau membre de leur équipe, il était assis sur sa couchette genoux fléchis, adossé contre le mur. Il griffonnait sur un bout de papier. Criid était penchée au-dessus de lui et observait ses dessins.
Le fait que Criid ait lui ait proposé une place dans leur équipe enchantait Lucia. Mendez acceptera sûrement, après tout, Manlikk était seul maintenant, il changeait de partenaire à chaque exercice. Sans doute leur superviseur voulait voir vers qui il se tournerait. Lucia s’allongeât dans sa couchette, ferma les yeux et s’endormit aussitôt.
Lucia se réveilla en sursaut, une sirène retentit dans le dortoir. Elle regarda l’horloge à l’entrée de la pièce : six heures du matin, Lucia se demanda ce que l’adjudant-Chef Mendez avait prévu. Elle enfila sa combinaison d’entrainement et fixa la matraque paralysante au niveau de sa hanche avant de rejoindre Tecmor, Criid et Manlikk.
Un sergent des marines entra dans le dortoir, il était musclé, faisait dans les deux mètres, ce qui était impressionnant pour un humain standard ; il commença à hurler ses directives :
« Toutes les escouades spartans à l’aérodrome, au pas de course, vous avez quatre minutes, ceux qui arriveront passé ce délai auront un malus sur l’exercice de ce matin. Allez ! »
Les spartans sortirent de la salle en formation par escouades et se rendirent à la zone d’exercice en courant. Lucia était juste derrière Criid, la lumière du jour l’aveugla un court instant. Le ciel était rouge, le soleil venait à peine de se lever. La terre sur laquelle les spartans couraient était humide, boueuse même, il avait dû pleuvoir pendant la nuit. Arrivé sur place, L’adjudant-Chef les attendait avec le docteur Halsey et un petit groupe d’ODST. L’un indiqua au spartans d’enfiler leur armure Mk.III tandis qu’un deuxième commença à distribuer des fusils d’assaut et des pistolets à peinture. Leurs armures étaient d’un vert olive sombre, presque brillante de par leur propreté, elle disposait d’un léger mécanisme de soin, d’antidouleurs et d’une fonction chauffante. Ces armures augmentaient aussi leurs réflexes et leur temps de réponse car les mécanismes de l’habit étaient reliés au cerveau et plus précisément au réseau neuronal de son porteur, et à ses muscles.
Mendez prit la parole : « Aujourd’hui vous serez par équipe de quatre, ceux qui ont perdu leurs anciens équipiers, choisissez une équipe. Vous serez largués sur le terrain d’entrainement, voici des cartes, vous n’en avez que des morceaux –il fit signe de les distribuer-, le but est d’atteindre le point d’extraction en ayant 7 œufs intact par escouade, vous en avez un chacun pour le moment, vous devrez les récupérer sur les autres escouades. Des armes ont été placées sur la zone d’exercice, si vous recevez un tir de l’une d’elle, peu importe la zone touchée, vous serez éliminez, pour les armes standard que nous venons de vous distribuer, deux tirs devront vous atteindre pour perdre, vous sentirez la différence entre ces armes quand vous serez touchés. Quand vous êtes éliminez, restez sur place, une équipe viendra vous chercher. Bonne chance spartans ».
Les enfants montèrent dans les pélicans situés à quelques mètres d’eux, le vent glacial mélangé à l’odeur du kérosène chauffé par les réacteurs des vaisseaux donnait la nausée à Lucia. Elle et son groupe grimpa dans le deuxième pélican en même temps qu’une autre escouade et l’ODST qui avait distribué leurs armes. Lucia regarda Criid, elle pouvait voir son visage à travers la visière, elle avait l’air anxieuse et angoissée. Elle n’aimait pas jouer contre ses amis. Lucia lui prit la main et sa coéquipière lui rendit son sourire.
Après cinq minutes de vol, le pilote du Pélican les prévint que leur zone de largage était proche. Tecmor se leva et fit signe à son équipe de faire de même. La porte s’ouvrit, ils allaient être largués sur un toit. La ville de l’exercice n’était pas très grande, les bâtiments ne s’élevaient, a première vue, pas au-dessus du dixième étage. Tecmor sauta du transport juste avant Lucia, qui se retourna et accueillit Criid et Manlikk avant de rejoindre son chef d’escouade qui examina les lieus.
Le pélican s’envola à nouveau pour déposer les équipes spartans restantes. Tecmor sorti sa carte et la mit au sol, suivit de près par les différents membres de l’équipe. Il y avait un fragment de la ville sur la carte de Manlikk et Lucia, une forêt sur celle de Criid, et le point d’extraction sur celle de Tecmor.
« On se dirige vers le point d’extraction, on croisera un autre groupe et on prendra leur œufs, si nous sommes les premiers arrivés, nous leur tendrons une embuscade, la carte indique qu’il y a une arme là ù nous avons été déposés, on s’en servira. Des questions ? »
Tous répondirent pas la négative et commencèrent à se mettre en route. Lucia descendit les escaliers menant à l’étage inférieur. Un fusil de sniper et deux chargeurs était posés près de la fenêtre du septième étage. Criid et Tecmor descendait vers le rez-de-chaussée tandis que les deux autres se dirigèrent vers l’arme. Manlikk saisit le fusil de précision et empocha les munitions. Lucia posa sa main sur son épaule et lui sourit.
« Bienvenue dans l’équipe Haunter Manlikk » dit-elle en contemplant le boulevard éclairé par la faible lueur du soleil qui s’étendait devant eux.
CHAPITRE 3:
« Nous sommes des spartans, on est toujours ensemble et on se soutiendra toujours. On est tous pareil et on fait tout pareil, on est rapide et méticuleux, fort et coordonnés, intelligent et intrépides. Mais si on gagne, c’est juste parce qu’on fout les jetons a tout ceux qu’on affronte ! »
Tecmor a un marine du programme Spartan-II
Nocturne, 2 septembre 2552
Lucia leva la tête vers le ciel noir de la planète, le jour allait bientôt se lever. Elle inspira un grand coup et remit son casque. La spartan se dirigea vers le rez-de-chaussée pour rejoindre le reste de son équipe. Criid avait son fusil de sniper sur l’épaule et se tenait debout, derrière un pilier de marbre, elle regardait l’endroit ou Tecmor était accroupi, ce dernier afficha l’hologramme de la ville. Le plan s’étalait sur un peu moins d’un mètre carré, les bâtiments étaient blanc et leurs bordures noires. L’image grésillait, et certains édifices clignotaient. Les trois flèches bleues qui symbolisaient les spartans se pointaient les unes sur les autres.
« Là, dit-il en désignant une grande place, c’est l’endroit où vont atterrir les dirigeant covenants, l’ancien bâtiment de l’ONI, sur la seule zone que les covies n’ont pas vitrifiée, accessible par les souterrains de la ville ou par les grandes avenues de la cité. Ils fouillent les bâtiments, ils nous cherchent mais ils ne savent pas que nous sommes là. Nous pouvons les contourner, mais il faudrait engager le combat et révéler notre position, Nous allons passer par les égouts, mais on ne sait pas ce qu’on va trouver, il y a un accès à quelques mètres d’ici, on sortira à proximité de la zone d’atterrissage. »
Le chef de l’escouade Haunter arma sa mitraillette et fit signe à Criid et Lucia de le suivre. Les trois spartans sortirent du bâtiment à tour de rôle. Lucia était passée devant et se cala derrière un décombre urbain. Elle regarda dans le viseur de son arme en direction d’un bâtiment à cents mètres de sa position.
Les Sangheili pénétraient dans les immeubles par les fenêtres et par le toit. Il fallait se dépêcher. Les élites se voyaient dotés d’une grande manœuvrabilité grâce à leurs jetpack et procédaient à leurs fouilles rapidement, ils arriveront au site du crash de la nacelle dans les minutes qui suivaient.
Lucia se retourna vers son escouade. Criid et Tecmor avaient déjà atteint une ruelle perpendiculaire au boulevard où ils se trouvaient précédemment. La spartan courut les rejoindre, l’allée avait été moyennement touchée par la vitrification des vaisseaux extraterrestres et seule la moitié de la rue reflétait le portrait des spartans dans les cristaux de verres brisés.
Lucia ouvrit la plaque d’égout avec précaution et la posa délicatement sur le côté. Tecmor lui fit un signe de tête et s’engouffra dans le puits en face de lui, suivi de Criid qui, à l’instar de son chef d’escouade, utilisa l’échelle.
La spartan restée à la surface regarda le ciel : les premières lueurs de soleil apparaissaient et elle devait déjà retourner dans l’obscurité. Une pointe de déception se forma sur son visage puis l’humaine rengaina son arme et descendit un à un les barreaux de l’échelle après avoir refermé la plaque derrière elle.
Une fois au contact du sol, Lucia activa sa vision nocturne. Ils avaient atterris dans les tuyaux de maintenance des égouts. Le tunnel était peu large et offrait par conséquent peu de maniabilité. L’eau de pluie récupérée dans ces lieux depuis la chute de la planète montait à plus d’un mètre, inondant de moitié les conduits.
Criid resta derrière Tecmor et Lucia, son fusil de précision la handicapant dans les espaces confinés. L’équipe devait parcourir un peu plus de un kilomètre pour sortir ensuite à la surface à quelques mètres d’une grande place. Les spartans avançaient dans le conduit sombre, passant devant des restes de déchets et de squelettes flottant à la surface de l’eau. Les stigmates des combats durant la destruction de ce monde étaient conséquents.
L’escouade arriva à une sortie, la porte autrefois automatisée avait été enfoncée par les troupes covenant quelques mois auparavant. La sortie débouchait sur une grande salle, avec plusieurs passerelles aux étages supérieurs. Les humains se trouvaient dans l’ancien centre de gestion – maintenant inondé- des déchets, où les détritus de tout le quartier atterrissaient. L’odeur était percevable malgré les filtres du casque Mjolnir. En dépit du fait que la surface ravagée laissait croire que la planète avait été abandonnée depuis plusieurs années, les égouts ressemblaient à ceux d’une ville encore active, sans le bruit des machines de tri mais toujours avec la senteur putride commune aux cités.
L’équipe spartan se dirigea vers les tunnels de maintenance afin d’accéder aux étages supérieurs, monter sur les passerelles et sortir.
Lucia s’étonna de ne pas avoir vu un seul covenant, cet endroit était certes vide de toute vie mais un membre important de l’alliance allait atterrir sur la planète et tous les accès menant à sa zone d’atterrissage n’était pas protégés ; elle trouvait ca louche mais ne le fit pas remarquer à son équipe, celle-ci s’en était déjà sans doute rendue compte: Tecmor était sur les nerfs et observait chaque recoins tandis que Criid surveillait l’arrière sans arrêt pour vérifier qu’ils n’avaient pas étés suivis.
Les spartans montèrent les échelles pour se rendre au deuxième étage de la station de tri et sortir de la salle. Lucia tira Criid sur les derniers barreaux de l’échelle et alla rejoindre leur leader quelques mètres devant. La passerelle sur laquelle ils étaient était d’un jaune criard, elle était à moitié délabrée et donnait l’impression qu’elle allait s’écrouler à n’importe quel moment.
L’indicateur d’état de Criid sur l’ATH de Lucia passa soudain du vert au rouge, elle se retourna vers sa coéquipière en même temps que son chef d’escouade, arme à l’épaule. Criid désigna d’un doigt le plafond tout en avançant vers le reste de son équipe à pas feutrés tandis qu’un vrombissement se discret se faisait entendre. Lucia leva la tête et commença à reculer doucement vers la sortie.
Des drones avaient choisi cet endroit pour faire leur nids, une cinquantaine de mouche géante équipé d’arme covenant avaient élus domicile dix mètres au-dessus d’eux et semblait, par chance, être en train d’hiberner. Tecmor fit signe de garder le silence et d’avancer conformément au plan. Ils n’étaient plus qu’à quelques mètres de leur objectif.
Lucia en tête de peleton, atteignit le seuil la première et l’ouvrit délicatement. Un Yanmee poussa la porte au même moment, l’enfonçant dans un bruit tonitruant. Le drone fut aussi surpris que la spartan.
L’extraterrestre faisait un peu moins de deux mètres mais ses quatre ailes déployées démultipliaient sa taille, les motifs sur sa carapace avaient la forme d’yeux bleus. L’effet menaçant et angoissant était garanti. Il écarta ses mandibules, crachant une bave verte claire sur la visière de Lucia. Ses grands yeux jaunes à facette s’écarquillèrent. Son armure était rouge, et on pouvait entendre le bourdonnement d’un faible bouclier à énergie. Il tenait un fusil à plasma dans sa main gauche.
Lucia lui enfonça le crâne d’un coup de tête qui projeta son ennemi sur le mur d’en face. La ruche derrière elle se réveillait et des cris se faisaient entendre. La spartan dégaina sa mitraillette et tira deux balles dans la tête du capitaine Yanmee avant de se retourner pour rejoindre son escouade.
« Criid, pas de tir de sniper, on reste au silencieux, et restes derrière, sécurise la sortie. Lucia, on ne peut pas les laisser donner l’alerte, leur sortie est notre sortie, les canaux de maintenance sont trop inondés pour qu’ils puissent voler dedans.» S’exclama Tecmor entre deux rafales tout en reculant vers la sortie.
Une série de bruit assourdissant retentit au-dessus d’eux, la pluie avait commencée à tomber et des trombes d’eaux se déversèrent dans les canalisations. Le vacarme couvrait surement le bruit des tirs des armes à plasma.
La ruche n’avait pas encore réalisée ce qui se passait alors que les insectes tombaient un par un dans l’abîme de déchet en dessous d’eux, abattus par les spartans. Lucia estimait leur nombre a une trentaine désormais, les tirs de plasma fusait et les drones se cachaient et réapparaissaient entre deux piliers en à peine une seconde. Ils étaient rapides mais la gravité de la planète les forçait à se poser sur n’importe quel support possible au bout de quelques secondes de vol.
Un des drones attrapa Tecmor par les bras, l’immobilisant pendant un court instant. Lucia lui tira une rafale dans le corps, aspergeant l’armure de son chef d’un sang vert pâle visqueux. Elle jeta un œil vers Criid qui utilisait son pistolet afin d’aider son équipe du mieux qu’elle pouvait sans utiliser d’armes trop bruyante.
Un tir de pistolet plasma chargé toucha Lucia puis deux aiguilles de Needler allèrent se planter dans sa jambe, les aiguilles d’un rose scintillant rayonnaient sur la cuisse de la spartan, le poison des aiguilles avait surement commencé à se déverser, il n’était pas dangereux à faible dose mais recevoir d’autre aiguilles pouvait faire exploser le soldat dans une nova rose. Elle retira les deux pointes empoisonnées et les retira de son armure avant de les écraser dans sa main.
Lucia leva son arme et abattit deux drones qui fonçaient sur elle d’une salve de son fusil-mitrailleur, l’un d’eux éclata sous l’impact des balles perforantes tandis que le second s’écrasa sur un de ses équipiers, provoquant leur chute mortelle dans l’océan de déchets.
Elle releva la tête et remarqua que Tecmor avait cessé de tirer, les drones avaient tous été éliminés. Seul le bruit de l’eau se déversant dans le lac situé en dessous d’eux subsistait. Criid y envoya le capitaine Yanmee en le jetant par-dessus la passerelle.
L’indicateur d’état des trois spartans repassa au vert et tous poursuivirent leur chemin vers la surface. Il n’y avait qu’une porte et un couloir à franchir avant d’arriver à la dans la cité, dans une ruelle à une cinquantaine de mètre de la zone d’atterrissage.
Lucia passa la tête hors de la bouche d’égout pour observer les alentours. La pluie qui frappait son casque Rogue réduisait la visibilité.
La ruelle était étroite et sombre, les gouttes de l’averse ruisselaient sur les morceaux de verre fixés aux murs. Des bruits gutturaux se faisaient entendre, une escouade de rapace venait de passer brièvement devant l’allée. Lucia distingua l’odeur d’ozone et la couleur bleue des boucliers énergétique qui avaient défilés à quelques mètres d’elle une seconde plus tôt.
Tecmor sorti à son tour et se rua vers le coin de la rue qui donnait sur la place. Lucia prit la main de Criid pour l’aider à monter l’échelle, le fusil de précision handicapait la spartan dans un puits aussi étroit. Les deux humaines se précipitèrent à côté de leur chef d’escouade.
Lucia risqua un coup d’œil vers la zone d’atterrissage et activa sa vision nocturne, les covenants apparurent entourés d’une marque rouge sur l’ATH de la spartan. La place n’avait pas été vitrifiée, les arbres verts étaient la première chose colorée depuis que Lucia était arrivée sur la planète. Des plots anti-char empêchaient tous véhicules de forcer le passage, des barricades et des boucliers à énergie autours de la place. Un bout de monument en bronze était resté sur l’agora et gisait au milieu des élites spec-ops.
Le meurtrier de Manlikk était là, mains croisés derrière le dos discutant avec un de ses lieutenants en armure ultra noire. Lucia contrôla sa colère et un afflux d’émoi la submergea, la tristesse l’envahit mais la mission devait continuer. Ils étaient des soldats, et le champ de bataille ne laissait pas de place aux émotions ni à la vengeance.
Les covenants s’activaient, des patrouilles de grognards et de rapaces vadrouillaient dans les rues, dirigées par une brute dans chaque escouade. Quelques élites en armure lourde faisaient des allers et retours aux entrées des immeubles en jetpack.
Un coup de tonnerre retentit, l’averse n’allait pas s’arrêter de sitôt, ce qui aidait les spartans dans leur mission d’infiltration. Il leur fallait entrer dans un bâtiment afin de prendre une position de sniper ; la bouche d’égout se trouvait en face du centre de l’ONI, prendre position près dans ce bâtiment offrait un bon champ de vision. Il n’y avait qu’une rue à traverser et quelques portes à franchir pour se mettre en place. Lucia se retourna vers son chef d’escouade afin d’élaborer une stratégie. Accéder à cet édifice n’allait pas être aisé.
« Lucia et toi vous allez pénétrer dans le bâtiment en face du complexe de l’ONI, s’exclama Tecmor, ne vous faites pas repérer en entrant dans l’immeuble, utilisez votre vision nocturne pour détecter toutes les menaces et faites attention aux patrouilles dans la rue, attendez le tonnerre pour avancer et couvrir le bruit des détonations si vous en avez besoin. Je vais poser la charge explosive sur un autre édifice pour couvrir notre fuite, et me posterai près des égouts, ça risque d’être notre seule échappatoire. Pas de contact radio sauf en cas d’imprévu, sur le canal Effrit. Bonne chance Spartans »
L’escouade Haunter se sépara, son leader s’enfonçant dans les ruelles sombres parallèles au boulevard qui traversait la place. Criid cala son fusil au dos de son armure, l’encoche magnétique maintenant l’arme en place, et dégaina son pistolet silencieux.
Les deux femmes se lancèrent un regard décidé et patientèrent le temps que la patrouille de grognards finisse sa ronde. Le tonnerre retentit et les unggoy arquèrent devant les assassins humaines. Lucia couru vers les colonnes de six mètres à l’entrée du building, bras tendu, pistolet ciblant la patrouille qui venait de les dépasser et mitraillette pointée sur le hall du bâtiment. Une enseigne derrière un bureau indiquait que cet immeuble était une banque.
