Chapitre 1

Le soldat 1ère classe Thomas Mattews fut réveillé par le cri de l’adjudant chef, cri suivi d’une rafale de MA5C. Emergeant rapidement du sommeil, il jeta un coup d’œil autour de lui. La première chose qu’il vit fut le 1ère classe Sanders ouvrant le feu sur une cible hors de portée du champ de vision de Thomas. L’adjudant chef Mark Cutton aboya à son attention :

«  Mattews, réveillez vous ! On est attaqué ! »

Thomas senti alors une décharge d’adrénaline lui parcourir le corps. Toute fatigue l’avait à présent fui et il se sentait parfaitement éveillé. Il attrapa son arme qu’il avait posée à côté de lui juste avant de s’endormir. Il jeta un coup d’œil à son indicateur de munition. Le chargeur était plein. Bien. L’arme au poing, il couru rejoindre les quatre autres membres de son détachement. Ils avaient été envoyés par le commandement. Leur but était de reconnaitre une zone marécageuse. Ayant rejoint ses coéquipiers sur une petite butte, il leur demanda :

« Qu’est-ce qui se passe ? -Des choses nous attaquent, répondit Cutton. -Les Covenants ? -Nan, c’est quelque chose d’autre. J’ai jamais rien vu de pareil, dit-il le visage blême »

Mattews remarqua alors que les membres de l’escouade n’étaient pas quatre mais trois.

« Où est Dan ? » demanda-t-il

Sanders pointa un endroit assez sombre avec son index. Thomas ne réussit pas tout de suite à voir ce qui s’y trouvait. Il fronça les sourcils et peu à peu, ses yeux s’habituèrent à la pénombre. Ce qu’il y vu le révulsa. Il avait déjà vu les terribles blessures dues au plasma, des carnages sans pareils causés par les Covenants, les Rapaces et leur agressivité sur les cadavres humains. Mais rien ne l’avait préparé à ca qu’il vit ce jour là. Le corps de Dan était allongé par terre. Ses entrailles étaient ouvertes et ses boyaux étalés à même le sol. Mais le pire était probablement sa tête. Elle semblait avoir explosé sous l’effet d’une énorme pression. Il n'en restait plus grand-chose, les morceaux étaient éparpillés ca et là. Un liquide semblait suinter de ce qui restait de sa tête. Un frisson le parcouru lorsqu’il se rendit compte qu’il s’agissait de sang mêlé de cervelle. Mais Mathews n’eut pas le temps d’être révulsé par cette image de la mort. Un profond grondement leur provint des broussailles qui les entouraient. Puis les herbes se mirent à bouger. Thomas se dit qu’il s’agissait probablement du vent, lorsqu’il réalisa qu’il n’y avait pas de vent.

Chapitre 2

Le grondement s’intensifiait. Mattews était en nage. De la sueur s’écoulait par toutes les pores de sa peau. Tendu à bloc, il sursauta lorsqu’il entendit une branche craquer dans son dos. Une créature était sortie de sa couverture et courrait à présent vers eux. Sans attendre l’ordre de Cutton, Thomas arrosa la cible, faisant pleuvoir une véritable averse de balles sur la créature. Cependant, le monstre ne s’arrêta pas. Au contraire, elle accéléra. Surpris par la réaction de son adversaire, le 1ère classe Mattews vida son chargeur sur son ennemi. Ce dernier tomba à seulement quelques mètres de la butte où se trouvaient Thomas et ses camarades.

Aux crépitements qu’il entendit derrière lui, il comprit que sa section avait également ouvert le feu. Il rechargea rapidement son arme et jeta un coup d’œil pour se rendre compte de la situation. Une créature était dangereusement proche de Sanders. Devenant une priorité pour Mattews, il ouvrit le feu sur ce monstre. Désorienté par la seconde rafale qui lui toucha le flanc, le monstre hésita. Sanders en profita pour lui assener un coup de couteau dans le cou à l’endroit où se trouvait le cœur, faisant gicler un filet de sang verdâtre. Le monstre n’eut aucune réaction. Figé par la surprise, le Marine ne comprit pas d’où vint le coup que la créature lui porta à la tête. Voyant son camarade tomber à terre, Mattews déchaina ce qu’il lui restait de munitions en visant au cou, à la base de la tête. Arrivé à portée du monstre, il retourna son arme dans ses mains et s’en servit comme d’une batte de base-ball. Il lança un coup dans la tête de la créature en y mettant toutes ses forces. La tête tomba par terre plusieurs mètres derrière. Mais la créature ne s’arrêta pas. Pris de panique, Thomas saisi son magnum et tira tout son chargeur dans la poitrine de la créature.

Une chose étrange se passa, quelque chose plantée dans l’abdomen éclata et le corps fut parcouru de spasmes. Quelques secondes plus tard, le corps tomba par terre, inanimé.