La spartan se rua à l’intérieur et se cala derrière un comptoir ; Criid l’y rejoignit aussitôt. Lucia n’entendit pas de cri ni de tir, ils n’avaient pas été repérés. Elle se releva, visière derrière la mire de son arme, et tira sur le jiralhanae qui venait d’entrer. Encastré dans une armure major bleue sombre avec un modèle de bouclier standard, Les balles perforantes vinrent rapidement à bout du champ de force et transpercèrent les cordes vocales puis le cœur de la brute ; l’empêchant de donner l’alerte et le tuant dans la seconde qui suivait.
Criid commença à tirer le cadavre pour le dissimuler derrière leur précédente cachette tandis que sa coéquipière se saisit du sabre-grenade de sa victime, qu’elle cala aussitôt sur son dos. L’armure Mjolnir régulait les flux d’hormones dans le corps de Lucia, et l’adrénaline redescendit, son cœur se mit à ralentir, il ne semblait pas y avoir d’autre ennemis pour le moment.
Les deux spartans avancèrent prudemment dans les boyaux du bâtiment. Les couloirs étaient étroits, les câbles dénudés des lampes vacillaient sur le plafond parsemés d’impacts de balles et de plasma. Il était impossible de distinguer quoi que ce soit sans vision nocturne. Du sang était perceptible sur la tapisserie de la banque, ce qui, lié à l’obscurité ambiante, conférait une atmosphère oppressante et inquiétante, d’autant que ce sang était rouge, et encore frais de quelques heures.
Les humaines tournèrent vers une cage d’escalier métallique en colimaçon. Il fallait monter jusqu’au septième ou huitième étage afin d’avoir une vue dégagée sur la zone d’atterrissage et percevoir les mouvements de troupes covenants au loin.
Les deux Spartans sortirent des escaliers au septième étage, jugeant la position assez haute et constatèrent que celui-ci était complètement ravagé, le couloir pour rejoindre les extrémités de l’immeuble était bouché par les décombres d’un côté et l’autre n’offrait l’accès qu’a deux pièces. L’une avait été relativement bien épargnée, bien que des impacts de balles aussi gros que le casque de Lucia subsistaient. L’autre semblait avoir concentrés tous les tirs. Les murs avaient été littéralement à moitié arrachés du bâtiment d’origine, laissant la lumière du jour baigner dans la totalité de l’étage en ruine, et un accès facile à l’étage inférieur était disponible en cas de nécessité. Criid commença à avancer mais Lucia lui barra la route et s’accroupit. Un détail l’interpela, de l’eau coulait depuis les gouttières de l’étage supérieur et s’abattait sur le sol… Sauf à un endroit, comme si un mur invisible empêchait le flot de s’écouler normalement.
Son capteur de mouvement affichait des cibles imaginaires, tout autour d’elle. Lucia activa sa vision nocturne et des contours d’un bleu pâle se dessinèrent sur son HUD. La spartan retira son couteau du fourreau de son épaulière. Elle fut soudain soulevée du sol par une force de nature inconnue. Le camouflage actif de l’élite qui lui faisait face se désactiva. Ses mandibules s’écartèrent et l’alien prononça quelques mots dans sa langue.
Lucia enfonça son poing sur sa tempe, brisa son transmetteur radio et envoya valser le fusil a concussion de l’ennemi au fond de la pièce. L’élite rugit et propulsa la spartan dans un mur à quelques centimètres de Criid. Cette dernière dégaina son pistolet et tira quelques projectiles en direction de la position de l’élite. Les flux d’énergie du bouclier Sangheili vacillèrent et l’invisibilité se dissipa. L’élite se rua vers les deux spartans en activant sa dague énergétique au niveau du poignet avant de la plonger dans l’omoplate de Lucia. Le sang n’eut même pas le temps de jaillir que la plaie était déjà cautérisée. Lucia retint son cri et tira le bras de l’élite vers elle afin de protéger sa partenaire de la lame létale. Celui-ci se retourna et tenta de frapper le casque de la spartan rogue mais ne fit qu’encastrer son poing dans la pierre.
Criid enfonça son couteau dans le mollet de l’élite et allongea la coupure jusqu’à la cheville. Le cri de l’élite commençait à peine à sortir de sa gorge que ses cordes vocales furent tranchées par le sabre-grenade de Lucia qui luttait contre la douleur à l’épaule pour maintenir en place l’arme de brute. Le corps de l’élite s’écroula et le violet de son sang se rependit sur le tapis rouge écarlate et usé de la pièce.
Criid se pencha sur sa partenaire et appliqua une dose de biofoam sur l’épaule, pour éviter tout saignement interne au cas où les mouvements de la spartan relanceraient l’hémorragie. Le froid de la mousse médicinale commençait à bruler la peau. Sans doute quelques brulures allaient se rajouter à la coupure. Cependant, l’armure Mjolnir limiterait surement les dégâts avec des injections d’hormones et de cicatrisants.
Lucia remercia sa coéquipière et saisit le module de camouflage dans le dos de l’élite. Elle l’emboita sur son armure au niveau des reins et une nouvelle fonction sur son HUD s’afficha. Une chance que les deux systèmes soient compatibles.
La spartan activa son nouvel atout et son armure, son arme et tout ce qui était intégré à son corps disparurent. Cela procurait une légère sensation de froid, c’était la première fois qu’elle utilisait un matériel covenant pouvant la rendre invisible. Lucia sourit et désactiva son nouveau gadget.
Elle prit le sniper dans le dos de Criid et le cala au sol, sur le cratère d’un impact d’obus. Elle laissa dépasser l’embout du canon à travers le mur et commença à calibrer la lunette.
Elle jeta d’abord son regard vers le centre de la place, deux chasseurs y avait élus domicile pendant leur montée de l’immeuble. Déloger ces amas de vers n’allait pas être chose aisée. Leurs armures étaient cuivrées, des vétérans. Les mortiers à plasma fixés à leur bras droit scintillaient d’une lumière verte, reflétant l’instabilité du plasma contenus dans ces armes au potentiel de destruction colossal. La présence de ces mastodontes réduisait fortement les chances d’évacuation des spartans.
Lucia grimaça et se demanda où était passé le chef élite qui donnait des ordres quelques minutes avant. Elle déplaça le fusil pour observer une nouvelle zone. Elle distingua la silhouette d’un ingénieur et de plusieurs élites ou brute. Le contour rouge qu’affichait son ATH autours de l’ennemi dans le bâtiment ne donnait des informations que sur la taille de la cible. Elle ne vit cependant aucun signe de Tecmor.
La spartan lâcha son fusil et retira son casque. Elle sourit, leur objectif allait bientôt arriver et elle en avait assez de cette mission. Elle voulait rentrer et revoir ses amis, Li, Anton, Linda et John. Elle savait que les deux derniers étaient parvenus à s’échapper de Reach à bord du Pillard of autumn. Ils s’étaient probablement repliés sur une position à l’abri de toute poursuite covenant. Cependant elle ignorait l’état d’Anton et Li, l’équipe Hunter avait été extraite avant eux.
Criid la remplaça au fusil de sniper et Lucia s’allongea, repensant aux moments passés avec ses camarades, nostalgique, elle ferma les yeux et se concentra sur ses souvenir en attendant la raison de leur présence sur la planète et le signal de Tecmor.
CHAPITRE 4:
« La surprise est une lame sans substance, une épée inutile a la guerre. Elle se brise lorsque les troupes se rallient. Elle vous trahit lorsque les commandants tiennent bon leur ligne. Mais la peur, elle, ne faillit jamais. C’est une lame qui s’aiguise au fur et à mesure qu’on l’utilise.
Que l’ennemi sache que nous arrivons, que leurs frayeurs les envahissent lorsque les ténèbres approchent, lorsque le soleil se couche. Lorsque que notre ennemi est plongé dans sa dernière nuit, l’escouade Haunter arrive, et que les âmes qui se dressent devant nous ne voient plus jamais l’aube. »
Tecmor a son équipe lors d’un exercice de stratégie.
Nocturne, 2 septembre 2552
Seulement sept minutes avaient passées depuis qu’elle retirée de sa position de tir, elle se releva et s’approcha de sa partenaire. L’indicateur d’état de Tecmor était dans le rouge. Un danger mortel le menaçait. Criid était derrière son fusil, crispée, malgré les compensateurs sur son armure, sa main tremblait, elle cherchait leur chef d’escouade à travers la lunette de son arme.
Des tirs de plasma se firent entendre, suivies aussitôt par des explosions. Lucia se mit à paniquer, leur cible était sur le point d’arriver, comment avaient-ils été repérés si près du but ?
Les élites sur les toits des bâtiments alentours commençaient à se mouvoir vers la scène du combat. Un groupe de phantom fit irruption sur la place, débarquant leurs troupes au milieu de la bataille.
Attendant d’avantage d’information sur la situation, les spartans attendaient les consignes de leur chef. Un message fut transmis sur le canal Effrit, c’était Tecmor. Lucia et Criid se lancèrent un regard inquiet et écoutèrent attentivement.
« Ils m’ont repérés. Ils savaient qu’on arrivait, -on pouvait distinguer le son des tirs derrière les paroles du soldat- annulez la mission, c’était un piège, ne venez pas me chercher, on se retrouve à l’extrac…ugh… »Dans un long soupir la transmission se coupa. Lucia prit la place de sa coéquipière au fusil de sniper.
Le mur d’un bâtiment à proximité s’écroula et un spartan dans une armure blanche fut projeté à travers le trou fraichement percé. Le corps de Tecmor fut suivi par un chasseur en armure bleue qui poussait un rugissement qui aurait fait détaler un régiment de grognard. Le spartan se releva, couteau dans une main, grenade dans l’autre.
« Ne tirez pas, chuchota-t-il dans la SQUADCOM, ils surveillent toute la zone. »
Il se rua sur le chasseur mais un tir de beam rifle dévia sa course et le colosse lui livra un coup de bouclier dans l’abdomen. Désarmé, au milieu de la place, et entouré de covenant, Tecmor tenta de se relever péniblement mais deux brutes en armure lourde et avec un marteau le maintenaient au sol.
Lucia étudia la situation : ils se trouvaient dans un bâtiment à moitié en ruine, surement en train d’être fouillé par des troupes d’élite covenant. Les phantoms larguaient des troupes sur les toits, La vie de leur chef d’escouade était menacée et le meurtrier de Manlikk entrait en scène.
L’élite spec-ops noir arriva devant lui, entouré de deux Huragok en armure dont seuls les tentacules d’un bleu turquoise vifs et le cou dépassait. Ils conféraient à l’élite un bouclier beaucoup plus résistant par rapport à ses congénères.
Lucia ne pourrait pas l’abattre en un seul tir. Tout le contingent alien n’attendait qu’un signal des spartans pour les éliminer, ils n’auraient droit qu’à une seule tentative et devront partir aussitôt. Les extraterrestres savaient qu’ils viendraient, cette cible covenant, ce haut gradé de l’alliance, n’était qu’un mythe. La vraie proie dans cette mission était le commando Spartan.
Il fallait agir vite. Lucia croisa le regard de son frère d’arme et son cœur fut brisé. Elle ne pouvait pas le sauver, les ingénieurs le protégeaient lui et tous les autres membres de l’alliance covenant sur la place. Si elle en détruisait un, les chasseurs enverraient leurs salves de plasma en retour.
Du bruit se faisait entendre en bas des escaliers. Ils avaient découvert le cadavre de la brute au rez-de-chaussée. Ils fouillaient les étages un à un.
Sur la place, Tecmor, toujours à la merci de l’élite, fut saisit par la gorge par ce dernier, qui retira son casque de sa main libre.
« J’ai deux démons sur ma liste, j’ai accordé une mort rapide au précédent, mais toi, je vais te faire souffrir jusqu’à ce que tes amis dévoilent leur positions. C’est sohem lipal'ai qui aura la faveur des hiérarques, je massacrerai tous ceux de ton espèce, comme les prophètes l’ont souhaités. – il augmenta le volume de ses hauts parleurs- Humains, sortez de votre cachette, et je vous tuerai vite, chaque seconde passée hors de mon champs de vision sera un moment d’éternel souffrance pour votre ami ».
Il déploya son épée énergétique et la mit sous la gorge du spartan. Il laissa glisser son glaive vers le torse du chef d’escouade, faisant fondre l’armure et déchirant la surface de sa peau. La gorge de Tecmor se serra et une veine tapait sur sa tempe, les vaisseaux sanguins dans ses yeux éclataient un à un et soulignaient une souffrance extrême.
Une larme commença à couler sur sa joue. Elle se retourna, et vit Criid en train de surveiller le couloir, effondrée par la tournure qu’avait pris cette mission. Detournant son regard de sa coéquipière, la tireur d’élite observa à nouveau le visage de Tecmor et remarqua qu’il remuait les lèvres. Lucia déchiffra ses dires ; il chantait, leur hymne, la musique des spartans, oly-oly-oxen free.
« Qu’y a-t-il démon ? Tu chantes déjà ton oraison funèbre ? C’est un peu tôt pour ça. Toi et tes amis allez souffrir a un point inimaginable» sourit l’élite avec un air sadique dans les yeux.
Tecmor ricana et appuya sur un bouton sur sa cuisse. Une explosion retentit et un bâtiment en face des Spartans explosa, emportant dans les flammes deux élites, une escouade de grognard et inondant la place de fumée. C’était l’occasion de tirer, puisqu’elle ne pouvait pas abattre les tortionnaires de son ami, elle pouvait au moins abroger ses souffrances.
Lucia ne pouvait rien faire pour le sauver. « Désolé Tecmor, soupira t’elle, c’est tout ce que je peux faire…» et elle appuya sur la détente.
Elle avait la sensation que la balle partait au ralentit, elle assistait à une scène chaotique, les lumières criaient et les sons l’aveuglaient, sa vision se troublait et son cœur frappait sa poitrine si fort qu’elle en avait mal. Elle sentait les systèmes de son armure lui injectait toute sorte de tranquillisant et drogue de combat.
Tecmor sourit une dernière fois en direction de Lucia, « merci » chuchota-t-il, avant de recevoir une balle de quatorze millimètre et demi dans la tête. Il s’écroula sur le sol pavé de la place, au pied de l’élite, à travers la fumée, et au milieu du chaos ambiant.
Lucia saisit a pleine main le fusil, le cala dans le dos de Criid et toute deux se dirigèrent vers l’endroit d’où elles venaient d’arriver quelques instant plus tôt. Les spartans n’avaient pas le temps d’encaisser le choc émotionnel et devaient sortir du bâtiment aussi vite que possible. La diversion de Tecmor leur avait permis de ne pas avoir été repérés tout de suite mais le chef élite passera vite à l’action. Les spartans l’avaient privé de son trophée.
Les deux femmes avancèrent vers la cage d’escalier et discernèrent le langage covenant venant du rez-de-chaussée. Le timbre rauque des voix résonnaient et laissaient présager que c’était des Jirahlanae. Lucia vérifia ses munitions, elle n’avait plus qu’un chargeur de pistolet, deux de mitraillette et disposais de cinq grenades pour l’arme brute, dont elle s’était équipée lors de l’affrontement précédent. Criid fit le compte au même moment, aucune des deux spartans ne disposait d’assez de ressources pour tenir le choc dans un grand affrontement.
De gigantesques explosions se firent entendre, les chasseurs bombardaient les bâtiments de leur mortier, réduisant à néant toute matière dans le rayon de l’explosion. Ils détruisaient les fondations de l’immeuble. Cet élite était prêt à tout pour les abattre mais Lucia n’avait pas le temps d’y penser. Il fallait faire vite.
« Vers le toit, s’écria Criid, on changera de bâtiment en passant par les toits ! »
Les spartans pouvaient sentir la structure du building se fissurer, l’immeuble ondulait ; à tel point que Lucia dû se tenir au mur pour ne pas tomber. Criid parvenait à escalader les marches trois par trois malgré les secousses. Alors que les deux femmes montaient, un rapace chutait dans la cage d’escalier en poussant un cri suraigüe, il n’avait pas eu la même chance que les spartan et n’avait probablement pas put s’accrocher a quelque chose. Les humaines venaient d’apprendre que leurs ennemis étaient encore présent dans l’immeuble et que s’ils voulaient évacuer, un transport devait les y attendre.
Criid eu apparemment le même raisonnement et doubla sa vitesse de course. Les humains se trouvaient au dernier étage, plus qu’une porte à franchir et ils seraient dehors, sur la terrasse de l’immeuble. L’accès était grand ouvert, l’escouade extraterrestre venait de la franchir et les deux spartans sortirent à toute allure.
Un transport Phantom était en surplace à quelques mètres du toit et était sur le point d’embarquer une escouade de grognards avec un élite par l’ascenseur gravitationnel du vaisseau. La pluie continuait de tomber et frappait sur la coque du vaisseau, l’ennemi n’avait pas entendu, ni vu, les spartans. Lucia activa son invisibilité et se rua vers la zone de cargaison du vaisseau.
Les mouvements rapides réduisaient l’effet furtif de son camouflage mais en vue des conditions météorologiques actuelles, elle n’était pas très inquiète pour ça. Criid abattit l’élite et deux grognards qui ne s’étaient pas encore échappés.
Lucia monta par l’ascenseur et arriva dans le vaisseau, entouré de grognards ahuri par la venue du nouvel intrus, elle vida un chargeur de mitraillette tout autour d’elle et tua tous les unggoy. L’un d’eux juste blessé se recroquevilla dans un coin. Il lâcha son pistolet à plasma et commença à gémir. Il était si effrayé que même la présence d’un Arbiter ne l’aurait pas rassuré. Son armure orange contrastait avec tous les objets dans le vaisseau, sa peau reptilienne était brillante, il transpirait a grosse goute.
Lucia arracha son appareil respirateur et projeta le grognard d’un coup de pied hors du vaisseau. Elle enfonça la porte du cockpit et enfonça son couteau dans le cou de l’élite qui pilotait. Elle envoya l’élite rejoindre ses compagnons sur le toit du bâtiment et se mit aux commandes du phantom.
Criid venait de franchir la porte de l’élévateur et se tint aux barreaux sur le plafond. Les portes se fermèrent et une lumière mauve s’alluma. Les commandes du phantom se mirent à clignoter et les manettes de navigation se déverrouillèrent. Lucia les saisit à pleine main. Elle tapota un écran bleu à sa gauche, les données sur l’altitude et l’énergie dans les moteurs s’affichèrent. La pilote fit décoller le vaisseau.
Les covenant se rendront vite compte du vol de vaisseau et se mettront à leur poursuite immédiatement. Il fallait quitter la planète. Leur extraction devait se faire grâce à une balise qui devait appeler un vaisseau de l’UNSC, et un Pélican serait venu sur la surface pour les récupérer. Mais ce signal était porté par leur chef d’escouade. Les spartans devaient contourner le problème. Le phantom ne disposait pas de dispositif de voyage en sous espace mais le transmetteur pouvait surement émettre l’alerte attendue par leur alliés.
Lucia réfléchit, si elles quittaient l’atmosphère maintenant, ils tomberaient face à un croiseur covenant. S’ils restent à la surface, la météo bloquera les communications et des banshee les débusqueront. Lucia se renfrogna et dirigea l’engin vers la troposphère. Ils allaient arriver en orbite de la planète mais à une distance raisonnable de la flotte extraterrestre, et ce en passant dans les nuages.
Lucia sentit une main sur son épaule, Criid l’avait rejoint et lui sourit, il s’en était fallu de peu et les deux spartans méritaient de souffler. Mais ce n’était pas encore fini. Songeant à Tecmor, Lucia sentit une haine violente monter en elle, pour les covenants en général, mais surtout pour les élites, et l’assassin de Spartan qui avait tenté de les tuer quelques minutes auparavant.
Le Phantom traversait les nuages, frappé par la pluie et encerclé par la foudre.
« Va t’assoir, je prends les commandes » souffla Criid d’une voix chaleureuse mais ferme dans le dos de sa partenaire
Lucia acquiesça et laissa sa place à sa partenaire. Elle se dirigea vers les bancs de passager et inspira un bon coup. Elle observa le vaisseau. L’éclairage mauve du vaisseau accentuait les traces de sang bleu clairs sur le sol et agressait les yeux.
Sur les portes fermées étaient fixées deux tourelles à plasma chargées. La spartan retira son casque, elle sentit une larme glisser sur sa joue et l’essuya aussitôt, elle posa ses mains sur ses cuisses et serra les poings. La colère et la haine l’emportèrent sur la tristesse et elle arrêta de pleurer. Jamais plus elle ne perdrait un ami, un frère ou une sœur. Elle s’en fit la promesse. L’élite qui l’a forcé au fratricide allait payer.
Lucia remit son casque et rejoignit Criid. Elle aussi était fatiguée et avait été profondément touchée par la mort de Tecmor et Manlikk. Cependant elle gardait sa joie de vivre et continuait à aller de l’avant. Motivant Lucia admirait ce trait de caractère mais ne parvenait pas à l’imiter. C’était un sentiment douloureux, un mélange de colère, de tristesse et culpabilité qu’elle renfermait en elle, en attendant de le relâcher sur une cible plus faible qu’elle.
Elle regarda au travers de la visière de la cabine et vit un spectacle merveilleux. Le phantom venait de traverser un nuage et avait pénétré la partie haute de stratosphère, les spartans sortait d’une tempête de grêle et une pluie d’éclair pour arriver dans un ciel dégagé et un soleil étincelant. Le ciel était d’un blanc légèrement jaune qui donnait une teinte crème au firmament et conférait une impression de douceur sur la planète. La surface des nuages était grise et des éclairs sautaient de temps en temps par-dessus ces derniers.
Lucia retrouva le sourire, mais celui-ci se dissipa aussitôt. Au loin on pouvait apercevoir un croiseur Covenant, il faisait au moins quatre kilomètres de long. Il n’aurait qu’à lâcher ses chasseurs pour rattraper les humains et la curée commencerait… Le vol du vaisseau n’avait probablement pas été rapporté, ce qui expliquerait l’absence de poursuivant pour le moment.
Le vaisseau quittait l’atmosphère lorsque Lucia envoya le message Crypté à l’intention des renforts humains. Elle communiquait leurs coordonnées dans le système et leur état. Ils reçurent aussitôt une réponse du vaisseau de l’ONI, il fallait compter entre quinze et vingt minutes pour qu’ils sortent du sous espace et récupère leur équipe d’assassin.
Lucia commença à couper tous les systèmes du vaisseau, ainsi, les signatures électromagnétiques du phantom ne seront pas repérées par les radars covenant tout de suite. Les lumières s’éteignirent et les spartans furent plongées dans l’obscurité du vide spatial.
Lucia s’allongea contre le mur et ferma les yeux. Cette mission allait bientôt finir.
CHAPITRE 5:
Si l'ONI est une grande famille unie ? Soyons sérieux. Il y a quatre divisions officielles, et seule une d'entre elle sait qu'il y en a en fait plus que ça. Il y a la section deux, composée de psychologues et chargés des relations publiques (chaque poste aime à dire qu'il est meilleur que l'autre), qui raconte les mensonges ; La section zéro, qui pense espionner tout le monde, raconte des mensonges à la section deux et croit raconter des mensonges aux sections un et trois ; La section un fait des choses dont on peut presque parler, c'est l'interface avec les autres branches ; Et la section trois fait les choses dont on ne peut pas parler sans qu'ils aient à tous nous tuer d'une manière inventive. Techniquement, vous n'êtes pas une section. Vous êtes un genre de garde prétorienne du CINCONI, dont on appelle les appartements « section 4 » même si ils sont dans la section 5 de Bravo-6, et la DCS est sous son contrôle direct. Vous noterez que je n'ai pas mentionné HighCom, c'est parce que toutes les sections de l'ONI mentent à HighCom en lui disant qu'elle est la section la plus puissante, et ça suffit pour qu'ils pensent que ce sont eux qui sont en charge.
Vous êtes embrouillés ? J'espère bien, c'était mon but.
Black box expliquant presque sans mentir la structure de l'ONI à Kilo-Five
16 Décembre 2551, à bord du vaisseau de l’ONI Vengeful spirit.
« Escouades Spartanes Haunter et Phoenix, rassemblez-vous sur la passerelle. » cracha un des haut-parleurs situé dans le dortoir. C’était la voix de l’amiral Hark, leur officier en chef et coordinateur depuis peu. Les dortoirs offraient un confort spartiate, les spartans avaient pour habitude de loger dans un endroit propre et rangé, il fallait de l’ordre. Les couchettes étaient très inconfortables, malgré le fait qu’elles aient été faites pour accueillir un spartan, le fleuron de cette armée.
Lucia, réactive, avait déjà saisit la main de Tecmor et l’aida à se lever. Le chef de groupe s’était blessé à la hanche lors d’un entraînement au corps à corps. Les spartans avaient eu le temps de s’habituer aux nouveaux modèles d’armure, cependant, elles ne protégeaient toujours pas entièrement des blessures.
Tecmor fit signe aux autres membres de l’escouade de l’accompagner. Manlikk posa son croquis sur le lit le plus proche et Criid abandonna sa patience et lâcha ses cartes. Tous sortirent de la salle et débouchèrent dans un long couloir. Le passage était bondé, le personnel du vaisseau et des soldats de l’UNSC allaient et venaient en direction des parties importante du navire. Certains, souvent les plus jeune leur adressaient un signe de tête ou faisaient un salut militaire mais la plupart les dévisageaient avec insistance avec une expression de dégout sur le visage. La communauté Spartan avait tellement été considérée comme monstrueuse les années précédentes que ce racisme ne les touchait même plus.
Lucia tourna la tête et vit leurs amis de l’escouade Phoenix. Même si les spartans avaient eu le même entrainement, la philosophie et la manière de combattre des différents soldats changeaient. En effet, L’escouade Haunter était discrète et rapide, si bien que la plupart des membres de l’équipe avaient modifiés leur armure. Criid et manlikk avaient changés leurs semelles et leurs jambières pour courir plus vite et faire moins de bruit tandis que Lucia et Tecmor avaient améliorés les articulations pour leur procurer une vitesse accrue au corps à corps et une meilleure manœuvrabilité en terrain accidenté. Ils s’etaient spécialisés dans des attaques rapides et furtives.
L’escouade Phoenix, elle, cherchait la perfection en tout point, principe que l’escouade Haunter jugeait impossible. Ces premiers avaient pratiquement recomposés la totalité des accessoires de leur armure. A tel point qu’elle était méconnaissable, malgré le fait qu’elles avaient été reçu quelques mois auparavant. Elles étaient recouvertes de tissus de camouflage, de piques et d’ornements divers. Même les systèmes embarqués avaient été remplacés. Leurs armures étaient peintes en noires avec des marques or ou violet de part et d’autre de la Mark V.
L’escouade haunter se dirigea vers la passerelle en marchant.
« - Ces nouvelles armures sont incroyable, s’exclama Manlikk allègre
- On va peut-être enfin les essayer en dehors d’une salle d’entrainement cette fois… continua Criid avec espoir.
- Peu importe, on a déjà tout fait : combat, obstacle, stratégie… On a même améliorés nos armures, Halsey était verte quand elle a vu les Phoenix, s’esclaffa Manlikk.
- Si Hark nous appelle c’est pour une bonne raison, on navigue dans cette boite de conserve depuis cinq jour… Sourit Lucia, t’en penses quoi Tecmor ?
- ce type nous hait, il pourrait nous réclamer rien que pour nous faire des reproches… On est arrivé, on sera vite fixé.», ricana t’il sarcastique et sans réelle joie exprimée dans ses paroles.
Cette haine réciproque entre Spartan et l’amiral Hark remontait à la formation de ces premiers, l’officier les considérait comme des monstres, des aberrations qui n’auraient jamais dû voir le jour, un danger pour la race humaine. Il avait contactés des autorités supérieures pour mettre fin au projet Spartan II et s’entendait très bien avec le Colonel James Ackerson, principal antagoniste au même programme de formation.
Lucia laissa le passage à ses amis et avança dans la passerelle, suivie par les phoenix. La salle s’étendait sur une vingtaine de mètres en longueur et une dizaine en largeur. Une vaste baie vitrée se prolongeait du bout de la pièce jusqu’au plafond. Des navigateurs et des techniciens étaient fixés devant leurs écrans aux périphéries et dans une fosse située au centre de la salle pendant que des officiers leur donnaient des directives.
Lucia regarda à travers la vitre et observa l’espace. Le vengeful spirit venait de couper ses moteurs, il avait fait halte en orbite haute d’une planète gazeuse aux teintes blanches, d’une taille supérieure même à Jupiter dans le système Sol, autour de laquelle gravitaient des centaines de milliers de corps inertes, formant une ceinture d’astéroïde. Elle possédait une lune de la taille d’une planète naine qui gravitait à quelques milliers de kilomètres du vaisseau.
Lucia se déplaça vers une table holographique de deux mètre de long qui lui arrivait à la hanche et se tourna vers leur officier supérieur qui venait d’entrer. Il portait un uniforme gris sombre avec un col qui remontait jusqu’en haut du cou. Ses cheveux étaient gris et coupés très court. Lucia estimait son âge à environ quarante ans, au vu de ses yeux noirs et les traits dur de son visage. Il fixa les spartans avec une aversion évidente à leur encontre et prit la parole.
« Spartans, après avoir navigué plusieurs jours dans cette régions de l’espace, nous avons enfin atteint notre destination. Le système Nostramo. Voici la planète éponyme et sa lune, Délivrance. –il désigna la vue panoramique-, C’est sur cette lune que se trouve deux bases rebelle qui nous repèrerons dès que la furtivité du vaisseau sera désactivé, pour vous permettre de sortir sans être carbonisé par le bouclier… -il poussa un soupir- puis réactivée pour éviter tout risque de représailles, vous devrez nous contacter pour rentrer. Il y a deux avant-postes rebelles que vous, spartan, devrez nettoyer. Je vous laisse en choisir un par escouade, la première à en avoir rasé un ne sera pas réprimandée, sans motivation, ce n’est plus très interessant. Vous pouvez considérer cela comme une mise à l’épreuve, l’état-major veut voir dans quoi il a investi. Je vois cet exercice comme une course. Vous avez trente seconde pour choisir. Vous avez carte blanche sur le moyen de transport et vous n’avez le droit d’emporter qu’une seule arme lourde.»
Lucia observa les données sur les deux avants poste avec son équipe. L’un d’eux se trouvait sur une montagne tandis ce que le second ne laissait entrevoir qu’une porte à la surface. Surement était-elle reliée à l’autre base. Les phoenix choisirent aussitôt et l’amiral accéda à leur requête. Premier arrivé, premier servi pensa Lucia.
Dans un lieu confiné comme celui-ci, le choix d’un fusil à pompe serait judicieux même si l’escouade Haunter préférait garder un atout à distance et laisser l’ennemi dans l’ignorance en ce qui concerne leur force, c’était le meilleur choix à faire ; Lucia demanda à avoir l’arme et Criid proposa un pélican comme moyen de transport, rapide, et discret s’il volait à basse altitude. Tecmor approuva et demanda à attaquer la base souterraine avec le matériel demandé. Les phœnix avaient eux aussi fait leur choix et l’amiral accéda à leur requête.
Les Spartans saluèrent leur officier et se dirigèrent vers l’arsenal situé à côté des hangars. Tous s’emparèrent de leurs armes, l’équipe Haunter s’équipa d’armes silencieuses, contrairement à leurs rivaux qui semblaient choisir leur équipement en fonction du bruit qu’il faisait. Lucia haussa des épaules et cala le fusil à pompe dans son dos avant de s’orienter en direction du transport Pélican qui les attendait.
Le sol du hangar était d’un gris anthracite, Hark était si maniaque sur la propreté que les hommes d’entretiens avait fait du zèle, le parterre était tellement brillant que Lucia y vit son reflet. La lumière était si vive qu’elle en devenait aveuglante et Lucia du adapter les contrastes de sa visière pour ne pas être gênée. Les spartans embarquèrent dans le transport, calé entre un autre pélican et un chasseur sabre, et s’installèrent sur leur sièges.
Lucia se dirigea vers le cockpit et prit les commandes, vérifia que son équipe s’était installée et ferma la soute. Elle activa les moteurs et attendit que la porte du hangar s’ouvre.
« Ouverture du hangar dans 5 – 4 – 3 – 2 – 1, désactivation de la furtivité »
Le pélican décolla du vengeful spirit et fonça à pleine vitesse sur Délivrance. Lucia se pencha sur l’écran de la caméra arrière du transport. Le vaisseau venait à peine d’apparaître qu’il s’était à nouveau dissimulé. Elle amorça la descente sur la lune et se sépara des deux Hornet de l’escouade Phoenix.
« Bien… commença Tecmor, Lucia me déposera sur la porte et vous lâchera, Manlikk et Criid à l’intérieur de la base. –Lucia et Criid Acquiescèrent-. Les Phoenix vont tout faire exploser et l’alerte sera vite activée, tous les rebelles fonceront vers eux ou tenteront de s’échapper. Vu la taille de l’entrée, on va sans doute atterrir dans les hangars de la base. Lucia et moi, on s’occupera des résistants dans le hangar puis nous rejoindrons la deuxième base en écrasant les renforts se dirigeant vers les Phoenix. Pendant ce temps, Manlikk et Criid, irez chercher leurs réserves d’oxygène pour être sûr de ne laisser aucun survivant après notre passage. Vous retournerez aux hangars et viendrez nous chercher par Pelican. On dispose de deux heures d’oxygène, largement suffisant. Des questions Spartans ? »
Toute l’escouade répondit négativement d’un signe de tête et arma ses armes. Lucia approchait du point de largage, elle descellera et ouvrit la soute du vaisseau. La spartan se retourna et vit ses camarades se lever, face au vide, prêt à sauter sur la porte de la base rebelle, mesurant plusieurs mètres de large. Une lumière verte s’alluma et Tecmor bondit hors du vaisseau.
Lucia se stabilisa à quelques mètres au-dessus de la porte et attendit le signal du chef d’escouade pour pouvoir descendre. Le hangar s’ouvrit et deux hornet sans signes d’appartenance à une faction franchirent le champ de force qui empêchait l’air de la base de s’échapper et maintenant une gravité terrestre à l’intérieur. Lucia vit son partenaire déjà au sol s’engouffrer dans la base et appuya sur les commandes de tir. Le canon coaxial au Pelican pointa sur les hornets rebelles et cracha une salve de projectiles perforants vers les deux appareils ennemis. L’un d’eux se disloqua intégralement sous la puissance des obus et une des pales des hélices s’enfonça dans le cockpit du deuxième, l’envoyant se pulvériser sur le sol et expédiant ses occupants dans l’espace. L’un d’eux avait son scaphandre percé et suffoquait dans l’espace quelques secondes avant de se fracasser sur le sol.
Lucia grimaça. Tout ça pour rester discret se dit elle… Elle se posa au milieu du hangar après avoir reçu l’approbation de Tecmor, à côté d’une frégate légère Stalwart en piteux état et sans doute à peine dans la capacité de voler. Néanmoins, cette épave était probablement le fleuron et la fierté des rebelles.
Manlikk et Criid étaient déjà sorti et Lucia pouvait distinguer à l’ouïe les tirs silencieux des armes de l’UNSC. Elle désactiva les systèmes du transport et sortit rejoindre Tecmor, fusil à pompe à la main, les sens aux aguets.
A l’extérieur, Lucia remarqua qu’elle avait posé le Pélican sur un cadavre. Le train d’atterrissage du transport avait découpé en deux. D’autres corps jonchaient le sol à côté d’elle, victimes des tirs de Tecmor. Criid et Manlikk s’engouffrèrent dans un des couloirs de la base et l’équipe Haunter fut séparée. Le hangar était gigantesque, de grandes colonnes séparaient les différents emplacements des vaisseaux mais peu d’entre eux étaient en état de vol. La périphérie du hangar avait la particularité de disposer d’une tour de contrôle, déjà ravagée par Tecmor qui venait d’y entrer. Son leader était en train d’éliminer méthodiquement les rebelles, abasourdis, de son pistolet. Lucia alla le rejoindre et abattu un pilote ennemi, caché derrière un pylône. La cartouche de son fusil à pompe, ne fit pas dans le détail et dispersa sa cage thoracique dans une gerbe de sang sombre et envoya le corps valser deux mètres plus loin. La spartan arriva au pied de la salle de contrôle et enjamba un des cadavres. Tecmor lui fit un signe de là-haut et toutes deux activèrent leurs semelles magnétiques.
La gravité artificielle venait d’être désactivée. Cela permettrait de faire s’envoler les derniers survivants qui se cachaient et de les abattre. Lucia mit quelques secondes pour s’habituer à la nouvelle pesanteur et sourit, elle adorait les zone de gravité-zéro, c’était son domaine de prédilection, elle avait terminée tous les types d’entrainement dans ce genre de condition avec brio.
Elle vit Tecmor sauter en direction de la sortie et éliminer le reste des rebelles paniqués, flottant dans le hangar. Lucia commença à prendre de l’élan et se mit à sauter de pylône en pylône. Elle rengaina son fusil à pompe et sortit sa mitraillette pour disposer d’une plus grande portée. Les rafales de petit calibre transpercèrent les quelques ennemis qui passaient devant la spartan, le recul de l’arme etant trop minime pour réduire son accélération, les corps lui servaient d’appuis pour accroître sa vitesse. Lucia était radieuse, cette légèreté et cette vitesse lui plaisait beaucoup. Elle avait l’impression d’être complètement libre. Il lui arrivait même de méditer dans des salles d’exercice de gravité nulle et d’y rester plusieurs heures. Ce calme l’apaisait, mais cette situation de combat, aussi avantageuse était-elle pour la spartan, ne laissait pas place au repos. Ainsi, chaque tir était pensé, calculé et exécuté parfaitement, en synergie avec ses mouvements.
Lucia atteignit le plafond et commença à courir en renversant les différents obstacles, ayant été soulevés par les explosions, qui barraient le chemin vers son objectif. Elle franchit la sortie du hangar en direction des tunnels menant à la deuxième base. Elle poussa sur ses jambes pour redescendre et Tecmor lui prit la main pour lui faire remettre les pieds au sol en douceur.
Cette mission était plus un jeu qu’autre chose, sa facilité avait quelque chose de déconcertant, pourquoi envoyer des spartans contre des ennemis si faible ? Lucia et Tecmor franchirent un grand portique métallique traversé par un bouclier. La gravité fut rétablie et Lucia fit disparaître l’amusement sur son visage. Les semelles magnétiques se désactivèrent et les spartans se mirent à courir dans les couloirs, exécutant chaque ennemi qu’ils croisaient.