« Tout va bien Mattews ? demanda Cutton

-Oui adjudant ! répondit Thomas. Mais pas Sanders. Il a pris un sale coup d’une de ces choses. »

En attendant l’adjudant chef, Thomas eut le temps de regarder ces créatures plus en détail. Elles étaient de couleur vert foncé. Un vert de pourriture. Du sang vert s’écoulait de leurs blessures. Elles étaient très résistantes, comme si les balles ne leur faisaient pas d’effet, jusqu’à ce que le corps ne puisse plus supporter et qu’il s’effondre. Ceux qui étaient le moins défigurés ressemblaient vaguement à des Elites, mais avec un gros trou au milieu de la poitrine. Thomas jeta un coup d’œil autour de lui. Sanders semblait vraiment très mal en point. Cutton était toujours très blême. Tim, le quatrième membre de l’escouade, semblait au bord de la crise de nerfs. La chose qui avait frappé Sanders avait utilisé une pierre pour rendre son coup plus puissant. Du sang coulait en abondance à la tête du Marine inconscient. Mattews alla chercher la trousse de secours et, après avoir désinfecté la blessure enroula la tête de son camarade dans une compresse.

Mais le grondement, profond et guttural, revint. A cran, les 3 Marines coururent et reprirent position en haut de la butte, laissant au pied de celle-ci le corps inanimé, mais toujours vivant de leur ami.

Chapitre 3

Les trois Marines avaient retrouvés la sécurité relative que leur procurait la butte. Le grondement venant de la forêt allait crescendo, mais de façon régulière. Mattews vit une silhouette se mouvoir à la limite de son champ de vision. Puis il en aperçu une deuxième, puis une troisième. Le sol lui-même semblait bouger. Puis, sans raison apparente, le grondement subit une étrange inflexion et devint assourdissant. Les monstres se mirent alors à courir vers les Marine restants. « C’est le grondement qui a donné l’ordre d’attaquer » pensa Thomas. Mais il n’eut pas le temps d’approfondir cette pensée car un véritable enfer se déchaina.

Tout d’abord, une explosion assourdissante, puis des flammes énormes et enfin une vague de chaleur étouffant. Cutton avait lancé une grenade sur les trois monstres qui courraient vers les Marines. Le visage de Mattews fut éclaboussé par le sang vert et spongieux des créatures. Il s’essuya le visage du bras et constata qu’une créature avait été abattue par la grenade, une autre continuant sa course avec seulement un bras. Il prit cette dernière pour cible et ouvrit le feu en visant le torse. La même chose étrange se produisit. Après une petite explosion, le corps, secoué de spasme tomba à terre, inanimé. Il cria alors :

« Ils ont une faiblesse au niveau du torse, tirez à cet endroit. »

La troisième créature courrait à présent vers Tim, figé par l’horreur qui se précipitait sur lui. Thomas se prépara à ouvrir le feu sur la dernière créature. Il tendit ses muscles pour contrer le recul de l’arme et appuya sur la détente. Mais son fusil ne cracha que deux balles et s’arrêta. Etonné, Thomas regarda son indicateur de munition :

0.

Mattews chercha un chargeur en jurant. Dans la précipitation, il fit tomber celui-ci par terre. Il le ramassa et l’enclencha dans son fusil. Trop tard. La créature avait rejoint Tim. Ce dernier avait regardé le monstre se saisir de son bras et l’avait vu l’arracher. Blême, il regarda le bras qui ne lui appartenait plus. Puis le monstre se jeta sur le pauvre Marine en visant la gorge. Les doigts qui avaient autrefois appartenu à un Elite étaient parfaitement adaptés pour déchiqueter cet endroit particulièrement tendre et gélatineux. Ce qui restait du corps de Tim s’effondra.

La rage et la haine emplirent le corps de Mattews provoquant une décharge d’adrénaline. Il ouvrit le feu sur la créature qui venait de tuer son camarade. L’explosion, les spasmes, le corps inerte, mais le jeune Marine ne s’arrêta pas là, il continua à tirer sur le corps du monstre. Une fois le chargeur vide, il sorti son magnum et tira à la tête. Mais Cutton le ramena à la réalité :

« Bordel, Mattews, venez me filer un coup de main ! » cria l’adjudant-chef.

Le soldat accouru aux côtés de son chef. Ce dernier était aux prises avec des monstres beaucoup plus petits, une trentaine de centimètres environ, mais très nombreux. Mattews réalisa que lorsqu’il avait cru voir le sol bouger, il s’agissait de ces créatures qui se mouvaient sur le sol. Malgré les larmes qui coulaient sur son visage et qui l’empêchaient de voir correctement, il aida son chef et ils se débarrassèrent de tous ces petits monstres. Contrairement à leurs semblables, ceux là semblaient très peu résistants. Mais ils compensaient cette faiblesse, à la façon des grognards, par leur nombre.

Après avoir retrouvé ses esprits, Cutton alla recouvrir les restes de Tim avec une couverture. Soudainement, une idée traversa la tête de Mattews. Sanders ! Il jeta un coup d’œil où ils l’avaient laissé avant le début de l’attaque. Ne voyant rien, il s’approcha. Mais même de plus près, il ne vit rien : le corps avait disparu.