Ces boyaux rendaient l’ambiance de la base sordide, les lumières au plafond clignotaient et les murs gris sombre s’effritaient. Cet endroit n’était pas entretenu, ces troupes étaient négligentes.
« Haunter-1, les réserves d’oxygène ont été vidée, on passe vous prendre sur l’autre base en Pélican, terminé ». S’exclama Manlikk sur la SQUADCOM. Tecmor accusa réception et continua son chemin.
Le contingent de rebelles qui allait à la rencontre des Phoenix se trouvait devant eux. La plupart portait un équipement lourd, gilets par balles, grenades, lance-roquette ou mitrailleuses… Les deux Haunter vidèrent leurs chargeurs sur les troupes et massacrèrent la vingtaine de rebelles qui se tenait devant eux.
Une explosion gigantesque retentie, dans un geste désespéré, un porteur de lance-missile avait dû tirer là où il le pouvait, ou bien un des projectiles des spartans avait touché une grenade, De toute façon cela n’avait pas beaucoup d’importance.
Le souffle repoussa les spartans mais la brèche dans le mur créa un appel d’air et tous les objets et personnes se trouvant dans le couloir furent expulsés dans l’espace. La dépressurisation fut si soudaine que les spartans n’eurent pas le temps d’activer leurs semelles magnétiques et furent également attirés vers l’exterieur.
Le choc fut violent et Lucia trouva un appui sur un débris déjà à une dizaine de mètres du bâtiment. Sa vitesse d’inertie etant désormais nulle, elle recouvra tous ses moyens de se mouvoir. Elle utilisa la force de tir du fusil à pompe pour se propulser et rejoindre Tecmor, lequel désarmé, dérivait impuissant contre les forces gravitationnelles, vers le sol. Il fallait vite l’atteindre avant qu’il ne s’écrase.
Lucia attrapa son partenaire par la jambe et propulsa ce dernier vers le plus gros débris sur lequel il pourrait prendre appuis et alunir sans de casse. Tout se déroula sans accros et Tecmor lui fit signe que tout allait bien et la remercia. Il n’avait jamais été particulièrement bon dans les zones à faible gravité, c’était son point faible.
Lucia tira plusieurs fois en dessous d’elle pour ralentir sa vitesse, le sauvetage de son partenaire, trop brusque et précipité, avait entraîné une vitesse ascendante qui tendait à devenir exponentielle. Mais cela n’avait pas autant d’effet qu’elle ne l’aurait cru. La chute fut violente et l’atterrissage plus encore. Son bouclier se brisa. Même si ce dernier avait absorbé beaucoup de dégât, la jambe droite de la spartan craqua et un indicateur de danger s’afficha sur son HUD. Lucia retint son cri et se releva péniblement. Tecmor alla la rejoindre et lui fit signe de lever la tête en direction de l’espace. Leur transport arrivait, le Pélican faisait du surplace à deux mètres du sol. Criid tendait la main pour aider ses coéquipiers à monter à bord.
Lucia s’installa sur un des sièges du vaisseau et laissa son armure injecter différent types de produits pour ressouder l’os de sa jambe. La porte de la soute se referma et une lumière rouge éclairait désormais l’intérieur du transport. Les spartans pouvaient retourner sur le Vengeful spirit, ils avaient atteint leur objectif. Les rebelles qui n’avait pas croisés le chemin de l’UNSC subiront une pénurie d’oxygène et mourront dans les heures à suivre.
Tecmor contacta le vaisseau pour que l’on prévienne l’amiral de leur arrivée. Lucia sourit, ils avaient forcément gagné la course, les Phoenix avaient dû fouiller chaque zone à la recherche du moindre soldat à éliminer. Une perte de temps. La victoire ne s’obtenait pas par l’élimination des ennemis, la violence des combats ou le courage des soldats. Elle s’obtenait par une stratégie efficace, une tactique parfaitement coordonnée aux objectifs, la vitesse et la discrétion. C’était du moins les principes de l’escouade Haunter au combat. Malgré leur victoire, Lucia était sûre que l’amiral trouverait le moyen de les rabaisser. Cet homme d’une autre ère était mauvais par nature. Toute L’équipe ôta leur casque et se sourirent. Cette mission n’était pas un grand défi mais elle avait eu le mérite d’être divertissante.
« On arrive sur le Vengeful Spirit, l’amiral est en personne dans le hangar » s’exclama Manlikk
C’était inhabituel. En temps normal, cette larve convoquait les spartans et ne se déplaçait pas. Toute l’escouade eut un regard surpris et la tension monta d’un cran. Lucia sentit le vaisseau se poser et la porte s’ouvrit dans un bourdonnement mécanique désagréable. Les spartans se levèrent et se mirent au garde à vous devant leur officier.
« - Vous êtes arrivés premier… Commença Hark avec une lenteur exaspérante, et pourtant vous n’avez pas respecté les règles… - L’équipe Haunter commença à serrer les dents – Je vous avais demandé de traquer les rebelles et les tuer, pas les bloquer dans leur base…
- Sans oxygène ils mourront tous monsieur, nous avons rempli notre objectif… le coupa Tecmor
- … En plus de ça, vous avez réussi à vous blesser et à détruire une partie du complexe.
-Ma jambe va très bi… s’exclama Lucia, mais Haunter-1 lui mit une main sur l’épaule pour qu’elle se taise. Il fallait rentrer dans le petit jeu sadique de l’amiral et admettre sa faute, se rabaisser puis se taire. Même les membres d’équipages stationnés aux hangars semblaient désolés pour les spartans. Le Pélican des Phoenix venait de rentrer et ces derniers auraient l’honneur d’assister au spectacle dégradant qui se déroulait dans le hangar.
-C’était mon idée, confessa le chef d’escouade en lançant un regard sarcastique tout autour de lui, j’ai pensé qu’un exercice avec des contraintes prendrait la forme d’un jeu et rendrait la chose plus intéressante. De plus je suis responsable de la blessure de Lucia et j’admets avoir désobéi. Permettez nous de nous rendre dans nos locaux.
-Bien, repris Hark, tous dans vos quartiers, vos heures de repas seront remplacés par un jeûne et vous serez maintenus en cellules d’isolement pour vous apprendre le concept d’obéissance, rompez !
L’escouade Haunter s’éloigna, dégoutée. C’était injuste, la mission avait été remplie, seulement pas de la façon dont l’amiral l’aurait voulu, mais aucun procédé n’aurait remporté ses louanges. L’officier de l’ONI était une véritable ordure, la seule consolation que Lucia trouva fut qu’Hark agissait de la même façon avec tout le monde…
CHAPITRE 6:
« Il a été dit par de grand tacticiens, à tous les âges de l’humanité, qu’aucun plan ne résiste aux assauts d’un ennemis. Il faut donc empêcher ce dernier de réaliser son plan.
Ainsi, ne vous intéressez pas aux stratégies de l’adversaire, car il n’aura jamais l’occasion de les mettre à bien. Il sera désorganisé : agitez dans leur corps la pure terreur et ils s’écrouleront devant vous, dans une lutte désespérée, ne serait-ce que pour rester vivants. »
Un instructeur devant une classe de spartan-II.
Orbite basse de Nocturne, 2 septembre 2552
« Il y a trois chasseurs Banshee qui arrivent Lucia… » Souffla Criid à voix basse. Elle était fatiguée et ses yeux révélaient sa tristesse, même si la spartan essayait de le cacher à travers ses autres expressions corporelles. Elle restait froide et droite en apparence, pour ne pas démoraliser Lucia, pour l’encourager à tenir bon. Mais Criid était aussi dévastée et démoralisée que sa partenaire. Cette dernière dessina un semblant de sourire sur son visage et posa sa main sur l’épaule de son amie.
Lucia remit son casque et observa l’espace à travers le cockpit, trois silhouettes pourpre se dessinaient dans l’espace, la coque des vaisseaux reflétaient la lumière du soleil le plus proche. Trois point noir avec en arrière-plan, Nocturne. La planète où moururent des millions d’humains, et où Haunter-1 et 4 était tombés.
De son orbite, l’astre présentait un aspect gris morne, couvert de nuages, zébré d’éclair, comme si la planète toute entière subissait une tempête des plus violentes. Un déluge ravageait la surface à tel point qu’aucun vaisseau n’aurait pu franchir l’atmosphère.
Lucia fit signe d’ouvrir les portes du Phantom. Il fallait gagner du temps, le vengeful spirit allait bientôt arriver mais les spartans étaient en position de faiblesse contre trois chasseurs covenants, ces derniers étaient bien plus rapide que leur transport.
Criid réactiva les systèmes de propulsion du vaisseau et commença à s’éloigner de la planète et par extension, de l’ennemi.
Lucia saisit lentement la tourelle plasma du Phantom et cibla les Banshee qui approchaient. Les projectiles de plasma surchauffés se déchainèrent sur les cibles qui venaient et Lucia dut se concentrer pour compenser l’effet du recul de l’arme. La formation de chasseur de disloqua sous l’effet des tirs a deux cent mètres du transport des spartans.
Lucia continuaient de déverser sa fureur ardente vers l’ennemi qui approchait de face et le Banshee explosa dans un éclat de lumière bleue. La spartan lâcha la tourelle qui entrait en surchauffe et remarqua que le cuirassé covenant se dirigeait vers eux. Le temps venait à manquer.
Le phantom reçu quelques tirs de plasma et un bruit sourd retentit. Comme si une brique avait heurté la carlingue. Lucia aperçut le chasseur ennemi tomber inerte derrière leur transport et se retourna avec hâte, un éclair de compréhension dans les yeux. Le pilote élite du Banshee venait de sauter sur leur vaisseau. Lucia esquiva la lame énergétique de peu en se baissant et frappa le Sangheili d’un coup de pied dans les côtes. La mise en pratique d’une tactique comme celle-ci était périlleuse et demandait un grand savoir-faire du pilote. Atterrir sur un vaisseau en plein vol n’était pas chose aisée. Cela méritait le respect. Lucia espérait un combat intéressant contre un adversaire talentueux.
L’espace se distordit à côté du Phantom et un vaisseau de l’UNSC apparut. Les mitrailleuses avant du croiseur ouvrirent le feu et détruisirent le dernier Banshee.
Lucia entendit sa partenaire dans le cockpit demander à quitter la zone et embarquer à bord du Vengeful Spirit. Ils avaient gagnés. Le cuirassé extraterrestre n’aura pas le temps de les rattraper. Même si il disposait d’une grande puissance de feu, sa vitesse n’était pas assez élevée pour rattraper le vaisseau de l’ONI.
« - Tu as perdu Sangheili, s’exclama Lucia haineuse, un sourire cruel sur les lèvres
- klorlakro murko, répondit l’élite en écartant ses mandibules.
Lucia n’essaya même pas de comprendre son message et sortit con couteau. Pourquoi ne pas le faire prisonnier se demanda elle ? Cela pouvait être utile pour l’ONI. Cependant, la spartan devait rassasier sa faim de vengeance. Elle allait le faire souffrir, et allait en tirer du plaisir.
Le Phantom était sur le point d’entrer dans le hangar du Vengeful Spririt, en territoire ami, la victoire lui était assurée.
L’élite attaqua et la spartan enfonça son poing dans le casque du covenant et tira son couteau de l’épaule à l’avant-bras. Désarmant son adversaire par la même occasion. L’armure s’enfonça dans le crane de l’extraterrestre et lui arracha un hurlement. Lucia savoura le moment et saisi le Sangheili par la gorge. Elle lui brisa les cotes de deux coups de poings et jeta le covenant au milieu du hangar avant de rengainer son couteau.
Ce fut un combat rapide et sans difficultés, Lucia observait les marines postés dans le hangar pointer leurs armes dans la direction de l’élite. L’armure de la spartan était couverte de sang, le liquide violet recouvrait presque entièrement son plastron et son bras droit. Lucia prit une grande inspiration. Ce n’était pas à son habitude de céder à une pulsion de violence extrême, elle avait toujours été calme et réfléchie. Elle se fit peur à elle-même. Elle savait que la vengeance était ce qui l’avait poussée à agir de cette façon mais elle avait appris à se maîtriser et à maintenir sa colère en elle. Cette faiblesse l’inquiéta mais Lucia sentit le regard de Criid se poser sur elle et lui fit signe que tout allait bien.
Le phantom se posa et les deux spartans sortirent du véhicule. Criid commença à donner des instructions aux mécaniciens en ce qui concernait le Phantom, afin d’étudier la technologie covenant, tandis que Lucia se dirigeait vers l’arsenal pour déposer ses armes.
« Escouade Haunter au rapport sur la passerelle, hurla l’amiral Hark dans les hauts parleurs du vaisseau, nous passons en sous espace, préparez-vous au saut, toutes les équipes à leur postes. »
Une sirène retentit et des gyrophares orange éclairaient le hangar. Le Vengeful Spirit ferait plusieurs escales, conformément au protocole Cole, pour dissuader les covenants de les suivre et pour brouiller les pistes vers le système Sol, car c’était là, leur destination.
L’élite blessé tentait de se défendre contre les marines qui le saisissaient en se débattant et en rugissant dans sa langue. Certains soldats reculèrent, le visage en sang. Il était surprenant que le Sangheili ait autant de force après le châtiment que la spartan lui avait administrée.
Lucia se dirigea vers la passerelle pour faire son rapport à l’amiral. Elle déglutit, avec la mort de Tecmor et Manlikk, c’était désormais elle la plus gradée. Elle ne voulait pas de cette place de chef, elle doutait de sa capacité à commander. Trop de responsabilité l’effrayait et elle n’avait jamais dirigée une escouade avant aujourd’hui. Tout cela était nouveau pour elle. La spartan lança un regard derrière son épaule et vit Criid à quelques mètres d’elle, qui retirait son casque.
Lorsqu’elles pénétrèrent sur le pont, Hark se tenait les mains croisées derrière le dos, un air sévère sur le visage.
« - Vous avez échoués Spartans… J’aurais cru que les meilleurs soldats de l’UNSC arriveraient à se sortir d’un piège sans difficultés… Soupira l’amiral avec consternation…
Quel manque de tact pensa Lucia. La moitié de son escouade avait été ravagée et cette ordure exprimait sa déception. Les spartans n’étaient pas des armes mais des êtres humains avec une conscience. La disparition de l’un d’eux était une perte qui ne pouvait pas être comblée.
- C’était contre toute une armée que nous devions combattre, s’exclama Lucia poliment tout en serrant les poings, tout était prévu pour nous éliminer. Si l’ONI avait rapportés des renseignements exacts, nous n’en serions pas là.
Les officiers et les pilotes autours de l’amiral se retournèrent inquiet, et curieux de la façon dont ce face à face allait évoluer. Un silence pesant régnait sur la passerelle et Lucia remarqua que Hark serrait les mâchoires. Ce détail la fit sourire, cette accusation envers l’ONI était une faible compensation par rapport à toutes les souffrances qu’elle et les autres spartans avait endurés.
Lucia reprit la parole, calme et posée.
- Le chef élite qui nous a tendu ce piège s’est manifesté pendant l’opération, il a laissé entendre que ces assassinats continueraient lorsqu’il... a mit fin à la vie de Haunter-1. Nous avons tous les risques de croire que ces meurtres perdureront. – Lucia déglutit et baissa la tête, suivie par les membres d’équipages à côté d’elle – Nous avons rapporté un prisonnier de manière à ce qu’il soit interrogé et que ces suppositions soient confirmés.
- Nous avons pensés a la même chose… enchaina un lieutenant du nom d’Uriel, qui se tut aussitôt en apercevant l’expression sur le visage de Hark.
- Nous nous dirigeons vers la Terre pour mettre au point un plan de riposte, continua l’amiral, l’état-major prendra des mesure contre les assassinats de Spartans. Maintenant rompez… Haunter-1… Vous êtes désormais en charge de cette escouade, Adjudant…
Il donnait l’impression de souffrir en prononçant ces mots. Si accorder une promotion était pour lui une telle torture, Lucia fut surprise qu’il y ait autant de haut-gradés sur ce vaisseau. Après une petite réflexion, elle se dit que ce malaise était réservé aux promotions spartans. Ces dernières saluèrent et s’éloignèrent en direction de leur quartier.
Tous le personnel que Lucia croisait baissait la tête ou lançait des regards désolés lorsqu’ils passaient devant les spartans. Ces derniers étaient précédés de quatre techniciens de l’UNSC, afin de retirer leurs armures et à les réparer dans les heures qui suivaient.
Lorsque le groupe atteignit les dortoirs, Lucia ôta son casque et le déposa sur son socle dans le dressoir à côté d’elle.
Les deux scientifiques qui s’occupaient d’elle commencèrent à détacher ses jambières. Les sécurités de la Mark V se désactivèrent une par une dans un bruit métallique et un dégagement d’air au niveau des ouvertures. Les parties inférieures de l’armure bleu-nuit furent délicatement posés dans l’armoire à côté d’elles. Lucia tendit les bras et les deux soldats commencèrent à enlever les bras et les avant-bras. Criid venait de se faire retirer la dernière partie de l’armure et commençait à enfiler un pantalon et un t-shirt.
Lucia eut un haut le cœur à cause de la dépression lorsque le plastron se détacha puis le fixa sur son support. Elle remercia les techniciens venus les aider et ferma la porte du dortoir après leur passage. La spartan retira sa combinaison de combat, qui évitait les frottements entre le corps et l’armure et enfila un pantalon et un t-shirt. Elle retira l’attache dans ses cheveux et les laissa tomber sur ses épaules.
« - Tu as bien fais, s’exclama Criid sur un ton qui se voulait bienveillant, c’était la seule solution, il aurait souffert pour rien sinon…
Lucia garda le silence et eut la larme à l’œil.
- Tu sauras nous guider, continua sa partenaire avec un sourire encourageant sur le visage, j’ai confiance en toi, et tu pourras toujours compter sur moi.
Criid prit son amie dans les bras. Lucia la serra et commença à sangloter. Les deux femmes restèrent enlacées un moment dans un silence glacial.
« Je vais à la baie d’observation me détendre, marmonna Criid en mettant ses cheveux blonds en queue de cheval, tu n’as qu’à te reposer, ou me rejoindre quand tu t’en sentira la force… ».
Sur ces mots, la spartan quitta la pièce sans faire de bruit, avec une douceur et une grâce qui lui était innée et laissa Lucia seule dans le dortoir, à méditer sur ses nouvelles responsabilités.
La nouvelle Chef d’escouade se regarda dans le miroir. Ce dernier ne pouvait dévoiler l’intégralité de son corps élancé et elle se pencha sur l’évier.
Ses lèvres étaient gercées, elle n’avait pas eu l’occasion de boire depuis plusieurs heures. Lucia ouvrit le robinet en face d’elle et se passa de l’eau sur le visage. Les gouttes ruisselaient sur ses joues rouges et elle s’essuya le visage avec la serviette la plus proche. La frange de ses cheveux roux cachait en partie les cernes qui tombaient sous ses yeux bruns.
Ses mains fines étaient couverte du sang d’un de ses frères, elle les frottas de toutes ses forces et ne parvint qu’à s’écorcher la peau. Ses yeux brillants à travers les larmes, elle repensa à Criid lui disant qu’il n’y avait rien à faire d’autre. Même si c’était la meilleure option qui s’offrait à elle sur le moment, elle avait tout de même tuée un ami, et un mentor.
Un élan de haine la submergea. Tout d’abord contre elle-même puisqu’elle avait pressée la détente, puis contre Hark, qui les avait envoyé sur cette planète et, enfin, contre l’alliance Covenant, les élites, et plus précisément, pour « sohem lipal'ai », le Sangheili tueur de spartan. Lucia serra les poings et des gouttelettes de sang tombèrent dans l’évier. Elle se jura de tuer cet assassin et de lui trancher la tête. Pour Tecmor, mais d’abord pour elle-même.
Lucia s’allongea sur son lit et ferma les yeux. Le vengeful spirit arrivera bientôt sur Terre, et leur prochaine mission leur sera bientôt assignée, en attendant, il valait mieux dormir, comme Criid l’avait conseillée.
CHAPITRE SEPT
Plus je me rapproche de la mort, plus j'aimerais que Dieu existe. J'ai quelques questions pour lui. Je suis douée pour poser des questions. S’il nous a créés à son image, pourquoi ne nous a-t-il pas faits plus gentils, doux, aimables ? Ou nous a-t-il fait ainsi simplement pour voir à quel point un organisme pourrait devenir vil ? Quel genre de Dieu nous aurait créé ?
Margaret Orlenda Parangosky.
La Terre, 7 septembre 2552
Lucia observait le Malte à travers la baie d’observation du Vengeful Spirit. Le canon Super-CAM orbital pouvait détruire une frégate covenant facilement. C’était le pilier de la défense humaine autours de la Terre.
La planète bleue était le berceau de l’espèce humaine, un repère et un havre de paix pour l’humanité. La seule planète qui ne sera jamais vitrifiée, de par son intraçabilité et les mesures prisent par l’UNSC pour ne pas diffuser ses coordonnées spatiales. Lucia allait bientôt la quitter pour remplir sa prochaine mission et observa l’astre avec nostalgie une dernière fois avant de s’éloigner de la vitre.
La spartan entendit les moteurs du vaisseau s’activer et l’amarre de la station orbitale se détacher. Elle regarda sa partenaire qui s’était adossée à un arbre et se dirigea vers la sortie.
Criid était sans aucun doute le membre d’équipage qui passait le plus de temps dans le biome artificiel du Vengeful Spirit. Une portion de la Terre avait été ramenée sur les vaisseaux pour rappeler aux soldats à quoi elle ressemblait et d’où ils venaient. Ce morceau de nature aidait Criid à se concentrer, et à s’apaiser, tandis que pour Lucia, ça n’avait pas une grande importance. Elle n’avait pas besoin de ceci pour se rappeler ses origines, de plus elle n’était même pas née sur Terre.
« Escouade Haunter, rendez-vous sur la passerelle pour un briefing de mission. » cracha un des hauts parleurs du couloir.
La nouvelle chef d’escouade attendit sa partenaire à proximité de la porte et le duo se mit en marche vers leur point de rendez-vous.
« - Ca va Lucia ? Tu es différente depuis Nocturne… Plus solitaire…, S’inquiéta Criid en avançant à la hauteur de son amie.
- Ca va, mentit-elle, c’est juste que je ne me suis pas encore habitué à ce rôle de chef…
En vérité, cela faisait deux jours qu’elle bouillonnait de rage pour cet élite et qu’elle culpabilisait pour la perte de son frère d’arme.
- Ça t’ira très bien tu sais… Tu étais le second de Tecmor, après tout, tu as toujours préférée agir selon tes désirs au lieu de suivre aveuglément des ordres… C’est l’occasion de procéder comme tu le veux, ça t’épanouira peut être…
Un long silence suivit ces propos.
- Je pense que l’état-major a pris des mesures contre les assassinats de Spartan. Tecmor et Manlikk seront vengés... Tu n’as pas à t’en faire pour ça. Assura Criid d’un ton décidé, qui avait finalement cernée le problème de son amie.
Lucia eut un sourire sans joie, le fait que sa partenaire voit toujours le bon côté des choses l’amusait, cependant c’était très souvent futile. La chef d’escouade aurait apprécié son amie garde le silence, elle n’aimait pas lui mentir et le fait de mentionner ses anciens compagnons l’attristait.
L’escouade Haunter avança sur le pont et salua les officiers présents. Hark était entouré d’une ribambelle de jeunes lieutenants prêts à lui cirer les pompes pour attirer ses bonnes grâces.
Ce type de personne répugnait Lucia mais elle ne le montra pas. De plus l’amiral semblait aussi excédé qu’elle, c’était sans doute la première fois que la spartan partageait le même avis que son supérieur.
Il y avait également trois soldats, une femme et deux hommes, plus musclés que la moyenne des marines. Des ODST. Deux d’entre eux lancèrent un regard hostiles aux Spartans qui s’avancaient devant la table d’opération tandis ce que le troisième semblait s’en désintéresser complètement.
Une carte stellaire holographique se déploya au-dessus du plateau où ils étaient tous rassemblés. Un corps plutonique et une ceinture d’astéroïde tournoyait autours d’un soleil qui scintillait encore, le temps que les algorithmes du logiciel de cartographie stabilisent le rendu.
« - Voici le système d’Anchis commença Hark, et la petite planète que vous voyez était une prison il n y a pas si longtemps. C’est à cet endroit qu’aura lieu un rassemblement de Spartan. Du moins, c’est l’information que nous avons laissés filtrés aux Covenant. Sohem Lipal’ai ne résistera pas à l’envie d’aller voir. L’équipe Haunter et trois escouades d’ODST lui tendront un piège et l’élimineront. –il désigna les trois soldats à côté de Lucia- Voici les sergent Wilhelm et Bertram et le lieutenant Aessa, vous ferez connaissance plus tard.
La perte d’autre Spartan n’est pas envisageable, ainsi, vous disposerez d’une bombe nucléaire HAVOK de vingt mégatonnes, pour empêcher toute fuite extraterrestre –Hark grimaça-. Des questions ?
Lucia prit la parole :
- L’association avec des ODST est-elle vraiment nécessaire monsieur ? C’est une mission de spartan…
Les trois soldats commencèrent à s’agiter, si un officier ne s’était pas tenu à proximité, ils auraient bondit sur Lucia pour essayer de la frapper.
Même si ces paroles pouvaient être perçues comme un doute sur les capacités des ODST, elle ne le l’intégrait pas ainsi. C’était une mission de Spartan dans le sens où la vengeance motivait ses actes et qu’il n’y avait pas de place pour des soldats ordinaire n’ayant pas été traqué par cet élite.
-oui, Haunter-1, lui répondu le lieutenant Uriel à côté d’elle, les radars covenant détecteront plusieurs signes de vie, ce sera plus crédible.
- Une planète aussi proche d’une étoile, ce n’est pas dangereux pour nous ? S’inquiéta Criid.
- Nous allions y venir justement, répliqua Hark, Anchis est si proche du soleil qu’une période de révolution ne dure que deux heures. Il n’est possible de sortir que la nuit, qui n’en dure qu’une. Toute personne allant à l’extérieur en période diurne ne peut tenir que une minute sans bruler vif et deviendra aveugle instantanément s’il ne porte pas de visière. Ces caractéristiques en ont fait une prison idéale et cela vous aidera à vous défendre contre une armée, vous aurez du répit. Le complexe dispose d’un bouclier énergétique pour réguler la chaleur à l’intérieur du bâtiment et le protéger des potentielles chutes d’astéroïdes. Même si l’on peut rester à l’intérieur de la prison en plein jour, la température atteint la soixantaine de degrés. Il y a également un réseau de tunnel sur la planète. Utilisez tout ceci à votre avantage. »
L’hologramme se distordit et affichait maintenant un plan détaillé de la prison et des conduits souterrains. Le complexe s’étendait sur environ deux kilomètres.
Il y avait deux bâtiments, reliés par une route à la surface et une longue galerie. Les constructions étaient allongées et s’étendaient chacune sur une centaine de mètres.
Les tunnels sous les bases formaient un véritable labyrinthe, si complexe que Lucia se devait de le mémoriser.
« - le Hangar principal se trouve à la surface, à proximité du bâtiment A, enchaina Uriel, il est relativement grand mais il sera vite détruit par les Covenants. Il y en a un deuxième caché, à un kilomètre, vous pourrez accéder a l’édifice A par un conduit camouflé de la surface. Le générateur de bouclier et la salle de contrôle pour le SOS se trouve dans le bâtiment B. Vous devrez tenir les deux édifices pour nous appeler et partir.
Les officiers attendirent d’autres interrogations venant des soldats autours d’eux mais aucune ne fut posée.
- Bien ! Nous arriverons d’ici un quart d’heure, mais la nuit tombera dans une trentaine de minutes. Vous avez carte blanche sur les moyens à employer. L’extraction se fera après l’activation du SOS de la prison, à bord de ce même vaisseau. Rompez.
Les soldats saluèrent et s’éloignèrent de la passerelle. Lucia s’empara des plans de la base que lui tendait Hark et se retourna.
- A l’arsenal dans vingt minutes avec tous vos hommes, dit Lucia aux ODST qui venaient de sortir.
Cela sera alors sur Anchis que cette vengeance s’achèverait. La spartan serra les dents, elle avait hâte d’en découdre.
- C’est une mission Lucia, pas des représailles… souffla Criid d’un ton triste mais décidé… Nous sommes la pour empêcher des morts, pas pour venger celles qui sont survenues auparavant.
Lucia garda le silence un moment et se dirigea vers les dortoirs. Ce calme fut brisé par l’annonce du saut en sous-espace imminent.
- Nous n’avons pas à chaperonner des ODST. Ils ont beau être meilleur que les marines, les covenants enverront une armée, ils ne tiendront jamais, ils risquent de nous gêner. Je ne ferai pas passer leur survie avant la mission !
- Je comprends, mais nous pouvons emporter du matériel lourd, ils se défendront. Rétorqua alors la spartan, Confiante.
Les deux techniciens qui s’occupaient des armures Mjolnir étaient déjà sur place. Les Spartans s’assirent et enfilèrent leurs combinaisons de combat, qui empêchait tout frottement entre l’armure et la peau. Lucia étira ses membres et le scientifique en face d’elle enfonçait les semelles et fixait les jambières de l’armure Rogue dans un bruit mécanique désagréable.
- Nous sommes amies depuis longtemps Criid sourit Lucia avec nostalgie alors que l’ingénieur fixait le plastron, je compte sur toi, après, tout sera terminé. Pour nos frères et sœurs disparus aux combats… On les fera payer !
- Pour nos frères et sœurs disparus au combat… murmura Criid contrariée.»
Ce briefing et cette perspective de revanche avait donnée de l’assurance a Lucia, Criid fut tout aussi surpris que sa partenaire mais lui rendit son sourire, elle n’avait pas l’habitude de la voir si confiante. Toutes deux sortirent de leurs chambres et cheminèrent vers l’armurerie.
Les couloirs étaient déserts, seuls quelques mécaniciens et officiers courraient pour rejoindre leur poste.
Lucia arrêta un groupe de Techniciens et leur donna des directives en désignant les Pélicans. Les ingénieurs se dispersèrent et suivirent les ordres de la Spartan. Lucia entendit les paroles des ODST dans l’arsenal et n’entra pas tout de suite, elle fit signe a Criid de faire de même.
- On va faire équipe avec des Spartan, ça craint… Ils se croient tellement supérieurs ! Commença l’un d’eux.
- On aurait leur matos, on pourrait comme eux. Je suis sûr que sans leur armure ils ne tiendraient pas une minute face à l’un de nous.
- Fermez la-vous deux, Lucia reconnut la voix de Bertram, ils ne vont pas tarder à arriver. Et pour te répondre, il n’y a pas que leur équipement, mais aussi leur corps, ils se sont fait opérer ou je ne sais pas quoi. C’est impressionnant.
- En tout cas je suis sûr qu’on peut les éclater.
L’escouade Haunter entra dans l’arsenal et tous s’interrompirent. Les ODST étaient tous présent, groupés par escouades de six. Aessa, Wilhelm et Bertram s’avancèrent et se mirent au garde à vous.
« - Je veux trois armes lourdes par escouade, plus si vous le pouvez. Wilhelm, vous formerez l’escouade Alpha, et irez directement sur le batiment A accompagnés de Criid. Aessa, vous serez Beta, vous viendrez avec moi sur B. Bertram, Delta, Vous vous poserez dans le hangar caché, emporterez la bombe et rejoindrez alpha par les tunnels. Rendez-vous dans vos pélican quand vous serez prêt.
- Non mais elle se prend pour qui celle-là ? Vous dites rien chef ? C’est vous la capitaine S’énerva un des ODST.
Quelques autres soldats semblaient être de son avis mais le silence s’installa pendant plusieurs secondes avant que Lucia ne décida de le briser. La Spartan lui répondit d’un ton très calme, en fixant de son casque bleu nuit le mortel qui faisait deux têtes de moins qu’elle.
- Et tu es…?
- Celui qui ne recevra pas d’ordre de toi ! L’ODST s’avança en serrant les poings mais Aessa le bloqua de son bras.
- Ferme la Shog, ou je t’en colle une. C’est notre officier supérieur, tu feras ce qu’elle dira. Elle pourrait te tuer d’un coup de poing. Taisez-vous, prenez vos armes et montez dans le Pélican.
béta-1 s’empara d’un fusil à pompe puis lança un regard vers la Spartan, qui aurait pu briser tous les membres de son soldat sans efforts.
Lucia était surprise que l’élément perturbateur ait eu le courage de lui tenir tête. Sans doute n’avait-il encore jamais vu un Spartan au combat. Autrement, il aurait eu plus peur d’elle que de n’importe quel contingent covenant qui pouvait lui faire face. Elle saisit un laser Spartan et le cala dans son dos. Son amie fit de même.
- J’espère qu’ils ne sont pas tous aussi demeurés que lui… souffla Criid en liaison privée avec sa partenaire, pourquoi veux-tu que nous nous séparions ?
Lucia ricana. Elle remarqua à sa voix qu’elle commençait à douter de l’utilité de leurs nouveaux équipiers.
- Tu les aideras à survivre, et ce bâtiment est le plus important, il mène à notre sortie, tu sauras le défendre.
- Tu t’habitue vite à tes nouvelles fonctions, s’exclama Criid avec un clin d’œil, je te félicite. Bonne chance à toi quand tu seras sur place.
Le duo se dirigea vers le transport qui l’attendait, la lettre béta sur le dos de l’appareil. Conformément à ses demandes, un warthog avait été fixé sur le port magnétique de leur Pélican, tandis que sur les autres, des capsules d’armes lourdes et de munitions et une bombe était attachée.
Les deux Spartans entrèrent dans leur Pélican respectifs. Lucia fit signe a l’ODST qui pilotait de fermer les portes.
« Bien, vous connaissez vos objectifs, dit Lucia sur la fréquence générale, on se retrouve en bas, restez sur vos gardes, on ne sait pas quand ils arriveront. »
La porte de la soute se ferma dans un bruit machinal déplaisant et une lumière rouge s’alluma. La spartan distingua un lance-flamme. Une arme lourde et difficile à manier, le soldat le tenait comme une arme banale. Le reste de l’escouade était équipé de fusil d’assauts, de sniper et de lance-roquette. Il y avait de quoi résister à un féroce contingent.
Plusieurs de leurs armures avaient été modifiées. La spartan décela un sniper, une épaulière manquante pour fluidifier les mouvements de son bras, et un grenadier, un sac rempli d’explosif et une armure renforcée.
Les moteurs du vaisseau se mirent à rugir et l’appareil s’éleva.
Lucia s’avança vers le cockpit et observa la planète sur laquelle ils allaient arriver. L’astre paraissait noir avec le soleil en arrière-plan. Si les vitres teintées du Pélican n’était pas activées, elle serait devenue aveugle. Cette planète était minuscule, la spartan estima même qu’en faire le tour en Warthog ne prendrai qu’une journée. Anchis était placé au cœur d’une ceinture de corps célestes très dense, il serait facile de semer des poursuivants à l’intérieur du champ de météores.
- On arrive dans deux minutes, adjudant. Lui dit Aessa, qui avait pris les commandes du pélican
Lucia la remercia et dirigea son regard vers la soute. Elle remarqua aussitôt que les transports ne leur convenaient pas spécialement. Sûrement le fait de ne pas participer à l’action et de placer tous ses espoirs dans le savoir-faire du pilote. Beaucoup de Spartans ressentaient ca également. Elle-même préférait les modules d’atterrissages.
Le Pélican commença à pénétrer l’atmosphère et fut secoué de toute part. Une épaisse couche de nuage se dressait face au vaisseau. Quelques éclairs déchirèrent le ciel orange puis le pélican entra dans la troposphère. Aessa fit signe que tout allait bien au pilote du transport voisin et tous deux se séparèrent.
Lucia pouvait voir le bâtiment cible, l’atterrissage était imminent. La spartan se dirigea vers la soute et appuya sur un bouton rouge près de la porte. La passerelle métallique s’abaissa et l’air brulant de la planète fouetta l’armure de la chef d’escouade. La poussière de minéraux ricocha sur l’équipement des humains et le sable s’infiltra dans le vaisseau.
La prison s’étendait en longueur, sur un demi-kilomètre de long et de large. Seul une tour d’observation, au centre du complexe, se démarquait des autres sections du bâtiment, plates et carrées. Le vaisseau avança nez vers le bâtiment, et pénétra lentement dans le hangar, au premier étage de l’édifice.
Lucia appuya sur un bouton et les attaches magnétiques qui maintenaient le warthog sur le Pélican se détachèrent. Le véhicule tomba lourdement sur le sol métallique hangar, tourelle pendante. Si jamais le tunnel qui relie les deux bases était compromis, une fuite en 4x4 était toujours possible. Lucia descendit du transport et se tourna vers ses équipiers.
« Emmenez le matériel, gardez une arme et des munitions à près de la zone que vous protègerez, restez par binômes. La salle de contrôle d’où l’on peut envoyer le SOS sera notre zone de repli. Aessa vous êtes en charge de la défense. Ne laissez pas la moindre faille dans ce bâtiment. Je vais au poste d’observation. Je descendrai quand nous serons attaqués.»
La spartan s’éloigna et arpenta les couloirs gris de la prison. Les murs étaient décrépis et le sol était sale. Les grilles de ventilations que Lucia croisait rejetaient des particules de sable ou des moutons de poussière. Les lumières semblaient être le seul mécanisme intact. Et dire que les techniciens de l’ONI avaient remis en marche les systèmes électroniques, ils auraient pu aménager cet endroit par la même occasion.
Lucia entendit le bruit des volets électriques se rabattre, les ODST établissaient des positions défensives et diminuaient le nombre d’accès possible à la salle de contrôle. Ces marines n’etaient pas tous stupides, se dit la chef d’escouade. Emmener Aessa avec elle était un choix judicieux, elle s’avérait être un bon officier.
Lucia avait mémorisée les plans des deux bâtiments, l’ascenseur menant au sommet de la tour était au tournant. La porte automatique s’ouvrit lorsqu’elle s’infiltra dans l’élévateur. Elle pressa une commande sur un tableau de contrôle et elle s’éleva d’une trentaine de mètres en à peine cinq seconde.
La spartan s’avança, elle était postée sur un disque entourée de verre sombre et épais. A l’extérieur, une tempête de sable rouge faisait rage, des éclairs d’une violence incommensurable déchiraient le ciel et frappait le tapis de cendre minérale dans une explosion qui provoquait aussitôt une tornade. Un spectacle magnifique s’étendait devant elle, un des plus beaux qu’elle ait contemplé. Et probablement l’un des derniers. Ce combat serait sûrement le dernier.
«- Criid, tu me reçois ? » S’exclama Lucia
- Oui, répondit sa partenaire, nous sommes en train de sécuriser le périmètre, comment ça se passe de ton coté ?
- Aessa fait du bon travail… mais les autres semblent douter de mes capacités. Chacun d’entre eux veut me surpasser. C’est d’un puéril… enchaina la chef d’escouade d’un ton las, il n y a même pas de respect.
- Essaye de paraître plus avenante… Moins froide…
- Je ne suis pas ici pour être gentille, mais pour tuer un élite. Ils vont tous mourir d’ici quelques jours, voire quelques heures. Je ne veux pas le respect de morts. Je veux du sérieux. Répliqua-t-elle calmement.
- Selon toi ils ne s’en sortiront pas ? Douta Criid, les miens semblent tout de même compétent... Ils ont une chance.
- Nous verrons bien, le mieux serait de pouvoir partir tous ensemble, mais il y aura des pertes. L’escouade Béta sera probablement portée « disparue au combat ». Je refuse que l’équipe Haunter reçoive la même destinée !
- Nous nous reverrons au pélican Lucia. Je te le prom… Non pas ici, s’interrompit Criid, posez la tourelle la bas. Non ! Bon, on se recontacte plus tard, je vais superviser les défenses avec eux.
Lucia coupa la transmission et posa sa main contre la vitre.
- Ne fais pas une promesse que tu n’es pas sur de tenir Criid… murmura elle.
- Alors vous pensez vraiment qu’on ne quittera pas cette planète hein ?
Lucia se retourna. Le capitaine Aessa l’avait rejoint, et elle ne l’avait même pas entendue, plongée trop profondément dans ses songes et perdue dans ses souvenirs.
- Vous avez aménagés les défenses ?
- Tourelles, munitions et barricades placées madame. Répliqua-t-elle fière. Maintenant répondez moi s’il vous plait.
La spartan la contempla, l’ODST était bien plus petite qu’elle. Elle avait rentré sa visière dans son casque. Ses yeux bruns foudroyaient Lucia du regard. Elle y décela une lueur de volonté et de détermination. Finalement, Lucia l’avait peut être mal jugée.
- Non je ne pense pas... C’est un combat de Spartan, vous n’y voyez qu’une mission, j’y trouve une vengeance. C’est ma volonté et ma haine qui me feront accomplir cette tâche. Vous, vous ne survivrez que par instinct. Cependant… –elle marqua une pause- vous me semblez tout de même plus compétente que les autres marines avec lesquels j’ai travaillée…. J’ai peut-être tort.
Aessa resta muette face à cette franchise. Elle n’avait probablement pas l’habitude de discuter avec des spartans.
- Vous avez entendue Shog sur le vengeful spirit n’est-ce pas ? Continua-t-elle
- C’est exact. Répondit Lucia.
- Et vous n’avez rien fait… Pourquoi ?
La spartan plongea ses yeux dans ceux de sa nouvelle partenaire.
- Mon rôle n’est pas de punir ceux qui sont avec moi. J’aurais pu le tuer mais Il est libre de penser ce qu’il veut. Il se rendra compte bien assez tôt qu’il était dans l’erreur. C’est la peur qui le fait agir comme ça. Chose que je peux tout à fait comprendre, j’ai été entrainée pour la rependre dans le cœur de mes ennemis. Mais nous allons avoir besoin de coopération et d’entraide pour réussir.
Aessa retira son casque et sourit.
- Shog est un con, il a une grande gueule mais il se bat bien. Vous n’avez pas à vous en faire pour lui. -Ce n’était absolument pas le cas, la spartan n’avait que faire de la vie de cet humain- Le rookie à des états de services impressionnants mais je ne l’ai pas encore vu sur le terrain, c’est Mavis qui le suit… Une fille sympa. Elle, Wilhelm et Ren doivent être les seuls à vous respecter réellement parmi les 3 escouades d’ODST sur cette planète. – elle ricana- profitez-en, ils vous suivraient n’importe où.
Lucia scruta Aessa. Elle ne comprenait pas trop pourquoi elle lui présentait les membres de son équipe. Ça n’avait pas beaucoup d’importance dans la mesure où si l’un d’entre eux survivait, elle pouvait s’estimer heureuse.
Elle envisagea une discussion d’égal à égal, d’humain à humain. Cette perspective amusa la spartan. Il était ironique de rencontrer quelqu’un d’humain après avoir quitté un monde peuplé de plusieurs milliards de spécimens de cette race. Cette même ethnie qui la rejetait de par sa nature, par peur et par faiblesse, mais qui la louait de par son rôle dans le sauvetage de l’humanité.
Or humains et spartans n’étaient pas égaux. C’était leur enfance, leurs liens de fraternité, leur entrainement et leurs souffrances qui avaient fait d’eux ce qu’ils étaient aujourd’hui. Aucun autre être vivant n’avait le droit de s’identifier à eux.
- Vous avez changée… Vous êtes plus froide qu’avant, plus distante… moins soucieuse de ce qui vous entoure…
Aessa marque une pause.
- Vous ne vous souvenez pas de moi n’est-ce pas ? Sourit-elle.
Lucia retira son casque et commença à montrer son intérêt pour le passé de sa partenaire.
- La chute de Reach. Rappela-t-elle. Vous nous avez escortés au spatioport. C’est à vous et vos partenaires que je dois la vie. Même si plusieurs d’entre nous refusent de l’admettre, on a une dette envers vous. Je n’ai jamais été aussi contente et effrayée à la fois. J’avais déjà vu des Spartan, mais vous, vous étiez réellement terrifiant….
Alors les deux soldats se seraient rencontrées sur Reach… Lucia plongea dans sa mémoire. Lorsque l’escouade Haunter était entière, et avait dû s’échapper de la planète, abandonnant ses amis d’enfance à la surface d’une planète ravagée.
- Je me souviens de vous Aessa… souffla Lucia à voix basse…
CHAPITRE 8:
L’espoir est une donnée futile. Espérer quelque-chose signifie que l’on n’a aucune assurance qu’elle se produira. La seule chose à faire pour s’assurer qu’elle se produise réellement est d’entreprendre tout ce qui est en votre pouvoir pour qu’elle se réalise, et d’avoir foi dans chacun de vos actes.
Espérer ne suffit pas !
Ne rejetez pas la faute sur une entité immatérielle ou un facteur qui échappe à votre raisonnement.
Espérer ne suffit pas !
Car cela équivaut à ne pas s’investir suffisamment dans la tâche que vous vous êtes fixé, et de confier l’avenir au hasard.
Celui qui ne s’investit pas suffisamment risque l’échec. Celui qui échoue perd la maîtrise des choses qui l’entoure. Celui qui perd la maîtrise se condamne à en subir les conséquences…
Voilà pourquoi l’espoir induit un risque d’échec. Voilà pourquoi l’un comme l’autre sont inacceptables si l’on veut rester maître de sa vie.
Amiral Hark après le déploiement des Spartans sur reach.
Reach, Centre-ville de la Nouvelle Alexandrie, 23 aout 2552
La brume s’épaississait, le jour se levait à peine et Lucia avait perdue toute notion du temps depuis qu’elle combattait. Elle tira une rafale sur les silhouettes dessinées par le VNA de son ATH et l’une d’elle s’effaça. Le nombre de covenant ne cessait d’augmenter. A chaque quartier de la ville nettoyé, le précèdent était envahi à nouveau.
Lucia envoya une dernière salve avant de recharger, et se cala contre un mur. Elle regarda vers le ciel, la canopée de la foret d’immeuble était invisible depuis la rue mais la spartan pouvait distinguer des éclairs violets et verts dans les hautes sphères des cieux. La violence des combats aériens devaient être incommensurable.
Un barreau à combustible vert passa à travers un hornet une dizaine de mètres au-dessus des spartans. Le véhicule aérien explosa en plein vol et les pales du vaisseau chutèrent vers le sol. Lucia s’écarta et se blottit contre des débris à côté de Tecmor. L’hélice se fracassa à un mètre d’un marine. Ce dernier s’écroula terrorisé sur la route et se mit à ramper derrière un pilier.
Un char scorpion avançait sur l’avenue en tirant ses obus explosifs sur les groupes covenant. L’arrivée soudaine d’un tank et de deux escouades de marines motivaient les troupes déjà engagées. Chaque soldat avançait en formation en vidant chargeurs sur chargeurs.
« Lucia, Criid, tir de suppression, assistez les marines ! Manlikk, avec moi » s’exclama Tecmor.
La spartan regarda en direction de son chef d’escouade, secondé par son binôme, ils s’élancèrent en direction du mur et activèrent leurs jets pack pour atterrir dix mètres plus haut sur un balcon. Les deux soldats tirèrent quelques rafales et s’enfoncèrent dans le bâtiment.
Lucia se redressa pour tirer une salve de son fusil d’assaut et se rabaissa aussitôt. Une boule de plasma surchauffé bleue retombait lentement dans sa direction. Criid quitta son abri derrière une voiture et alla rejoindre sa partenaire. L’explosion fit brûler le bitume de la route et y créa un cratère en plein milieu. L’onde de choc repoussa les véhicules civils abandonnés et les marines aux alentours furent cloués au sol.
Le scorpion de l’UNSC tira un obus vers la dernière position du char extraterrestre. Les tirs cessèrent une dizaine de seconde et une salve de barreaux à combustibles et d’obus de mortiers à plasma passèrent au-dessus des spartans, emportant dans une explosion brulante les quelques marines malheureux qui se trouvaient sur leur chemin. Le scorpion explosa aussitôt après avoir reçu une volée de projectiles, emportant avec lui les soldats qui s’étaient réfugiés à côté.
Les effectifs des troupes humaines venaient de diminuer de moitié tandis que le flot de de l’armée covenant bénéficiait de renforts.
Lucia fit signe a Criid de la suivre et se rua sur la vague d’ennemis. Un marine à côté d’elle s’écroula immédiatement après s’être levé, un tir de plasma ayant carbonisé son visage. Les spartans vidèrent leurs chargeurs, changeant de couverts après avoir tirés, et lançant leur grenade lorsque l’espace était saturé des tirs de plasma.
Deux apparitions Covenant étaient visibles, l’UNSC avait progressé d’une cinquantaine de mètre mais les chars extraterrestres bloquaient l’accès aux différents quartiers de la Nouvelle Alexandrie. Au moins trente chars de ce type avaient été réduits en poussière les heures précédentes et les armes lourdes dont disposaient les humains n’étaient plus approvisionnées en munitions.
Tecmor et Manlikk sautèrent chacun de tout leur poids sur l’artillerie mobile, trente mètre au-dessous d’eux, suivi par une escouade d’ODST qui mitraillait en direction du moindre mouvement. La coque des véhicules s’enfonça sous la violence du choc et les spartans collèrent une grenade à plasma à l’intérieur du mortier avant de se dégager sur la route.
La destruction du support blindé extraterrestre désorganisa l’armée covenant et les troupes humaines continuèrent d’avancer sur l’avenue. Les spartans se regroupèrent et éliminèrent les dernières troupes restantes.
Une transmission se fit retentir sur le canal de l’UNSC.
« - Escouade Haunter, ici l’amiral Hark, repliez-vous au spatioport pour évacuation immédiate, les escouades red et echo prennent le relai pour l’évacuation des civils et des troupes restantes. Embarquez avec vous le plus de troupe possible, le Vengeful spirit décolle dans trois-quarts d’heure.
- une évacuation ? s’exclama Lucia, on reprend la ville quartier par quartier depuis hier ! Ils ne peuvent pas nous renvoyer !
- La situation est critique Haunter-2, tu devrais t’en rendre compte, les pertes sont colossales, la ville est déjà perdue. Intervint Manlikk.
Tecmor marqua une pause et passa sur le canal général. A toutes les unités à proximité, repliez-vous au spatioport, rejoignez le groupe sur la grande avenue Apollinis.»
Le convoi n’était qu’à un kilomètre de la côte maritime de la ville mais le parc à côté de leur objectif grouillait surement de troupes covenant et les forces de l’UNSC allaient bientôt être débordées.
Les troupes humaines continuèrent leur route vers le quartier suivant. Étonnamment, le nombre d’adversaires rencontré était moindre par rapport aux zones précédentes. La moitié du chemin avait été parcourue sans embûches en à peine vingt minutes, seules quelques escouades extraterrestres isolées avaient été éliminés.
Des groupes de soldats rejoignaient la troupe. La plupart des nouveaux arrivants avaient perdus leur escouade ou étaient blessés mais un scorpion s’était frayé une voie jusqu’à eux et offrait un support moral et militaire conséquent.
Un message se fit transmettre sur le canal général.
«- Ici le capitaine du 107eme Bataillon d’ODST, on est encerclé, on a besoin d’assistance immédiate à la place ptahir.
- Lucia, toi et Criid allez les aider, on continue d’avancer. Dit Tecmor sur la SQUADCOM, si vous pensez ne pas revenir à temps, abandonnez immédiatement. »
Les deux spartans hochèrent la tête et activèrent leur jet pack. Elles se penchèrent sur le rebord de l’immeuble sur lequel elles avaient atterris. Tecmor et Manlikk tirèrent sur les quelques escouades de covenant restante. Plus ils s’approchaient du point de rendez-vous, plus la résistance était forte et une formation de trois Ghost et un groupe de brute avaient surgis des ruelles perpendiculaire à l’avenue.
La place ptahir n’était a qu’à trois cents mètres. Lucia et Criid se mirent à courir sur les toits. Leur vitesse de spartan et leur propulseur dorsal leur avait permis d’atteindre la zone cible en trente secondes.
La place était circulaire, les survivants humains s’étaient terrés dans un bâtiment en ruine à l’est du secteur. Deux véhicules lourds Shadow pilonnaient ce refuge de leurs tourelles spectres et déployaient leurs troupes. Lucia comptait quatre rapaces, une dizaine d’Unggoy, quatre brutes et deux chasseurs.
Trois des jirahlanae avaient déjà pénétrés à l’intérieur de l’édifice.
Les ODST ciblèrent les grognards en premier et la moitié d’entre eux s’effondra aussitôt sortis du transport. Lucia sauta et lança une grenade au milieu du groupe de rapace. Elle vit Criid les achever d’un coin de l’œil.
« Va les soutenir Lucia ! S’exclama Criid, on n’est pas venu jusqu’ici pour rien ! Je m’occupe d’eux.»
La spartan se précipita dans l’édifice. Un cadavre était cloué au mur par des cristaux de fusil à aiguille. Le crane était écrasé contre le mur, la brute ne lui avait pas laissé la moindre chance.
Elle monta d’un étage et vida son chargeur au faciès du premier ennemi. Ce dernier n’eut même pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait que des morceaux de cervelle éclaboussèrent le sol. Les deux autres se retournèrent, l’un d’eux équipé d’un sabre grenade s’en alla chasser les résidents humains, comme sa nature d’animal sauvage lui ordonnait tandis ce que le deuxième se rua sur la spartan. Visiblement Plus intéressé par une proie isolée.
La brute en armure lourde poussa un cri de dément et tenta de frapper Lucia de son marteau. Le mur à côté d’elle vola en éclat dans un bruit assourdissant et elle put apercevoir Criid, esquivant le tir de mortier à plasma que le dernier chasseur lui avait envoyé.
La deuxième attaque se fit bien plus rapidement que ce que Lucia aurait cru, le coup de marteau évité de justesse brisa le sol et fit s’effondrer le plancher.
Lucia utilisa son propulseur pour ne pas tomber et se rétablir immédiatement à l’étage inférieur. Elle profita de l’étonnement de son ennemi pour poser son pied sur la masse et enfoncer son couteau à plusieurs reprises dans les yeux de la brute. Ce fut au sixième coup que l’extraterrestre perdit toute energie et que sa carcasse tomba sur le sol.
Lucia activa son jet pack et reparti à la poursuite du dernier ennemi. Plusieurs coups de feu et une explosion retentirent. La spartan se jeta sur la brute et la plaqua au sol. Le sabre grenade toujours enfoncé dans le creux d’un ODST. Elle écrasa ses poings sur la tête de la brute si fort que le métal de l’armure se courba et s’incrusta dans la peau de son porteur. Lucia sentait les tentatives désespérés du covenant pour se relever et déloger son assaillant mais la spartan maintenait sa prise et continuait de le marteler de coups. Ce n’est que quinze seconde après que la vigueur du jirahlanae s’estompa.
Lucia se releva devant les cinq ODST paralysés, de peur et d’admiration, de par la présence de la spartan, couverte de sang. L’un d’eux était allongé à côté d’une bombonne de biofoam vide, une jambe broyée sous son armure. Deux de ses camarades s’apprêtaient à le porter. Un autre était penché sur le corps du soldat que la brute avait choisi comme cible. Celui-ci venait de succomber à sa blessure et le dernier se tenait debout devant elle.
« - Spartan Lucia-038, salua elle lorsqu’elle remarqua les insignes du Capitaine, nous avons entendu votre appel et sommes arrivés au plus vite.
- Spartan, salua elle, je suis le capitaine Aessa, du 107eme. Elle soupira, il va falloir partir maintenant, et vite, les renforts ne vont pas tarder !
Lucia hocha la tête et guida les ODST vers l’extérieur du bâtiment. Criid ramassait l’équipement Covenant sur les cadavres et se retourna vers sa coéquipière.
- Tecmor et Manlikk doivent être proche du parc en ce moment, on ne pourra pas y arriver à temps avec les blessés, s’exclama Criid en désignant les humains devant elle.
Lucia jeta un œil au véhicule covenant. Des éclats de balles avaient abimés la coque et certaines zones étaient roussies
- Les transports Shadows sont encore en état de marche ? demanda-t-elle.
- Surement, je n’ai tiré que sur l’artilleur... Répondit-elle avant de marquer une pause. Bon, au moins on sait comment quitter la zone…
- Bien. Embarquez à l’intérieur, déclara la spartan a l’intention des ODST en désignant le transport, on quitte cet endroit. »
Les deux spartans se regardèrent. Aucune d’entre eux n’avait jamais conduit un tel engin, et la probabilité de se faire abattre par leurs propres troupes était élevée. Criid se décida à aller à la tourelle et la soute se remplissait peu à peu de soldats de l’UNSC.
Lucia pénétra dans la cabine de pilotage et s’installa sur le siège. Qui ne tente rien n’a rien pensa elle, après tout, ça ne devait être plus compliqué à piloter qu’une voiture humaine… La spartan passa sa main sur la plus grosse commande en face d’elle et le véhicule se souleva. Elle se retourna après avoir entendu un bruit sec retentir dans son dos. Elle remarqua que les cloisons latérales s’étaient refermées pour protéger les passagers.
Lucia saisit le manche qui venait de sortir du tableau de bord autours du bouton d’allumage, et le dirigea vers l’avant. Les moteurs du Shadow avaient une poussé impressionnante et atteignit les trente kilomètre/heure presque immédiatement. Malheureusement, cela semblait également être sa vitesse de pointe.
A cette allure, ils atteindraient le spatioport en dix minutes. Les troupes covenant qu’ils croisaient ne réalisait que trop tard qu’un ennemi venait de leur passer devant. Le nombre d’extraterrestre ne faisait que de croitre au fur et à mesure qu’ils s’approchaient du Spatioport.
Lucia se décida à contacter son chef d’escouade pour l’avertir de leur situation. Elle porta la main à son casque et fut secouée par une explosion verte à l’extérieur du véhicule.
« Trois Banshee derrière nous ! s’écria Criid en mitraillant leurs poursuivants de sa tourelle spectre.
- Haunter-1, s’exclama Lucia dans la SQUADCOM, nous arrivons dans un transport covenant Shadow, nous sommes poursuivi par des banshee, nous arrivons d’ici peu. Ne nous tirez pas dessus.
- Bien reçu Haunter-2, dépêchez-vous. Un pélican vous attend au parc Caracalla» transmit leur chef d’escouade.
Des tirs de plasma ricochaient sur la coque du véhicule par centaine, les covenants recevaient un aperçu de la résistance de leurs appareils. Malgré le nombre de projectiles qu’il recevait, le Shadow continuait d’avancer sans prendre de dommages importants.
Lucia aperçut un panneau donnant la direction du parc, ils n’étaient qu’à quelques dizaine de mètres de leur objectif. En effet, de plus en plus de cadavres covenant étaient étalés sur la route et mettaient en avant les signes de résistance humaine. La spartan se pencha hors du véhicule et regarda derrière elle. Un des Banshee s’écrasa sur un bâtiment après avoir reçu la dose concentrée de plasma que la tourelle spectre lui avait envoyée.
Le tunnel menant au parc se dressait devant eux, des chars scorpions défendaient l’entrée à l’intérieur et des barricades avaient étés installées. Un groupe de marine armés de lance-roquette se déploya pour arrêter les banshee.
Le transport shadow continua sa route jusqu’à l’embouchure du tunnel, où Haunter-4 les attendait à bord d’un pélican, prêt à décoller. Lucia arrêta le véhicule et ouvrit la soute. Les ODST descendirent et les spartans les aidèrent à embarquer les blessés dans le Pélican.
« - Le vengeful spirit est en train de décoller, s’écria Manlikk, on y rentrera en pleine manœuvre.
Lucia verrouillait le siège d’un blessé lorsque le transport se suréleva et les moteurs se mirent à rugir. Elle se pencha vers l’extérieur et observa le parc. Des batteries de missiles avaient étés installées et des warthogs circulaient d’une extrémité à l’autre de la zone. Malgré l’aménagement militaire du parc, la beauté de celui-ci n’avait pas totalement disparu. Les grands arbres, les sentiers fleuris et les baies panoramiques étaient toujours intact.
La spartan leva la tête, la ville était en flamme, l’un des plus hauts gratte-ciel s’effondrait devant elle, provoquant la mort de centaine d’humain. L’attaque avait été violente, prenant au dépourvu les forces militaires de Reach. De plus, tous les habitants n’avaient pas pu être sauvés, les covenants attaquaient en priorité les services d’évacuation. Des explosions étaient visible dans tous les coins de la cité, le nombre de civil y vivant avait surement diminué de quatre-vingt pour cent en à peine une heure. La planète était bel et bien perdue.
- L’escouade noble va s’occuper de l’évacuation et de la destruction des données de l’UNSC, dit Manlikk comme s’il avait lu dans les pensées de sa partenaire, des super-destroyers covenant sont sortis du sous espace, on nous assigne une nouvelle mission… Tecmor nous en dira plus une fois arrivés.
- Il reste encore combien de Spartans au sol ? S’inquiéta Criid.
- De ce que j’en sais, nous somme la première escouade à avoir été évacuée…
Un long silence régna sur le vaisseau alors que le Pélican rentrait à l’intérieur du Vengeful Spirit.
Lucia regarda les ODST derrière elle, ils semblaient épuisés, elle n’avait pas demandée combien de temps ils s’étaient battu mais ils avaient dépassés leur limite. Ils allaient rester plusieurs heures à l’infirmerie.
Les sirènes du vaisseau retentirent, ils venaient juste de se poser que le croiseur furtif de classe Prowler était déjà en orbite. Le saut en sous espace était imminent. Lucia retira son casque. La bataille de Reach était terminée, sa planète natale brulait et beaucoup de ses compatriotes mourraient. Elle n’avait pas encore assimilée cette vérité, qu’une nouvelle mission l’attendait. Elle était déçue et affligée qu’un havre de beauté comme celui-ci parte en fumée. C’était le monde sur lequel elle était venue au monde, qui l’avait vu grandir et vivre. La spartan avait la conviction que les autres natifs de Reach ressentaient la même chose. Les covenants allaient payer, tôt ou tard, d’une façon ou d’une autre.
CHAPITRE 9:
"Oubliez tout ce que vous pensez savoir sur la guerre, oubliez le choc des soldats sur un champ de boue. Votre mission est d'attaquer l'ennemi avant même qu'il se rende compte que la guerre a commencée, de frapper impitoyablement ce point faible fatal que possède toute armée, mais qu'aucun commandant ne voudra admettre."
Un instructeur du programme Spartan II.
Prison haute sécurité d’Anchis, 8 septembre 2552.
Lucia était assise dans la salle de contrôle, ils attendaient les covenants depuis des heures maintenant, peut-être même près d’un jour. Les ODST s’étaient totalement relâchés devant l’absence de menace et à moins qu’Aessa ou la spartan le leur fasse remarquer, ils abandonnaient leur poste pour discuter ou se détendre.
Un voyant s’afficha sur le cadran du radar, Lucia se releva et se pencha sur la console. Elle saisit quelques commandes au clavier et attendit une réponse. La spartan alerta les ODST à côté d’elle de la potentielle menace. Les soldats adoptèrent une position de combat, mirent leur casques et saisirent leur armes. Le voyant de la console vira au rouge, le transpondeur du vaisseau ennemi n’avait pas émis un code de l’UNSC, le nouvel arrivant était Covenant.
« - Criid, vaisseau Covenant en orbite, ça va commencer, prépare toi »
Elle coupa son transmetteur et fit signe à l’un des ODST de stationner dans la pièce pour activer le S.O.S d’évacuation obligatoire et condamner le souterrain s’ils étaient débordés. Ce fut Ren qui hérita de cette fonction.
Lucia se dirigea vers les grandes portes et arma son DMR, elle emporta au passage un laser spartan qu’elle cala dans son dos.
Après avoir empruntés un petit couloir, elle déboucha sur l’entrée du bâtiment. La salle était rectangulaire et spacieuse. Une tourelle gauss, généralement fixée à l’arrière des warthogs avait été placée devant l’entrée, de manière accueillir comme il se doit n’importe quel visiteur malveillant. Le plafond était haut d’une dizaine de mètres et une passerelle métallique permettait l’accès à un étage supérieur, qui servait de chemin de ronde pour les gardes de la prison.
Les ODST se positionnèrent devant les fenêtres barricadées et ne laissèrent que leur canon dépasser des meurtrières. Les volets métalliques à moitié fermés n’exposaient que très peur leur corps. Seul le dénommé Wilhelm restait en retrait avec son lance-flamme. Aessa se plaça à côté de Shog, à la demande spéciale de Lucia, qui lui avait demandé de le surveiller. Mavis et le nouveau s’accroupirent au palier du dessus, approvisionnant en munitions une mitrailleuse lourde.
« - Ne les laissez rentrer lorsqu’il ne vous reste qu’un seul chargeur pour chaque arme. Le but est de faire venir leur chef, faite leur assez de mal pour le faire bouger. »
Tous dans la salle acquiescèrent et Lucia monta rejoindre les deux ODST au-dessus d’elle. Lucia cala son fusil dans une fenêtre en face d’elle et observa l’extérieur.
Il faisait nuit mais on y voyait comme en plein jour. L’opacité du ciel était due à la présence de nuages chargés de poussière et de gaz et agissaient comme une lampe à la surface. Les fortes concentrations de Potassium et de Sodium dans l’air rendait la respiration difficile aux êtres vivants sur cette planète, mais après plusieurs heures sur place, Lucia s’y était acclimatée.
Une volée de transport Phantom débarquait leurs troupes à quelques mètres du complexe. La spartan distinguait des grognards, une escouade de chefs brutes, des élites ultras, des groupes de rangers rapace et même des apparitions. Elle ne pouvait pas croire que cette attaque n’était que la première vague.
Les kig-yar ne cessaient de trébucher, même si les tempêtes de sables avaient cessées, les quelques rafales de vent était tout de même assez violente pour renverser quelqu’un. Si bien que les rapaces se protégèrent contre les chars.
Lucia saisit son laser spartan et visa la première apparition, une lumière rouge vive fut émise du canon. Le rayon traversa toute matière organique sur sa trajectoire et frappa le blindé covenant. Le véhicule stoppa net et explosa dans une nova de plasma bleu. Le recul de l’arme déstabilisa légèrement la spartan et rééquipa son fusil.
Les ODST autours de Lucia se mirent à faire feu, les boucliers des élites furent rapidement anéantis par les salves de la mitrailleuse de conception humaine tandis ce que le sniper d’Aessa abattait les extraterrestres d’un tir dans la tête à chaque pression de la gâchette. Lucia tourna légèrement son regard vers ses partenaires, tous les humains étaient concentrés sur la menace qui leur faisait face et montrait le plus grand sérieux dans ce combat. Comme quoi leur attitude au repos différait totalement de celle sur le terrain.
La riposte ne tarda pas, la seconde apparition commença à bombarder leur position et les chasseurs attendaient que les rapaces, qui eux visaient avec précision, leurs indiquent une cible.
Les grognards luttaient contre le vent et ceux qui parvenaient à rester debout ne représentait pas une menace. Malgré tout, une volée d’aiguille needler tomba sur les humains, Lucia se décala et se protégea derrière le mur, suivi par les ODST à côté d’elle. Shog tomba à la renverse, la visière de son casque transpercée par le projectile covenant. Le soldat fut secoué de spasme une fois au sol et rendit son dernier souffle quelques secondes plus tard.
La spartan entendit un juron venant de ses coéquipiers et fit feu en direction du second char ennemi. La destruction de celui-ci emporta dans l’explosion plusieurs kig-yar et fit probablement baisser le moral des extraterrestres. Mavis et le Rookie s’occupèrent des chefs brutes, chargeant avec leur marteau tandis ce qu’Aessa abattait les derniers ennemis.
Les munitions venaient à manquer et les covenants continuaient d’envoyer des renforts, Des phantoms deployaient des troupes sur le toit, Lucia pouvait entendre les lourds pas des troupes covenant. La première vague avait été repoussée mais la seconde arrivait aussitôt. Des chasseurs et d’avantages de brutes menaient la charge.
« - deux chargeurs avec celui de shog ! s’écria Aessa.
- Plus qu’un pour mon fusil et une ceinture pour la mitrailleuse. Enchaina Mavis en laissant tomber son deuxième chargeur à sa partenaire, en dessous d’elle.
- Tuez les plus dangereux, Laissez les rentrer et le pyromane s’occupera des intrus, répondit Lucia.
Wilhelm se dressa face à l’entrée, son arme lourde prête à déverser son napalm. La chef d’escouade se positionna derrière la tourelle Gauss et attendit l’ennemi. La Spartan recula à son tour, et fixa la porte, son laser sur l’épaule.
Après plusieurs secondes qui parurent une éternité, la mitrailleuse cessa de tirer et les deux servants sautèrent au rez-de-chaussée.
- Il reste un chasseur et une dizaine de brute » dit Mavis en se mettant à l’abri. »
La porte fut secoué et des détonations retentirent, Lucia vit les ODST se crisper et serrer leurs armes fermement.
Une gigantesque explosion fit sauter une portion du mur et les flammes de Wilhelm recouvrirent la brèche fraichement ouverte. Les particules de gaz dans l’air se mirent à s’embraser, l’odeur du napalm et de la chair calcinée se mélangeait à celle de la poudre et Lucia pouvait entendre les cris des brutes, brulant vifs dans la tempête de feu.
Un barreau à combustible traversa les flammes et propulsa Wilhelm contre le mur, l’armure fondue et tous les membres brisés. La spartan s’empara du réservoir de napalm et l’envoya vers le chasseur, à moitié carbonisé, qui fonçait dans sa direction. Le choc fit exploser citerne et l’onde de choc parvint à jeter Lucia au sol. Les milliers de vers qui composaient le Lekgolo grillèrent et seule l’armure vide de l’extraterrestre gisait sur le sol. Les autres survivants covenants avaient tous été anéantis par la déflagration.
Les humains s’emparèrent d’armes au sol et firent le plein de munitions. Lucia saisit une carabine, pour conserver une arme de précision après son DMR.
La spartan regarda vers l’extérieur, une lumière blanche éblouissante l’aveugla et elle augmenta les propriétés réfléchissantes de sa visière d’une commande vocale. Le jour se levait, dehors, les corps à se mettaient à bruler lentement et des flammes s’échappaient des réservoirs de méthane Unggoy, la chaleur faisant fondre leur armure légère et carbonisant peu à peu la peau reptilienne des extraterrestres.
Les humains disposaient de deux heures de pause avant le prochain assaut, jusqu’à ce que la nuit tombe. Il fallait maintenant s’occuper des derniers soldats ennemis à l’intérieur du complexe. Heureusement que leur attaque n’avait pas commencé à la tombée de la nuit, il aurait été beaucoup plus difficile de résister sur un intervalle de temps plus important.
Lucia regarda autour d’elle, l’entrée de la prison était dévasté, les bombardements de l’apparition et les brefs combats à l’intérieur du bâtiment avaient ravagés l’espace. Des portions de mur s’étaient écroulées et la lumière pénétrante du soleil s’infiltrait dans l’édifice par les embrasures laissées par les balles. Aessa arracha la plaque d’identification de l’armure de ses anciens équipiers et rejoignit le groupe, visiblement profondément contrariée par la mort de ses hommes, elle serra poings et mâchoires et déposa les dog-tag dans une poche de son uniforme.
La spartan se dirigea vers la salle de contrôle, fusil à l’épaule, où Ren devait alerter leur supérieur en cas de besoin, les couloirs étaient complètement ravagés, la prison ne résisterait pas à un assaut supplémentaire.
Ren gisait sur le sol, un bloc de béton à côté du crâne, au milieu de cadavres d’élite, broyés pour la plupart sous les décombres. Lucia posa sa main sur son cou, les capteurs situés sur sa paume réagirent et un pouls s’afficha sur l’ATH, il était juste assommé. Elle se releva et Aessa s’occupa du blessé. Les deux autres continuèrent à scruter les environs a la recherche d’un survivant ennemi.
Lucia contemplait l’ascenseur menant au souterrain. Le passage était totalement bloqué, la tour d’observation s’était effondrée dans la cage de l’élévateur. Déblayer prendrait des jours, la retraite était coupée, il fallait utiliser le Pélican ou le Warthog.
« - Criid, quelle est ta situation ? s’exclama Lucia
- Assaut repoussé, trois morts, deux blessés, et plus beaucoup de munitions, on va devoir les laisser rentrer… répondit sa partenaire, et toi ?
- Deux morts et un blessé mineur, continua elle en se retournant vers Ren qui revenait à lui, nous nous sommes équipés d’arme Covenant et il en reste peut être à l’intérieur du bâtiment. La retraite est coupée, le souterrain est inaccessible. On tiendra le plus longtemps possible avant d’envoyer le SOS…
- Vous pouvez nous rejoindre en véhicule ? demanda Criid.
- Ça vaut le coup d’essayer en tout cas… Je te recontacte plus tard, occupe-toi de tes blessés… Lucia coupa la transmission et marqua une pause en regardant ses coéquipiers. On expédie le signal dès qu’ils franchissent la porte d’entrée et on prend le Pélican, enchaîna elle, en attendant il faut s’occuper des ennemis restant dans le bâtiment.
Aessa hocha la tête
- Ren, Mavis et le bleu, allez vers les dortoirs et revenez a la porte d’entrée, la spartan et moi allons vers les hangars.
Lucia Acquiesça à son tour et se dirigea vers le pélican. Aussitôt éloigné des autres, Aessa prit la parole.
« - Combien de temps ? demanda elle, Combien de temps allons-nous survivre ?
- En supposant qu’ils envoient une vague plus forte que la précédente, cinq minutes, je ne pense même pas qu’il soit possible d’atteindre le transport en vie. La perte d’un tiers de nos effectifs ne joue pas non plus en notre faveur. Répondit la spartan.
- On peut dire que vous êtes optimiste… Tous vos copains sont comme ça ? Continua l’ODST d’un ton sarcastique.
Lucia ne répondit pas et regarda au-dessus d’elle, un trou de trois mètres de diamètre déversait la lumière brulante à l’intérieur du bâtiment. La spartan mit l’arme à l’épaule, prête à tirer. Les intrus s’étaient infiltrés par-là, la fonte du mur avait été faite avec une arme à énergie. Des élites, les brutes n’utilisaient pas ce genre de matériel.
- Rien vers les locaux des gardiens, s’exclama Ren sur la SQUADCOM, on se rabat vers vous. »
Lucia avançait prudemment, suivie par sa camarade, sur le grillage, d’où s’échappait de la fumée. Les systèmes de refroidissement interne au bâtiment tournaient à plein régime et la chaleur s’évacuait en partie dans ce couloir. Les émanations provenant du sol gênaient la visibilité de la spartan et cette dernière activa sa vision nocturne.
L’intersection suivante menait soit vers le hangar, soit vers les ODST, Lucia fit signe a Aessa de surveiller le flanc gauche tandis qu’elle se penchait de l’autre côté. Elle n’était qu’à quelques pas de la porte et apercevait les moteurs arrière du pélican. Elle entendait Aessa parler aux autres soldats, ils les avaient vite rejoints.
Une boule de plasma frôla le casque de la spartan et un ranger élite tira Lucia sur le sol du hangar, il lâcha son fusil à concussion et se rua sur sa cible. Ses deux partenaires inondèrent le couloir de leur répéteur plasma et forcèrent les ODST à s’abriter.
La spartan enfonça son poing sur le crane du Sangheili. La visière se brisa et le matériel composite la constituant s’infiltra à l’intérieur du casque. L’extraterrestre rugit et martela de ses poings le torse de spartan. Les indicateurs d’état de Lucia clignotaient dans le rouge sur son ATH, elle avait l’impression de recevoir des coups de marteau sur tout son corps. Sa cage thoracique allait se fendre d’ici peu.
Dans un ultime effort, elle expédia sa main entre les mandibules de l’élite et serra les amygdales. Son gantelet obstruait complètement la gorge de l’extraterrestre, l’empêchant de respirer. Celui-ci lâcha la spartan et se releva pour échapper à l’asphyxie.
Lucia sortit son couteau en s’accroupissant, elle bougea légèrement le bassin, ses os étaient toujours intacts, peut-être une côte cassée mais rien de réellement handicapant pour une spartan. Elle tourna la tête vers les deux élites, l’un d’eux hésita à prêter main forte à son partenaire et se rabattit aussitôt contre le mur lorsqu’il reçut plusieurs aiguilles de Needler envoyés par les ODST.
Tandis que l’autre adversaire se ruait sur Lucia, épée à énergie en main. La spartan l’attendit, se décala en laissant l’élite frapper dans le vide et planter son épée sur le sol. Elle n’eut aucun mal à le désarmer d’un coup de pied et enfoncer son couteau dans son crâne. Elle maintint la lame en place quelques secondes, la retourna a deux reprises et l’éjecta d’une ruade dans la carcasse du covenant.
Les deux autres extraterrestres parurent étonnés de constater l’échec de leur partenaire et levèrent leurs répéteurs plasma dans la direction de la spartan. Ils furent aussitôt assaillis par les ODST qui venaient de pénétrer le hangar. Ils s’écroulèrent sur le sol, chacun avec une machette plantée dans le dos et égorgés par les humains qui venaient d’entrer.
« - Il y a des blessés ? demanda Lucia, couverte de sang, comme insensible à la scène d’extrême violence qui venait de se produire.
- Mavis a une jambe brulée au quatrième degré, répondit le rookie en aidant son amie à marcher.
- Aessa, vérifiez les moteurs du pélican… Ils ne sont pas venus ici pour rien, enchaina la spartan en regardant les cadavres à ses pieds.
Elle observa l’horloge de son ATH, il restait environ dix minutes avant la tombée de la nuit. Elle examina de loin la jambe de Mavis. L’armure avait totalement fondue et s’était fusionnée à la chair, elle-même noircie. Elle ne pourrait probablement plus jamais utiliser cette jambe.
- Les câbles menant aux régulateurs de surchauffe du vaisseau ont étés sectionnés et les mécanismes d’inclinaison des ailes répondent mal.
S’écria Aessa à l’intérieur du pélican.
La situation était critique, une armée entière s’apprêtait à fondre sur eux et leur extraction était compromise. Il restait toujours le warthog mais les chances de survie à bord de la voiture étaient faibles et il n’y avait que quatre places au maximum. Ce qui signifiait qu’une personne devait rester sur place pour activer le S.O.S de la prison.
- Mavis restera ici pour alerter le Vengeful spirit de notre extraction. S’exclama Lucia.
Tous la regardèrent fixement et un long silence régna dans le hangar. C’était la seule solution pour arriver à s’enfuir de ce bâtiment et rejoindre l’autre équipe, de plus sa blessure ralentirait tout le groupe. Les humains semblaient le réaliser également même si abandonner un de leur coéquipier n’était pas dans leur habitude. Tous semblaient détester Lucia à ce moment, même si ils se rendaient compte de la situation, la spartan attendit une réplique cinglante défiant ses ordres mais aucune ne vint.
- Je reste avec elle, pour l’accompagner à la salle de contrôle, reprit le Rookie.
- Bien, mettez-vous en route maintenant donc, au premier ennemi qui franchit la porte, envoyez le signal, tuer n’est plus votre priorité, Continua la spartan.
- Bonne chance murmurèrent les deux soldats à l’unisson tout en confiant leur plaque d’identité à leur supérieur.
Lucia grimpa dans le warthog et alluma le moteur.
- Ren, a la tourelle du warthog, Aessa, place passager, je conduis. La nuit tombe dans quelques secondes.
Tous se mirent en position et la grande porte du hangar s’ouvrit, le soleil se couchait et on pouvait distinguer les transporteurs covenant dans le ciel. Les deux heures étaient désormais écoulées.
- Il est là ! s’exclama Criid sur la TEAMCOM, notre cible est à notre porte. Rejoins-nous Lucia, je ne sais pas combien de temps nous allons résister. »
CHAPITRE DIX
"La mort de fait pas de discrimination, elle est même si équitable et scrupuleusement juste qu'elle semble tout à fait inique."
Manlikk a l’enterrement des enfants n’ayant pas survécus au programme Spartan-II
Lucia poussa le levier de vitesse en avant et le warthog s’élança hors du hangar. La voiture atterrit sur le sol quelques mètres plus loin dans un torrent de sable. Elle regarda le ciel, la tempête au-dessus d’eux découragerait l’alliance covenant d’envoyer des renforts Aériens. La spartan pressa l’accélérateur et le moteur se mit à rugir.
La tourelle de la voiture crachait ses cartouches à une vitesse impressionnante, les centaines de douilles éjectées de l’arme en quelques secondes s’écrasaient sur le sol et sur le plancher du véhicule.
Les humains ne rencontrèrent, à leur étonnement, que peu de résistance en dehors de la base, la plupart des troupes d’assaut covenant ayant été larguées directement à l’intérieur du complexe. Un groupe de véhicules antigrav Ghost les avait cependant pris en chasse. Les tirs de plasma frôlaient l’armure de la Spartan et s’écrasait contre les protections arrière du warthog.
Lucia ne s’inquiétait pas pour la résistance du 4x4. Lors de crash de frégate, des marines avaient survécus en s’attachant à l’intérieur de la voiture.
Les ghosts étaient forcés de faire converger leur énergie vers les moteurs pour rattraper le groupe d’humain, lequel fonçait à 90 kilomètres/heure, une vitesse modeste qui offraient en contrepartie une résistance et une maniabilité hors pair. L’arrivée auprès de leurs partenaires ne prendrait pas plus de trois minutes.
Le champ de vision de Lucia s’assombri soudainement, un des élites qui la poursuivait se stabilisa à la hauteur de la spartan et dégaina son fusil à plasma. Il était fort possible qu’Aessa soit confronté à la même situation. La conductrice relâcha la pédale d’accélération et laissa Ren faire exploser le moteur du véhicule covenant, situé sur le flanc gauche du vaisseau.
L’ODST à la place passagère servit de cible et les nombreux impacts reçus lui firent lâcher son arme hors du véhicule. Elle ne poussa même pas un cri, le tissu sur son flanc droit avec fondu, la couleur de sa peau variait du beige au noir. Elle ne devait même pas sentir la douleur tant la peau avait été ravagée. Toujours consciente, elle fermait les yeux pour ne pas voir la blessure.
A l’approche du bâtiment, Lucia commençait à percevoir les défenses de Criid, deux apparitions bombardaient l’endroit et des escouades d’élites convergeaient à l’intérieur du bâtiment. La spartan enclencha la vitesse supérieure et faucha un groupe de Sangheili en arme lourde. Elle pénétra a l’intérieure de l’édifice, toujours sous les tirs et renversait tout sur son passage, écrasant un élite, emportée par la voiture, contre un mur lors de l’impact.
Lucia fit signe a Ren de protéger sa chef d’escouade et descendit du warthog. Elle se dirigea vers Criid, derrière une barricade, faisant feu sur les hordes d’extraterrestre.
« - Tu as envoyé le S.O.S ? demanda Criid entre deux rafales.
- Les deux ODST qui étaient sur place sont probablement morts mais je suis sûre qu’ils l’ont lancés avant, la rassura sa coéquipière, Où est la cible ?
- Je l’ai vue à l’extérieure avec sa garde d’honneur, il attend que nous cédions mais il nous veut vivant, ils hésitent à employer les gros moyens, ils nous font consommer nos munitions.
- où est l’ogive Havoc ? S’enquerra Lucia en se baissant.
- A l’entrée du tunnel, a l’intérieur, répondit-elle aussitôt
La spartan réfléchit quelques instants et saisit le détonateur de la bombe nucléaire sur la cuisse de Criid.
- Puisqu’ils nous veulent vivant…, commença elle devant sa partenaire, curieuse de savoir à quoi pensait son amie, Allez, on se dirige vers le tunnel, vers le Pélican ! Rassemble tes troupes et commence à reculer. » Ordonna Lucia.
Criid acquiesça et ordonna aux ODST de se replier vers la zone d’extraction. Ren, son leader sur l’épaule, hocha la tête en direction des spartans et s’éloigna dans les couloirs du bâtiment, suivis de près par les quatre soldats survivants qui restait.
Lucia vida son chargeur en direction d’un groupe d’élite qui tentait de les assaillir et se mit à reculer également. Sa partenaire la talonna en esquivant les tirs de plasma qui volaient vers eux. Elle-même n’était pas sur de ce qu’elle faisait. Pour le moment, il fallait attirer ce monstre à l’intérieur.
Elle se mit à courir dans les couloirs, des cadavres jonchaient le sol. Qu’il soit humain ou extraterrestre, les murs étaient couverts de sang.
Elle arriva finalement au tunnel menant au hangar caché, les ODST s’y trouvaient déjà engouffrés suivi par Criid qui n’avait pas vu que sa coéquipière s’était arrêtée devant.
Lucia sourit et jeta une grenade à plasma sur le haut du goulet. Les roches s’effondrèrent et bloquèrent totalement le passage. Elle vérifia ses munitions, plus qu’un chargeur et un fusil à plasma pleinement chargé. Elle se débarrassa de ses premiers poursuivants et saisit son arme secondaire.
« - Qu’est-ce que tu fais Lucia ? Hurla Criid dans la SQUADCOM
- Je t’offre assez de temps pour partir et l’occasion d’annoncer le succès de cette mission à Hark ! répondit calmement Lucia, Tu as une petite dizaine de minute avant que cet endroit parte en fumée.
- C’est ridicule, tu n’étais pas obligée de faire ça ! Tu es bonne pilote, tu pouvais facilement nous faire sortir de la planète !
- Et je n’aurais pas eu la confirmation de la mort de notre cible ! Et je n’aurais pas vengé nos amis ! Et on se serait retrouvés piégés dans les souterrains ! Hurla Lucia, pars maintenant tant que tu le peux, s’il te plait, survis.
Un long silence tomba sur les canaux de communication. La spartan grimpa sur le bouclier du chasseur qui lui fonçait dessus et enfonça son fusil dans l’amas de ver, elle vida les cellules d’énergie au niveau du cou et le colosse s’effondra.
- Bien reçu… Bonne chasse… » Murmura Criid une boule dans la gorge, et elle coupa la transmission.
Lucia sortit son couteau et se dressa face à la vingtaine de covenant autours d’elle, la tenant en joue.
Elle ricana, elle pouvait les tuer, pas sans dommages, mais elle y serait arrivée. Elle réprima sa soif de sang et baissa sa garde. L’élite en armure noire se dressait devant elle. Entouré de ses congénères spec ops aux cuirasses effilées, Sohem lipal’ai activa ses deux épées énergétiques.
« - Je bombarderai cette planète jusqu’à ce que tes amis sortent de ce tunnel d’eux même et brulent vifs dans leurs armures. Commença le Sangheili
Lucia sourit à l’intérieur de son casque mais garda le silence, il fallait faire gagner du temps à Criid et aux ODST.
- j’ai voué mon existence au combat à l’épée, continua-t-il, tu n’as pas idée du nombre de fois où j’ai voulu me confronter à l’un des tiens en duel singulier !
- Quelle vie tristement gâchée… soupira elle, le désir de lutte était réciproque, mais la spartan resta sur place et attendit la première attaque.
- elle est à moi, s’exclama l’élite d’un ton menaçant, le premier qui s’approche d’elle, je le tue. »
Il fit danser ses lames autours de lui et se rua sur la spartan. Cette dernière prit une grande inspiration et leva son couteau. Elle ne pouvait pas contrer une épée énergétique avec sa lame, celle-ci finirait fondue. La seule solution était d’éviter les coups et de surprendre son adversaire.
Lucia évita les premières frappes et étudiait chaque mouvement de l’élite, il était rapide et se positionnait de manière à ne jamais laisser une faiblesse d’armure a découvert. Ses frappes étaient destructrices et dirigée avec une précision remarquable. Il suivait scrupuleusement un rythme, des mouvements prédéfinis, il n’improvisait pas ni s’adaptait. Cette confiance en lui allait le faire perdre.
La spartan n’eut pas le temps d’échapper à un uppercut et ne prévu par la vrille de son opposant qui entrainait une deuxième frappe transversale. Elle eut le réflexe de se baisser et de reculer mais pas assez vite : son torse était fissuré. Elle ne se s’attarda pas sur la blessure et resta concentrée sur le combat, mais elle pouvait sentir la brulure. Son arme était passée à travers l’armure avec une facilité déconcertante, son bouclier n’avait même pas amortit le choc. Par chance, le cœur n’avait pas été touché et la blessure n’était que superficielle.
Des consoles à côté de la spartan se retrouvèrent scindées en deux après que l’arsenal énergétique se s’y soit encastré. L’humaine glissa entre les épées et traça une entaille de son couteau à la hanche de l’extraterrestre. La lame avait tranchée l’armure mais seul un léger filet de sang jaillit de la blessure. Les autres covenants autours d’eux retinrent leur souffle et relevèrent leurs armes.
« - tu es rapide, constata l’élite en regardant sa blessure, mais il va falloir faire mieux que ça…
Il avança son pied d’appel et fléchît un genou, ses deux armes au niveau de la taille, dirigées vers le haut et légèrement croisées. Il allait charger et faire diverger ses épées à la hauteur de la spartan. Lucia fit une roulade sur le côté et sortit un deuxième couteau de sous son épaulière. Elle frappa cette fois d’estoc et le planta dans la paume de son adversaire lorsqu’il écarta son bras pour l’atteindre.
Le Sangheili poussa un grognement et lâcha son épée, aussitôt saisie par Lucia.
- Tu avais l’avantage et tu l’as perdu, nous sommes maintenant à égalité, dit-elle plutôt ricanante, en levant l’arme énergétique dans la direction de son ennemi, tu n’as pas encore peur ?
Elle fonça sur son ennemi et le choc des deux lames se fit retentir dans toute la salle, les crépitements de l’énergie troublaient les systèmes électroniques de sa vision et son ATH vacillait. Elle donna un coup de genoux dans l’entrejambe de l’élite avant qu’il ne puisse réagir et livra un coup de coude qui enfonça le coté du heaume dans le crane de son ennemi.
- Jrashta ! Bien, soupira l’élite, tu avais vraiment cru pouvoir gagner ? Il est temps de mettre fin à ce combat, les hierarchs te voulait vivante pour t’interroger, mais j’imagine que te blesser ne changera grand-chose quand l’on pense aux tortures que tu vas subir… Thurq kiv Human.
Il leva la main et trois élites autours d’eux élevèrent leur fusil à concentration d’énergie, Lucia n’eut pas le temps d’attaquer ses nouveaux antagonistes et les rayons électromagnétiques continus de leurs armes brulèrent a vif les jambes de la spartan. Lucia s’écroula sur le sol et hurla de douleur, elle ne sentait plus les membres inférieurs de son corps. Les sytèmes médicaux de l’armure ne répondaient plus et son ATH était désactivé.
Elle posa la tête sur le sol, apercevant l’élite, accroupit à quelques mètres d’elle, la regardant avec un regard condescendant et rempli de haine.
- Laisse-moi voir ton visage tant qu’il n’est pas encore ravagé.
Il retira le casque de la spartan et le jeta à l’un de ses soldats. Il attrapa ses cheveux roux, la forçant à relever la tête
- JE gagne, continua-t-il, vous les humains êtes faible, une race détruisant toutes ses ressources, se multipliant exponentiellement, profanant tous les lieux saints qu’elle possède ! Vous n’êtes pas digne du grand voyage, ni de vous transcender au niveau d’un dieu. Ta race impie, mérite la purge. Tu mourras démon, soit en certain, soit heureux de ne pas assister au déclin de ton peuple et remercie moi.
Deux élites se dirigeaient vers Lucia pour la porter et l’emmener sur le vaisseau extraterrestre. Sohem Lipal’ai se redressa et mit une main à son oreillette, il leva la main, contrarié et en colère, et arrêta ses subalterne. « Démon » murmura t’il. Son regard fut dirigé vers la spartan, détonateur à la main.
- Un spartan ne meurt pas, il disparait au combat, s’exclama-t-elle avec un clin d’œil.
Le sangheili se rua sur elle et tout disparu en un dixième de seconde. La chaleur dégagée par la bombe calcina tout ce qui se trouvait à moins de deux kilomètres et l’onde de choc soufflait toute matière avec une puissance neuf fois supérieure à celle d’un typhon. Le bâtiment fut entièrement rasé et la plaque tectonique fut fissurée.
Lucia avait choisie de mourir. Sa décision avait permis à ses partenaires de s’enfuir et à elle, de partir en paix : Tecmor et Manlikk étaient vengés. Elle avait confiance en Criid pour faire perdurer l’escouade Haunter et faire régner, avec ses congénères dispersés dans l’espace, une paix durable dans cette galaxie en flamme. Car les spartans était le rempart de l’humanité, qui les vénérait et méprisait à la fois. Menacés par un adversaire en guerre prétendue sainte et avancée technologiquement. C’était leur devoir de sauver cette race de l’extinction.
EPILOGUE
Vengeful spirit, coordonnées spatiales inconnues, 10 septembre 2552
Criid s’adossa contre un arbre de la biosphère, mélancolique. Elle attendait sa prochaine mission sans trop grand enthousiasme, seule elle n’était plus très enjouée. Elle détestait la solitude. Elle avait même demandé une affiliation aux ODST de sa précédente mission et attendait toujours la réponse.
La porte du biome s’ouvrit la spartan se retourna. C’était le capitaine Aessa. Elles avaient souvent discutée ensemble depuis Anchis, en compagnies des autres survivants. Ce qui était étonnant, compte tenu du rang des deux soldats, il était rare que deux classes différentes parviennent à se côtoyer.
La capitaine s’assit péniblement à côté de son amie, ses blessures n’étaient pas guéris et ne le seraient probablement jamais. Sa jambe droite avait été remplacée par une prothèse cybernétique et des poches de stéroïdes dermacortiques recouvraient constamment sa hanche et son bras. La moitié de son visage était paralysé.
« - j’ai entendu que vous vouliez faire équipe avec les survivants ? Commença-t-elle en ricanant, je n’aurais jamais cru ça de quelqu’un comme vous… Un spartan qui veut faire équipe avec de simples humains… C’est peu commun.
- Mes amis d’enfance sont dispersés dans l’espace, disparus ou morts… Je suis seule, autant agir avec des gens que je connais… soupira Criid, elle marqua une pause et regarda l’ODST a côté d’elle, et vous ? Vous allez faire quoi maintenant ?
- j’ai la moitié de mon corps dévasté… répondit elle, Je ne peux plus combattre, je n’ai pas encore reçu de nouvelle affectation mais il y a des chances que je finisse instructrice… ou que je prenne ma retraite… Vous y avez jamais pensé vous ?
- à la retraite ? – Aessa acquiesça comme elle le pouvait – non, j’ai passé mon enfance à m’entrainer et ma vie à combattre, qu’est-ce que je ferais hors du système militaire ? Une ex soldat de deux mètres vingt capable de faire plus que n’importe quel autre humain n’a pas sa place dans la société…
Criid arracha une pomme a une branche qui pendait en dessus d’elle y croqua a pleine dent.
- Je vais continuer, enchaina elle, jusqu’à ce que je meurs, ou que cette guerre soit finie…
La spartan aida la blessée à se lever et celle-ci lui tendit un bout de papier.
- Je suis venu pour ça, je l’ai trouvé dans une poche de mon uniforme, je pense que c’était pour vous… Elle a dû me le glisser quand j’étais inconsciente… Je dois y aller, je n’ai pas le droit de sortir de l’infirmerie plus de quinze minutes par jour… Ne vous retirez pas comme ça… Beaucoup apprécient la solitude mais aucun ne la supporte…»
L’ODST s’éloigna et sorti de la biosphère, un silence pesant régnait dans la salle et Criid demeura seule, debout, un bout de papier dans les mains. La spartan se pencha sur la feuille, c’était un vieux dessin de Manlikk, elle se reconnu, serrant Lucia et Tecmor par les épaules.
Elle se rassit et observa le portrait de l’escouade Haunter, ce jusqu’à ce que quelqu’un la rappelle ou que sa prochaine mission commence, hantée par les fantômes de son passé.
Posté le : 28/08/2014
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